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 (asteria), so far from all our dreams

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Invité a posté ce message Jeu 16 Aoû 2018 - 21:32 #



are we written in the stars?
i want you to want me to take you back home to my mama, put my name on your lips call me yours and forget all this drama. i'm asking you baby 'cause i'm tired of asking myself, are we written in the stars or are we written in the sand? are we last call kissing or will we be reminiscing with each other for the next forty years? @tumblr

Il n'savait pas ce qu'ils allaient devenir, Rafe- Asteria et lui. Ce bébé, c'était une grosse histoire, l'genre d'imprévu qu'on n'pouvait pas juste ignorer, en s'disant que ça passerait avec le temps : les mois, au contraire, n'faisaient que rendre cet avenir encore plus concret, encore plus réel et inévitable. Six mois ou quelque-chose dans c'genre, c'était aujourd'hui tout c'qui manquait, pour qu'ils deviennent parents, tous les deux. Un concept bien compliqué à capter, quand on avait passé sa vie à s'imaginer qu'on n'prendrait jamais un tel rôle : comme quoi, il n'suffisait vraiment pas de grand-chose, d'une erreur lors d'une nuit où on oubliait tout, et l'monde basculait complètement. Maintenant, le brun pourrait volontiers s'rendre dans les lycées et tous les groupes de jeunes du coin, pour témoigner de la façon dont les choses avaient tourné dans sa vie – ni en mal, ni en bien, juste un trajet qu'il n'avait pas prévu, pas vu venir, et pas voulu. Ouais, c'était peut-être le pire sentiment qui soit : celui qui le faisait se sentir comme ses propres parents à lui ; il n'avait pas voulu de ce gosse qui arriverait quoiqu'il en soit, et qu'est-c'que ça pouvait vouloir dire ? Si lui, il était indésiré au point que ses parents n'avaient eu aucune hésitation à l'abandonner, est-c'qu'irrémédiablement, il en serait de même pour lui ? Est-c'qu'il n'aurait aucune hésitation à laisser tomber Terry, avec toutes les responsabilités qui incombaient à une femme qui se retrouvait enceinte ? Rien qu'par honneur, par décence, par respect pour ses propres conneries, il n'pouvait pas faire ça- bordel, la femme qui l'avait éduqué pendant ces dix dernières années, ne le laisserait jamais faire une chose pareille, et il serait bien incapable d'vivre avec une décision de c'genre. Et puis, c'était Asteria- c'n'était pas n'importe qui, juste une fille qu'il avait mise enceinte après une soirée de fun, une nana qui n'signifiait pas grand-chose pour lui, hormis une nuit qui aurait dérapé. Peut-être qu'il aurait même préféré que ce soit une fille comme ça qui tombe enceinte de lui : ça rendrait un paquet d'choses beaucoup plus simples. Au moins, peut-être qu'il se torturerait moins l'esprit, à s'demander s'il serait capable de l'aimer cet enfant, si au plus profond d'ses convictions, il n'en voulait pas. Si le lien de parenté était vraiment une genre de magie qui s'provoquait en elle-même, ou si c'était plus compliqué que ça- et que lui, il merderait à c'niveau. Du point de vue de sa génétique, il n'avait pas grand-chose pour être fier, dans son passif et dans les modèles qu'il avait pu avoir, dans l'rôle de parent. Y'avait bien Rebekah qui avait changé la donne- Rebekah qui avait réécrit une part d'son histoire. Mais au fond, même elle, elle n'avait pas été outrageusement affectueuse, niaiseuse, à désirer à tout prix avoir un bébé. Il n'avait pas été un gosse tout juste né quand elle l'avait pris sous son aile, et adopté : et aujourd'hui, il avait beau la considérer comme sa mère, l'appeler et la traiter comme telle, il savait qu'elle avait aidé un gosse en difficulté, plus que répondu à un désir de maternité qui lui était propre. Mais ouais, il était aussi bien placé pour savoir que Terry, elle n'avait pas d'exemples beaucoup plus dignes que ça : ses propres parents à elle, il n'avait pas assez d'insultes et d'injures pour les décrire. Il les avait détestés avant même qu'ils n'se tournent vers lui, et décident de ruiner son futur pour il n'savait quelle raison. Il les avait détestés pour les idées qu'ils avaient semblé véhiculer pendant si longtemps, à travers Shea, à travers leurs attitudes, leur hypocrisie ou leurs jugements. Ou c'qu'ils avaient pu faire subir à Asteria elle-même : il avait été son petit-ami, après tout, plus le réceptacle de toutes ses peines, celui qui écoutait quand elle parlait, et soignait ses mal-êtres, que celui qui l'incitait à coucher avec lui, utilisant leur différence d'âge pour lui faire un genre de chantage- comme c'que les parents Drake avaient semblé croire.

Avec ses propres doutes, alors, le brun n'savait pas spécialement quels mots employer pour alléger le fardeau d'Asteria : ils n'en étaient plus à ce stade d'leur histoire- lui, vingt-deux ans, ayant assez d'ambitions pour son futur pour savoir quoi faire de sa vie, et elle, dix-sept ans, encore jeune, influençable et fragilisé par l'emprise d'ses parents. Sur ce point-là, ils étaient sur un pied d'égalité, peut-être même plus que ce que la blonde pouvait croire, ou c'qu'il arrivait à exprimer, d'son côté à lui. Parce qu'à vrai dire, s'ils devaient tous les deux s'retrouver en train de stresser, enfermés dans cet ascenseur, ils n'arriveraient à rien. Rafe, paradoxalement, il avait déjà connu pire que ça. Pire même, que la perspective de devenir parent : avoir neuf ans et être subitement balancé dans un système où tout l'monde s'en était foutu de lui, restait définitivement l'expérience la plus déplaisante, traumatisante et inquiétante de son existence. Il s'était dit, à une époque, que personne n'pouvait comprendre sa solitude- personne, sauf peut-être Asteria, qui avait été esseulée au sein de son propre foyer. Elle partie, elle avait rejoint l'rang de tous ceux qui étaient partis avant, ceux qui avaient déserté sans regarder en arrière, et n'étaient jamais revenus. Il avait attendu, pourtant, comme un con, et en gardant cet espoir juste pour lui, dans un coin d'son crâne et d'son cœur : un an, deux ans, trois ans, un peu plus- le temps qu'il sache que Terry avait passé la frontière des vingt-et-un ans, le pas décisif de l'indépendance, la vraie, où elle n'pourrait plus blâmer ni ses parents, ni la minorité, pour n'pas faire ce qu'elle voulait- ou être avec lui, tout simplement. Une pensée peut-être trop extravagante, quand il s'agissait de traverser la moitié du monde, pour revenir dans une ville chargée de si mauvais souvenirs, et tout ça, juste pour les beaux yeux d'un mec. Mais Rafe, il avait été assez con pour y croire- assez con et idéaliste et amoureux, probablement, pour s'dire qu'Asteria au moins, elle n'serait pas comme tous les autres. Il s'était trompé, hein ? Alors ouais, il en était là, avec une dose d'amertume en plus pour rendre sa réalité toujours plus terne : à défaut d'pouvoir apaiser la conscience de la jeune femme, alors, Rafe serra les dents, et détourna le regard. S'il n'pouvait faire mieux que ça, il pourrait au moins garder ses reproches au fond d'sa gorge, pour aujourd'hui. Il avait tellement repoussé la confrontation, d'toute façon, qu'elle semblait désuète et inutile, dix ans plus tard. « Qu'est-c'que tu veux dire, ta carrière, hein ? Tu crois quoi ? Que pour se faire publier son bouquin, y suffit de venir avec le premier jet et hop, tout marche comme ça ? » les Drake et leur richesse, ils avaient toujours tous vécu dans une bulle bien fermée, à juger les autres, et à s'croire au-dessus du monde. La réalité était plus compliquée que ça – et bien moins plaisante. Pour les gens normaux, y'avait pas de chèque à glisser sous la table pour influencer le destin, pas de pot de vin à filer aux flics pour les forcer à orienter leur enquête sur un pauvre gars qu'on n'pouvait pas saquer. Y'avait juste la société, insatiable et dégueulasse, avec laquelle il fallait faire- irrémédiablement, c'était toujours plus facile quand on s'faisait pas emmerder par quelques riches, par la même occasion. Rafe, il s'disait qu'il avait assez subi à c'niveau-là pour savoir de quoi il parlait : combien d'fois est-c'que la société avait menacé de complètement le ruiner ? Et ça, il n'pouvait même pas que le reprocher aux Drake- ses propres parents l'avaient balancé aux loups, comme s'il n'était rien. Et non, au moins, il savait qu'il n'voudrait pas faire vivre ça à son propre enfant- qu'il ait été désiré ou non. Ouais, quitte à devoir faire avec, il voulait être quelqu'un d'bien – quelqu'un de décent, quelles qu'aient été ses fautes par le passé, ou les choses qu'on pourrait lui reprocher, comme son sale caractère ou son impulsivité. C'était déjà ça, hein ? Tout c'qu'il pouvait promettre à Asteria, pour l'instant, tout c'qu'il pouvait promettre à ce fœtus qui n'était encore qu'une idée, une image terrifiante- peu importait la peur qui lui nouait ses tripes à lui, il irait à c'putain de rendez-vous, et il ferait du mieux qu'il le pouvait. « Tu tomberas pas dans les escaliers, ni dans ta douche, okay ? J'te fais confiance, moi. » et il savait que si ça pouvait signifier quelque-chose à quelqu'un, c'était bien à Asteria. Asteria qui, elle, n'avait jamais eu la confiance de personne dans sa famille – sauf, peut-être, de Shea, qui n'avait pour autant, pas manqué de s'croire supérieure. Lui, même après toutes ces années, le cœur en miettes, avec sa vie telle qu'elle était devenue aujourd'hui, il pouvait au moins s'raccrocher à ça – il lui faisait confiance, à Asteria, dans sa vie à elle, pour faire son chemin, pour s'en sortir. Assez pour réussir à lui sourire, à faire des blagues, à s'détendre un peu lui-même, en comprenant qu'elle aussi, commençait à relâcher la pression. Il soupira, alors, s'écartant de la blonde pour mieux venir s'appuyer, dos contre une des parois de l'ascenseur : il faisait chaud, ouais, alors peut-être qu'il valait mieux qu'ils n'soient pas collés serrés comme deux idiots. « Heureusement, on peut être sûrs que tu vas pas t'mettre à perdre les eaux ou avoir des contractions dans les quinze prochaines minutes. » qu'il plaisanta vaguement, dans un sourire discret : ils pourraient toujours se projeter, se dire que s'ils avaient été coincés en novembre, ç'aurait peut-être été plus supportable. Mais novembre, ça faisait quoi, hein ? Six, sept mois de grossesse ? Beaucoup trop- assez pour rendre ce bébé on n'peut plus réel à leur vie, leur futur proche, et leur conscience. Non, vraiment, heureusement qu'Asteria n'allait pas s'mettre à accoucher là tout de suite, parce qu'ils n'avaient rien réglé dans toute cette histoire, ils n'seraient pas prêts, et ce – tout ça, eux deux - serait encore plus un carnage que ça n'l'était, aujourd'hui.
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Invité a posté ce message Ven 17 Aoû 2018 - 19:46 #

Elle aurait aimé pouvoir faire les choses différemment Asteria, remonter le temps et changer quelques détails de sa vie en se disant qu’avec un peu de chance, elle pourrait faire les choses autrement et que l’histoire n’en serait que mieux. Elle voudrait pouvoir empêcher sa soeur de faire Dieu seul savait quoi ce soir-là, ce qui avait conduit à sa disparition. Si Shea n’avait jamais disparue tout serait mieux après tout. Ses parents n’auraient pas eu besoin de rentrer à Melbourne et elle, elle aurait pu faire sa vie comme elle avait eu l’habitude de la faire. Souvent, quand elle imaginait cette vie idéale, elle se disait qu’elle serait encore avec Rafe, qu’elle serait restée avec lui et que rien ni personne n’aurait pu les séparer. Peut-être qu’elle était vraiment naïve, parce qu’on lui disait souvent que les amours de jeunesse n’était pas voués à durer éternellement. Pourtant, elle n’avait jamais oublié Rafe et elle n’avait jamais aimé personne comme elle l’avait aimé lui. Jamais elle n’avait ressenti la même chose qu’avec lui. Est-ce que c’était parce que ça avait été son premier amour, que d’une certaine façon, ça rendait la chose un peu plus mémorable ? Elle ne savait pas trop Asteria, mais ça faisait dix ans qu’elle s’imaginait tout un tas de choses dans un coin de s tête, pour changer le cours de sa vie. Mais ce n’était que des si inutiles, qui ne servaient pas à grand chose. Les choses s’étaient passées comme elles s’étaient passées. Elle avait perdu sa soeur aînée et puis elle avait perdu l’homme dont elle était tombée amoureuse et pour l’un comme pour l’autre, peut-être que dix ans, c’était bien trop tard pour essayer de les retrouver. Ils avaient beau attendre un bébé ensemble, Rafe et elle, ils n’étaient pas ensemble. Elle ne savait même pas ce qu’ils étaient. Parfois, elle se demandait s’il voyait d’autres femmes, s’il continuait de sa vie de ce côté-là, comme il le faisait depuis dix ans, parce qu’ils n’étaient rien du tout tous les deux.

