let me live in your eyes, let me love you tonight (anton) / -18

« Te moque pas, tu verrais à quel point c’est amusant si tu testais. » Certes c’est vrai qu’elle est un peu comme une gamine à ce moment-là, et elle hoche vivement la tête pour accompagner ses paroles, ce qui lui en donne encore plus l’air, mais elle a ses raisons. Elle est persuadée qu’il serait d’accord avec elle s’il le faisait aussi. L’instant taquinerie dure encore un peu quand elle parle du mot qu’il a employé pour la désigner, mais elle reprend son sérieux quand il lui parle de la découverte de son second prénom et qu’elle se renfrogne un peu. Ils sont cependant interrompus avant que la discussion continue, ce qui l’arrange pas mal d’ailleurs. C’est à la découverte d’autre chose qu’ils partent tous les deux, celle de la suite qu’avait réservé le pote d’Anton. Qu’ils ne manquent pas de plaindre d’ailleurs, étant donné tout le mal qu’il s’était donné pour rien. Faisant le tour de la pièce, Naleya continue son inspection, ouvrant la première porte sur laquelle elle tombe. Elle se retrouve alors face à une immense salle de bain, le genre de truc qu’elle n’a vu que dans certains films, mais surtout face à une baignoire où on pourrait surement en mettre deux comme elle et où elle doit très facilement tenir toute allongée. Elle qui n’est pourtant pas petite. Anton vient se mettre derrière elle après l’annonce de son envie soudaine de prendre un bain, les mains sur les hanches et les lèvres dans son cou. Sa question lui arrache un sourire et finalement elle en oublie tout de suite la baignoire. « Si, je meurs de faim. » Elle n’y avait pas vraiment prêté attention jusqu’à maintenant, trop perturbée par son malaise au restaurant, puis occupée par la visite de la pièce, mais maintenant qu’elle est vraiment détendue et qu’il en parle, elle sent son estomac qui se manifeste. Sauf qu’une nouvelle fois son sourire disparaît quand il revient murmurer son deuxième prénom à son oreille. Ça n’a rien de mignon, c’est surtout ridicule et elle a d’ailleurs l’habitude que les gens s’en moquent. Raison pour laquelle maintenant, quand on lui pose la question, elle fait comme si elle n’avait qu’un prénom. Elle se retourne, passe les bras autour de la taille du tatoué, et prend une petite tête un peu triste. « Tu pourrais pas plutôt oublier ce détail ? Du genre, l’effacer complètement de ta mémoire ? »

Je me pince les lèvres pour ne pas rétorquer parce que je le sais, que c’est amusant. Moi aussi, j’ai eu ma période où je sautais sur des lits en trouvant ça amusant, mais je ne peux décemment pas lui donner raison. Elle prendrait trop la grosse tête, alors je me tais, ramenant la conversation sur un sujet plus délicat pour elle. En tout cas, ça y ressemble. Je n’ai pas le temps de creuser que les portes s’ouvrent et on se rend donc dans la suite qui nous ait réservé. La découverte est de taille, mon pote ne s’était clairement pas foutu de sa copine -ou de son ex copine à présent-. Après la surprise de la première pièce, Naleya se met en tête de visiter le reste de la suite, se stoppant devant ce qui s’apparente à la salle de bain. Je la rejoins, me plaçant derrière elle et picorant son cou de baiser, lâchant ensuite que pour le moment, c’est la faim qui m’appelle moi. Chose qu’elle rejoint, mais elle se tend bien vite lorsque j’évoque le sujet de son prénom. Je sens que j’ai réellement mis le doigt sur un sujet tabou. Elle se retourne pour me faire face, ses bras s’enroulant autour de ma taille et sa tête affichant de la tristesse. Elle me demande d’oublier ce que je viens de découvrir et ma réponse est directe, sans appel. « Non, je le ferais pas. » Une main toujours sur sa taille, je remonte l’autre vers sa nuque, soupirant un peu en devinant par avance ce qu’elle risque d’avoir en tête. « Et c’est pas pour me moquer de toi Naleya. C’est juste que... j’ai envie de te connaître, je veux savoir toutes ces petites choses que tu racontes pas à tout le monde. » C’est étrange pour moi d’avoir cette envie-là, ce n’est pas un truc qui m’intéresse habituellement. Juste avec les personnes les plus proches et, je crois bien que c’est ça. Elle en est devenue une, voir même bien plus qu’une simple proche maintenant, mais ça, je ne peux pas le dire à voix haute. Je préfère même oublier ce que j’ai pu lâcher à Miles, ce sont ces paroles-là que je veux effacer de ma mémoire en fait. « Tu le trouves moche ton second prénom, je l’ai bien compris, mais moi, je le trouve unique. » Tranquillement, ma main glisse sur sa peau sous mon regard, mon pouce allant trouver sa joue pour la caresser. « Comme toi, tu l’es pour moi. Unique. » Les mots sortent rapidement, comme s’il me fallait ça pour ne pas me défiler. Et pendant que mon pouce frôle sa lèvre inférieure, j’ajoute dans un murmure : « Alors me demande pas d’oublier ce que je sais sur toi, c’est impossible. » Puis, délicatement, je pose ensuite mes lèvres sur les siennes.

