I do what it takes (braeden)

I do what it takes

Cause I love the adrenaline in my veins, I do whatever it takes

Claquant la porte de son casier, Kate était enfin prête à partir de la caserne. Elle traverse les couloirs, saluant la nouvelle équipe qui arrive. Le hall principal avait été décoré par leurs soins, des citrouilles qu’ils avaient sculptées…horriblement, ainsi que de nombreuses décorations comme des araignées et squelettes en décomposition. Il y’avait même un faux mannequin avec une vieille tronçonneuse pour faire peur aux passants dans la rue. Une décoration qu’avait prouvée à leur chef que c’était de vrais enfants. Repassant chez elle, elle se change pour une soirée costumée, en un robin des bois féminin, arc sur les épaules, avant de filer vers Manhattan rejoindre sa belle bande de copain. Cette soirée tombait à pic, elle avait besoin de décompresser de cette longue journée. Ils avaient enchaînés pas mal d’interventions, principalement des petites. Mais, sans avoir l’occasion de vraiment se reposer, ils avaient fait leur devoir, sans s’arrêter. Même si Maze et Connor l’avait vécu aussi, généralement lorsqu’ils quittaient le boulot, ils ne revenaient pas parler de leur incident. Ils se changeaient les idées et c’était très bien comme ça.  Sortie du métro, elle passe devant un supermarché pour acheter une bouteille de vin, histoire de ne pas venir les mains vide. Halloween étant passé depuis deux jours, les regards retombent sur elle presque instantanément mais elle s’en fiche, elle trace son chemin. C’était une habitude chez elle : autrefois en Russie, la plupart des gens la dévisageaient. Pour sa beauté et la prestance qu’elle donnait, mais surtout par son nom, son titre et ses actions. Les rumeurs allaient bon train. La main noire. Aussi belle que mortelle. Pourtant, même si les regards se portaient sur elle, elle avait toujours réussi à s’en détacher. L’avis des autres l’importait peu. A vrai dire, seul celui d’Alexandre lui suffisait. Et c’était déjà beaucoup pour elle, orpheline et sans attache avant lui.

« Joli costume » dit la caissière en souriant. « Merci » répondit-elle avec courtoisie en lui tendant la monnaie. Au fond, même si c’était passé, il ne fallait aucune excuse pour faire la fête, non ? Sortant du commerce, elle continue de marcher alors qu’un type la siffle, mais elle ne détourne pas la tête. Si elle s’écoutait, elle lui déboiterait le bras pour lui faire mordre la poussière. Arrivée devant l’immeuble de plusieurs étages, elle salut le majordome et avance vers l’ascenseur, appuie sur le bouton du 32e étage et attends. Un petit bruit retentit avant que les portes ne s’ouvrent définitivement et qu’elle puisse s’y engouffrer. Quelqu’un lui hurle de l’attendre, et alors que les portes tentent déjà de se refermer, elle les retient d’une main rapide. Un jeune homme s’infiltre, le souffle court, avant de la remercier chaleureusement. « Derien » dit-elle avec un léger sourire. Les portes se ferment ; elle ne peut s’empêcher de le détailler. Il est plutôt séduisant mais avant qu’elle ne continue ses pensées, un choc violent fait vibrer l’ascenseur les plongeant dans le noir complet. Puis, une sirène au loin retentit dans tout le bâtiment. Une sirène qui n’augure rien de bon, selon son instinct. « Ca va ? » demande-t-elle alors que, nyctalope, ses yeux s’accoutument à la pénombre. Par réflexe, elle sort son téléphone et tente de regarder si elle a du réseau. Mais lorsqu’elle essaye d’appeler, aucune tonalité. Très bien. Allumant la lampe torche, elle essaye de distinguer ce qui se trouve autour d’elle. Mais c’est le visage du jeune inconnu qui le frappe, presque inquiet. « Je suis pompier » dit-elle, « c’est sans doute une coupure de courant, ça devrait revenir rapidement. » Du moins, elle espérait que ce ne soit que ça. La sirène qui retentissait annonçait une évacuation. Seulement, coincés dans l’ascenseur dans le noir, ils étaient fort difficile pour eux de sortir. Manque plus qu’ils se soient arrêtés entre deux étages pour rendre la tâche encore plus difficile. Avec la chance d’aujourd’hui, c’était fort probable. Qu'avait-elle fait pour une telle damnation ? Le karma ? Peut-être bien.