Peut-être que si elle était revenue plus tôt, les choses auraient pu être différentes, mais à vingt-et-un ans, elle n’avait pas été beaucoup plus mature qu’à dix-sept, elle n’aurait jamais réussi à se débrouiller toute seule, elle n’aurait pas pu aller jusqu’au bout de ses études et quand bien même elles ne lui servaient pas à grand chose, elles lui permettaient de croire encore un minimum à ses rêves. Ses parents lui avaient coupé les vivres dès qu’elle était revenue en Amérique, ça aurait été pareil à ce moment-là alors elle n’aurait certainement pas pu se payer l’université à New-York, peut-être qu’elle serait serveuse dans un bar alors, ce qui serait pire pour elle que libraire. Qu’est-ce que ça valait, un job comparé à l’amour hein ? Naïvement, elle avait souvent pensé ça étant plus jeune, mais aujourd’hui, elle savait au moins qu’elle avait de la chance d’avoir assez d’années d’études derrière elle pour occuper un poste qui lui plaisait, quand bien même il n’était pas à la hauteur de ses rêves. Avec des si, elle pourrait refaire le monde, sauver Shea, sauver sa relation avec Rafe, mais la réalité, elle était différente de tout ça et elle l’avait poussé à faire des choix qu’elle pouvait regretter certes, mais qu’elle pouvait aussi justifier. Tout aurait été plus simple dans le fond si ses parents ne s’étaient pas mis en travers de son histoire avec Rafe en interceptant son courrier. Ça, ça ne dépendait pas d’elle, malheureusement et pourtant, elle en acceptait le blâme, comme tout le reste, parce qu’elle avait beau lutter, les erreurs de ses parents, ils lui retombaient toujours sur la tronche tout autant que les siennes. Alors elle savait que Rafe lui en voulait pour avoir coupé les ponts avec lui dix ans plus tôt, tout autant qu’il lui en voulait pour cette histoire avec Shea et ce n’était pas le fait d’avoir un bébé avec elle qui allait changer ça. Elle ne savait pas comment changer ça de toute façon Asteria, tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle n’avait pas envie de s’engueuler avec lui encore une fois et il n’avait pas envie non plus de revenir sur ce qu’il restait d’eux deux à en juger sa réponse. Tant pis, elle n’avait pas l’intention d’insister et ce n’était même pas une question de moment et d’endroit. « Non, j’sais bien que ça marche pas comme ça, mais ça fait des années que j’dis à mes parents que j’vais y arriver et chaque échec leur donne raison et j’ai pas envie qu’ils aient raison. » Ils lui avaient dit que c’était dur de percer dans ce milieu, qu’elle n’y arriverait pas, qu’elle n’avait pas ce qu’il fallait, que c’était idiot de laisser tomber la chance qu’eux, ils lui offraient, pour des rêves de gamine qu’elle ne réaliserait jamais. Le fait de se retrouver libraire, ça prouvait d’une certaine façon qu’ils avaient raison, pour le moment en tout cas, alors ouais ça lui donnait l’impression de foirer tout ce qu’elle entreprenait. Elle n’était pas née au bon endroit pour être dotée d’une grande confiance en elle. Ses parents n’avaient jamais loupé une occasion de la rabaisser après tout. Apparemment, Rafe, il avait confiance en elle, c’était bien le seul dans ce cas là, de toute évidence. « Merci. » Qu’elle se sentit obligée de répondre alors, parce que ce n’était pas souvent qu’on lui disait des choses comme ça et pourtant, c’était le genre de choses qui pouvaient aider dans la vie. Elle fut un peu déçue quand même, quand elle le sentit s’éloigner d’elle, elle était bien dans ses bras, malgré tout ce que ça pouvait créer en elle. Elle s’appuya aussi contre l’une des paroies de l'ascenseur avant de se laisser glisser pour s’asseoir par terre. « Heureusement ouais, ça a l’air déjà assez horrible comme ça un accouchement, pas la peine de rajouter des difficultés. » Elle était bien obligée d’y penser à ça aussi, parce qu’elle allait y passer, par la case accouchement, même si ce bébé n’était pas désiré, il allait falloir le faire sortir et dans tout ce qu’elle pouvait craindre vis-à-vis de cette grossesse, ça c’était assez haut dans la liste.

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Invité a posté ce message Mar 21 Aoû 2018 - 2:28 #



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Les grands speech, les déclarations extravagantes pour donner d'l'espoir aux autres, les inspirer et les motiver, c'n'était pas son truc, à Rafe. Il n'aimait pas les réciter, et il n'aimait pas les entendre- généralement, il était l'premier à lever les yeux au ciel d'un air exaspéré, face à toute personne déterminée à essayer d'lui faire comprendre quelque-chose. Il n'était pas un expert dans les vies réussies à cent pour cent, et souvent, il estimait avoir assez d'emmerdes dans son quotidien à lui, pour n'pas avoir besoin d'en plus s'encombrer d'celui des autres. Fonctionner comme ça, coûte que coûte, sans l'ombre d'un doute ou d'une faille, serait probablement plus aisé que c'qu'il avait connu jusqu'alors : il n'se serait jamais préoccupé des Drake, d'la pauvre petite Asteria qui semblait si maltraitée par ses parents, ni même de ce qui avait bien pu arriver à Shea. Il aurait simplement regardé ailleurs, sans jamais s'être mêlé trop intimement et bêtement à leur famille à eux. Peut-être que s'il n'avait été que l'gars d'en face, ils n'l'auraient pas emmerdé avec leurs histoires à eux- peut-être qu'il n'en serait pas où il en était aujourd'hui. L'amertume lui avait fait penser bien des choses qu'il avait été incapable d'vraiment assumer : mais pour toutes les heures qu'il avait amassées dans une salle d'interrogatoire, à s'faire scruter comme un coupable, il avait bien l'droit d'avoir développé quelques pensées négatives, hein ? Les Drake, qu'ils restent en Australie, et qu'ils n'reviennent jamais à New York, croiser sa route par hasard, ou intentionnellement, pour essayer de l'couler encore plus ou l'accuser d'autre chose – ils avaient une imagination débordante, à c'niveau-là, hein. Ç'avait été long et pénible pour le brun, d'se sortir du cercle vicieux de haine et de déception qui avait dicté de longues années de son existence : toutes ces fois où il avait tenté de s'relever, pour mieux retomber, toutes ces fois où le patronyme Drake arrivant jusqu'à ses oreilles, avait noué ses entrailles et fait remonter un arôme amer jusque dans sa gorge. Ouais, il lui avait fallu du temps pour n'plus les détester- n'pas le faire d'façon trop évidente en tout cas, histoire qu'on n'continue pas de l'épingler comme le coupable idéal, celui qui avait eu au bord des lèvres, dans un excès de colère, des mots qu'il n'pensait pas, qui auraient pu concerner Shea, sa disparition, c'qui aurait bien pu lui arriver, ou l'fait que ses parents, cette famille pourrie, ils l'avaient probablement tous mérité. Pourtant, il n'semblait pas que ce soit le chagrin qui ait accablé cette famille- avaient-ils seulement pleuré la perte de leur fille ? Rafe avait du mal à y croire, encore aujourd'hui- si Shea avait été privilégiée, en comparaison d'Asteria, elle n'avait pas non plus été la fille, receveuse de tout un tas d'affection, d'amour et de compréhension de la part de ses géniteurs. Face à eux, Shea, elle s'était juste grimée un masque si lourd à porter, qu'elle avait, d'l'autre côté, flirté avec tous les extrêmes possibles et imaginables – des mauvaises fréquentations, qui faisaient de lui, certainement pas la pire personne ayant gravité autour de la jeune femme, trop d'alcool, trop de drogue, trop d'imprudence. Ça aussi, c'était dans le dossier de police- des preuves accablantes pour démontrer qui avait vraiment été Shea, loin des mensonges coincés dans les murs de la maison où elle avait grandi : élitiste, ouais, gosse de riche également, avec tous les mauvais côtés qu'ça pouvait créer- mais aussi terriblement dangereuse, pour elle-même ou pour d'autres. À l'époque, Rafe, il avait arrêté d'essayer d'l'aider depuis un moment déjà ; détourner le regard et faire comme s'il n'voyait rien, ç'avait été son truc- surtout pour que ce n'soit pas un fardeau, une confession trop lourde à porter dans les moments qu'il avait partagés avec Asteria. Elle avait été son centre de gravité, la personne dont il s'était vraiment préoccupé – elle, au moins, il avait su la protéger contre la peine qu'auraient pu lui infliger ses parents à l'époque, ou la tristesse qui aurait pu accompagner cette dose de réalité pour laquelle Terry avait été trop jeune.

