Invité a posté ce message Dim 30 Sep 2018 - 22:25#
don't drive yourself crazy
Cassie & Wyatt
Loin de lui l’idée de leur imposer une nouvelle distance. Loin de lui l’idée de devenir froid avec elle, mais le fait est que sa proposition le travaille énormément. Ce n’est pas dans ses habitudes. A cheval sur certaines règles, il a pris le risque de ne pas se protéger qu’une seule et ça ne s’est pas terminé de la meilleure façon qui soit. De quoi lui laisser un souvenir plutôt amer de la chose. Il n’a pas envie de revivre ce genre d’expérience avec Cassie. Pourtant, il y a autant ce sentiment d’urgence en lui qu’en elle. L’urgence d’obtenir ce qu’ils veulent depuis des jours et qu’ils ont enfin l’occasion d’avoir ce soir. Il met donc quelques minutes à peser le pour et le contre, se fermant comme il l’habitude de le faire sans se douter une seule seconde qu’elle le remarque et n’apprécie pas la chose. Un point qui s’efface très vite lorsqu’il décide que le risque mérite d’être pris. Wyatt a beaucoup trop envie d’elle, d’être en elle, pour accepter le fait qu’elle s’occupe de le faire craquer d’une manière autre que celle aussi naturelle que l’union de leur deux corps. En elle, il frissonne de la tête aux pieds. Il peut sentir chaque centimètre de sa peau, chaude et glissante, sur la sienne dure. Ça le prend aux tripes, lui fait perdre la tête assez longtemps pour qu’il soit dans l’incapacité de retenir ses paroles et surtout son long râle qui résonne dans la chambre. Possédé par son désir et le plaisir, il arrête de réfléchir, laisse son corps agir à sa place, emporté par les gémissements de Cassie qui se font de plus en plus forts. « Oh, oui, Wyatt je… » Chaud. Il fait bien trop chaud d’un coup ce qui ne l’arrête pas pour autant. Il continu de serrer son sein, sa hanche, dans ses mains comme pour extérioriser le trop plein de bien-être qui s’empare à chaque coup de rein. Mais c’est elle qui l’arrête le plus. Rôles inversés, lui sous elle, il admire son corps parfait, cette poitrine qu’il aime déjà beaucoup trop et qu’il vient caresser pour finalement poser ses mains sur ses hanches afin d’accompagner ses mouvements. « J’aime beaucoup trop ça pour se laisser aller de suite » Leurs doigts entrelacés, au-dessus de sa tête, il grogne son plaisir tandis qu’elle passe d’un rythme à l’autre habilement. Si habilement qu’il apprécie tellement le moment qu’il sent que son extase en sera que plus violente. « Dis-moi ce que tu ressens, Markus. » Libérant ses mains, il les pose à nouveau sur ses hanches pour éviter qu’elle glisse lorsqu’il se redresse les forçant à prendre une position assise. Les jambes de Cassie enroulées autour de sa taille, leur bassin se cale sur le même rythme. Une main toujours au bas de son dos, l’autre caresse sa hanche sans qu’il ne la quitte des yeux. « Tu parles de ce que j’aime ? » Il souffle, légèrement à court d’air. « J’aime sentir chaque centimètre de ta peau quand je suis en toi, sentir ton corps brûlant contre le mien … » Une pause dont il profite pour l’embrasser puis embrasser son cou. « J’aime t’entendre gémir quand tu prends du plaisir, te voir perdre pieds à chaque mouvement. » Qu’il continu en remontant ses lèvres vers son oreille. « Mais surtout, j’aime t’entendre crier et voir tout le plaisir que tu ressens dans ton regard lorsque tu atteins l’orgasme. » Et, pour appuyer ses paroles, il lève le nez vers elle, croise ses iris et ne les lâche plus alors que – toujours assis – son bassin s’agite plus encore.
