Le jour filtrait à peine à travers les volets, et Juliette ouvrit les yeux, puis jeta un coup d'oeil à son réveil. 8 heures. Après un court débat intérieur, elle décida de se lever, et rabattit la couette sur son lit, puis resta un moment indécise. La flemme, le matelas tout chaud l'appelait, lui tendait les bras, mais elle s'était décidée à reprendre un peu le sport. Or, il était idéal d'aller le matin avant que le soleil ne tape trop, et que le parc ne soit bondé : déjà qu'elle était maladroite, et qu'elle avait bien assez de se soucier avec les racines, il ne fallait pas en plus qu'elle slalome entre les gens !
La jeune femme se leva, et ouvrit en grand sa fenêtre. Un sourire niais se dessina sur son joli visage, puisque le ciel bleu la revigorait. La météo était idyllique, et elle était en week-end, donc tout allait dans le meilleur des mondes. Le manoir paraissait silencieux, et elle en déduisit que tout le monde dormait. En même temps, il était encore tôt ! Jules s'élança dans la grande demeure, déjeuna en vitesse un bon petit repas, histoire de prendre des forces, et s'habilla en hâte avec un short noir et un tee-shirt jaune pastel Nike. Puis elle descendit en vitesse les toilettes, après s'être coiffée en queue de cheval, et lavé les dents. Elle hésita un instant de se poser dans le canapé et regarder son portable, mais elle savait bien que les autres se levaient, Kiara papoterait et elle ne se bougerait pas.
La journaliste sortit, et marcha quelques minutes pour rejoindre le parcs. Elle préférait commencer doucement, et sentit immédiatement ses muscles chauffer. La musique résonnait dans ses oreilles et le rythme endiablé l'ambiançait doucement. Elle battait la tête régulièrement, ses cheveux châtains se balançant à droite et gauche de sa tête. Puis, lorsqu'elle quitta le bitume pour le sable un peu terreux, elle s'élança pour une course tranquille. La vitesse n'avait jamais été son fort à vrai dire, et l'essentiel était de s'affiner.
Puis, alors qu'elle commençait à avoir les joues rouges, et que son souffle se faisait un peu plus court, ses pieds s'emmêlèrent les pinceaux, et elle s'écroula lourdement dans l'herbe à peine sèche de la rosée. Son tee-shirt humide portait des taches verdâtres, et elle lâcha un cri de douleur, quand sa cheville vrilla et toucha le sol. Juliette se releva à moitié, tâchant de retrouver un peu de dignité au milieu des écureuils et des arbres qui, eux-mêmes semblaient déjà la juger. Elle se massa le bas de la jambe en pestant contre sa maladresse : "Mais quelle idiote ! Sans rire, même pas capable de rester debout !"
Puis son regard se posa sur une femme en tenue de sport elle aussi, et elle lui lança un sourire hésitant, un peu indécise sur la conduite à tenir. Elle n'avait pas fait attention à sa présence alors qu'elle venait de s'engueuler elle-même, et se sentait un peu gênée.