D'son côté à lui, si froid et pragmatique, ça l'faisait ricaner d'amertume, Rafe, qu'Asteria en soit encore à autant s'préoccuper de l'avis d'ses parents, de c'qu'ils pouvaient avoir à dire ou à penser des décisions qu'elle prenait dans sa vie. Ce serait comme si lui, il s'mettait soudainement à s'demander c'que sa mère biologique, celle qui l'avait traité comme de la merde et abandonné du jour au lendemain, pourrait penser du gars qu'il était devenu. Naïvement, peut-être, le brun s'était dit que si Terry était revenue à New York, c'était parce qu'elle avait enfin coupé les ponts d'avec les personnes toxiques qu'elle avait toujours connues – qu'au moins, elle avait fait ça. Qu'au moins, y'aurait ça pour leur permettre de s'retrouver, ne serait-ce qu'un tant soit peu. Dix ans, c'était long, ouais- en une décennie, beaucoup d'choses changeaient. Alors qu'est-c'qu'elle était devenue Asteria, hein ? La fille qui continuait d'chercher l'approbation d'ses parents ? Qu'est-c'que ça voudrait dire, pour ce bébé qu'elle avait dans les entrailles ? Est-c'qu'elle s'attendrait à c'que ses précieux parents débarquent, le jour où elle accoucherait ? Est-c'qu'elle avait, dans un coin d'sa tête, déjà pensé à repartir en Australie, une fois qu'elle aurait donné naissance à cet enfant, ou même avant ? Il pouvait imaginer loin, plein d'choses, plein de scénarii négatifs pour lui, qui le ruineraient à nouveau, tout comme cette famille l'avait si souvent fait déjà. Il devrait y être assez habitué pour s'poser ces questions sans avoir la trouille, un genre d'lâcheté qui l'empêchait de se confronter aux réponses que la blonde pourrait lui donner, s'il les mettait en voix. Elle qui disait qu'elle n'voulait pas être associée à ses parents, elle qui disait qu'elle n'était pas là pour eux, elle en parlait si souvent que ça lui filait presque le tournis, à Rafe : pourquoi est-c'qu'il était censé s'montrer si mesuré, si mature concernant des gens pour qui il n'éprouvait que d'la véhémence, pure et dure ? Il soupira, alors, à la réplique de la jeune femme- il aurait bien envie de s'taire pour le coup, n'pas remuer le couteau dans la plaie, ou n'pas s'énerver, dans l'espace restreint qu'ils partageaient, là maintenant. D'son côté, pour lui-même, il leva les yeux au ciel, cligna des paupières une seconde, comme s'il avait besoin d'chasser ses propres démons, avant d'parvenir à adresser ceux de Terry. Pourquoi est-c'qu'il devait, encore aujourd'hui, avoir c'rôle avec elle, hein ? Était-ce pour ça qu'elle était revenue dans sa vie ? Pour avoir un genre de cheerleader pour la motiver, comme il avait semblé l'être si souvent ? Quand elle n'avait eu que dix-sept ans et plein d'doutes, quand il avait été ouvertement amoureux et plein d'espoirs pour elle, ç'avait semblé être naturel d'faire ça. Maintenant ? Maintenant, à quoi ça servait, hein ? « Peut-être qu'si tu prétends être venue à New York pour vivre ta vie à toi, tu devrais parler moins souvent d'tes parents, de c'qu'ils peuvent penser d'là où ils sont, ou de j'sais pas quoi d'autre. » qu'il largua alors, comme seul conseil, la défiant du regard, arquant un sourcil, incapable d'faire mieux que de cracher une dose de venin à leur égard, et à celui d'Asteria également. C'était étouffant, étouffant, ouais, d'devoir parler de telles choses avec elle, dans de telles circonstances. « Ou peut-être qu'tu veux les appeler pour leur demander c'qu'ils pensent de ta grossesse. Ou de quel prénom tu devrais donner à c'bébé, ou de comment tu devrais faire. Ou quel genre de p'tit déjeuner tu dois prendre le matin. » et tant pis s'il semblait n'pas comprendre, Rafe – comment l'pourrait-il ? Tout c'qu'il voyait des Drake, c'était comment ils lui avaient pourri la vie à lui. Comment ils avaient pourri la vie d'Asteria, avant même qu'elle n'soit adulte. Alors ouais, quitte à c'qu'elle les ramène sur le tapis, encore et encore et encore, autant qu'ils s'confrontent à ça, une bonne fois pour toutes. « Peut-être que c'que tu veux, là maintenant, c'est avoir un d'tes parents dans cet ascenseur pour qu'ils te disent précisément c'que tu veux. Que ouais, tu vas tout foirer, que ouais tu vas tomber dans les escaliers ou faire une connerie du genre. Et que vaut mieux s'concentrer sur ça, plutôt que d'essayer d'faire les choses bien, hein ! » là où il en était, il n'arrivait même plus à s'énerver- juste à être dépité, à lever les bras pour les laisser retomber le long de son corps. Probablement que quoiqu'il dise, quoiqu'il fasse, ça n'servirait à rien – probablement que ça n'avait jamais servi, et que c'était pour ça qu'Asteria était partie, et qu'elle n'était jamais revenue. Pas avant que ce soit trop tard, en tout cas. « J'sais pas quoi t'dire, Terry. Si tout c'que c'est, tout ça, pour toi, c'est les emmerdes, les 'on y arrivera pas', les 'ça va être horrible de toute manière' ou c'que tes parents en ont à dire, pourquoi t'as pas avorté, alors, hein ? » elle avait été celle qui avait pris la fuite- est-c'qu'elle l'avait fait juste parce qu'elle avait eu la trouille ? Est-c'qu'elle regrettait, maintenant ? Peut-être qu'elle devrait s'concentrer sur ces questions-là, bien réelles, bien pressantes, plutôt que d'se demander qui en Australie pourrait penser il n'savait quelle merde, d'elle. « Tu sais, j'crois avoir une assez bonne expérience en mère merdique. Et crois-moi, c'est la dernière chose dont c'gosse a besoin. » et ouais, il n'disait pas qu'elle serait merdique si elle ratait une marche, ou si elle glissait dans sa douche, ou si elle mangeait d'la viande ou buvait un verre de vin pendant sa grossesse. Y'vait un sentiment, un vrai sentiment, que même un gosse pouvait ressentir, quand il était une erreur, non-désiré, et aux yeux d'ses parents, rien d'autre qu'une ordure encombrante.
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Invité a posté ce message Mar 21 Aoû 2018 - 12:22 #

S’il y avait bien un truc qui la suivait depuis toute sa vie, avant même qu’elle ne rencontre Rafe, c’était bien sa volonté de montrer à ses parents de quoi elle était capable. Depuis qu’elle était gamine, peu importait ce qu’elle pouvait bien accomplir, ça ne les avait jamais intéressés, parce que leurs regards étaient tournés vers Shea et que le reste n’avait pas eu beaucoup d’importance pour eux. Les rares fois où ils s’intéressaient vraiment à elle, c’était pour lui faire comprendre qu’elle faisait tout de travers, juste parce qu’elle avait des rêves qui ne correspondaient pas à leurs attente. Depuis que Shea n’était plus là, c’était encore plus vrai, ils s’en foutaient complètement de ce qu’elle pouvait vouloir, tout ce qu’elle entreprenait c’était voué à l’échec, elle n’était qu’une gamine qui ne comprenait rien à la vie. A force de se l’entendre dire, y avait des moment où c’était dur de ne pas y croire. Mais elle s’était accrochée, assez pour qu’un beau jour elle décide de quitter Melbourne, pour revenir à New-York avec la volonté de vraiment poursuivre ses rêves. Elle le faisait pour elle-même évidemment, parce qu’elle avait vraiment envie de devenir écrivain, mais elle voulait aussi pouvoir dire à ses parents qu’ils avaient eu tort, qu’elle avait réussi. Peut-être que ça pouvait paraître débile pour de nombreuses personnes, mais elle avait besoin de se pointer devant eux pour leur dire qu’elle y était arrivée, sans eux, comme une grande, parce qu’elle n’était pas qu’une incapable. Sans doute qu’ils auraient quelque chose à dire pour la rabaisser, mais elle avait vraiment envie, besoin même de leur montrer qu’ils avaient tort de croire qu’elle ne pouvait rien faire de ses dix doigts. Alors, évidemment que l’échec la dégoûtait, parce qu’elle savait que de là où ils étaient, ils devaient se réjouir du fait qu’elle ne soit qu’une petite libraire, au milieu de la grande ville de New-York et que les éditeurs qu’elle avait vu jusqu’à présent lui aient fait comprendre qu’il fallait qu’elle fasse mieux que ça si elle voulait avoir ses chances. Si en plus ils devaient savoir qu’elle était enceinte sans l’avoir voulu, ils se foutraient probablement ouvertement de sa gueule.

C’était frustrant ce qu’elle ressentait envers ses parents. Ce n’était même pas leur approbation qu’elle cherchait ou leur fierté, ça elle avait déjà essayé pendant trop longtemps, si bien qu’elle avait laissé tomber, tout ce qu’elle voulait, c’était leur montrer qu’ils avaient eu tort de ne pas croire en elle. Qu’ils ne soient pas fiers, c’était autre chose, ça la rendait triste évidemment, mais au moins, elle s’était faite à l’idée qu’ils ne le seraient jamais, ni pour sa carrière, ni pour l’enfant qu’elle finirait bien par mettre au monde un jour. Ils étaient incapables de ressentir ce genre de choses, elle en avait bien conscience maintenant. Alors Rafe, il ne comprenait pas, probablement que personne ne comprenait, même pas Alison, qui elle aussi semblait croire qu’elle ferait mieux de se défaire de tout ce qui pouvait un tant soit peu la lier à ses parents. « Nan, ce que je veux, c’est pouvoir leur prouver qu’ils ont eu tort. J’veux pouvoir les regarder dans les yeux et leur dire que j’ai réussi à faire ce que je voulais de ma vie et que je l’ai fait toute seule, comme une grande, sans avoir besoin d’eux. » Elle avait besoin de se prouver à elle même qu’elle pouvait y arriver, tout autant qu’elle voulait le leur prouver à eux. C’était devenu une question de fierté, elle savait que le jour où enfin elle pourrait leur balancer ça dans leurs tronches, ils ne seraient plus jamais capable de venir ébranler sa confiance en elle, comme ils l’avaient fait toute sa vie vie. Tout le monde avait besoin de ses petites victoires sur la vie et pour elle, ce serait ça. Sans doute que le jour où elle réussira enfin à se faire publier, ils auront un petit bout de dédicace sur la première page du bouquin, quelque chose du genre “à mes parents, qui n’ont jamais cru que je pourrais y arriver : vous aviez tort” ils ne méritaient pas mieux que ça de toute façon. « Peut-être que c’est débile et que tu peux pas comprendre, que personne ne peut, mais c’est important pour moi. » Il n’était pas question de Rafe, de sa relation avec lui ou de ce que ses parents pouvaient penser de lui. Il n’était pas question de ce bébé non plus dont ses parents ignoraient encore l’existence et c’était très bien comme ça, c’était juste elle, avec ses besoins, ses volontés et elle ne pouvait pas faire juste comme si ses parents n’existaient pas, parce qu’ils étaient toujours là dans un coin de son esprit à lui répéter, encore et encore qu’elle n’était qu’une bonne à rien. Elle voulait se défaire de ça et pour ça, il fallait qu’elle arrive à réaliser son rêve, ce qui était un peu mal barré pour le moment. Ça ne voulait pas dire qu’elle abandonnait, elle en passait du temps à essayer d’améliorer tout ce qu’elle pouvait écrire, comme quoi, elle ne passait pas juste ses soirées à regarder des séries. Elle bossait dur, alors se planter c’était d’autant plus difficile à accepter. Dans son coin d’ascenseur elle replia ses jambes contre sa poitrine, les entourant de ses bras, pour venir poser sa joue contre ses genoux, dans la direction opposée à Rafe, elle n’avait pas envie de se faire engueuler, ou juger, pour ce qu’elle se sentait le besoin d’accomplir. « Peut-être que je serais une mère merdique. » Qu’elle se contenta de répondre, d’un air plus désintéressé qu’autre chose, si c’était ce qu’il pensait d’elle, alors elle finirait bien pas avoir besoin de lui prouver à lui aussi, qu’il avait tort, fallait voir le bon côté des choses, ce serait forcément un plus pour cet enfant. Peut-être bien qu’elle serait une mère merdique, elle ne pouvait pas savoir, puisqu’elle ne savait pas du tout comment elle serait, mais au moins, elle serait une mère merdique assez déterminée pour ne pas abandonner son gosse sur le banc d’un poste de police et elle était au moins sûre de ne pas être merdique au point de lui répéter toute sa vie qu’il n’était qu’un bon à rien, comme quoi, les pires exemples indiquaient au moins la marche à ne surtout pas suivre.

