(noor) des cornichons au chocolat

@Noor Vargas-Calhoun  

Voilà plusieurs semaines que tu travailles dans l’édition, que tu peux enfin mettre à profit ses études que tu as faites. Tu ne serais jamais assez remercier ton jumeau. Ce job représente bien plus qu’une source de revenus. C’est un rêve qui se réalise enfin, sans que l’on vienne te mettre des bâtons dans les roues. Tu rayonnes, ne sembles plus être cette femme triste qui se morfond dans son coin. Plusieurs jours que tu n’as pas vu Noor. Ton planning est assez chargé. Entre le nouveau travail, ton neveu que tu gardes de temps en temps pour aider ton jumeau, et lui que tu vois encore. Alors, tu comptes bien préserver cette soirée pour ta meilleure-amie. Vous avez besoin de parler. Des conversations de filles. Le genre de choses que vous pouvez partager uniquement entre vous. Tu la sais seule ce soir, et tu saisis cette chance. Vous auriez tout autant pu vous retrouver chez toi, mais c’était le tour de Noor. Comme une garde alternée, vous vous rendez chez l’une ou chez l’autre. Les bras chargés de nourriture, tu sonnes à son interphone. « Commandes Venizélos pour vous servir. » Dis-tu lorsque tu entends que la brune décroche pour savoir qui vient lui rendre visite. Elle ne perd pas une seconde de plus et ouvre la porte qui mène à l’intérieur de son immeuble. Feignante de monter les innombrables marches, tu montes dans l’ascenseur et appuis sur le numéro l’étage qui t’intéresse. Puis toques à la porte de son appartement une fois arrivée sur son pallier.

Noor a l’impression que ça fait déjà des mois et des mois qu’elle n’a pas vu sa meilleure amie. Même si ce n’est pas le cas et qu’elle la voit ou lui parle quand même assez régulièrement, ça commence à faire trop longtemps à son gout qu’elles n’ont pas pu se poser vraiment tranquillement et parler de tout et de rien. C’est en plein milieu du programme idiot et inintéressant qui passe à la télé que Calypso sonne et le sourire de Noor étire ses lèvres quand elle entend cette voix qu’elle reconnaîtrait entre mille. Même pas besoin de répondre quoi que ce soit, elle se contente de lui ouvrir aussitôt la porte et d’attendre qu’elle arrive jusqu’à son appartement. Elle attend même debout dans l’entrée d’ailleurs, zieutant son portable en attendant, ça ne servirait à rien d’aller se rasseoir dans le canapé pour les quelques secondes de chemin que ça va prendre à Calypso entre le rez-de-chaussée et l’étage de Noor. Et quand sa meilleure amie toque, elle lui ouvre donc aussitôt, à peine son poing ayant frappé la porte. « Quel service de qualité, vous êtes rapides. Je devrais peut-être vous inviter à rester manger tout ça avec moi tiens. » Un grand sourire sur les lèvres, elle la taquine en faisant référence à ce qu’elle avait dit en sonnant à l’interphone, parcequ’évidemment que c’est ce qui va se passer, qu’elle va rester manger la nourriture apportée avec elle, c’est bien le but de sa venue après tout. Et puis se raconter tous les nouveaux potins arrivés dans leur vie depuis la dernière fois qu’elles se sont vues, c’est quand même le plus important. La laissant passer elle referme derrière elle puis elles se dirigent vers le salon pour s’y installer.

Rapidement, tu montes jusqu’à chez elle. Toque à peine à la porte que Noor s’empresse de l’ouvrir avec un grand sourire. Sourire encore plus grand que le tien. Tu l’enlaces rapidement d’un bras et entres rapidement à l’intérieur de son appartement. « J’espère bien que tu vas m’inviter à rester. » dis-tu amusée. En réalité, tu aurais eu les nerfs qu’elle te remercie puis te congédie à rentrer chez toi. Tu ne travailles pas peu Uber eat. Tu ne t’es pas encore abaissée à ce niveau. Tu vas alors en direction du salon, et pose tes fesses sur son canapé, confortable. « Comment tu vas chaton ? » Végétarienne depuis que tu as commencé ta vie à New-York, t’essayes tout de même de ne pas infliger tes goûts aux autres. Alors tu es allée prendre des Bo Bun thaï. Un spécialement fait pour ta brune et un autre qui reste en accord avec ta nouvelle façon de vivre. Non pas que tu sois l’une de ces personnes qui ne mange pas viande parce que c’est de la torture animale. Dans ce cas, on ne mangerait plus rien. Non, tes habitudes alimentaires ont uniquement changé à cause de l’argent. Tu n’en achètes plus, et tu as pris goût à cette nouvelle cuisine. Tu sors les plats du sac et les poses sur la table. « Normalement, je ne me suis pas trompée. Mais si c’est le cas, ne m’en veux pas. S’il te plaît. » Tu dors ta bouche dans tous les sens, pensant que ça pourrait jouer en ta faveur. « Mais ce n’est pas tout. » Non, tu sors de ton sac une bouteille de vin rouge. De quoi vous hydratez tranquillement, et de vous mettre dans un bon mood. Vous pourrez parler autour d’un bon verre. Car vous en avez des choses à vous dire. Et tout est plu simple lorsque vous êtes rien que vous deux. Vos langues n’ont aucune limite. Vous pouvez parler pendant des heures, ne vous souciant de rien. Vous mettre à nu. Car tu ne crains rien avec elle.