« Tu parles de ce que j’aime ? » Il venait de la basculer, assez pour se relever et s’asseoir. Pourtant, de ses bras, il la garde près de lui. « J’aime sentir chaque centimètre de ta peau quand je suis en toi, sentir ton corps brûlant contre le mien… » Lèvres capturées, elle se laisse transporter par cette douceur et ses paroles sexy. « J’aime t’entendre gémir quand tu prends du plaisir, te voir perdre pieds à chaque mouvement. » Elle lui donne plus accès à son cou, pour laisser ses lèvres vagabonder. C’est une vague de plaisir qui s’abat sur elle en l’entendant émettre ce qu’il aime particulièrement. « Mais surtout, j’aime t’entendre crier et voir ton plaisir que tu ressens dans ton regard lorsque tu atteins l’orgasme. » Il cherche son regard, qu’elle capture rapidement. Elle pourrait s’y perdre, jour et nuit. Son front se colle à celui du jeune homme, son souffle est court. Le plaisir augmente, il frétille. Elle ne tiendra pas plus, elle le sait. Pourtant, malgré sa forte respiration, elle fait écho à ses paroles : « Tu sais…ce que j’aime…moi ? » Elle reprend son souffle, agite son bassin de nouveau avec le sien qui accélère. Ses bras s’enroulent autour de ses épaules, ses mains l’agrippent. « J’ai enfin ce que j’ai toujours désiré. » Toi. Juste toi. C’est comme une victoire personnelle de s’unir à Wyatt. Pour toutes les filles du lycée qu’il s’est tapé, pour tous les mecs qu’il a repoussé, pour toutes ses embrouilles, ses piques, ses regards noirs, ses regards intenses, ses moments suspendus, à ses non-dits, à ses désirs et fantasmes. Tout revient à lui. Ses lèvres capturent à nouveau les siennes passionnément, avant qu’elle revienne chercher son regard. Visiblement, le gouffre est là, la transporte au 7e ciel en une fraction de seconde, et alors qu’elle se resserre définitivement sur lui, et que son corps se crispe, elle lui ordonne presque : « Jouis avec moi. » De l’acharnement sont devenu leurs coups de bassins ; il en faut quelques un de plus pour que Wyatt finisse par craquer à son tour, se libérant en elle dans cette sensation nouvelle et chaude. Ses gémissements percent encore la chambre lorsqu’elle l’embrasse de nouveau pour mordre sa lèvre inférieure, tant qu’elle vibre beaucoup trop. Si la première fois, ça avait été fantastique, cette fois-ci la surpasse de loin. Corps transpirants, ils se calment doucement en s’allongeant de nouveau, toujours emboités. Doucement, sa tête se relève, sa main lui caresse la joue, essuie les gouttes de sueur qu’il a. « Woaw…c’était trop… » Quelqu’un frappe à la porte ce qui la fait presque sursauter. « Bravo Wyatt, t’as réveillé toute la maison. » « Oh, c'est pas vrai » dit-elle les yeux ronds, avant de pouffer littéralement de rire et de reposer sa tête dans son cou. Il ne tarde pas à se mettre à rire avant d’envoyer chier celui qui vient de passer derrière la porte. Elle s’en sentirait presque gênée, mais ce n’est pas le cas. Ça a été l’une de ses meilleures parties de jambe en l’air, comment en avoir honte ? « Si t’avais encore l’intention de me faire hurler de plaisir plusieurs fois cette nuit, je vais devoir apprendre à être silencieuse » Elle en rigole encore lorsqu’il la fait basculer et qu’il lui confirme qu’il compte bien encore en profiter. Une promesse scellée par un baiser, elle adore ça.
***
Retombant sur le lit, son souffle est court. Elle est en sueur, son corps lui fait mal. Elle ne sait combien elle vient d’avoir d’orgasmes d’affilé grâce à lui. Le silence retombe à nouveau dans la chambre, seules leurs respirations saccadées trahissent leur présence. Lorsqu’elle tourne la tête vers lui, il en fait de même. « Je confirme que demain risque d’être compliqué. » Ses lèvres s’étirent dans un sourire au coin. Note à elle-même : lorsqu’il dit quelque chose, il le fait vraiment. Elle allait devoir s’en rappeler. Elle tente de s’étirer en songeant à quel point là tout de suite, elle rêve d’une douche. Alors, elle regarde l’heure et finit par admettre : « ça dérange si je dors ici ? Il est déjà presque 3h »