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Invité a posté ce message Mar 21 Aoû 2018 - 17:25 #



are we written in the stars?
i want you to want me to take you back home to my mama, put my name on your lips call me yours and forget all this drama. i'm asking you baby 'cause i'm tired of asking myself, are we written in the stars or are we written in the sand? are we last call kissing or will we be reminiscing with each other for the next forty years? @tumblr

La dure leçon que Rafe avait apprise bien assez vite dans la vie, c'était qu'il valait mieux n'pas exister pour essayer d'faire la fierté de quelqu'un d'autre : abandonné à neuf ans, il n'savait pas quel genre de passé chaotique ou compliqué sa mère avait pu avoir, pour tomber dans la drogue, l'alcool et la dépendance à la violence comme il s'en souvenait. Y'avait bien eu quelque-chose, sans doute, quelque-chose pour expliquer la jeune femme frêle et paumée qu'elle avait été : à l'âge d'Asteria, elle larguait son fils sur un banc dans un commissariat, sans en parler à personne, et sans s'poser de questions. Peu avait importé c'qu'il avait fait, c'qu'il avait dit, c'qu'il avait pu penser, un beau matin, il était devenu un encombrement pour sa mère paumée, et ç'avait été, à la fin d'leur histoire commune, la seule chose qui avait importé. Elle s'était débarrassé de lui, comme aucun parent n'était censé l'faire. Pourquoi alors, est-c'qu'il devrait mener la barque de son existence, en s'posant constamment des questions sur cette femme-là, hein ? Aujourd'hui encore, les choses qu'il accomplissait, les choix qu'il prenait, c'n'était pas en se demandant ce que Rebekah pourrait bien en penser : à vrai dire, ç'avait été quelque-chose qui l'avait hanté et avait dicté ses faits et gestes pendant de longues années, après son adoption. Comme si, tout à coup, sa nouvelle mère pouvait aussi en avoir marre de lui, et le lâcher complètement ; il avait fallu du temps, à Rebekah, pour lui faire comprendre qu'elle n'l'abandonnerait jamais, qu'elle lui avait tendu la main pour qu'il s'aide lui-même, pour qu'il ait une chance à vivre la vie qu'il voulait. Pour qu'il n'tombe pas au fond du trou, à cause d'erreurs commises par d'autres personnes, qui n'lui avaient laissé le choix de rien. Il n'estimait pas, Rafe, que ça faisait pour autant d'lui quelqu'un particulièrement solitaire : au contraire, au tout début, il l'avait été beaucoup plus, isolé par ses propres expériences malheureuses, par les souvenirs noirs qu'il avait de son enfance, et le passé qu'il gardait pour lui, comme un lourd secret à porter. Encore aujourd'hui, il y avait peut-être certaines d'ses connaissances, certains d'ses amis, qui n'savaient rien de ce qu'avaient pu être les premières années de sa vie : l'fait que sa mère ait été une addict, une toxico, et dépressive tout à la fois, l'fait qu'elle n'avait pas hésité bien longtemps, avant de s'débarrasser de lui. Pourquoi est-c'qu'il devrait en parler, hein ? Une question qu'il s'était posé, hargneux, à d'nombreuses reprises, comme si on avait attendu d'lui qu'il rende des comptes sur pourquoi il vivait sous le toit de Rebekah, pourquoi il avait la peau plus mate qu'elle, pourquoi est-c'qu'ils n'se ressemblaient absolument pas. Les Drake avaient semblé être bien trop curieux, critiques et chargés de jugements vis à vis de cette histoire qui n'les avait jamais concernés. Au fond, même la toute première fois qu'il avait rencontré Shea, l'évidence de son ignorance lui avait sauté à la gueule- et ils auraient très bien pu en rester là, Rafe, cherchant à ignorer et éviter la voisine trop encombrante et maladroite dans ses paroles stupides. Toute sa vie aurait été bien différente, il l'espérait presque, s'il n'avait jamais adressé la parole aux sœurs Drake ; c'était au moins comme ça qu'il pouvait voir le hasard, le destin, ou le libre-arbitre. Peut-être qu'il aurait pu faire les études qu'il voulait, les mener jusqu'au bout, obtenir ses diplômes et décrocher un job comme il l'aurait aimé- un peu comme celui que Jordan avait, aujourd'hui. Peut-être qu'il serait tombé amoureux d'quelqu'un d'autre qu'Asteria, qu'l'histoire aurait été évidente et facile, sans drame, sans séparation pour lui briser le cœur, sans déception au coin d'la rue, et que tout aurait été parfait, parce qu'il s'en serait donné les chances.

Est-c'qu'il était censé s'poser autant de questions ? Est-c'qu'il était censé éprouver autant de remords, pour les décisions qu'il avait prises, ou les sentiments qu'il avait développés ? Rafe, peu importaient les années qui étaient passées, l'amertume qui s'était faite reine dans ses entrailles, même en dix ans, il n'avait pas pu regretter, purement et simplement, d'avoir connu Asteria. D'l'avoir aimée, et d's'être senti aimé par elle. Personne n'aurait touché sa vie comme elle l'avait fait elle. Et peut-être même qu'il n'aurait jamais touché la vie d'personne d'autre comme il avait touchée celle de Terry. Pourtant, hein, est-c'qu'il avait servi à quoiqu'ce soit ? La blonde était partie dix ans, et la voilà qui revenait, identique à l'adolescente de dix-sept ans qu'il avait dû laisser partir- elle avait beau avoir vieilli, avoir l'air d'une adulte maintenant, Terry restait cette gamine qui réfléchissait beaucoup trop à c'que ses parents pourraient attendre d'elle. A c'qu'ils pensaient. A c'qu'ils ressentaient. Et quoiqu'elle en dise, là, dans cette cage d'ascenseur, à l'époque déjà, elle avait été la fille qui avait espéré leur prouver qu'ils avaient tort, qu'elle pouvait vivre à la hauteur d'leurs attentes, qu'elle pouvait être aussi bien à leurs yeux que Shea- comme si c'était quelque-chose qu'elle pouvait déterminer et écrire elle-même. Comme si tout ça, ce triangle de relations destructrices qu'elle avait eu avec ses parents, n'était pas l'résultat de c'que ses parents avaient voulu, et n'avaient eu de cesse de lui infliger, quoiqu'elle fasse. Lui, spectateur extérieur, si expert en relations toxiques, il n'avait pu qu'observer les carnages que les parents Drake avaient infligé sur leurs filles – les deux, ouais. Il avait connu Shea en tant que gamine innocente, joueuse, sociable, jusqu'à la voir tomber dans des travers identiques à ceux qu'il avait associés, pendant toute sa croissance, à sa mère déserteuse. Peut-être alors, que ce n'serait pas si surprenant pour lui, d'découvrir un jour, que Shea n'avait pas disparu, qu'il n'y avait pas eu de drame horrible ce soir-là, et qu'elle avait juste plié bagages pour aller voir ailleurs, vivre une vie meilleure, loin des radars de ses parents. Et Asteria elle-même, pourrait-elle prétendre le contraire, hein ? Elle qui avait presque fui l'Australie, pour éviter de subir les critiques constantes de ses parents ? Face à sa détermination à elle, alors, Rafe s'retrouva à soupirer, incapable de retenir la critique acerbe qui lui brûla les lèvres, jusqu'à lui faire esquisser un rictus. « Pourquoi, hein ? » qu'il demanda, d'un air las plus qu'agressif, au moins. « J'crois me souvenir qu'ils étaient déjà comme ça quand t'avais dix-sept ans, et tu peux pas dire que c'était parce qu'à leurs yeux, t'avais choisi la mauvaise carrière. » alors est-c'que ce serait vraiment en s'faisant publier son bouquin, qu'elle obtiendrait une once de vengeance contre ses parents, leur prouvant qu'ils avaient eu tort ? En quoi est-c'que ç'avait le moindre sens ? Elle pourrait bien débarquer sous leur nez, leur afficher qu'elle était la reine des best sellers américains, ils trouveraient toujours quelque-chose à redire- c'était comme ça, et peut-être qu'Asteria, ce sur quoi elle avait besoin d'se concentrer, c'était sur ses bouquins, sur son envie à elle, de faire c'qu'elle aimait. « Et j'espère qu't'as un moyen d'prouver que l'père de ce bébé, c'est le clone de Brad Pitt, blond, blanc, aux yeux bleus, parce que tu vas rien gagner contre eux, avec ce bébé. » elle était une future mère célibataire, ayant ce bébé avec lui, plus que n'importe qui d'autre dans ce pays. Le comble de l'horreur pour les parents Drake, et de quoi tourmenter Asteria pendant le reste de sa vie. « Alors qu'est-c'que tu vas faire, hein ? N'jamais leur en parler, cacher l'existence de cet enfant à tous les gens qui pourraient l'dire à tes parents ? Leur faire croire que c'pas moi le père- tu vas aller faire un casting du futur père idéal sur les sites de rencontre ? Ou alors tu vas l'abandonner quand tu pourras plus supporter les critiques de tes parents, pour leur prouver qu'tu peux encore et toujours, faire ta vie en fonction de c'qu'ils ont à dire ?! » et tant pis s'il la pressait de questions stressantes et trop pleines de vérité, dans un lieu clos et si restreint que ouais, maintenant, il semblait que l'air lui-même brûlait. C'était bien des questions, des réalités qu'elle allait devoir affronter de plein fouet bien assez tôt. Elle n'avait pas avorté, alors non, elle n'pourrait pas faire comme si ce bébé n'existait pas- il avait déjà pris une taille bien assez conséquente dans son ventre. « Fais comme tu veux. » qu'il soupira, encore, las, conscient que Terry s'était complètement fermée dans son coin d'ascenseur. Il était prêt à en faire de même, lui, se détournant d'elle, fixant les portes toujours closes, comptant les secondes qui passaient. Il avait envie de fumer, maintenant, terriblement envie – mais il n'pouvait pas, pas ici, pas maintenant. Rafe, alors, s'en retrouva à serrer les mâchoires- peut-être qu'ça faisait un moment que c'était trop tard pour Asteria. Peu importaient les efforts qu'il avait pu faire pour l'aider, à une époque, les parents Drake avaient gagné, tout simplement, et le brun, il avait depuis longtemps perdu la force de s'battre.  
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Invité a posté ce message Mar 21 Aoû 2018 - 23:18 #

Elle savait Asteria qu’elle n’avait pas des parents extraordinaires. Elle savait qu’ils étaient même carrément nuls en tant que parents. Les Drake, ils avaient connu de nombreuses réussites dans leurs vies. Ils avaient construit une entreprise de leurs mains et ils avaient réussi à en faire quelque chose de mondialement connu. Ils n’étaient pas partis de rien, ils avaient tous les deux eu les moyens financiers d’en arriver là, de leur famille respective. Mais ils avaient monté leur projet de A à Z et ils avaient pris des risques, ils avaient travaillé dur pour en arriver là. On pouvait au moins leur accorder ça. Pour le reste, ils n’avaient pas assuré. Ils n’avaient même pas un beau mariage, ils étaient plus des partenaires qu’un couple vraiment unis. Asteria, elle n’avait pas l’impression d’avoir vu beaucoup d’amour entre eux. Ils étaient froid avec tout le monde, comme s’ils avaient été obligés de revêtir une carapace de froideur pour en arriver là où ils en étaient. Elle les plaignait parfois Asteria, parce qu’en grande rêveuse, elle avait tendance à penser que ça devait être dur, de ne rien connaître de l’amour. Ils ne s’aimaient pas l’un l’autre et ce n’était pas non plus de l’amour qu’ils avaient eu pour Shea et elle. C’était de l’ambition, rien de plus. Sauf que Shea avait disparue du jour au lendemain et qu’elle, elle n’était jamais rentrée dans les clous. Au moins, ils ne souffraient pas de la disparition de leur enfant, pas parce qu’ils avaient le coeur brisé pour cette perte en tout cas. C’était vraiment triste au yeux de Terry, alors elle avait essayé elle, de les aimer, elle avait vraiment essayé, mais sans jamais y parvenir. Elle aurait voulu avoir une famille normale, avec des parents aimants et persuadés qu’elle pourrait tout faire. Ce n’était pas ce qu’elle avait eu. Ils étaient froids et intransigeant, manipulateurs et tellement ambitieux qu’ils oubliaient de vivre leur vie en dehors de cette fichue entreprise. Elle n’avait même pas l’impression qu’ils étaient heureux et c’était vraiment triste comme vie.

