The one with the dent › Braeden

Shuri tremblait de tous ses membres. Ses mains étaient tellement moites qu'elle glissait du volant. Elle ne comprenait vraiment pas pourquoi sa mère tenait à garder une voiture, en 23 ans de vie, Shuri ne l'avait jamais vu derrière le volant, mis à part pour stationner la voiture dans un nouvel endroit, et encore, elle demandait à un de leur voisin, plus souvent qu'autrement. Mais aujourd'hui, les voisins étaient occupés, et c'était à Shuri de le faire. Elle ne manquait jamais une occasion pour venir en aide à sa mère, mais aujourd'hui c'était quand même poussé. Elle n'avait même pas son permis, si elle se faisait prendre... Mais bon, selon sa mère, elle n'avait qu'à mettre la voiture en marche et de reculer de quelques pieds seulement, juste pour dire que les roues avaient bougé. Après quelques respirations profondes, elle finit par tournée la clef et la voiture se mit à vibrer sous elle. Raide comme tout, les dents serrées et les yeux pratiquement fermer, elle mit la voiture sur reverse et sentie l'engin - un truc préhistorique en plus, que sa mère avait dû se procurer dans les années 90s - se mit à bouger. Tranquillement.... Tranquillement...

BOOM.

Shuri lança un cri et éteint la voiture les mains encore plus tremblantes qu'auparavant. Elle était certaine d'avoir entendue - et sentie - quelque chose lui foncer dedans. Elle ouvrit les yeux de peine et misère pour regarder dans le rétroviseur, mais elle ne pouvait voir rien qui sortait de l'ordinaire. Oh non, par pitié, faites qu'elle n'ait pas frappé un animal... Elle sortie de la voiture le plus rapidement possible, mais une fois la portière fermée, elle du prendre un moment avant d'avancer. « Oh s'il te plait, faites que je 'ai pas frappé un chien... un chat... un pigeon ou un rat... pitié, pitié, pitié... » Les nerfs fragiles, elle du s'appuyer sur la voiture pour réussir à avancer. La première chose qu'elle pue voir fut une paire de souliers, soulagé de ne pas avoir frappé aucun animal, elle pris un moment avant de réalisé qu'elle avait en fait frappé quelqu'un ! Ok, elle allait officiellement tomber dans les pommes. Elle du se forcer à faire les trois pas qui la séparait du coffre de la voiture. Oui, voilà, c'était officiel. Elle venait de tuer quelqu'un avec sa voiture. Oh god, elle allait finir ses jours derrières les barreaux. Elle pouvait dire adieu à ses études, elle ne sera jamais avocate maintenant. Elle fixa l'homme quelques secondes avant qu'il décide d'ouvrir les yeux et se mette à bouger de lui-même. « Vous venez de frapper ma voiture !! » La meilleure défense était toujours le déni après tout. « Êtes-vous ok? » Puis son regard tomba sur le pare choc de sa mère. Une bosse énorme s'y trouvait en plein milieux. Ça y est, ce n'était pas la prison qui la tuerait, mais sa propre mère. « Vous avez abîmer le pare-chocs!! »