Sa concentration et son admiration de la salle de bain sont rapidement perturbées par les baisers qu’il dépose dans son cou et elle n’accorde plus aucune attention à la pièce. La chaleur de ses lèvres contre sa peau est bien plus intéressante, et ce qu’il propose aussi. C’est vrai qu’il n’est pas le seul à avoir faim, son estomac s’agite pour le lui rappeler, et le bain n’est pas la priorité pour l’instant. Elle n’efface cependant pas complètement l’idée, elle est simplement remise à plus tard. La suite de la soirée s’annonçait parfaite jusqu’à ce qu’il remette son second prénom sur le tapis. Une chose qu’elle lui demande d’oublier après s’est retournée et mise face à lui. Mais il ne veut pas. Sa moue s’intensifie et ses sourcils se froncent, elle est à deux doigts d’être vexée, sauf qu’il reprend avant que ça n’arrive, sa main sur sa nuque. Ce qu’il dit… ça la laisse sans voix et elle n’arrive pas à détacher son regard du sien. Ça la surprend surtout, étonnée de savoir que même les détails qu’elle trouve elle plutôt insignifiants sur elle, il veut les connaitre. Mais ce n’est pas tout, ce n’est même pas grand-chose par rapport à ce qu’il dit ensuite. Et son pouce qui caresse sa joue puis frôle sa bouche n’arrange rien. Est-ce qu’il se rend compte de ce qu’il lui fait ressentir, qu’il fait augmenter les palpitations de son cœur plus que ça n’était jamais arrivé, qu’il chamboule tout ce qui se passe dans sa tête et lui fait découvrir des sensations qu’elle ne connaissait pas, qu’elle a le souffle court et des papillons dans le ventre quand il lui parle de cette façon. Surement pas. Mais elle elle a fini par s’en apercevoir, difficile de passer à côté, elle ne peut plus le nier, ce serait ridicule. Le problème c’est qu’elle aime ce qu’elle ressent autant qu’elle est frustrée et apeurée. Frustrée de ne pas savoir ce que lui pense réellement, apeurée d’être la seule pour qui les sentiments sont si intenses. Elle a beau se dire que leur relation est très bien telle qu’elle est, qu’en profiter tant que ça dure sans se poser de questions est la meilleure chose à faire, ça devient compliqué de continuer à penser à comme ça. Elle n’a toujours pas dit un mot quand il pose ses lèvres contre les siennes, un baiser auquel elle répond avec douceur. Puis ses yeux retrouvent les siens. « T’en parles jamais à personne d’autre hein ? » Pas même à leurs colocs, c’est un truc qu’elle ne dit jamais à personne et elle veut que ça reste ainsi. Ce qu’il avait dit lui revient d’ailleurs à l’esprit. « Je le trouve pas moche en fait, plutôt ridicule surtout. Boo… » Elle affiche une tête bizarre, l’air de dire "il n’y a même pas de mots pour qualifier ça et ça fait penser à un mot qu’on dit pour faire peur, pas à un prénom". C’est ce qu’elle pense en tout cas. « Et je saurai jamais pourquoi, ni d’où ça sort. » Surement ce qui l’embête le plus dans tout ça, elle n’aura jamais l’explication, ça ne l’aide pas à l’accepter. « Et Anton Hawkins alors ? Il a d'autres prénoms ? » Pas de raison qu'ils ne soient pas à égalité à ce niveau, elle aussi ça l'intéresse ce genre d'infos.