Ce n’était pas ce qu’elle voulait elle. Elle, elle voulait une vie dont elle serait heureuse et elle avait toujours su que ce n’était pas en suivant la route toute tracée de ses parents qu’elle l’aurait. Elle savait ce qu’elle voulait Terry, même si elle avait souvent changé d’avis, elle était toujours revenue au même point. L’écriture, les livres, les pages qu’on tourne, les histoires qu’on raconte, celles qu’on dévore. Elle avait des histoires plein la tête elle, celles qu’elle lisait et qui la faisait rêver, celles qui lui donnaient envie de voyager, celles qui la faisait pleurer, celles qui lui faisaient peur, y en avait de toutes sortes. Et puis y avait celles qu’elle inventait, des univers entiers qu’elle était capable d’imaginer, de mettre en forme et de balancer sur des pages blanches. Ce n’était pas assez, d’après les éditeurs, il manquait toujours quelque chose, mais elle finirait par y arriver et c’était pour elle qu’elle le faisait, parce que c’était vraiment ce dont elle rêvait depuis qu’elle était toute petite. Mais ses parents, ils avaient toujours dit qu’elle n’y arriveraient pas, ils avaient démoli sa confiance en elle et sa fierté, pendant tellement d’année qu’elle estimait qu’elle avait le droit aujourd’hui de vouloir un jour pouvoir leur dire qu’ils s’étaient plantés, qu’elle y était arrivé et ils auraient toujours un arguments du genre “c’est ça, on en reparlera quand tu nous aura pondu un best-seller” elle le savait très bien ça, mais elle voulait quand même les voir muets, pendant l’espace de quelques secondes, parce qu’enfin, elle aurait réussi à leur clouer le bec. « Ils changeront jamais. Mais j’ai envie qu’ils se la ferment, même si ça doit ne durer que quelques secondes. » Qu’est-ce que ça pouvait lui faire à Rafe de toute façon qu’elle voit ce genre de réussite comme un moyen d’avoir une petite revanche sur ses parents hein ? Il les détestait de toute façon, alors il pouvait bien la laisser croire ce qu’elle voulait, ce n’était pas comme si elle disait qu’elle avait envie qu’ils soient fiers d’elle, ça elle avait essayé, toute sa vie et particulièrement pendant ces six dernières années et si elle était ici à New-York, c’était bien parce qu’elle avait baissé les armes. « Tu crois vraiment que je ferais ça ? Waw, finalement la confiance à vite disparue. » Elle ne savait même pas où il était allé cherché toutes ces idées. Elle n’avait pas dit à ses parents qu’elle était enceinte, est-ce qu’il l’avait dit à Rebekah ? Est-ce qu’il l’avait dit à quelqu’un autour de lui qu’il allait avoir un bébé avec elle hein ? Elle l’avait fait elle, mais ses parents n’étaient pas franchement sa priorité. Elle savait déjà ce qu’ils allaient penser de cette histoire de bébé, elle s’attendait déjà à tous les jugements qui allaient lui tomber dessus, si bien qu’elle pourrait faire une liste, appeler chez eux et cocher sur sa liste tout ce qu’elle entendrait, elle était quasi-certaine de faire un sans faute. Elle doutait d’elle, elle doutait vraiment d’elle, parce que c’était flippant d’avoir un bébé et parce que chaque échec professionnel était difficile à encaisser. Mais même si elle avait souvent l’impression de tout foirer, elle n’abandonnait pas. Elle continuait à écrire, à travailler et si elle était là aujourd’hui, c’était parce qu’elle essayait de faire ce qu’il y avait de mieux pour ce bébé. Alors elle aurait toujours peur de foirer quelque chose, de tomber dans les escaliers ou sous sa douche ou n’importe quel truc qu’elle allait lire sur internet et qui allait la rendre complètement parano, mais elle ne laissait pas tomber. Alors non, elle n’allait pas mentir sur qui était le père ou abandonner cet enfant et elle se demandait sérieusement où Rafe était allé chercher ces idées alors qu’il n’était question que de sa carrière là. « J’ai vraiment tout essayé pour avoir leur reconnaissance, mais j’ai jamais menti, j’ai jamais manipulé qui que ce soit ou quoi que ce soit pour être ce qu’ils attendaient de moi. » Sinon elle serait pas là, elle serait en Australie à travailler dur pour un jour reprendre la tête de l’entreprise familiale. « Si je dois abandonner ce bébé, ce sera pour son bien, pas parce que mes parents le veulent. » Abandonner ce bébé, c’était toujours une option possible, un truc auquel elle pensait, parce qu’elle savait qu’y avait des gens qui voudraient ce bébé plus qu’elle et Rafe, des couples qui s’aimaient, qui avaient les moyens et qui ne pouvaient pas avoir de bébé et ils méritaient un enfant, plus qu’eux deux, c’était évident. Elle était sûre et certaine qu’en choisissant bien la famille, ils pourraient offrir une vie meilleure à ce bébé, elle était persuadée qu’il y avait partout dans le monde des gens qui avaient bien plus à offrir à ce bébé qu’eux deux. Ils n’étaient même pas capables d’avoir une conversation sans en face à face sans que ça se finisse mal. Elle faisait ce qu’elle voulait de toute façon, un refrain qui revenait souvent de la part de Rafe, peut-être la preuve qu’elle ferait mieux de choisir cette option, pourtant par réflexe elle était déjà venue poser sa main contre son ventre arrondi, comme si elle pouvait sentir ce bébé à travers sa peau, ce n’était pas vraiment le cas, elle ne le sentait pas bouger, c’était trop tôt pour ça, mais il était là, en elle, elle le savait bien et ce n’était pas à ses parents de décider de qu’il allait advenir de cet enfant, c’était à elle, mais y avait déjà une forte lutte entre son coeur et son cerveau qui se dessinait dans cette décision.

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Invité a posté ce message Jeu 23 Aoû 2018 - 20:57 #



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Dix ans, ça faisait toute la différence. Peut-être même trop de différence. Plus les tête à tête avec Asteria se multipliaient, moins Rafe était capable d'comprendre ce qu'ils étaient devenus, l'un et l'autre. Un beau jour, ils s'étaient séparés, le cœur brisé, les larmes aux yeux, s'promettant plein de choses qui n'étaient jamais arrivées, et les voilà maintenant on n'peut plus adultes, à deux extrémités de c'qui semblait être tout un monde. Même le souvenir de Terry, alors qu'elle avait elle-même, physiquement, été à l'autre bout du monde, n'lui avait pas semblé aussi lointain que la jeune femme à qui il avait affaire, aujourd'hui. Peut-être parce qu'il était l'premier à la repousser, le premier d'eux deux à être distant et à s'en contenter, à regarder ailleurs et à fuir les problèmes qu'ils devraient peut-être régler. A quoi bon, hein ? Qu'est-c'qu'il y avait à rattraper, entre eux deux ? Ils n'étaient pas à la reconquête de leur amour, ils n'semblaient même pas être à la recherche d'une amitié morte depuis si longtemps- après tout, les seules fois où ils se voyaient, c'était dans ces circonstances-là, quand il était question d'cette grossesse aussi imprévue qu'encombrante, pour eux deux. Pour toutes les fois où il avait espéré, et attendu plus que c'qu'il n'avait eu, alors, le brun, il n'avait pas la foi d'faire beaucoup plus que c'qu'il ne faisait, à l'heure actuelle : et tant pis si on devait l'blâmer pour ça, tant pis si cette amertume dormant au fond de son estomac, finirait par s'retourner contre lui, quand l'opportunité de quoique ce soit avec la Drake serait définitivement passée. Il avait vécu dix ans sans elle, il pouvait très bien continuer comme ça – une conviction qu'il essayait d'faire réalité, de plus en plus, par fierté et par nécessité tout autant : puisque ça n'avait jamais été une option qui s'était pointée où que ce soit dans les conversations qu'ils avaient pu avoir, ils n'avaient pas l'intention, chacun d'leur côté, de retrouver ce qu'ils avaient pu avoir par le passé. Il n'était pas question d'rebâtir leur histoire depuis les miettes de leur autrefois, et d'faire comme si de rien n'était. Alors finalement, il n'était question d'rien du tout, hein ? Y'avait trop de souvenirs douloureux, trop d'espoirs réduits à néant entre eux deux, pour que l'avenir augure quoique ce soit de bon, pour ce qu'ils pourraient devenir. Alors ouais, face à une évidence aussi accablante, il aurait sans doute été mieux qu'Asteria, elle avorte tout simplement- que la peine et la culpabilité d'un tel acte, soit le couperet final à leur histoire, et qu'ils poursuivent chacun leur route, d'un côté et d'l'autre de New York. Cette ville, après tout, était assez grande et assez peuplée pour qu'ils puissent vivre le restant de leurs jours dans un borough sans même se recroiser. Parfois, le Hollins n'pouvait s'empêcher de s'dire que ce serait mieux comme ça ; qu'ainsi, Asteria pourrait faire c'qu'elle voulait, reprendre l'enquête concernant la disparition d'sa sœur sans s'encombrer de rien – si tant est qu'elle ait un jour eu, ne serait-ce qu'un brin de retenue vis à vis de lui, à l'idée d'ruiner son monde, pour une histoire vieille de dix ans et qui n'profilait probablement rien d'autre qu'une fin tragique. Au bout d'un moment, Terry, elle n'pouvait pas tout simplement continuer d'blâmer son jeune âge pour prétendre ne rien savoir de c'qu'il avait vécu à cause de cette enquête, de c'que ses propres parents à elle, lui avaient balancé sur le dos, pour le dépeindre comme un coupable idéal aux yeux de tous ceux qui pourraient avoir un avis sur la question. Combien d'amis, de connaissances, de rêves, d'attentes, avait-il perdus à cause de cette histoire ? Alors ouais, c'était un gouffre dans lequel il n'voulait pas retomber, et que la fille qu'il avait aimée pendant si longtemps, menaçait de le propulser à nouveau- et tant pis si c'était ce qu'elle voulait, ou c'qu'elle n'voulait pas. Si tout ça n'partait que d'une intention de découvrir la vérité. Si ç'avait vraiment été le cas, alors les Drake se seraient concentrés sur le désir d'chercher de vraies réponses, plutôt que d'essayer d'plier la réalité à leur guise. Aujourd'hui, toutes les pistes étaient devenues tellement sèches et froides, qu'il n'semblait n'y avoir que son nom à lui dans tous ces putains de dossiers.