« Tu sais…ce que j’aime…moi ? J’ai enfin ce que j’ai toujours désiré. » Pas besoin d’être fin psychologue pour saisir ce qu’elle entend par-là. Wyatt, ça lui fait tout de même un sacré effet. Une légère claque aussi. Cassie a longtemps été la petite sœur rajoutée à sa fratrie, la meilleure amie de sa sœur. L’intouchable. Ça ne l’a jamais empêché de la désirer, de ne pas accepter l’idée qu’un autre vienne la toucher. Si lui n’avait pas le droit, pourquoi d’autres auraient ce privilège ? De l’égoïsme qu’il a masqué en pseudo altruisme. Lorsqu’il devait se justifier, il prétendait ne pas vouloir qu’elle finisse le cœur brisé, comme il aurait pu le faire avec ses sœurs – qui elles, lui auraient probablement donné un coup de genou bien placé. C’était plus simple que d’accepter la vérité. Jusqu’à maintenant. Désormais, il est en elle et ce n’est pas la première fois. C’est la toute première sans être protégé. La toute première où il ressent tout avec beaucoup trop d’intensité pour parvenir à se tenir. Ses gémissements se mêlent à ceux de Cassie, résonnent violemment dans la pièce et probablement dans le reste de la maison. Il n’y pense pas, se focalise autant sur le plaisir qu’il peut donner à la brune que celui qu’il reçoit. Elle approche, il le sent à la manière qu’elle a de gémir de plus en plus jusqu’à ce que son corps se resserre et qu’elle lui ordonne de la rejoindre. Coups de reins plus brutaux malgré leur position, il agrippe fermement ses hanches, va sans doute y laisser des traces. « Putain, Cassie. » Crie-t-il tout juste quelques instant avant qu’elle ne l’embrasse. Corps collés, il passe ses mains dans ses cheveux, tire légèrement dessus sous la vague de plaisir qui le secoue jusqu’à redescendre et basculer sur le lit. « Woaw…c’était trop… » Pas le temps de finir sa phrase que des coups sont donnés contre la porte suivit de paroles qui le font rire. « Ta gueule ! » Lance-t-il pour se focaliser de nouveau sur la jeune femme à ses côtés. « Si t’avais encore l’intention de me faire hurler de plaisir plusieurs fois cette nuit, je vais devoir apprendre à être silencieuse », « Ou alors tu me laisses gérer ça demain. » Dit-il avant de s’emparer de ses lèvres en caressant sa peau douce. Et il s’empare de son corps encore et encore jusqu’à ne plus en pouvoir. Transpirant, l’air lui manquant, il retombe sur le matelas à bout de souffle mais largement satisfait par ces ébats. « Je confirme que demain risque d’être compliqué. Ça dérange si je dors ici ? Il est déjà presque 3h » Ses doigts caressent son ventre, sourire béat sur les lèvres. « Je n’ai rien contre l’idée de voir que je t’empêche de marcher correctement, mais je préfère que tu restes ici et que tu me tiennes chaud. » Et simplement lui tenir chaud, parce qu’il n’en peut plus. De nouveau allongé sur le dos, il la laisse venir poser sa tête contre son épaule, son bras l’entourant avant qu’il ne sombre.
Sommeil agité, il grogne, remue et se plaint. Ses sourcils froncés montrent à quel point il est préoccupé dans son sommeil. Sa respiration s’agite, comme son corps. Les images se bousculent jusqu’à celle qu’il connaît trop bien et il se réveille. Wyatt, il se redresse brutalement dans son lit, met quelques secondes à réaliser où il se trouve et se lève d’un coup en chassant les draps. Le souffle court, il passe une main sur son visage en sueur, part vers la fenêtre qu’il ouvre pour respirer. Il ne s’est pas rendu compte qu’il a crié, n’a pas remarqué non plus que Cassie s’est réveillée. Il reste planté devant la fenêtre, tachant de calmer son palpitant tout en chassant cet énième cauchemar.
« Je n’ai rien contre l’idée de voir que je t’empêche de marcher correctement, mais je préfère que tu restes ici et que tu me tiennes chaud. » Sourire tendre, elle se laisse entraîner vers lui, pour s’allonger près de lui. Voilà une vision qu’elle n’aurait jamais pensé, et qui pourtant lui ait agréable. « Bonne nuit » soupire-t-elle en embrassant son buste, mais à sa posture et à sa respiration lente, elle sait déjà qu’il a sombré. D’épuisement sans doute. Se calant sur son rythme, elle finit par elle aussi sombrer dans les bras de Morphée paisiblement. D’ordinaire, Cassie est plutôt le genre de nana qui éviter de s’endormir avec un homme avec qui elle vient de faire l’amour, sauf si ça devient sérieux. Par principe, ou sans doute parce qu’elle préfère évite l’étrange matin, où les prénoms sont confondus, que la tension est palpable et que les au-revoir sont maladroits. Très peu pour elle. Avec lui, c’est différent. Elle ne se souvient plus du nombre de fois où ils ont dormi dans la même pièce, petit. Lui, elle, et Maze. Et même s’ils n’ont jamais eu ce genre de tendresse ensemble, aujourd’hui ça lui semble juste.