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C’était quand même une malchance improbable de se retrouver là, ce soir, bloquée dans un ascenseur avec une sirène qui n’augurait rien de bon, alors qu’elle venait tout juste de sortir de son travail. Mais c’était comme avant, dans son ancienne vie, au moindre danger, ses sens sont en alerte. Et à ce moment précis, ils sont plus qu’en alerte. Elle a assez vécu de situation comme ça pour savoir que quelque chose cloche, mais sa conscience professionnel et son sang-froid font masquer son inquiétude. « Heu…oui ça va et vous ? » Elle acquiesce soupirant un bref oui. Généralement lorsqu’un feu se déclarait, les secours s’occupaient déjà des ascenseurs pour éviter qu’aucune personne ne se retrouve coincée, comme eux. Mais sans courant, ils étaient difficiles pour eux de tout contrôler. Surtout sur un bâtiment aussi haut.  Alors, ils allaient devoir rétablir rapidement le courant avant que le feu ne se propage. Mais peut-être qu’elle s’emballait peut-être simplement, trop habituée à une situation catastrophe. « C’était pour la coupure de courant l’alarme alors ? » « Hum… » Elle fait la grimace avant d’être assez sincère. « Pas forcément. Mais ça peut être tout et n’importe quoi. » « J’espère que ça va vite s’arranger parce que je suis vraiment pas un fan des ascenseurs et que je l’ai pris juste pour gagner du temps » Elle acquiesce doucement en souriant de ses lèvres fines. « Vous n’êtes pas claustrophobe quand même ? » Il manquerait plus que ça à vrai dire. Mais elle espérait que non.

De sa lampe torche improvisée, elle étudie la cage dans laquelle ils se trouvent rapidement. Chaque recoin, le plafond. Une trappe s’y trouve au-dessus, mais serait sans doute à usage extrême. Pas que ça lui fasse peur, mais elle avait quand même un civil avec elle. « Le mieux c’est d’attendre qu’ils remettent le courant. Sans ça, les portes ne s’ouvriront pas de toute manière. » Et encore, fallait-il qu’ils se soient arrêté sur un palier. Entre deux étages, c’était autre chose, mais ne pas faire paniquer le jeune homme était sa priorité. Alors elle soupira et sourit pour mieux le calmer : « Je m’appelle Kate » Discuter pour mieux faire passer le temps, c’était une chose qu’ils apprenaient à l’académie. C’était pour oublier le temps de quelques minutes l’endroit ou la situation où ils étaient. Si Kate n’était pas du genre à s’ouvrir le plus souvent, elle arrivait parfois à calmer des victimes avec de simples mots, parce qu’elle connaissait tellement bien la douleur qu’elle arrivait à retranscrire et à vider leur tête. « Vous vivez ici ? » continua-t-elle donc dans ce sens-là, pour en savoir un peu plus sur lui.

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« Non, non. Ne vous inquiétez pas pour ça. Je ne vais pas vous faire de crise de panique là. » « Bien » Je lui souris amicalement. J’avais préféré demandé, parce que visiblement, à la manière dont ses traits étaient tendus, il n’était pas à l’aise avec les ascenseurs. Hélas, c’était le cas de beaucoup de monde. Pourtant, New York regorgeait d’ascenseurs avec tous ses buildings. « Et si le courant ne revient pas ? » Je me mordis la lèvre, en haussant les épaules. « On essayera de sortir » Je ne savais pas trop comment encore, sans risquer de se mettre en danger, mais après avoir étudier la cabine, je me penchai sur le panneau de contrôle. « Enchanté, Kate. Moi c’est Braeden » Un regard vers lui, je lui souris à nouveau. « C’est peu banal comme prénom » Déposant mon sac à terre, mon arc de déguisement, je fouillais les cheveux pour en sortir une épingle et la brandit une seconde, fière, avant d’essayer de l’utiliser en tournevis. « Vous pouvez m’éclairer ? » Je lui tendis mon téléphone lampe torche, avant de lui désigner la zone. Pour patienter, je lui demandais d’où il venait. « Et non, je venais juste en visite pour voir une amie. J’habite à Williamsburg sinon. Et vous ? » « Vraiment ? » Dis-je en grimaçant, me bataillant avec les vis. « Je suis de Williamsburg aussi. J’étais venu pour une soirée déguisée » Je précise vu mon accoutrement. Silencieux une seconde, je finis par préciser ma démarche : « Il se pourrait que j’arrive à…à ouvrir les portes manuellement. Mais j’aurai besoin d’accéder aux tableaux… » J’espérais qu’il s’agissait de modèle les plus répandus. Du moins ceux que j’avais pu étudier en formation. Avec un peu de chance, ce serait le cas, et je pourrais y appliquer la manœuvre. Il suffisait juste d’avoir le bon panneau et ne pas être arrêter entre deux étages. Mais avec sa chance, c’était dur d’y croire. Lorsque la première vis céda, je m’attaquais à la seconde. « Et vous faites quoi dans la vie ?! » Histoire de détendre l’atmosphère.