La rancœur, la hargne alors, qu'il éprouvait pour les Drake, tous autant qu'ils étaient, Rafe la considérait légitime. Assez légitime, même, pour qu'il en soit aveugle et impétueux, quitte à foutre Asteria dans le même sac que tous ces gens qui avaient, pendant si longtemps, œuvré à faire de son quotidien un enfer où chaque faux pas aurait pu le propulser au rang des coupables. Après tout, elle n'avait pas été là, ni pour l'soutenir, ni pour combattre ses parents et leur emprise, ni même pour tout simplement chercher la justice, là où la corruption avait servi de seul moteur à cette stupide enquête biaisée. L'Asteria de dix ans plus tôt, elle aurait été là – si ce n'est pour lui, alors pour Shea ; comment savoir, donc, c'qui avait bien pu s'passer en Australie pendant ces dix longues années où la blonde avait joyeusement regardé ailleurs, hein ? Comment savoir c'qu'elle avait fait, qui elle était devenue, quels gens elle avait pu côtoyer ? Quels extrêmes avait-elle frôlé, pour satisfaire ces fameux parents pour qui elle avait déversé tant d'énergie ? Ils en avaient apparemment valu la peine, aux yeux de la jeune femme- plus qu'il n'en n'avait valu la peine, lui. Il l'avait compris, hein, la dernière fois qu'ils s'étaient disputés à ce sujet : à choisir entre eux deux, c'qu'ils avaient eu et c'qu'ils pourraient avoir, ou cette relation destructrice, toxique et dégueulasse avec ses parents, Terry avait fait son choix. Et peut-être qu'elle le ferait d'nouveau. Peut-être qu'elle choisirait toujours ses parents, aussi cons et méchants pouvaient-ils être avec elle. Peut-être qu'elle les choisirait à leur enfant, au bonheur de ce bébé qui aurait besoin d'ça, plus que de n'importe quoi d'autre. Où est-c'que ça pourrait s'arrêter, hein ? A commencer à faire marcher son imagination, Rafe, ouais, il pouvait aller loin. « C'que tu dis, ça a aucun sens. S'ils changeront jamais, comment est-c'que t'espères gagner quoique ce soit sur eux, hein ? » et quand ils avaient été en couple, il s'était tellement, tellement forcé d'rester la force neutre, gardant pour lui-même ses vrais sentiments vis à vis des parents de la jeune femme. Elle avait été si jeune qu'il n'avait pas voulu la foutre dans une telle position, où il était l'ennemi craché de cette famille qu'elle avait toujours eue, et où il les détestait autant qu'ils le détestaient lui. Ç'avait été la dernière chose dont Asteria, à dix-sept ans, elle avait eu besoin. Il avait pris sur lui, alors ; par amour, par empathie, parce qu'il s'inquiétait pour elle, qu'il avait voulu la protéger, la réconforter, la rassurer. Et à quoi ç'avait servi hein ? Au final, Terry avait embarqué dans un avion avec eux, et maintenant, il n'savait plus qui elle était. « J'suis censé t'faire confiance sur quoi, là, hein ? Sur l'fait que tu fonceras pas encore une fois, tête baissée, droit vers chez tes parents alors qu'ils t'ont toujours traitée comme de la merde ? » et voilà que cette fois-ci, dix ans plus tard, il n'mâchait pas ses mots et n'faisait pas dans la demi-mesure. Ils n'étaient plus en couple, hein ? Et peut-être ouais, que déjà à l'époque, par amour, par empathie, par affection et toutes ces choses, il aurait dû dire les choses clairement. « Ils sont la seule chose dont tu parles, même à l'autre bout du globe, alors-... j'sais pas, peut-être qu'tu devrais te préoccuper d'toi-même plutôt. » bras croisés, le regard franc, il haussa les épaules, comme si ça n'pouvait être qu'une simple suggestion. « Mais, hein, apparemment ça valait plus le coup d'perdre dix ans d'ta vie à essayer de chercher leur amour plutôt que quoiqu'ce soit d'autre. » la rancœur revenait, vive et cruelle, lui faisant serrer les mâchoires et regarder ailleurs, les plaies trop à vif. Qu'est-c'que ça voulait dire pour ce qu'ils avaient été, tous les deux, si elle avait choisi ses parents plutôt que lui ? Ils n'avaient définitivement pas valu grand-chose. « Au moins t'es pas tombée aussi bas qu'ça. » qu'il n'put s'empêcher d'ironiser, un poil cruel dans le mordant de ses mots, au moment de la défier, droit dans les yeux. Il n'savait pas c'qu'elle avait fait, pendant ces dix ans en Australie. Il n'savait pas c'qu'elle pouvait bien faire pour chercher l'approbation d'ses géniteurs, pour il n'savait quelle raison. Y'avait déjà des paroles qu'elle avait, qui le surprenaient, lui arrachant un ricanement jaune et sardonique, depuis son coin à lui. « Ouais, parce que l'abandon pour le bien des enfants, ça existe. » si elle pensait vraiment comme ça, alors elle aurait dû prendre sur elle, trouver l'courage et la volonté d'avorter, plutôt que de s'défiler et prétendre – surtout face à lui – qu'y'avait quoiqu'ce soit de louable dans l'fait de larguer son gosse dans l'inconnu. « J'te l'ai dit, l'adoption c'est non. Si tu continues d'y penser, tu t'débrouilles toute seule. » parce qu'elle serait celle trahissant l'autre- aussi simple que ça ; Rafe, il n'pouvait pas y aller par quatre chemins. Il l'avait dit depuis l'début, il avait été clair et net, et Terry, elle revenait parler d'adoption, comme si de rien n'était.  
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Invité a posté ce message Dim 26 Aoû 2018 - 20:47 #

Les choses avaient toujours été compliquées entre Asteria et ses parents. Ils étaient particuliers, les parents Drake et finalement, Terry, elle avait beau avoir tout essayé, elle n’avait jamais réussi à se faire vraiment acceptée par sa propre famille. Ils étaient comme ça, elle n’y pouvait pas grand chose, mais elle, elle était comme n’importe quelle gamine, elle avait voulu sur ses parents l’aiment et fassent attention à elle. Techniquement ça ne faisait pas d’elle quelqu’un de particulièrement exigeant, après tout, on pourrait facilement penser que n’importe quel gamin avait le droit de vouloir être aimé par ses parents. Pourtant, quand on se penchait un peu sur son cas et sur celui de Rafe, il semblait bien que ce n’était pas si naturel que ça de la part de certains parents d’offrir cet amour à leurs enfants. La mère de Rafe, ça avait été une histoire de drogue, d’addiction de laquelle elle n’avait pas réussi à s'échapper, même pas pour son fils. Pour ses parents à elle, c’était une autre sorte d’addiction, une ambition débordante de laquelle ils n’arrivaient pas à se défaire. Leur travail, c’était bien ce qu’il y avait de plus important pour eux et ils n’avaient, de toute évidence, pas fait des enfants par amour, mais plus dans une histoire d’héritage, comme ça pouvait être le cas au siècle dernier. Ils n’avaient pas eu de chance tous les deux, ils étaient nés dans des familles particulières et on aurait facilement pu dire qu’ils s’étaient bien trouvés, à l’époque. Les deux gamins abandonnés par leurs parents, dont tout le monde ou presque se fichaient. C’était différent aujourd’hui, parce que dix ans s’étaient écoulées et de nombreuses choses étaient arrivées dans leurs vies respectives. Elle était partie de chez elle Terry, d’une certaine façon, elle avait baissé les bras avec ses parents, elle n’attendait plus d’eux la moindre fierté, le moindre amour, mais ça ne l’empêchait de vouloir leur prouver à eux tout particulièrement, ce dont elle pouvait être capable.

Elle ne s’attendait pas à ce qu’ils la félicitent, ni parce qu’elle aurait réussi professionnellement, ni parce qu’elle aurait un bébé. Non, forcément, ça elle savait qu’elle pouvait faire une croix dessus. Mais elle voulait quand même qu’ils sachent qu’elle s’en était sortie, même sans eux et qu’elle avait réussi à réaliser son rêve, quand bien même ils n’y avaient pas cru. Elle voulait pouvoir leur dire qu’elle n’avait vraiment pas besoin d’eux. Pour le moment pourtant, avec son petit salaire de libraire et un bébé à venir, elle aurait bien besoin d’eux, ou du moins de leur compte en banque, mais il était hors de question qu’elle cède. Elle voulait vraiment s’en sortir par elle-même, elle ne voulait pas de leur aide, ni même de leurs conseils ou de leur avis. Elle n’avait pas l’impression d’avoir même sous entendu qu’elle attendait ça de leur part à ses parents et pourtant, fallait croire que c’était ce que Rafe pensait. Peut-être que c’était ce que Rafe avait toujours pensé d’elle, tout ça parce qu’elle était repartie avec eux dix ans plus tôt. Elle n’avait pas eu le choix à l’époque et d’une certaine façon, même majeure et vaccinée, elle n’avait pas franchement eu le choix. Fallait croire que pour le coup, elle qui était rêveuse et romantique, elle réussissait à être réaliste. A vingt-et-un ans, avec la moitié d’un diplôme et pas de fric dans les rues de New-York, en Amérique, elle aurait fini sdf ou quelque chose s’en approchant. « J’veux juste réussir ma vie pour moi-même et pour leur prouver que j’en suis capable, j’vois pas le mal à ça. » Et si ça ne lui plaisait pas, au pire, tant pis pour lui hein ? Aux dernières nouvelles, ils n’étaient pas mariés, ils n’était pas en couple et la dernière fois, il avait plus ou moins dit qu’ils n’étaient pas amis. Elle n’avait pas besoin de ses jugements, pour le coup, elle avait déjà assez donné avec ceux de ses parents, alors maintenant, il n’avait qu’à la laisser faire ce qu’elle voulait de sa vie. Au pire, le plus important, c’était qu’elle suive ses rêves plutôt que ceux que ses parents avaient pour elle. « Ce serait sacrément con de ma part de foncer vers eux, quand justement j’essaie de leur montrer que j’peux me débrouiller sans eux. » Il devait vraiment la prendre pour une grosse conne pour avoir des idées pareilles, plus les secondes passaient, plus elle avait envie de se relever pour cogner sur les portes de cet ascenseur jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent, au moins, ça l’aiderait à passer ses nerfs et avec un peu de chance le bruit les empêcherait de discuter tous les deux. Quoi qu’ils essaient de se dire, ça finissait toujours mal de toute façon. « J’me préoccupe de moi-même t’en fais pas pour ça. » Comme s’il s’en faisait, c’était du jugement plus que de l’inquiétude après tout. Elle était une grande fille, elle s’occupait d’elle-même. Elle payait ses factures, sans ses parents, elle faisait ses courses, sans ses parents. Qu’est-ce qu’il croyait hein ? Qu’elle passait ses soirs à chouiner au téléphone auprès d’eux ? C’était loin d’être la cas. Au moins, elle retenait, elle ne devait pas parler de Shea, ni de ses parents en présence de Rafe, ça effaçait quand même une sacrée partie de sa vie. « Quoi que ce soit d’autre hein ? Franchement, qu’est-ce que j’aurais bien pu foutre à vingt-et-un an à New-York, dans un coin où faut presque être millionnaire pour s’payer des études hein ? J’ai pas abandonné mes rêves pour eux, j’vois pas pourquoi je l’aurais fais pour toi ou pour qui que ce soit d’autres, parce que ouais, j’pense à moi de temps de en temps ! » D’autant plus que jusqu’à présent, elle avait été convaincue qu’il avait décidé de snober chacune des lettres qu’elle lui avait envoyé. Mais elle n’avait pas non plus tracer un trait sur ses rêves pour ses amis, elle aurait pu revenir pour eux, si c’était si simple que ça, mais elle ne l’avait pas fait, parce qu’elle avait été occupée à faire ses études, un petit détail pour certains peut-être, quelque chose d’important pour elle. Les universités américaines étaient très chères et ses parents n’auraient pas payé si elle avait décidé d’étudier la littérature ici, à New-York, elle serait venue sans diplôme, sans expérience et sans argent, de quoi s’offrir une belle vie en Amérique, évidemment. Elle était blanche et pas trop mal foutue, peut-être qu’elle aurait pu trouver un job qui embauche sur le physique, quelle grande réussite. « C’est ça ouais.» Qu’elle lâcha dans un soupire, de toute façon, ça ne servait à rien d'argumenter, elle aurait toujours tort quoi qu’elle dise, parce que dix ans plus tôt, mineure qu’elle avait été, elle s’était barrée avec ses parents. Fallait croire qu’il ne lui pardonnerait jamais ça, alors même qu’elle n’avait pas eu le choix. « Y a des tas de gens bien qui peuvent pas avoir de bébé parce que la biologie craint. On pourrait choisir le couple, s’assurer qu’il finisse dans une bonne famille, avec des parents qui l’aiment et qui peuvent lui offrir une belle vie. » Tout ce qu’eux, ils n’avaient pas, elle savait que c’était possible, alors pourquoi pas hein ? Elle ne parlait pas du système, de placer cet enfant en famille d'accueil, mais bien d’adoption, en bonne et due forme, avant la naissance. Y avait très certainement un couple qui serait heureux d’avoir un bébé, plus heureux qu’eux deux. « Regarde nous, Rafe, on n’est même pas fichus de tenir quinze minutes en face à face s’en s’engueuler et on n’en voulait même pas de ce bébé. Si on peut faire en sorte qu’il grandisse dans un foyer avec deux parents qui s’aiment et qui le désirent vraiment, est-ce qu’on devrait pas le faire, ou au moins essayer de se renseigner ? » Elle ne savait pas si elle en serait capable, mais quand elle voyait ce que ça donnait Rafe et elle aujourd’hui, il lui semblait bien qu’ils n’étaient pas la meilleure option pour un bébé. Y avait des couples qui ne pouvaient pas avoir des enfants et qui en voulaient vraiment, alors pourquoi ne pas leur offrir cette chance hein ?
 