Recroquevillée à moitié sur elle, elle a fini par se détacher de Wyatt dans la nuit. Ce mec, c’est un radiateur ambulant, elle avait beaucoup trop chaud. Pourtant, si elle s’était rendormie rapidement, fatiguée de cette nuit trop courte, les membres tirants encore, elle se réveille progressivement en l’entendant s’agiter. Son buste se retourne, ses yeux s’adaptent à la noirceur de la chambre à la seconde où son crie perce le silence. Elle sursaute, avec la ferme intention de l’appeler mais il se redresse brutalement, avant de se lever définitivement. Sa respiration est rapide, et même si elle ne le distincte pas vraiment dans la pénombre, elle sait qu’elle le voit dans un de ses pires moments. Ça la frappe soudainement : ses nuits courtes à l’appartement, ses moments où il avait besoin de souffler, et sans doute la raison de son retour, et maintenant ses cauchemars. Tout est lié. Il part vers la fenêtre à la seconde où elle finit par se redresser, gardant les draps collés sur son buste encore nu. Rien que ce mouvement la fait grimacé : son corps est lourd, elle a mal partout. La fatigue n’aide pas, ils ont dû dormir même pas deux petites heures. Sa bouche s’ouvre, mais hésite une seconde. A-t-elle vraiment le droit d’interrompre ses pensées ? Prend-t-elle le risque de se faire envoyer chier ? Ne devrait-elle simplement pas faire comme si elle n’avait rien entendu ? Au fond, rien n’a vraiment changé. Ou peut-être tout. Elle ne sait pas. Toutefois, c’est l’inquiétude qui finit par l’a faire réagir : « Wyatt ? » Devrait-elle le rejoindre ? Rester là où elle est ? Le souci c’est que la limite est floue, et qu’elle ne sait où se placer face à lui dans ce genre de moment. « Tout va bien ? » demande-t-elle d’une voix douce, même si elle ramène ses jambes contre elles, avec la ferme intention de ne pas bouger. Elle ne viendrait que s’il l’en autorise, parce qu’elle comprend que la pente est glissante à ce moment précis. Surtout pour lui.
Son souffle, il peine à le récupérer. L’angoisse réveillée par son rêve, la terreur aussi, suffisent à éveiller un début de crise de panique. Il n’aime pas ça. Il n’aime pas perdre le contrôle comme ça peut être le cas à chaque fois qu’il se réveille de l’un de ses cauchemars. Malgré les heures passées chez un psychologue à parler encore et encore de la même chose, ses nuits restent agiter et il voit s’éloigner la chance de reprendre son ancien poste. Son ancienne vie aussi. Mais est-ce possible de toute manière et le veut-il vraiment ? Les infiltrations ont fait parties de son quotidien depuis des années, mais est-ce vraiment ce qu’il veut encore ? Il sait que rester derrière un bureau ce n’est pas fait pour lui, mais il peut trouver un autre poste sans pour autant risquer de revoir l’horreur de Chicago. Ses mains se crispent sur le contour de la fenêtre grande ouverte. La jointure blanchit de plus en plus et il serre les dents. Il serre les dents jusqu’à s’en faire mal afin de ravaler le cri de frustration qu’il s’en monter en lui. « Wyatt ? » Dans un sursaut, l’intéressé se retourne vers Cassie. Il pensait qu’elle dormait. Il faisait fausse route. Malgré l’obscurité, son regard acclimaté parvient à la voir presque trop nettement, assise dans le lit, ses jambes ramenées contre elle. « Tout va bien ? » Son premier réflexe est de vouloir lui dire que oui, lui mentir comme il l’a toujours fait. Seulement, ils ont passé un cap et ça, Wyatt refuse de le nier. Il refuse de la mettre à nouveau de côté alors qu’il y a eu ce rapprochement entre eux. Dans un soupire, il pince l’arête de son nez et baisse la tête. « Pas vraiment. » Souffle-t-il. Il se racle la gorge, reporte son attention sur la jeune femme. Le silence reprend sa place dans la chambre, uniquement brisé par les bruits de circulation à l’extérieur. « Je ne voulais pas te réveiller. » Déclare-t-il finalement, sa voix pleine de remords. Il aurait aussi préféré qu’elle ne le voit pas dans cet état. Paniqué, brisé, tremblant aussi et pas de froid. Tremblant de terreur. Une terreur due à ce dont il a été témoin. « Approche. » Finit-il par souffler en tendant la main vers elle. Il attend que Cassie le rejoigne et une fois assez proche, il passe ses mains sur ses hanches, l’attire à lui pour la serrer dans ses bras. « Serre-moi dans tes bras quelques minutes. » Wyatt à l’impression d’être un enfant, mais il a besoin de se calmer. Si habituellement Maze est celle qui l’aide à se calmer, ce soir il a Cassie et c’est tout aussi bien. Peut-être mieux même. Alors il penche la tête, enfouit son visage dans le cou de la brune et prend quelques instants pour tenter de calmer ses tremblements.
