(mm) give a shit. do good.

Il ne sait pas ce qu’il fait là, Swan. Il s’est posé la question pendant tout le chemin en voiture le menant jusqu’à cette maison dans laquelle il n’a passé que quelques heures il y a plusieurs semaines, hésitant un bon nombre de fois à faire demi-tour, chose qu’il n’a jamais fait. Maintenant qu’il se trouve devant la porte, la question se fait encore plus présente et pressante. Qu’est-ce qu’il fait là ? Toute sa tête lui dit qu’il n’a rien à faire devant cette porte, que la probabilité pour laquelle il soit impliqué est de zéro. Cependant, une infime part de doute le pousse à être là, à reprendre contact avec Meghan. Il sait qu’il pourrait passer pour un abruti tant il lui a affirmé que c’était impossible qu’il soit le père de son futur enfant mais il est là quand même et son index appuie sur la sonnette de la villa. Un instant de lucidité l’a poussé à comprendre que tant pis s’il donne une mauvaise image, le principal, c’est de bien faire les choses ce qu’il n’a pas fait la dernière fois. Une prise de conscience rare pour l’ukrainien qui espère ne pas le regretter.
La porte s’ouvre. Ce n’est pas Meghan mais une grande brune qui l’accueille. Bonjour, qu’il dit dans un premier temps, n’oubliant pas d’être poli. Je viens voir Meghan, elle est là ? L’inconnue lui répond par le positif et lui demande de patienter le temps qu’elle prévienne la blonde. Il acquiesce d’un signe de tête et patiente sur le pas de la porte, mains dans les poches de son jean. Meghan ne se fait pas trop attendre puisqu’elle apparait dans son champ de vision. Salut. Je ne te dérange pas ? qu’il demande, soucieux de bien faire. Etrange venant de lui.

@Meghan Macleod  

A peine était-elle rentrée qu’elle avait retiré son pantalon et son soutien-gorge, pour enfiler un pantalon de sport – qui ne sert jamais à faire de sport. A chaque fois qu’elle rentre, elle se dit que pendant les beaux jours, ça sera plus simple. Elle pourra mettre une robe et aucune partie de son corps ne sera comprimée. Sauf qu’elle risque d’avoir chaud, et ce ventre qui semble grossir à vue d’œil demandera toujours plus d’efforts pour être porté. Et elle n’en a pas fini. Il n’empêche que là, pour l’instant, elle est heureuse. Les mains posées sur son ventre, la tête sur l’oreiller, elle a lancé un film sur netflix, et sommeille un peu devant. La meilleure façon de terminer une journée selon elle. Sans doute qu’elle s’endort même un peu, parce que le film n’en est plus du tout au même endroit quand on frappe à la porte de sa chambre. Elle se redresse un peu, et dit à la personne d’entrer tout en mettant la télé en pause. Même après plusieurs mois ici, elle vit toujours dans un bordel monstre. Il faut dire qu’elle manque de place pour tout ranger, même si la chambre n’est pas minuscule. Un jeune homme à la porte pour elle. Elle fronce les sourcils, alors que sa colocataire repart de là où elle venait, avant de se lever. Chaussons aux pieds, elle jette un coup d’œil vers le miroir, avant de décider que ce n’est pas la peine d’essayer. Elle a les cheveux en pagaille mais au moins, son maquillage tient encore un peu. Ça pourrait être pire et, de toute façon, elle n’attend personne. Elle descend les escaliers et se dirige vers la porte. A nouveau, ses sourcils se froncent quand elle découvre Swan sur le pas de celle-ci. Que fait-il là ? Elle aurait peut-être dû se recoiffer un peu finalement. Trop tard. « Non, non, tu ne me déranges pas. Je me demande juste ce que tu fais là. » Et à raison, puisqu’il avait été catégorie la dernière fois qu’ils se sont vus. « Tu veux entrer peut-être ? »