Honnêtement, elle souhaitait presque être celle qui venait de se faire rentrer dedans. Sa mère allait l'envoyer six pieds sous terre si elle apprenait qu'elle venait d'abimer la voiture. Pas que l'engin était dans un parfait état AVANT que Shuri monte derrière le volant, il avait surement plus de bosse sur la carrosserie que de peinture, elle avait toujours été comme ça. Acheté plus qu'usagés, Shuri était honnêtement surprise que le véhicule ne soit pas tombé en morceau après avoir frôlé l'homme. Sa mère ne verrait pas les choses de la même façon cependant. « Mais ma voiture avait le droit d'être là. Vous avez traversé illégalement! » Certes, personne à New-York traversait aux coins de rue, et certes elle avait les yeux fermés au moment de l'incident, mais elle était beaucoup trop paniquée pour admettre ses fautes. Il n'avait pas l'air plus abîmer que ça. Un peu sous le choc, mais encore. Avec un peu de chance elle pourra passer à autre chose et sa mère n'en sera jamais rien. « J'étais distraite. Je ne m'attendais pas à ce quelqu'un surgisse derrière ma voiture, visiblement en marche. Vous m'avez fait vraiment peur, je pensais avoir frappé un pigeon! » Elle n'aurait jamais pu se pardonner. Son père avait frappé un écureuil, une fois et Shuri avait tellement pleuré qu'ils avaient dû faire demi-tour, ramasser la carcasse et donner des funéral digne de ce nom à la petite bête. La pierre tombale qu'elle avait décorée était toujours dans le jardin chez son père, depuis elle avait même planté quelques fleurs autour. Au mot 'police' le coeur de Shuri se mit à battre de toute vitesse. « Non, non non! Pas de police pitié! » Elle se pencha pour aider l'homme à se relever. « Vous allez bien, c'était seulement un petit accrochage, il n'y a pas de mal, pitié, pas la police. » Elle sentie toutes les couleurs quitté son visage. Elle avait pourtant dit à sa mère que de la faire 'conduire' sans permis était une idée terrible. « Vous avez besoin d'eau? Je peux aller vous chercher une bouteille d'eau? Une couverture? » C'est bien ça que les paramédical faisait en cas d'incident non? Ils enroulaient la victime dans une couverture et leurs offrait quelques choses à boire? Elle se mit à chercher sur elle, comme si la solution à ses problèmes se trouvait dans ses poches. « J'ai dix dollars! Est-ce que vous voulez dix dollars? » Elle ne pensait jamais dans sa vie d'avoir à donner un pot-de-vin à quelqu'un mais voilà. Dix dollars ne semblait peut-être pas beaucoup, mais c'était tout ce qu'elle avait pour son lunch ce midi.

Shuri avait l'estomac plein de nœud, ses nerfs étaient complètement au tapis, et elle se sentait faible. Jamais, JAMAIS, elle n'avait été prise dans une situation aussi pire que celle-ci. Elle qui était toujours à son affaire, qui n'avait jamais la tête dans les étoiles et qui se tenait en règle, elle savait qu'elle avait mal fait de prendre le volant. Maintenant elle était punie et cela allait être cent fois pire quand sa mère allait apprendre tout ça. Au moins personne n'était blessé et aucun animal avait été maltraité durant l'expérience. « Non! Ce n'est pas ce que je dis. Juste. Vous avez survécu, vous êtes géant comparer à un pigeon, un pigeon n'aurait jamais survécus. » Bravo Shuri, ‘vous êtes plus fort qu'un pigeon' était une excellente flatterie à donner à un inconnu. « Je suis définitivement contente que vous soyez en vie, vraiment, je le jure. » Elle n'aurait plus été capable de fermer l'œil si elle avait tué quelqu'un. Elle s'en serait voulu pour le restant de ses jours, qui se serait surement déroulé en prison d'ailleurs.

Quand l'homme parla d'appeler la police, la panique de Shuri se multiplia par vingt. Elle sentait sa peau devenir moite, et commençait même à voir des points de couleurs partout. Pour se racheter, elle essaya tout ce qu'elle possédait dans son arsenal; de l'eau, une couverture, dix dollars. « Bien sûr que si 10$ c'est assez. Vous pouvez acheter une glace pour 10$ ou un hamster. » Pas qu'elle recommandait d'acheter un hamster sur un coup de tête. « Ce n'est pas l'accrochage qui m'inquiète. » Elle se mordit la lèvre un instant, elle n'était pas certaine que dire la vérité soit la bonne solution, mais c'était la seule qu'elle avait. « Le problème c'est que ce n'est pas ma voiture. Enfin l'un des problèmes. L'autre, c'est que… Je n'ai pas mon permis en fait. » Elle risquait une énorme facture si la police venait ici, et elle n'avait pas les moyens de payer ça. « Je rendais service à ma mère, c'est tout! Elle est âgée, déteste conduire, et elle voulait simplement que je recule la voiture d'un pied pour éviter un ticket. » Elle se demanda un moment si se mettre à genoux et suppliée serait de trop. « Si vous me laissez votre email, je peux vous envoyer plus d'argent à ma paye! Je le promets! Juste laissé la police hors de ça, s'il vous plaît! »