Alors qu’elle était toute enjouée à la vision de la baignoire, la joie de Naleya s’évapore bien vite lorsque j’aborde le sujet de son second prénom. Je tente alors de la rassurer sur le fait que je ne le trouve pas ridicule, de lui faire comprendre par la même occasion que j’aimerai en apprendre plus sur elle, et ça semble marcher. En tout cas, quand je l’embrasse, elle répond au baiser et ça ne peut être que bon signe. Elle me questionne dès que nos yeux se retrouvent et je n’attends pas bien longtemps pour répondre. « J’en parlerais à personne, ça restera entre toi et moi. » Elle n’avait même pas besoin de me le demander, je ne comptais pas en parler, à moins d’avoir eu son aval. « C’est promis, Naleya. » Que je prends toutefois le temps d’ajouter, caressant sa joue tout en lui souriant. Une promesse est une promesse, elle n’a clairement aucun souci à se faire avec moi sur ce genre de chose. Elle évoque ensuite son prénom Boo, prenant une tête bizarre quand elle avoue ne pas en connaître l’origine, ni pourquoi ses parents lui ont donné ce prénom. Je sais ce qu’elle vit, je comprends. Moi aussi, je dois faire face à des zones d’ombres dans mon passé, des trucs dont je n’aurais sûrement jamais les réponses et avec lesquelles je dois faire sans. Ça me dérange, ça me perturbe, mais je n’ai pas d’autres choix que de m’en accommoder. Réfléchissant quelques secondes en levant les yeux au ciel, formant une petite moue avec ma bouche, je repose ensuite les yeux sur elle, petit sourire au coin. « Tu sais ce que moi j’en pense ? C’est qu’ils ont voulu donner des prénoms originaux, uniques, intrigants à leur petite fille toute aussi originale, unique et intrigante. » J’hausse les épaules, complétant par la suite. « Mais bon, ça reste que mon avis. » Même si je ne pense pas me tromper. Dans tous les cas, ils ne seront pas là pour attester ou pas mes propos, alors ça ne m’empêche pas d’y croire. La belle me questionne à son tour sur mes prénoms et je secoue la tête. « Aucun autre prénom, c’est déjà bien que ma mère ait su me donner un prénom. » Ma mère biologique, bien évidemment, parce que le prénom Anton, c’est elle qui me l’a donné. C’est l’unique chose qui provient d’elle d’ailleurs. Je souris même si le cœur n’y est pas vraiment. Bien que Naleya en sache beaucoup sur mon passé désormais, je n’ai jamais été à l’aise à l’évocation de ma mère ou de sujet qui s’en approche, et je ne le suis toujours pas à l’instant présent. Forcément, je finis par faire ce que je sais le mieux faire : changer de sujet -ou fuir, selon le point de vue-. Déposant un rapide baiser sur ses lèvres pour qu’elle ne puisse pas parler, je lâche ensuite « Et si on allait voir ce qu’il y a sur la carte ? » et sans attendre sa réponse, pars dans la pièce principale. Arrivée dans celle-ci, je saisis la carte de menu du room service et m’assois sur le canapé pour commencer à la lire. « Y a pas de mal de choix, t’as une envie particulière ? » Que je demande à la belle m’ayant rejoint, tournant un peu la carte pour qu’elle puisse la lire elle aussi.