« Pas vraiment. » Sa voix est différente que toute celle dont il peut avoir. Elle sonne brisée, détruite par ce démon qu’il combat véritablement depuis son retour. Pendant une seconde, elle ne se sent pas à sa place, aurait voulu avoir réussis à se lever tout à l’heure, pour rentrer dormir dans son lit. Ça aurait sans doute plus sage. Mais le destin fait qu’elle voit enfin ce Wyatt anéanti qu’il cachait depuis plusieurs semaines. Et au fond d’elle, ça lui fait mal à elle aussi, parce que s’il y’a bien quelqu’un d’assez fort dans la vie, c’est lui. « Je ne voulais pas te réveiller. » Ne sachant pas trop quoi dire, elle préfère se taire de peur de dire quelque chose qu’il ne faut pas. C’est peut-être stupide de sa part, mais elle a peur de ne pas être à la hauteur face à…a vrai dire, elle ne sait pas à quoi elle à faire. Tenu dans l’ignorance depuis son retour, elle a toujours su que quelque chose n’allait pas chez lui. Mais elle n’en sait pas plus, et le voir ce soir aussi tremblant renforce l’idée que quelque chose d’atroce s’est passé. Mais quoi ? Elle n’en sait rien. « Approche. » finit-il par dire en lui tendant la main. Son cœur fait un bond dans sa poitrine à l’instant où il l’invite dans son bulle. A croire qu’il a enfin compris qu’elle n’attendait que ça. Elle se lève aussitôt, ne pouvant pas être loin de lui une seconde de plus. Ses bras l’attirent à lui alors que les mains de Cassie se posent sur ses épaules qu’elle caresse. « Serre-moi dans tes bas quelques minutes. » Toujours silencieuse, elle s’exécute plaçant maintenant ses bras se resserrent autour de lui. La tête de Wyatt tombe dans son cou, elle se retient de frissonner en sentant qu’il tremble de tout son corps. L’une de ses mains lui caresse la nuque tendrement pour mieux l’apaiser. Quelques secondes s’écoulent avant qu’elle finisse par briser ce mutisme dans laquelle il l’avait plongé : « Je suis là » Un bref écho qui ne lui semble pas étranger. Ne lui avait-elle pas déjà dit lorsqu’il en avait vaguement parlé… ? Ou l’avait-elle aussi halluciné parce qu’elle était trop bourré ? En guise de réponse, elle sent ses bras resserrer un peu plus son étreinte. Il pourrait craquer là dans ses bras, elle n’en serait pas surprise. Il semble tellement détruit que tout pourrait arriver. Mais étrangement, si ne pas savoir l’avait ennuyée avant, le voir ainsi avait calmé cette envie. Non, elle n’avait pas besoin de savoir pour être là. Encore plus ce soir, après ces deux nuits, cette nuit où ils se sont vraiment unis, sans rien. Pour lui, elle serait là aveuglement. Caresses sur sa nuque, elle dépose un baiser sur la peau nue qu’elle a à porter de main. « Si je pouvais faire quelque chose pour t’apaiser, je le ferai. » Hélas, elle ne pouvait rien faire.
La chaleur du corps de Cassie contre le sien l’apaise, lui rappelle que désormais il n’a plus rien à craindre, que ses cauchemars sont loin. Il s’apaise doucement, sent sa respiration se calmer et ses tremblements diminuer. Sa fierté mise de côté, il se fiche pas mal d’avoir l’air faible. S’il déteste ça le reste du temps, cette nuit et avec elle, ça n’a pas d’importance. De toute manière il a trop besoin d’être calmé pour se plaindre de quoi que ce soit. Et Cassie, elle l’apaise très vite ne serait-ce que par sa présence. Qu’elle soit bien plus petite que lui n’est pas un problème, même s’il doit se pencher pour être dans ses bras, le visage niché dans son cou. Il sent son parfum qui, lui aussi, l’aide à se calmer. En douceur, il se détend. Il échappe aux larmes de rage et d’incompréhension qui parfois quittent ses yeux. Mais pas ce soir. Ce soir, il a réussi à trouver la bonne personne pour l’aider comme il en a besoin. « Je suis là » Paupières fermées, il pose ses lèvres contre la peau de Cassie. Il ne tente rien. Il la remercie simplement, n’utilise pas de mots pour ça, uniquement des gestes. « Si je pouvais faire quelque chose pour t’apaiser, je le ferai. » Lentement et presque à contre