Elle avait beau être stressé à mourir, cet homme lui tapait drôlement sur les nerfs du coup. Non mais, si elle avait abimé le pare-chocs de quelqu'un dans un accrochage, elle se serait excusée tout de même. Surtout qu'il avait l'air bien en forme, elle était prête à jurer qu'il n'avait pas une égratignure. L'idée de quelque chose d'interne et soudain lui faisait tourner l'estomac un peu, et Shuri fixa l'homme quelque seconde perplexe. Est-ce qu'il serait déplacé de sortir son téléphone et chercher les symptômes de blessure interne. Elle ne pensait jamais que ça pourrait se produire, mais voilà, elle regrettait de ne pas avoir tué un pigeon. La bête lui aurait sans doute posé beaucoup moins de problèmes. « Et qui dit que je ne suis pas en train de mourir d'un contre-coup. » Oh god, qui disait qu'elle n'était pas en train de mourir d'un contre coup? Elle se passa une main dans le cou, est-ce qu'elle était assurée? Est-ce qu'elle devrait aller à la clinique?

Un autre genre de panique l'envahie complètement quand l'étranger se mit à parler de police. Non, elle préférait encore mourir dans un hôpital. Du moins ça serait plus rapide qu'en prison et sa mère aurait beaucoup moins honte. Elle essaya de l'acheter, mais comme elle n'avait que dix dollars sur elle, elle du fournir quelques idées. Apparemment, en plus de ne pas savoir traverser la rue, le monsieur ne savait pas comment dépenser de l'argent ou élever un hamster. « Vous aimez un hamster et vous en prenez soin. Puis ça vous fais un compagnon pour la vie… Ou en tout cas de 3 à 5 ans. » Quelle question quand même, quoi d'autre était censé faire avec un hamster. Mais il n'était pas très allumé apparemment, s'il ne savait même pas que la glace était miraculeuse. « Un dessert sa soigne tout. » En tout cas, c'est comme ça qu'elle se convainquait elle-même, et jusque-là, cela avait marcher. Ok, PEUT-ÊTRE qu'il marqua un point en soulignant que sa mère devait se débarrasser de sa voiture, mais en quoi est-ce que c'était de sa faut ça? Comme si elle n'avait jamais eu cette discussion avec sa mère auparavant. « Je vous en prie, ne vous gêner pas, aller convaincre ma mère de se débarrasser de ce taudis. Elle ne m'écoute pas mais peut-être que vous lui feriez entendre raison. Elle ADORE se faire dire quoi faire par un homme blanc qui ne parle pas coréen. » Sa mère ne ferait qu'une bouché de cet homme. Elle pouvait être très épeurant quand elle le voulait.

Quand l’étranger céda enfin et admis qu’il n’appellerait pas la police, le corps entier de Shuri relaxa d’un seul coup. Elle se mit à sauter à pied jouer et s’accrocha au bras de l’homme pour l’entrainer avec elle. « Merci, merci, merci !! »  Avoir un dossier aurait ruinée sa carrière, c’était certain. « Et zut. Voilà, vous venez de gâcher mes plans pour ce weekend. Mais oui je promets. Mais vous devez promette de regarder des deux côtés avant de traverser. » C’était un bon compromis quand même, c’était même logique en fait. « Vous êtes sûre que vous ne voulez pas de glace? Parce que je ne serais pas compte d’aller en acheter une pour me remettre de mes émotions. »