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Invité a posté ce message Lun 27 Aoû 2018 - 5:41 #



are we written in the stars?
i want you to want me to take you back home to my mama, put my name on your lips call me yours and forget all this drama. i'm asking you baby 'cause i'm tired of asking myself, are we written in the stars or are we written in the sand? are we last call kissing or will we be reminiscing with each other for the next forty years? @tumblr

La rancœur était presque un sentiment dont Rafe avait toujours eu besoin, pour continuer d'avancer. Sans ça, il n'se serait jamais remis, gamin, de la trahison de sa mère : il n'aurait jamais réussi à accepter l'abandon dont il avait été victime, à avancer tant bien que mal, et à s'nourrir de la rage qui était née au creux de ses tripes. Certes, ça l'avait presque rendu sauvage et indomptable, distant, même en face de Rebekah qui, dès le début, avait tout simplement voulu l'aider : mais au final, à force de persévérance, sa mère adoptive avait su briser sa carapace, quitte même à lui donner de toutes nouvelles chances à la vie, qu'il n'aurait jamais imaginé avoir. Dans le système qu'il avait connu et où il avait vu bon nombre de drames, le brun avait toujours eu conscience qu'il était un chanceux – une infime exception dont on essayait de se féliciter, pour ignorer toutes les catastrophes qu'on cachait aux citoyens lambda de ce pays, qui aimaient par-dessus tout s'voiler la face. Et aujourd'hui encore, si son travail auprès des jeunes en difficulté lui apportait quoique ce soit, c'était la certitude que le système n'avait pas changé d'un poil- que personne ne s'remettait en question, pas même face au naufrage complet de gosses en perdition, plus seuls que jamais. Que personne n'voulait adresser le problème, et qu'au final, ceux qui en sortaient, de ce tunnel si sombre, ne le faisaient que grâce à la force de leurs propres volontés, bien plus généralement que par une main tendue par le destin. Le Hollins, il s'en serait sorti, lui aussi, même s'il avait été tout seul : pourtant, ç'aurait été dans un trajet bien différent- à avoir appris à se débrouiller par lui-même, à l'instinct de survie qui, souvent, avait frôlé la délinquance. Peut-être que ce serait une bonne façon d'réécrire l'histoire, hein- comme ça, il n'aurait jamais fini dans le quartier bourgeois où on l'avait tant détesté à cause de la couleur de sa peau, ou du sang dans ses veines. Il n'aurait jamais rencontré les Drake, leurs filles, et toutes les emmerdes que ces personnes avaient balancé dans son monde. Et il s'rait devenu assez solitaire, assez con, assez colérique pour volontiers, sans le moindre remord, abandonné la nana qu'il aurait mise enceinte, comme ça, par hasard. Au moins, ça n'aurait pas été Asteria- ç'aurait été n'importe qui d'autre, et ç'aurait été beaucoup plus facile à vivre. Passer le moindre moment avec elle, c'était comme avoir à supporter une enclume sur ses poumons, une pression invisible qui l'empêchait de respirer correctement : tantôt à cause d'la peine, tantôt à cause d'la colère. De véritables montagnes russes d'émotions, qui l'épuisaient complètement, Rafe : c'était facile, tout à coup, de se souvenir d'à quel point la vie avait pu être facile quand la blonde n'avait pas été là, qu'il n'avait eu qu'une ligne directrice, claire et nette pour son futur, et la volonté de tourner la page sur un autrefois complètement résolu. Après tout, s'il n'l'avait pas été, elle lui aurait donné le moindre signe de vie, hein ? Ou elle s'en serait préoccupé un tant soit peu, elle aurait toujours eu New York dans un coin d'sa tête- lui, au moins. Mais non, ça n'avait sans doute été qu'une amourette de jeunesse comme on le lui avait si souvent répété à Rafe, comme si ç'avait été son genre de si facilement s'éprendre d'une fille- au contraire, au lycée, il avait eu beau faire tourner quelques têtes, s'attirer quelques regards, il n'avait pas été un d'ces play boys qu'on remarquait si facilement dans les rangs. Comment est-c'que ç'aurait pu être possible, quand il avait encore été, à l'époque, criblé d'ses propres peines, de ces préoccupations dont il n'pouvait parler avec personne d'autre, et emprisonné dans cette froide solitude qu'il avait dû encaisser, quand il avait été livré en pâture à l'oubli, par sa propre mère ? Alors quand il était question de qui était le premier pour l'autre- Terry, elle avait eu beau n'pas être la première pour Rafe sexuellement parlant, elle avait été la première dans son cœur. Assez pour qu'il s'y investisse, quitte à c'que ça lui ruine sa vie. Assez pour qu'il accepte tellement, tellement d'choses d'elle.

Qu'elle veuille voir la réalité en face ou non, alors, dix ans plus tard, la vérité était qu'elle lui avait bel et bien brisé le cœur. Volontairement ou non. Que ç'ait été son choix ou non. Et là-bas, en Australie, probablement que la jeune femme avait peu à peu arrêté d'épargné la moindre pensée pour lui. Qu'elle, elle avait tourné la page. C'était un peu l'chaud et le froid, sa façon d'faire à Asteria- une putain de technique typique des Drake, même si elle voulait chercher à le nier, encore là, dans un espace aussi restreint qu'cette cage d'ascenseur où ils étaient coincés comme deux cons. Impossible, alors, d'simplement voir la Asteria qu'il avait aimée, dix ans plus tôt, dans la femme qu'il avait en face de lui – franchement, le destin était un putain de sadique. S'ils avaient pu, ne serait-ce que s'contenter de la nuit qu'ils avaient passée ensemble récemment, peut-être que ç'aurait été mieux. Peut-être qu'ils auraient pu avancer- noyés dans New York, c'était comme s'il pouvait prétendre soudainement, Rafe, que ç'aurait été facile d'oublier Asteria, après tout c'temps perdu, à stagner. Qui sait, tenter au moins, serait probablement moins épuisant que c'qu'ils vivaient là- les répliques cinglantes, le temps qu'il perdait à essayer d'parler de quoique ce soit avec elle- ses nerfs, ses nerfs à lui qui s'mettaient en pelote dès qu'elle parlait malencontreusement d'ses parents, et qu'il s'retrouvait soudainement confronté à une colère qu'il avait ruminée et ruminée pendant dix longues années. « T'as raison ouais, t'as qu'à faire comme ça. » qu'il abdiqua, alors, Rafe, non sans une pointe de sarcasme qui fit sonner faux ses paroles. A quoi bon argumenter, hein ? Pour tout l'temps où ils avaient été en couple, il l'avait réconfortée, valorisée, aidée, poussée à avoir confiance en elle- et à quoi ç'avait servi ? Finalement, peut-être qu'il avait surtout perdu un temps précieux qu'il aurait pu consacrer à lui-même. Et comme ça, personne n'l'aurait jamais surpris à faire quoique ce soit avec Asteria, il n'aurait jamais frôlé la prison, et les Drake lui auraient, peut-être, foutu la paix quand leur fille avait disparu. C'qu'elle entreprenait, là, c'était comme s'il s'mettait à prendre de la drogue soudainement, pour mieux essayer d'en sortir, de se sevrer et de redevenir clean, pour ensuite aller trouver sa mère biologique à lui, pour lui prouver que c'était possible d'se sortir de la merde quand on l'voulait, et qu'on n'avait pas besoin d'abandonner son gosse pour ce faire. Mais qu'elle bataille donc- évidemment, hein, que ses parents, aussi toxiques et abusifs étaient-ils, avaient plus d'emprise et d'importance dans la vie de la blonde, qu'il n'pourrait en avoir lui. Ou qu'il n'en avait jamais eu, même quand elle avait été à pleurer à chaudes larmes dans ses bras, désespérée à l'idée de l'quitter. Finalement, il n'avait pas fallu grand-chose, pas beaucoup d'temps et pas beaucoup d'obstacles, pour qu'tout ça s'transforme en un jadis résolu. « Ouais, parce que dicter ta vie en fonction d'eux, t'foutre en l'air parce que trois types ont pas publié ton bouquin, en comptant l'temps que 'tu perds' à n'pas pouvoir leur prouver qu'ils ont tort, c'est carrément plus sain. » dans le peu d'fois qu'ils s'étaient vus et vraiment parlés, et pour les fois où elle s'était livrée à lui alors même que c'n'était pas censé être ses affaires, Terry avait bien plus souvent parlé d'ses chers parents, bien plus que de ses désirs, ses rêves, ou même ce que pouvait bien être ce fameux bouquin qu'elle essayait tellement de publier. Alors ouais, quand leurs conversations n'tournaient qu'autour de ses parents qui avaient ruiné sa vie à lui, sa sœur dont la disparition était encore une histoire où il était considéré par beaucoup comme le principal suspect, ou ce bébé qui les foutait tous les deux sens-dessus-dessous, ils n'avaient pas d'quoi réussir à s'parler, hein ! En attendant, probablement qu'Asteria, elle parlait bien plus de son bouquin à Wyatt, à Alison, ou à tous ces gens qui avaient valu la peine qu'elle garde contact avec eux. Ah oui, soi-disant qu'elle lui avait envoyé des lettres, comme si pendant ces dix dernières années, ils étaient retournés dans les années cinquante, et seul le courrier avait été un moyen de communiquer. Aurait-il dû être surpris, alors, vraiment, d'se prendre dans la gueule sa prochaine réplique ? Contre son propre gré, Rafe se retrouva à devoir rester silencieux quelques longues secondes, à encaisser la réalité de c'qu'elle lui disait. Elle n'était pas revenue, parce que ça n'en avait pas valu la peine – ni lui, ni eux deux, ni leurs promesses, leurs rêves, ces fameuses images du futur qu'elle avait bien plus alimentées que lui. Lui, pourtant, il n'avait pas eu l'choix d'les abandonner, ses rêves- il en avait été éjecté, à cause du harcèlement constant des Drake, à cause d'leurs accusations qui l'avaient traîné dans la boue pendant des années entières. « T'as raison. Ça doit être horrible alors pour toi, comme idée, d'compliquer tes rêves avec toute cette histoire. » et d'un geste leste, il les désigna, eux tous, dans cet ascenseur- ça voulait dire ce bébé, eux deux, lui. Elle n'avait qu'à pas être revenue vers lui, hein- New York était une assez grande ville pour qu'ils aient pu passer la nuit avec n'importe qui d'autre que l'un l'autre, et tout aurait été beaucoup plus facile comme ça. Rafe, au moins, il n'aurait pas eu à affronter c'qu'était devenue la réalité : il avait été bien obligé de s'l'imaginer, Asteria tombant amoureuse de quelqu'un d'autre, faisant son histoire et toute sa vie auprès de quelqu'un d'autre. Asteria ayant tourné la page sous le beau soleil d'Australie. Alors bordel, qu'est-c'qu'ils foutaient là, hein ?! « Non- non, non... » qu'il s'retrouva à s'impatienter pourtant, dévisageant assez franchement Asteria pour qu'elle prenne les choses un tant soit peu au sérieux, là maintenant ; s'ils devaient s'dire toutes les vérités possibles et imaginables là maintenant, y'en avait une qui avait toujours été nette chez lui. Quelque-chose sur quoi il n'avait jamais menti ou prétendu avec elle. Quelque-chose qu'il avait partagé avec elle, d'façon assez privilégiée pour qu'il ait cru qu'elle savait, qu'elle savait à quel point ça pouvait être important pour lui. Mais fallait croire qu'il s'était planté. Encore. « J'te l'ai dit depuis le début, okay ? L'adoption, c'est non, j'l'ai dit le soir-même où t'as débarqué pour m'annoncer que t'étais enceinte. Alors quoi, hein ? T'as prétendu être d'accord avec ça, comprendre, pour mieux essayer d'me la foutre à l'envers, là maintenant ?! » et il avait tous les droits, tous les droits, putain, d's'énerver, là. « Tu vas vraiment m'regarder dans les yeux- moi -, là, à essayer de m'faire croire que l'adoption ça peut être joli et beau comme dans les films, qu'on peut faire confiance à deux personnes qui présentent bien ?! » au pire, peut-être que ça voulait dire surtout qu'Asteria, elle n's'était pas encore renseignée sur ce que ça pouvait être, de placer son gosse dans un tel système- comme s'il suffisait qu'un couple de parents adoptifs se pointent, signent un papier et pouf, tout était réglé dans le meilleur des mondes ! « J'suis quoi pour toi, hein ? Le con qu'tu balades, parce que t'as envie d't'envoyer en l'air- et merde y'a des conséquences chiantes et tu sais pas quoi en faire ?! Alors un coup tu décides d'avorter, j't'accompagne, et puis tu t'casses avant même d'écouter c'que les médecins ont à dire ?! Et alors qu'y'a un truc qui a toujours été clair depuis le début, t'essayes de m'faire gober des conneries d'monde féerique parce que ça t'arrange ?! » oui, probablement qu'un bébé, hein, ça devait la limiter vis à vis de ses rêves- alors elle devait avoir tout planifié. Sans spécialement lui demander son avis, hein, parce que qu'est-c'qu'il valait ? Pas grand-chose, hein ? Il n'avait valu la peine de rien, pendant ces dix dernières années, alors un peu plus ou un peu moins, y'avait plus d'limite, là. « Tu sais quoi ? T'as déjà tout prévu, hein ? T'as tes rêves, tes envies d'prouver qu't'es mieux que c'que tes parents pensent, et c'est tout c'qui compte, hein ? Alors tu sais quoi, démerde-toi. Moi j'vais retourner à mon boulot, et j'vais reprendre ma vie. C'est plus simple comme ça, au moins t'auras pas t'emmerder à avoir besoin d'ma signature quand tu balanceras ton gosse dans la nature. Et après ça, tu pourras faire comme si rien n's'était passé, et tout rentrera dans l'ordre dans ta vie. » et pour l'coup, il n'essayait d'la convaincre de rien, rien du tout- il voulait juste sortir, sortir de cet ascenseur de merde, si bien qu'il se remit à presser le bouton de l'alarme, nerveusement- parce qu'il avait besoin d'air, il avait besoin d'une clope. Il avait besoin de n'plus avoir à regarder Asteria, à n'plus se sentir partager un espace si restreint avec elle, alors qu'ils étaient à des milliers de kilomètres de ce qu'ils avaient pu être à une époque. Dans sa vie, ici et ailleurs, y'avait trop de carnages, trop de déception et de mensonges et de trahison, pour qu'il ait la foi d'en supporter encore. 
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Invité a posté ce message Lun 27 Aoû 2018 - 20:22 #