A présent qu’il se trouve sur le pas de la porte de la villa où habite Meghan, il se voit mal faire demi-tour. D’une, il semble avoir réalisé qu’il devait à la trentenaire quelques excuses et rien que de l’admettre est un énorme pas pour le garçon fier qu’il est. De deux, il faudrait qu’il arrête d’être lâche lorsque ça l’arrange de l’être. Il a beau être courageux sur certaines points, Swan a tendance à se défiler dès que les choses deviennent un peu trop compliquées. C’est bien connu, l’ukrainien n’aime pas le compliqué. Il en a eu suffisamment étant plus jeune pour ne chercher que la simplicité. Hélas, ces derniers temps, il commence à réaliser doucement que dans la vie, tout ne peut pas être facile et ça, peu importe ô combien on le souhaite et ô combien on fait tout pour cela le soit. Alors qu’il attend sur le pas de la porte l’arrivée de Meghan, Swan réfléchit à ce qu’il pourrait lui dire et surtout à comment il pourrait lancer la conversation. Etant donné que c’est lui qui lui rendu visite, elle va s’attendre à ce qu’il parle le premier et ça semble bien normal. Finalement, lorsqu’elle fait enfin son apparition, la première chose qu’il souhaite faire, c’est s’assurer qu’il ne la dérange pas. De toute évidence, à en voir sa tenue et sa coiffure négligée, elle ne devait pas s’attendre à la visite et préfèrerait certainement ne pas avoir été dérangée. Pourtant, elle se montre aimable. Non, non, tu ne me déranges pas. Je me demande juste ce que tu fais là. Swan ne peut que lui accorder ce point-là. Lui-même était loin d’imaginer qu’il ferait cette démarche un jour, venir la voir chez elle sans prévenir. Tu veux entrer peut-être ? L’ukrainien acquiesce d’un signe de tête. Pas très curieux, il ne cherche pas à observer les alentours et reporte aussitôt son attention sur Meghan. Il ne manque pas de remarquer que son ventre est plus arrondi que durant leur dernière rencontre. Il ne se laisse pas déstabiliser pour autant. Il y a un coin où on pourrait parler sans être dérangés ? Il se souvient qu’elle ne vit pas seule ici.

Avec son ventre qui prend de plus en plus de place, Meghan commence à avoir l’habitude que les regards des gens se posent sur celui-ci. Ce qui ne l’enchante pas en général, surtout parce qu’elle a l’impression d’être déjà énorme et aussi parce qu’elle n’est jamais complètement à l’aise. Là, elle l’est pourtant. Mal habillée, décoiffée. Ça devrait sans doute la déranger un peu que Swan la voit ainsi mais au fond, ce n’est pas vraiment le cas. Elle était loin de s’attendre à sa visite, vu la réaction qu’il avait eue quand elle lui avait annoncé sa grossesse et les possibles conséquences pour lui. Après tout, il était sûr de lui. Alors pourquoi est-il là aujourd’hui ? Meghan est réellement curieuse et n’y va pas par quatre chemins. Plus le temps passe dans cette grossesse et plus elle est franche et directe avec les autres. Parfois, elle s’en sert même comme une excuse, ce qui l’arrange bien. Il faut bien trouver du positif dans toutes ces galères apportées par sa condition. Parce que Swan fait comme les autres, il regarde son ventre arrondi, même s’il pense peut-être qu’elle n’a pas le temps de le remarquer. Sauf que pour lui, ça doit être différent que pour un inconnu qu’elle croise dans la rue. Enfin ça ne devrait pas l’être pourtant. Meghan a l’impression d’avoir du cirage dans le ciboulot tant elle ne comprend pas sa présence ici aujourd’hui. « Euh… ma chambre. » Le reste de la maison, ça risque d’être compliqué. Même s’ils parviennent à être seuls, rien ne garantit qu’ils le restent. « Comme ça, tu pourras la voir de jour cette fois. » Elle laisse échapper un rire un peu nerveux, avant de refermer la porte derrière lui et de prendre la direction de l’escalier. A chaque fois qu’elle les monte, son impatience de déménager augmente. Elle ne pourra pas vivre ici jusqu’au bout de sa grossesse. Elle jette tout de même quelques coups d’œil vers Swan en chemin, et ce n’est qu’une fois en haut qu’elle ose parler. « Je dois m’inquiéter ? »