Elle ne peut pas lui en vouloir bien longtemps de remettre son deuxième prénom sur le tapis, même s’il avait surement bien vu que ça la dérangeait dans l’ascenseur. Elle ne peut pas parce que ce qu’il dit ça la touche sincèrement et fait battre son cœur trop fort pour qu’elle puisse lui en tenir rigueur. Mais elle lui demande quand même de n’en parler à personne, c’est la seule chose à laquelle elle tient. Ses paroles et sa main qui caresse sa joue la conforte dans l’idée qu’il ne le fera pas. « Merci. » Souriant à son tour elle dépose un baiser tout simple sur ses lèvres, avant de continuer à râler encore un peu, notamment sur le fait qu’elle n’en connaîtra jamais l’origine et que c’est frustrant. Si encore elle avait le prénom d’une grand-mère ou au moins un prénom normal, ça aurait été plus simple. Ce qu’il répond à ça, sa petite moue et son haussement d’épaules pour accompagner ses mots, ça la fait d’abord sourire un peu plus, puis légèrement rire quand il finit. « Tu sais trouver les mots. Je te savais pas si beau parleur, à croire que t’as fait ça toute ta vie. » Ce n’est pas au début de leur relation qu’il lui aurait dit ce genre de choses en tout cas, et ça lui plait de découvrir petit à petit de nouveaux aspects de sa personnalité, surtout quand ils sont aussi agréables. « Mais j’aime bien ta vision des choses. » Elle n’avait jamais envisagé ça de cette façon, c’est une explication à laquelle elle pourrait adhérer. Elle n’aura jamais la vérité de toute façon alors pourquoi pas se dire ça. En tout cas elle est maintenant plus détendue d’en parler avec lui, elle n’avait cependant pas prévu que c’est l’inverse qui arriverait. Suite à sa question c’est maintenant lui dont l’humeur change et elle grimace quand elle le voit regagner le salon pour abréger cette conversation. Elle a merdé, elle aurait surement dû réfléchir avant de lui demander. Ou pas après tout. Ses questions sont spontanées avec lui, parce que ce sont des choses qu’elle a envie de savoir et qu’elle n’a pas envie de s’empêcher de les poser. Le rejoignant sur le canapé elle détourne les yeux pendant une demi seconde vers la carte lorsqu’il la tourne vers elle, mais les repose aussitôt sur lui. Glissant doucement la main sur sa mâchoire elle le fait relever la tête vers elle et plonge son regard dans le sien. « Je suis désolée. J’ai juste envie d’en connaitre plus sur toi moi aussi, je voulais pas te mettre mal à l’aise. » C’était loin d’être son intention et elle ne peut que s’excuser pour ça, posant ensuite doucement sa bouche contre la sienne. Elle n’a cependant pas envie de l’embêter plus avec ça, alors elle retire ses escarpins et remonte un peu sa robe pour pouvoir se mettre à l’aise et s’asseoir en tailleur, attrapant un côté de la carte d’une main pour regarder les plats proposés. « Un truc qui me fera exploser le bide, ça existe dans ce genre d’endroit ? » Elle n’a jamais mangé dans un hôtel de ce genre, dans un hôtel tout court même tout simplement, mais surtout un comme celui-ci. Et elle elle s’imagine plutôt ça comme à la télé, quand on voit des restaurants gastronomiques avec des produits assez chers mais des mini portions qui te laissent avec des gargouillis plein le ventre. Alors les assiettes bien décorées, épurées, modernes, mais presque vides, c’est bien beau, mais ça ne nourrit pas beaucoup.