cœur, il se sépare d’elle. Ses bras restent autour de Cassie malgré tout, la seule différence dans leur étreinte est qu’il la regarde, lève une main qu’il passe sur son visage. « Tu le fais déjà pourtant. » Assure-t-il en caressant sa joue. « C’était une petite crise, mais j’avais quand même besoin qu’on me rappelle que tout va bien. » Même si ce n’est pas totalement le cas. Tant qu’il aura ses cauchemars, ses terreurs nocturnes, il n’ira pas bien. Ses lèvres se posent sur son front et il l’amène contre lui, la serre dans ses bras, son menton se posant sur le sommet de sa tête alors que son regard se perd dans le vide. « J’ai perdu mon partenaire à Chicago. » Dit-il d’une voix presque entièrement dénuée d’émotions. Il déglutit sans la lâcher, revoit brièvement la scène comme à chaque fois qu’il en parle. « Tué sous mes yeux et j’ai dû rester là, sans rien faire, pour ne pas être le suivant. Je suis resté parfaitement neutre alors qu’ils le tuaient parce que j’ai été égoïste et que j’ai sauvé ma peau plutôt que la sienne. » Le rire qui lui échappe est plein de sarcasme. Cette culpabilité qui le ronge, jamais elle ne le quittera. Son psy peut dire ce qu’il veut, Wyatt sait qu’il la trimballera avec lui jusqu’à la fin de sa vie. Il aurait pu s’interposer, il aurait pu tenter de sauver Thomas, mais il n’a rien fait. Aurait-il fait pareil s’il avait été à sa place ? Il n’en sait rien, mais il aurait pu essayer, quitte à perdre sa vie parce que lui n’avait pas une famille, une femme et des enfants, auprès de qui retourner, mais il n’a rien fait.
Son corps réclame à nouveau la chaleur du lit, et c’est dans les bras de Wyatt qu’elle la retrouve. Il transpire, de la mauvaise manière qu’il soit, mais totalement nue, elle frisonne presque de cette différence de température. Pourtant, elle ne dit rien, reste là, tant qu’il a besoin d’elle. Parce qu’à ce moment précis, elle ne pense ni à elle, ni à la fatigue, à ses jambes qui tirent, ni à demain. Non, ses pensées uniquement vers lui et à la manière dont elle peut l’apaiser. « Tu le fais déjà pourtant » Il avait relevé sa tête, laissant son cou vibrer à ce vide qu’il a laissé. « C’était une petite crise mais j’avais quand même besoin qu’on me rappelle que tout va bien. » Elle ne peut s’empêcher d’embrasser sa main qui caresse sa joue. Elle ne sait comment le réconforter avec les mots, simplement parce qu’elle ne sait pas à quoi elle a affaire. Alors, préférant les gestes aux paroles, elle suit le rythme qu’il impose. Baiser furtif sur son front, il l’a ramène à nouveau contre lui alors que ses mains glissent sous les siens et viennent caresser la courbure de son dos musclé. « J’ai perdu mon partenaire à Chicago. » « T’es pas obligé d’… » « Tu sous mes yeux, et j’ai dû rester là, sans rien faire, pour ne pas être le suivant » Cassie déglutine, ravale déjà les larmes qui montent. La fatigue n’aidant pas, elle n’a pourtant pas envie de craquer à la seconde où il se confiera. « Je suis resté parfaitement neutre alors qu’ils le tuaient parce que j’ai été égoïste et que j’ai sauvé ma peau plutôt que la sienne. » Toujours contre lui, elle resserre un peu plus son étreinte, tête posée contre son buste. Le silence retombe une seconde, le laissant sans doute revivre cette scène encore et encore. « Je suis désolée » soupire-t-elle en imaginant perdre son partenaire. Ce qu’il a traversé et vécu, c’est la raison de son retour. Elle comprend mieux ses absences, sa colère, son besoin d’être avec Maze, et pendant une seconde, elle se sent littéralement mal. Pour lui. Parce qu’elle ne lui a jamais facilité la tâche, et par-dessus tout, elle le force à déménager loin de ce dont il avait besoin. Elle avait été là à cette crise, par chance, mais les prochaines ? « Tu crois vraiment qu’il aurait accepté que tu sauves sa vie contre la tienne ? Quitte à vous faire tuer vous deux ? » Elle songea pendant une seconde à ce sacrifice qu’il avait fait, à celui que Wyatt n’avait pas eu la force