Ne perdant pas de vue la raison pour laquelle il s’est déplacé jusqu’à chez Meghan, Swan lui demande si c’est possible de trouver un endroit plus tranquille et intime que l’entrée. Ce qu’il a à lui dire est assez personnel alors il aimerait éviter les oreilles indiscrètes qui pourraient être assez nombreuses étant donné le nombre de personnes qui vivent sous ce toit. Il trouve ça « drôle » qu’elle vive encore en colocation et avec autant de monde. Ce n’est pas banal et un instant, il se demande si elle envisage de déménager avec l’arrivée du bébé dans quelques mois. Ça ne le regarde pas et c’est bien pour ça qu’il compte bien garder sa soudaine curiosité pour lui. Euh… ma chambre. Comme ça, tu pourras la voir de jour cette fois. Avec sa remarque inattendue, la blonde parvient à lui soutirer un léger sourire. C’est une des choses qui lui avaient plu chez la demoiselle, son répondant, ça et le fait qu’elle soit indéniablement canon. Il n’ira pas prétendre le contraire. Swan remarque les petits coups d’œil qu’elle lui lance alors qu’ils montent l’escalier en direction du premier étage. Elle doit réellement se demander ce qu’il fait ici et c’est compréhensible. Je dois m’inquiéter ? Non, ce n’est pas bon pour le bébé. Remarque totalement dépourvue d’originalité, balancée volontairement avec un air amusé sur le visage. La vérité, c’est qu’il ne sait pas. Il ferme la porte de sa chambre derrière eux. Il ne compte pas faire durer les choses, Swan, étant du genre direct. Alors, certes, il prend quand même le temps d’observer la pièce mais bien vite, son attention se tourne à nouveau vers Meghan. Ecoute, je me suis montré complètement nul. Tu m’as pris par surprise, j’étais loin de m’y attendre mais je me cherche pas d’excuse. Et c’est la vérité, surtout qu’il se doute bien que la plus surprise dans l’histoire, ça reste Meghan. Je suis pas très doué pour ça mais je te dois des excuses. Il est certes fier, Swan mais il sait reconnaître quand il a mal agi et pour le coup, il aurait pu mieux faire.

Elle est loin d’être à l’aise, incapable de comprendre pourquoi il est là. Elle pensait ne jamais le revoir, à moins peut-être d’apprendre après un test que le bébé était finalement le sien. Enfin les possibilités étaient très faibles, voire même impossibles selon lui. Alors pourquoi est-il là ? Il lui dit de ne pas s’inquiéter, que ce n’est pas bon pour le bébé. C’est vrai. Elle le sait très bien. Mais Meghan est assez stressée de nature et toute cette situation ne l’aide pas à calmer ses nerfs. Trop d’incertitudes, trop d’hésitations. Et aucun moyen de les éliminer pour l’instant. Alors son bébé doit apprendre à grandir avec un peu de stress, elle n’y peut rien. Une fois à l’étage et dans sa chambre, elle s’assoit sur une chaise et observe Swan. Il ne semble pas forcément à l’aise non plus, mais ça pourrait très bien être autre chose. En général, elle sait lire les visages, mais là, elle n’est sûre de rien. Il observe la pièce, avant de la regarder à nouveau. Au vu de leurs deux premières rencontres, elle n’est pas vraiment à l’aise. La première fois, il l’avait vue assez ivre et nue. La deuxième, il l’avait presque envoyée balader. Cette fois, elle est étonnée des mots qui sortent de la bouche du jeune homme. Il s’excuse de sa réaction, semble vraiment s’en vouloir. Elle ne s’attendait pas à ça, et reste silencieuse un instant. Qu’est-ce que ça veut dire ? « Je… Merci de t’excuser. » Qu’est-ce qu’elle doit répondre à ça ? Elle ne lui en veut pas pour sa réaction, même si elle l’avait étonnée. Après tout, ils ne se connaissent pas et elle vient lui dire qu’elle porte possiblement son enfant. On a vu mieux comme surprise. « Tu n’étais pas obligé de venir jusqu’ici pour me dire ça tu sais. »