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« C’est rassurant ça » J’espérais que ce soit vraiment le cas. Son instinct s’alarmait sans doute pour rien, mais ça n’augurait jamais rien de bon. A chaque fois, lors de ses missions, lorsque ce petit bouton s’allumait au plus profond d’elle-même, tout partait en vrille. Et c’est exactement ce qu’elle ressentait à ce moment précis. Elle espérait simplement que ce ne soit pas vraiment le cas. « C’est sûr qu’à côté de Kate, c’est sûrement peu répandu mais c’est plus banal qu’on le pense. » « Ah ? Vous en avez déjà croisé d’autre Braeden ? »  « Une soirée déguisée ? Sans blague, je n’aurai pas deviné. » J’hausse les épaules en souriant. C’était évident, vu comme j’étais habillé. « C’est drôle qu’on soit tous les deux-là, le même soir en tout cas » « Le hasard fait bien les choses »  Le clapet céda une seconde, et je pris plusieurs longues minutes à  regarder le tableau électrique en tentant d’analyser, de voir si c’était un câble qui dysfonctionnait mais rien. Tout semblait normal. J’ose le regarder une seconde avant de vérifier une dernière chose. « Besoin d’aide pour quelque chose ? »  « Non… »  Je me relève, en refermant le clapet. « Visiblement, tout est en ordre de ce côté-là. La panne doit être générale… »   On ne pouvait pas faire grand-chose, soit patienter, soit tenter de sortir, mais le faire serait le mettre en danger. « Je crains qu’on va devoir attendre… » Je finis par lui demander ce qu’il faisait dans la vie, et à la manière dont il me répondit, je su qu’il était fière de son job : « Je gère une boite de nuit, l’Output. C’est beaucoup moins utile que pompier pour aider à débloquer un ascenseur du coup. » Je lui souris, en songeant qu’on allait souvent dans cette boite de nuit avec les autres. « Sérieusement ? On y va assez souvent à l’OutPut. »  C’est à ce moment précis qu’un bruit lointain nous parvient. « Ecoutez… » Soufflais-je en tendant l’oreille. Les sirènes de pompier. S’ils étaient là, c’était qu’ils avaient dû déceler que nous étions bloqués. Du moins, c’est ce que je pensais parce que quelques minutes plus tard, de la fumée semblait s’infiltrer sous la porte de l’ascenseur. Non…ce n’était pas bon. Pas bon du tout.

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Son instinct m’alarmait. Depuis toute petite, j’avais eu comme un sixième sens. Celui qui m’aidait à sentir le danger à des kilomètres. Une chose très utile avec l’historique de mes dernières années ; ça m’avait sauvé la vie à plusieurs reprises, préférant suivre mon instinct plutôt que le plan initial. C’est sans doute en partie grâce à ça que j’avais excellée dans mon job. Parce que je réfléchissais plus vite qu’une machine et agissais en conséquence. Hélas, depuis que l’ascenseur s’était immobilisé, mon corps était tendu. Au fond de moi, je savais que quelque chose clochait. Tenir la conversation, tenter de voir si l’ascenseur pouvait être rebooté de la cabine n’était que des leurres. « C’est normal d’envoyer autant de pompier pour un ascenseur bloqué ? » Une question pertinente à laquelle je n’ai même pas le temps de répondre. La fumée s’insère dans la cabine, doucement. C’est encore au stade peu alarmant, mais ça veut dire que le problème est plus profond. « Je ne pense pas que ce soit juste une coupure d’électricité » « Non… » Soufflais-je inquiète. J’enlève ma veste et le désigne : « Donnez-moi votre veste. » Je dépose ma veste devant le léger espace du bas de la porte où la fumée s’infiltre. Il en fait de même, mais trop à court, il finit par enlever son t-shirt. « Ça va stopper un peu la propagation » Je tente de le rassurer. Normalement un ascenseur est hermétique, ou du moins en partie. On ne sera pas vraiment déranger par la fumée. « Ils vérifient toujours les ascenseurs en premier, avant de couper le courant. Vu que le courant est coupé…ils n’ont sans doute aucun moyen de vérifier qu’on est là… » Une bonne comme une mauvaise nouvelle. « Le mieux qu’on puisse faire, c’est de patienter » Pas tout à fait, je pourrais toujours tenter d’ouvrir les portes manuellement, et voir où ils ont atterris, et si un mur leur fait face, je pourrais toujours grimper par la trappe en haut, monter sans filer, et les sortir d’ici. Mais je n’avais pas envie d’en arriver là, notre situation n’était pas si désespérée, si ? Mon cerveau tente de réfléchir à d'autres éventualités, jusqu'à ce que mon regard prends enfin conscience qu'il est torse nu devant moi, et que son corps est plutôt assez bien sexy. Kate, ressaisis-toi !