Shuri essayait de ne pas juger les gens. Mais c'était en fait très difficile. Elle n'était pas parfaite après tout et elle pourrait jurer que les gens cherchaient à se faire juger. Comme l'homme qui se tenait devant elle. Totalement héliocentrique, il se prenait pour le soleil et tous les autres résolvait autour de lui. La preuve, il se plaignait que Shuri avait failli le tuer (faux.) mais ne s'inquiétait pas du tout qu'elle pourrait aussi souffrir d'un contre-coup ou bien du stress, qui pouvait être aussi fatal, qui lui faisait vivre. Elle sentait son cœur battait dans tous les azimuts et elle avait de la difficulté à respirer pour le coup, mais il continuait de la blâmer. Égoïste, vraiment. « Le contre-coup que ma voiture a fait quand vous lui avez foncé dedans. Mon cou aurait très bien pus se casser contre mon dossier. » Honnêtement, le siège était tellement inconfortable qu'elle n'en serait même pas surprise.
Apparemment, elle n'aurait pas besoin de contre-coup pour mourir de cet incident. L'étranger avait seulement eu à mentionner qu'il voulait appeler la police que Shuri pouvait voir son arrêt de mort se faire signer. Elle put l'acheter cependant, enfin plus ou moins, en lui proposant à boire, une couverture et dix dollars. Elle lui proposa même quelques idées pour dépenser son argent, parce qu'il n'avait pas l'air très doué pour le faire lui-même. « Non, mais j'achète des rats régulièrement. » Mort et congelé, mais c'était un détail. Elle ne se voyait pas très bien ramener un hamster dans son appartement, ses bébés en viraient complètement fou, et la pauvre bête ne serait jamais tranquille. Puis, elle se ferait mordre par ses serpents à tous les coups, dès qu'il sentirait l'odeur du hamster sur ses mains ils essayeraient de la manger complètement. Heureusement, comme elle venait de spécifier à l'homme, elle avait un remède à tous les maux. Mais elle préférait ne pas trop tester quand même. « Non, mais je suis experte en dessert. C'est juste logique. »L'homme enchaîna dans ses reproches et la conseilla de se débarrasser de la voiture. Bon, certes, il avait un très bon point. Shuri n'aimerait rien de plus. Mais ce n'était pas elle qu'il devait convaincre, mais sa mère, et ça c'était loin d'être gagné et elle lui fit vite remarquer, qu'à moins qu'il se mettre à parler coréen très vite, il n'aurait aucune chance de se faire entendre. Elle n'était pas dupe non plus, il n'était pas la première personne à insinuer qu'il pouvait peut-être parler coréen et elle n'en savait rien. Shuri fit ce qu'elle faisait à tous les coups. Quand quelqu'un voulait la ‘tester' ou bien des gens qu'elle connaissait à peine lui demandait de traduire n'importe quoi pour l'entendre parler sa langue maternelle. Elle pris une aire désolée et enchaîna les premiers mots qui lui passa par la tête. « 로켓 별자리 인형 크레용 » Fusée, constellation, poupée, crayon. Voilà, elle venait de s’excuser en coréen. Magie.
La pression tomba un peu et Shuri allait même jusqu'à remercier l'étranger de ne pas avoir appelé la police sur son cas. Elle promit de faire attention et de renverser personne dans le futur, et lui fit promettre de regarder des deux côtés avant de traverser. Ce que franchement, n'était jamais mauvais. Elle alla même jusqu'à lui proposer, officiellement, de la crème glacée, parce que voilà, elle l'avait effectivement renversé avec sa voiture, et une partie d'elle, toute petite mais quand même, se sentait très mal à ce sujet. Elle fut agréablement surprise quand il accepta de la suivre, mais n'hésita pas à montrer le chemin. « Vous allez voir il y a cette place tout près, Exoplanète, où les employés portent des antennes d'extra-terrestre, et toutes les saveurs sont nommées à partir de planètes lointaines. Et il y a ce spécial, appeler galaxie, où vous pouvez choisir jusqu'à dix différentes saveurs et ils vous les placent dans un bol spécialement arrangé. Oh et les cuillères sont en forme de navette spatial! » Elle adorait cet endroit en fait, c'était pour les gamins, mais elle y allait pratiquement tous les mois. Elle s'arrêta net après un moment et se tourna vers l'homme. « Je ne vous ai pas demandé votre nom du coup… »