La situation actuelle est loin d’être agréable autant pour lui que pour elle. C’est assez flagrant. Alors afin de ne pas faire durer la chose trop longtemps, Swan en vient à ce qui l’amène chez elle aujourd’hui : il s’excuse. C’est rapide et bref comme lorsqu’on enlève un pansement. Ça manque peut-être un peu de tact mais au moins, c’est sincère. Il n’aurait jamais fait tout ce chemin jusqu’à son domicile si il ne pensait pas chacun de ses mots. Il a mieux à faire. Je… Merci de t’excuser. L’ukrainien hoche doucement la tête. A ses yeux, c’est normal. Certes, beaucoup de personnes le voient comme un connard, un mec qui enchaine les conquêtes sans état d’âme et il n’a jamais cherché à améliorer son image. Cependant, ce n’est qu’une image justement. Oui, il aime prendre du plaisir. Oui, il ne s’est jamais véritablement posé avec une seule et même fille mais ça ne veut pas dire qu’il ne les respecte pas. Il est toujours clair sur ses intentions : jamais rien de sérieux. Ce n’est pas de sa faute si certaines se mettent à espérer plus. Tu n’étais pas obligé de venir jusqu’ici pour me dire ça tu sais. A nouveau, il hoche la tête mais cette fois, il répond. Je sais mais j’en avais envie. Enfin, c’est une façon de parler. Disons plutôt qu’il pensait que c’était la chose à faire. Le fait que je sois sûr de ne pas être le père n’excuse pas la façon dont j’ai bâclé notre conversation. Il ne s’en est pas rendu compte sur le moment mais vaut mieux tard que jamais, non ? Je vérifie toujours le préservatif. C’est une règle d’or et je peux t’assurer qu’il n’y avait aucun problème à ce niveau-là. Il se garde bien de lui dire la raison qui le motive à toujours vérifier, jugeant ça personnel mais au moins, il tente de lui expliquer pourquoi il est aussi sûr de lui.

C’est sans doute une bonne chose. S’il souhaite s’excuser, c’est qu’il considère qu’il n’a pas très bien réagi. Sauf que Meghan ne sait pas trop quoi en penser, désarçonnée par cette visite inattendue. Elle ne sait pas vraiment quoi répondre, ni ce qu’ils peuvent se dire d’autre. Après tout, Swan est un inconnu, même si c’est la deuxième fois qu’il se trouve dans sa chambre. Cette fois, plus sobre, et plus habillé aussi. A nouveau, il dit être certain de ne pas être le père. Ce qui est sans doute mieux. Est-ce que Meghan s’imaginerait élever un enfant avec lui ? Elle ne sait pas quel âge il a exactement, mais il est clair qu’il est jeune. Bien plus jeune qu’elle. Sans doute pas prêt pour ça non plus. Elle lui envie presque cette certitude. Meghan aussi, aimerait savoir. Sauf que ce n’est pas aussi simple que ça. « Ça, je l’avais déjà compris la dernière fois. » Elle sourit, amusée qu’il ait besoin de le dire encore. « Enfin tu as raison de vérifier. Ce n’est pas une contraception parfaite, la preuve. » Et elle fait un geste vague pour désigner son ventre nettement arrondi. Elle ne sait toujours pas comment ça a pu arriver, mais c’est bien arrivé. Un préservatif a craqué sans qu’elle le réalise. Pas celui de Swan, c’est tout ce dont elle peut être sûre. Elle choisit de lui faire confiance là-dessus, peut-être parce que ça l’arrange. Ça doit les arranger tous les deux. « Tu dois être soulagé, non ? » Elle sourit, ayant vraiment du mal à imaginer le jeune homme en tant que père. Elle ne s’était pas vraiment posé la question jusque-là, estimant que c’était inutile de décider qui ferait le meilleur père tant qu’elle ne savait pas l’issue de la situation. Mais Swan n’aurait pas été en tête.