de faire. Elle ose imaginer son monde sans lui. Dépourvu de son joli visage, de ses caresses et de ses piques à répétition. Une vie bien fade selon elle. Les proches de son partenaire était déjà en deuil, imaginer que les Farrell et la sienne aurait pu l’être la fait réfléchir. Sa tête se relève vers la sienne, pour croiser son regard avant de ramener une main pour caresser sa joue. « Perdre quelqu’un qu’on aime, c’est dur. » Elle parle en connaissance de cause. Malgré les années, elle n’a jamais oublié la douleur à la mort de sa mère et continue à vivre avec ce vide immense. « C’est sans doute encore plus dur lorsqu’on se la reproche. Mais crois-tu qu’il voudrait que tu continues à vivre comme ça, dans son ombre ? » Non pas qu’elle connaissait son partenaire, elle n’avait aucune idée du genre d’homme qu’il était, pourtant une certitude était là : « Ne laisse pas ta culpabilité t’affaiblir, Wyatt. Honore-le d’une meilleure manière. » Elle sourit timidement, avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres. Elle n’attendait pas forcément une réponse ; de toute manière, c’est à lui de combattre ses démons – pas à elle. Sa main finit par se glisser dans la sienne, tandis qu’elle s’écarte doucement. « Viens te recoucher, au moins. » Il ne renonce pas, la suit simplement jusqu’au lit, et alors qu’il se rallonge, elle vient se remettre dans ses bras pour continuer à l’apaiser par de légères caresses sur le buste. Le cœur lourd, ses lèvres s’entrouvrent rapidement pour laisser échapper ce qu’elle pense depuis le début : « Tu penses peut-être que ta vie valait moins que la sienne…parce qu’il avait peut-être une famille qui l’attendait chez lui..» sa voix se veut forte mais elle tremble légèrement. « Mais c’est faux. Ta disparition aurait brisé bien des vies » Les yeux humides, elle se refuse de relever la tête vers lui pour lui montrer à quel point elle peut être sincère. « La mienne compris. »
« T’es pas obligé d’… » Si, il l’est. Il en a besoin. Il a besoin qu’elle sache enfin la raison de son retour. La raison pour laquelle il est a été encore plus exécrable ces derniers moi qu’à l’ordinaire. Surtout, il a besoin qu’elle sache qu’il était sincère lorsqu’il lui a assuré que ne rien lui dire n’avait rien à voir avec une question de confiance. Il a confiance en elle, ça n’a jamais été le problème. Ce qui l’était, en revanche, c’était sa capacité à trouver le courage d’en parler une énième fois, de revoir les mêmes images tandis qu’il s’explique. Il n’était pas prêt à ça, ne l’est toujours pas, mais il doit le faire. Il doit se vider de tout ce qui le ronge, ce qui l’empêche de dormir correctement, de passer une nuit complète sans se réveiller en panique et mettre du temps à réaliser qu’il n’est plus à Chicago. Qu’il n’est plus en danger. Wyatt se confie, n’entre peut-être pas dans les détails, mais le plus important est dit. Sa culpabilité est mise à nue sur la table. Il ne cherche pas à s’en cacher. Pas en étant dans les bras de Cassie. « Je suis désolée » Il ne dit rien. Pourtant, elle n’a pas besoin de se sentir désolée. Elle n’y est pour rien dans cette histoire. Il ne la tient pas même responsable de leurs disputes et de son départ de l’appartement. C’est dans leur nature et ce départ serait arrivé tôt ou tard. Il a été aussi coupable qu’elle sur ce point. Il était là aussi lorsqu’ils ont fait l’amour. Une décision prise à deux. « Perdre quelqu’un qu’on aime, c’est dur. C’est sans doute encore plus dur lorsqu’on se la reproche. Mais crois-tu qu’il voudrait que tu continues à vivre comme ça, dans son ombre ? Ne laisse pas ta culpabilité t’affaiblir, Wyatt. Honore-le d’une meilleure manière. » L’honorer ? Il ignore comment faire et même si c’est possible. Il sait, oh oui il sait très bien, que Thomas n’aurait pas voulu qu’il s’interpose. Il l’a lu dans son regard. Il a compris qu’il lui ordonnait de ne pas bouger tout en sachant qu’il allait mourir là. Malgré ça, il continu de s’en vouloir.