Elle faisait de son mieux pour essayer de gérer sa vie Asteria et elle le faisait toute seule depuis tellement longtemps que si elle ne manquait pas autant de confiance en elle-même, elle se rendrait compte qu’elle s’en sortait pas mal pour une fille qui n’avait souvent pu compter que sur elle-même. Elle avait bien été obligée de faire des choix dans sa vie et finalement, à vingt-et-un an, même si l’envie de plaquer sa famille pour faire sa vie avait été tentante, elle avait su qu’elle n’aurait rien là-bas. Même pas Rafe, parce que pendant des années, il n’avait même pas répondu à son courrier. Ce n’était pas de sa faute, il n’avait pas eu les lettres, ni tous les moyens de la contacter qu’elle avait pu lui laisser, mais sur le coup, ce n’était pas le premier truc auquel elle avait pensé. Elle s’était dit qu’il avait tourné la page, qu’il avait fait sa vie, sans elle et tant mieux pour lui, alors il était temps qu’elle fasse sa vie à elle et ça passait par le fait de faire des études afin de se donner les moyens pour réussir à atteindre ses objectifs. Elle avait plusieurs diplômes et puis elle avait travaillé un peu, ici et là, histoire de se faire une expérience professionnelle suffisante pour penser réussir à faire quelque chose de sa vie, même sans ses parents derrière elle. Alors au moment où sa mère lui avait fait comprendre qu’elle aurait préféré que ce soit elle qui disparaisse plutôt que Shea, elle avait fait ses valises et elle était partie pour New-York, avec la tête pleine de rêve et de nombreux espoirs qui évidemment n’avaient pas encore porté ses fruits. Peut-être que c’était normal, qu’elle se montrait un peu trop impatiente, mais c’était dur quand même, d’accepter l’échec et peut-être qu’elle, elle avait tellement l’habitude d’entendre dire qu’elle était une bonne à rien que c’était particulièrement blessant.

Alors ouais, juste parce qu’elle avait l’habitude d’entendre ses parents lui dire qu’elle était nulle, qu’elle ne réussirait jamais rien de sa vie, elle avait développé ce besoin de leur prouver l’inverse. Au moins, c’était motivant, ça lui donnait la force de continuer, peu importait qu’elle ait souvent l’impression de tout foirer, elle ne baissait pas les bras pour autant, parce qu’elle voulait vraiment leur montrer de quoi elle était capable. Mais elle avait quand même des doutes, des craintes et des moments de faiblesse, surtout quand elle se retrouvait prise au piège dans un ascenseur et que d’un coup l’angoisse explosait en elle. Alors elle avait parlé à Rafe et maintenant, elle le regrettait. Pour le coup, elle pourrait facilement dire que c’était de sa faute, qu’elle foutait toujours tout en l’air, mais elle n’était pas toute seule dans cet ascenseur, alors peut-être bien qu’elle n’avait pas foiré la relation qu’elle avait eu avec Rafe à une autre époque, mais qu’ils le faisaient tous les deux. Il lui en voulait de toute façon Rafe, autant qu’il en voulait à ses parents et il pourrait bien prétendre le contraire qu’elle n’en croirait pas un mot, elle la sentait sa rancoeur, elle l’avait déjà bien sentie la dernière fois et c’était encore là. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire contre ça hein ? Elle s’était excusée, mais elle ne pouvait pas changer les choses, elle ne pouvait pas accomplir de miracle et elle ne pouvait pas refaire qui elle était en fonction de ce que Rafe préférerait. Elle en haussa les épaules à sa remarque alors. Ce n’était pas comme si elle avait besoin de son avis ou de son jugement dans le cas actuel. « Laisse tomber. » Qu’elle grogna presque entre ses dents. De toute façon, il ne pouvait pas comprendre, ou peut-être qu’il ne voulait pas. Et puis, fallait croire qu’il s’imaginait quand même pas mal qu’en Australie elle avait fait bronzette tranquillement sur les plages de Melbourne plutôt que de tenter sa chance auprès de maison d’édition. Ce n’était pas un projet qu’elle avait commencé à New-York, après tout. « Avoir un bébé ne faisait pas partie de mes rêves, ni des tiens apparemment. » Alors pour le coup, il ne pouvait pas franchement lui reprocher de considérer qu’en effet, un bébé ça venait compliquer pas mal de chose dans sa vie et dans ce qu’elle avait pu vouloir pour l’avenir. Tout comme ça compliquait sa vie à lui, sans aucun doute. Cependant, il ne voulait pas considérer les autres options, pourtant, s’il se débarrasser de ce bébé, il pouvait aussi se débarrasser d’elle et de sa façon de vivre qu’il jugeait comme pas saine du tout. « Tu sais c’est quoi ton problème Rafe ? C’est que t’es tellement sûr d’avoir raison sur tout que tu essaies même pas d’aller chercher plus loin ! » Rafe avait été malheureux parce que sa mère l’avait abandonné, alors c’était le cas de tous les gamins du monde. Parce qu’évidemment, ce qu’elle disait Asteria, c’était qu’ils n’avaient qu’à attendre quelques années et laisser leur enfant dans un poste de police, c’était la seule option possible. Non, y avait des enfants adoptés qui était heureux et qui avaient de belles vies, l'expérience de Rafe n’était pas une généralité et techniquement, il avait dit non au système, pas à l’adoption. Y avait une différence entre être trimballé de famille en famille sans avoir la moindre stabilité et le fait d’appartenir dès la naissance à un foyer. « T’as raison pour Shea, t’as raison pour mes parents, t’as raison pour ce bébé, t’as raison sur moi ! » Avec la science infuse comme ça, il ferait bien d’en écrire lui des bouquins, il serait d’une grande aide pour le commun des mortels, les pauvres débiles comme elle qui ne comprenaient rien à la vie comme il semblait le penser. « Alors nan, j’ai rien prévu du tout, mais ça coûte rien de se renseigner. » Ce n’était pas comme si elle avait décidé quoi que ce soit, elle s’était contenté de lire des témoignages qui prouvaient que ce que Rafe avait connu, ce n’était pas la seule option possible. Mais, même si elle lui présentait quelqu’un qui venait lui dire en face qu’il avait été adopté à la naissance et qu’il avait eu une belle vie, il trouverait le moyen de la contredire. Au moins, elle ne perdit pas son temps quand l’ascenseur repris son chemin pour s’arrêter au bon étage, elle était déjà levée, devant les portes, prête à sortir. « Fais ce que tu veux. » Il n’avait qu’à retourner à son boulot et à sa vie, dans son monde ou y avait que lui qui savait tout ce qu’il y avait à savoir. Elle envoya un peu promener les médecins qui lui demandaient si tout allait bien, en disant qu’elle était censée voir un médecin dans cinq minutes, alors elle devrait bien tenir jusque là et puis elle s’éloigna d’un pas décidé vers la salle d’attente qu’on lui désigna.

 
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