Je lui fais la promesse de ne pas parler de son second prénom aux autres et elle me remercie pour ça, m'offrant un baiser qui a pour effet de me faire sourire un peu plus. Rien que pour avoir le droit à des baisers comme ça, je suis prêt à faire tout ce qu'elle veut. Voulant donner un sens à ce choix de prénom, je lui fais part de ce que moi, j'en pense, de la signification que ces parents ont peut-être voulu donner et ça la fait sourire, puis rire. Ça me réchauffe le cœur de la voir aussi joyeuse, bien moins boudeuse ou chagrinée de ne pas avoir de réponses. Ce qu'elle me dit me fait alors rire à mon tour. « Je sais être un mec adorable, quand je veux. » Ouais, quand je veux. C’était loin d’être le cas lorsqu'on s'est connu et, bordel, qu'est ce qu'on a pu en faire du chemin. Si avant, je m'en fichais royalement d'elle, ce n'est clairement plus le cas maintenant. Elle a pris une place importante dans ma vie, Naleya, et je n'ai même plus envie de le cacher. « Si tu l’aimes bien, alors on peut valider cette vision. » Au moins, désormais, elle pourra donner ça comme signification à ceux qui demanderont et je dois avouer que je ressens de la fierté en sachant que tout ça vient de moi. Pourtant, l'euphorie du moment redescend vite lorsqu'elle me questionne à son tour et je me renferme comme une huître. Fuyant cette conversation, ainsi que la pièce, je retourne au salon et m'installe dans le canapé avec la carte en main, cherchant ce que nous allons pouvoir manger. La belle me rejoint et je tourne la carte vers elle pour qu'elle puisse lire. Mais ce n'est pas ce qu'elle fait. À la place, en posant sa main sur ma mâchoire, elle relève ma tête vers elle, nos yeux se rencontrant, et elle s'excuse. Je me mords la lèvre inférieure, la relâchant lorsqu'elle pose ses lèvres sur les miennes. Je n’aurais pas dû me braquer comme ça, pas avec elle, je le sais. Je le sens au plus profond de mon cœur, qu'avec elle, j’arriverai à en parler, que ça me soulagerait. Elle ne m'en laisse pas le temps, se mettant à l'aise à mes côtés, tout en expliquant ce qu'elle veut manger. Un petit rire me prend face à l'expression utilisée. « Il y a des burgers, ça te tente ? » Que je lui demande en montrant du doigt les lignes pour ces plats-là. Je lâche le bout de carte que je tiens, cette dernière étant à présent tenue par Naleya, et pose une main sur sa cuisse. « Je t'en veux pas, tu sais ? C’est à moi d’être désolé. Je sais que tu vas pas me juger, et je sais que je peux te parler de tout ça. » Je l'embrasse délicatement, avant de continuer : « Je vais essayer de m’ouvrir un peu plus, comme toi, tu le fais avec moi. Ça aussi, c'est une promesse. » Tranquillement, j’enfouis ma tête au creux de son cou, déposant un léger baiser sur sa peau, puis fermant les yeux pour respirer son odeur. C'est fou comme je me sens bien, tout simplement comme ça. Avec elle et rien d'autres.

Il sait être un mec adorable quand il veut oui, c’est vrai. Elle l’a remarqué à force de passer du temps avec lui et de se rapprocher de lui. Elle n’aurait pourtant jamais cru que ce serait possible au début, mais comme d’habitude il a fini par l’étonner. En tout cas elle est d’accord pour valider sa vision des choses sur son prénom, même si ça n’effacera jamais vraiment ses doutes par rapport à tout ça, au moins ça les adoucit un peu. Et puis ça vient de lui, c’est surement ça qu’elle aime le plus et qui remet son humeur au beau fixe. Ça ne dure pas longtemps, puisque juste après c’est lui qui fuit à sa question. Ce n’était pas son intention de le mettre mal à l’aise, c’est ce qu’elle lui dit quand elle le rejoint dans le canapé. Et elle ne lui en tient pas rigueur, l’embrassant doucement avant de se mettre à l’aise pour zapper le sujet et choisir quoi manger. Elle meurt de faim, ça fait rire Anton et il lui propose les burgers. Un choix alléchant qui lui met tout de suite l’eau à la bouche quand elle lit la