Swan n’a pas souvent l’impression de devoir une explication. D’une, parce qu’il est très peu entouré dans la vie. Il n’entretient aucune relation avec son père bien qu’ils vivent encore sous le même toit, ses amis sont peu nombreux et il y a son équipe de lacrosse. C’est tout. De quoi réduire la probabilité de devoir s’expliquer voire même s’excuser un jour. De deux, parce qu’il n’est pas du genre à s’expliquer, à prendre le temps ou plutôt à accorder du temps à une personne à qui il doit une conversation. Encore faudrait-il qu’il s’en rende compte quand c’est le cas d’ailleurs mais avec Meghan, c’était assez clair. Il a quand même vite compris qu’il n’a pas eu la meilleure des réactions quand elle lui a annoncé être enceinte et étrangement, il tenait à corriger cette erreur. Etrangement oui parce qu’en règle générale, il n’en a que faire de mal agir avec quelqu’un qu’il ne connait à peine. Serait-il en train de devenir plus responsable ? Moins égoïste au minimum. Ça, je l’avais déjà compris la dernière fois. Il hoche doucement de la tête. En effet, si il avait bien été clair sur un sujet, c’est bien celui-là : il ne pouvait pas être le père, point barre. Enfin tu as raison de vérifier. Ce n’est pas une contraception parfaite, la preuve. En effet, elle en est une preuve vivante. Tu dois être soulagé, non ? La question le surprend un peu mais loin de se démonter, il répond avec franchise. Honnêtement, oui. Ça ne sert à rien de mentir. Ça se voit directement qu’il est plus jeune qu’elle et que donc, être père ne fait pas partie de ses projets immédiats. Il est assez mature pour savoir qu’il est tout sauf prêt à élever un enfant. D’ailleurs, il l’avoue sans problème. Et crois-moi, c’est mieux ainsi. Tu ne voudrais pas que je sois le père. Ce n’est pas un manque de confiance en lui mais un simple constat. En tout cas, j’espère que tu aimeras être mère. A la fin de sa phase, il lui décroche un léger sourire. Sa mère à lui était excellente, les meilleurs partent les premiers comme on dit et l’une des raisons pour laquelle elle était aussi douée, c’est qu’elle aimait être mère. Il souhaite la même chose à Meghan et surtout au bébé qui grandit dans son ventre.

Meghan n’avait pas pensé le revoir à vrai dire. C’est sans doute pour ça qu’elle ne sait pas comment réagir à sa présence, et encore moins à ce qu’elle lui dit. Il aurait très bien pu lui envoyer un sms pour lui dire ça, mais encore aurait-il fallu qu’il ait son numéro. C’est bien qu’il veuille s’épouser, même si Meghan n’était pas restée à lui en vouloir depuis le soir où elle lui avait annoncé sa grossesse. A quoi bon garder une telle rancune pour une bêtise ? Elle avait été étonnée, sur le coup, de la réaction de Swan mais elle était compréhensible. Et quand il lui confirme être soulagé de ne pas devenir père, elle se dit que c’est mieux ainsi. Clairement, elle aurait eu du mal à s’imaginer élever un enfant avec lui. Et pas seulement parce qu’il est celui qu’elle connaissait le moins – voire même pas du tout. Alors en effet, mieux vaut qu’il ne soit pas père. Peut-être le deviendra-t-il plus tard, mais quand il sera prêt. « Je l’espère aussi. Mais c’est quelque chose que j’ai toujours voulu. » Peu importe les futurs qu’elle s’imaginait, il y avait toujours des enfants. Être mère a toujours fait partie de ses projets. « Tu penseras peut-être pareil quand tu auras mon âge. Pour l’instant, tu n’as pas l’air prêt pour ça. Sans vouloir te vexer. » Elle ne pense pas qu’il le prenne mal, mais sait-on jamais. « En même temps, tu aurais tort de ne pas profiter de ta jeunesse… Et là, j’ai l’impression d’être une grand-mère en fait. » Elle secoue la tête. Parfois, elle devrait vraiment réfléchir avant de parler.