Il pense à sa femme et à sa fille. Il pense une nouvelle fois à leur douleur lors des funérailles et au regard de sa femme qui en disait long sur ce qu’elle pensait. Elle lui en voulait, aurait même souhaité que ça soit lui dans ce cercueil et pas Thomas. Et une part de lui est toujours d’accord avec ça. « Viens te recoucher, au moins. » Toujours silencieux, sa main dans celle de Cassie, il la suit et retrouve son lit. Ses bras entourent rapidement le corps de la brune contre lui, corps duquel il tire le réconfort dont il a tant besoin. De ses mains, il caresse la peau de la jeune femme, son regard rivé vers le plafond. « Tu penses peut-être que ta vie valait moins que la sienne… parce qu’il avait peut-être une famille qui l’attendait chez lui ... Mais c’est faux. Ta disparition aurait brisé bien des vies. La mienne compris. » Sa tête se baisse vers Cassie bien qu’il ne parvienne pas à voir son visage. Quelques secondes passent encore avant qu’il ne trouve la force prendre la parole. « Une femme et une fille. Elles attendaient son retour et j’ai dû leur annoncer qu’il ne reviendrait jamais, Cassie. J’ai lu dans le regard de sa femme la douleur puis la haine et je ne serais jamais capable d’oublier ça. » Même loin des filles, il aura toujours ça en mémoire. Et ça lui fait du mal, plus qu’il ne pourra jamais l’admettre. « Je sais que j’avais aussi à perdre. On connaît les risques quand on se lance dans ce métier, ça reste assez différent de les affronter pour de vrai. » Ça finit forcément par créer des fissures. Des traumatismes qui tôt ou tard auront raison de lui. « Je ne pourrais probablement jamais reprendre mon ancien poste, mais anciennes missions et quelque part je me demande si ce n’est pas mieux. » Un aveu qu’il fait et dont il prend conscience ce soir. Ses cauchemars le fatiguent, en cumuler plus, il n’en sera pas capable. Il sait qu’être flic ne lui assure pas de dormir mieux, mais sa vie sera moins en danger. Celle de ses proches également. « J’en suis arrivé à un point où je ne sais plus réellement ce qui est bon ou non pour moi. »
S’imaginer une seconde que Wyatt aurait pu être ce sacrifice la terrifie. Parce que ça aurait supprimé tout ce qu’ils venaient de vivre ces dernières semaines, et c’est sans doute ce qui lui ait arrivé de bien en ce moment. Lui dire que si il n’était plus de ce monde ça aurait chamboulé bien des vies étaient la vérité. Celles de ses parents, de ses sœurs, et la sienne par-dessus tout. Oh, elle ne sait pas ce qu’ils sont devenus, ni ce qu’ils deviendront par la suite, mais l’idée que tout ça pourrait s’arrêter de suite, ou ne jamais avoir eu lieu, lui semble insupportable. « Une femme et une fille. » Sa voix la ramène à la réalité. Ses yeux se ferment une seconde, en songeant l’enfer alors de cette famille déchirée par le deuil. « Elles attendaient son retour et j’ai dû leur annoncer qu’il ne reviendrait jamais, Cassie. J’ai lu dans le regard de sa femme la douleur puis la haine et je ne serais jamais capable d’oublier ça. » Il n’est sans doute pas question d’oublier dans un deuil, il faut simplement arriver à surmonter. « Je sais que j’avais aussi à perdre. On connaît les risques quand on se lance dans ce métier, ça reste assez différent de les affronter pour de vrai. Je ne pourrais probablement jamais reprendre mon ancien poste, mes anciennes missions et quelques parts je me demande si ce n’est pas mieux. » Elle soupire une seconde en silence. De toute évidence, il n’est pas prêt pour ça. Et quand bien même il le saurait, aurait-il simplement la force de s’éloigner à nouveau de sa famille… ? « J’en suis arrivé à un point où je sais plus réellement ce qui est bon ou non pour moi. » Sa voix est étranglée par cette vérité qu’il vient de réaliser. La tête de Cassie se relève enfin pour qu’elle puisse croiser son regard. Sa main se pose sur sa joue dans une longue caresse. « C’est normal de plus savoir, Wyatt. 3 ans que tu étais là-bas, ce n’est pas rien. » 3 ans à être plonger dans un autre univers, c’est long. Revenir à sa vie d’avant, c’est d’autant plus dur. « T’es pas obligé de reprendre ton ancien poste maintenant, ni même du tout. T’auras d’autres opportunités. Laisse-toi juste le temps » Sa tête se cale dans son cou qu’elle embrasse légèrement. Toujours plus près de lui, elle entendrait presque les battements de son cœur la faire chavirer. « Promet-moi juste de faire attention à toi » Ça sonne presque comme un supplice de sa part. Elle pourrait accepter bien des choses, comme mettre fin à leur ‘truc’ pour n’importe quelle raison. Ça la déchirait mais elle arriverait à le surmonter. Elle pourrait tout accepter tant qu’il est dans sa vie d’une certaine manière. L’idée même qu’il puisse sombrer, lui aussi, par ce boulot dangereux la bouleverse. Non, vraiment. Ça elle n’arriverait sans doute pas à l’accepter.