liste, montrant à son tour du doigt la carte. « Celui-là me plait pas mal. » Un truc plein de fromage, comme d’habitude, c’est ceux qu’elle préfère. Elle s’attend à ce qu’il choisisse lui aussi mais au lieu de ça il lâche le menu et pose une main sur sa cuisse. Un petit sourire s’affiche sur les lèvres de Naleya à ce qu’il dit et quand il l’embrasse. Elle aime ce qu’elle entend, parce qu’elle tient vraiment à en savoir toujours plus sur lui, mais elle ne veut pas l’obliger pour autant. Quand il enfouit la tête dans son cou et y dépose un baiser, elle lâche à son tour la carte pour la laisser retomber sur ses jambes, allant poser sa main sur sa nuque et caressant doucement sa peau avec son pouce, tandis que son autre main se pose sur celle du tatoué pour mêler leurs doigts. « Sois pas désolé. Ton rythme sera le mien, je veux pas que tu te sentes pressé à cause de moi. » Elle a conscience d’en savoir déjà pas mal, qu’il lui a dit certaines choses dont peu de personnes sont au courant, alors ça lui prendra le temps qu’il voudra. « Mais c’est une promesse qui me fait vraiment plaisir. » Parce que malgré tout elle en veut encore plus et ça elle ne peut pas lui cacher. Reculant légèrement la tête pour retrouver son regard, une petite moue apparaît sur ses lèvres. « Avec tout ça, je sais toujours pas ce que donne le lit par contre. »

Naleya est en pleine concentration sur le choix de son burger. Je devrais faire de même, mais non, je suis bien trop focalisé sur ce qu'elle vient de me dire, sur ses excuses. Alors à mon tour, je m'excuse, zappant le choix de mon dîner du soir pour lui faire une nouvelle promesse à la place. Je ne pensais pas lui faire autant de promesses, pourtant, je compte bien toutes les tenir. Après avoir parlé, je dépose un baiser sur sa peau, puis place ma tête au creux de son cou. Une de mes positions favorites avec elle, celle qui me permet de respirer son odeur, de parsemer sa peau de baiser ou de suçons et de pouvoir apercevoir les frissons que je lui provoque. Les yeux clos, je soupire d'aise en sentant sa main qui caresse ma peau, souriant ensuite à l'entente de ses propos. Encore une chose que j'aime beaucoup chez elle, le fait qu'elle ne cherche pas à me pousser, qu’elle veuille m'accorder le temps que je désire pour évoquer les sujets sensibles. Une énième qualité qui m'a fait craquer pour elle, de plus en plus chaque jour. « Merci Naleya, t'es vraiment parfaite. » Vraiment, tellement que j'en suis tombé amoureux. Je suis totalement et irrémédiablement raide dingue d'elle et ça me fait quand même pas mal flipper. Heureusement, je n'ai pas le temps de cogiter plus longtemps que la jolie brune s’éloigne un peu, son regard plongeant dans le mien quand elle aborde le sujet du lit. Ça me provoque un petit rire, je dois dire que je ne m'y attendais pas à cette pensée. « Serais-tu en train de m’inciter à aller découvrir ce lit ? » Que je demande, un petit air amusé sur le visage. Doucement, ma main caresse sa nuque et mes doigts resserrent leur emprise sur les siens pendant que mes lèvres vont rejoindre les siennes. Je savoure la douceur de ses lèvres quelques minutes, puis me recule légèrement, murmurant contre ses lèvres : « Tu sais que si on y va, y a des chances qu'on en ressorte pas de suite... » Ce n'est même pas une question, mais bel et bien une affirmation. J'ai su me retenir dans la salle de bain, j'arrive encore à me tenir dans le salon, mais dans la chambre, avec le lit en visuel et sûrement elle dessus, je ne suis clairement pas certain de pouvoir me contenir plus longtemps. Mon corps a toujours envie du sien tout comme mon cœur a toujours envie de se mettre en diapason avec le sien. Et je sais qu'il en est de même pour elle. Je le ressens au plus profond de mon être. « Même si j'ai l'intention de te faire l’amour dans toutes les pièces cette nuit. » Que j'ajoute avec un sourire coquin. Pourquoi se contenter que d'une pièce ?

Elle pourrait surement rester comme ça pendant des heures, la tête d’Anton enfouie dans son cou, elle se sent vraiment bien, apaisée. Elle ne s’était jamais rendue compte que la seule présence d’une personne pouvait à ce point la rendre heureuse, sans qu’ils aient besoin de se dire quoi que ce soit ou de faire quelque chose de particulier. Surement parce qu’elle n’avait tout simplement jamais ressenti cette sensation. Celle d’être à sa place n’importe où, tant qu’il est contre elle. Elle aimerait oser lui dire tout ça, lui dire qu’il arrive à faire palpiter son cœur à une vitesse folle et qu’elle ne se voit plus vivre sans lui, mais ça lui fait bien trop peur. Il lui a dit et fait comprendre maintes et maintes fois, quand il essayait encore de la mettre dans son lit pour la première fois, qu’il n’était pas ce genre de mec. L’amour c’est le pire des sentiments et il n’a franchement pas envie de tomber amoureux, elle se souvient encore très bien de ses mots. Elle devrait fuir avant de ressentir trop de choses pour lui plutôt que de continuer à s’enfoncer encore et encore. Mais en fait c’est déjà trop tard, elle a déjà sauté, et les deux pieds joints. Alors quand il lui dit qu’elle est parfaite elle ne répond rien d’autre, préférant plutôt changer de sujet et entamer une conversation beaucoup plus légère. Elle n’a toujours pas pu tester le lit, c’est un grand problème, et ça le fait rire qu’elle fasse cette remarque. Elle elle hausse les épaules à sa question, l’air innocent. Elle profite de son baiser, souriant une fois que leurs lèvres se quittent quand elle entend ce qu’il dit. Il n’a pas tort, mais elle n’est pas sûre de voir ça comme une mauvaise chose. Se déplaçant légèrement elle reprend le menu pour le poser sur la table et s’installe à califourchon sur les genoux d’Anton. « Je suis… tiraillée… entre ma faim… de nourriture… et ma faim… de toi. » Sa phrase est entrecoupée par tout un tas de petits baisers qu’elle dépose sur sa bouche, sa mâchoire, dans son cou, tandis que ses mains dénouent sa cravate pour pouvoir commencer à déboutonner lentement sa chemise et faire descendre ses lèvres sur le haut de son torse. Puis elle remonte pour planter ses yeux dans les siens, passant les bras derrière sa tête. « On pourrait commander, puis se diriger lentement vers la chambre, et voir si le room service arrive avant qu’on ne soit complètement nus. » Si c’est le cas, alors ils pourront combler leur appétit avant de profiter l’un de l’autre. Si ce n’est pas le cas, tant pis, ils auront tout le temps de manger plus tard.

L’air innocent que prend Naleya me fait lever les yeux au ciel. Ça ne fonctionne plus ça, plus avec moi en tout cas. Cette coquine a parlé de lit pour une raison pas si innocente que ça et, comme toujours, je saute les deux pieds liés. Je lui fais toutefois part de mon intention de la prendre partout dans cette suite et pas juste sur le lit. Ça ne nous ressemble pas de nous satisfaire d’un lit lorsqu’on a d’autres options disponible. Déposant le menu sur la table, la demoiselle revient s’installer, mais à califourchon sur moi à présent. Elle se met alors à parler, tout en m’embrassant un peu partout et tout en commençant à me déshabiller, chose qui me provoque des frissons. Mes mains agrippent ses fesses avec force, et mon bassin se relève un peu pour qu’elle puisse encore mieux sentir à quel point ça m’excite, mon sexe se réveillant petit à petit. Sa proposition est alléchante et j’avoue que même si je meurs de faim, je suis totalement prêt à assouvir ma faim d’elle avant. « Laisse-moi commander alors. » À contrecœur, je la descends de mes genoux pour me lever et prendre le téléphone de la chambre, appelant le room service. Je commande alors deux hamburgers, faisant aussi la demande de fruits et de chocolat pour plus tard. Il nous faudra prendre des forces entre deux actes sexuels, beaucoup de forces. La personne au combiné me prévient que le tout sera livré dans une dizaine de minutes, de quoi me faire grimacer avant de le remercier et de raccrocher. Je me tourne vers la belle, une petite moue sur le visage. « On aura pas le temps pour baiser, ma belle. » Il arrivera bien avant qu’on puisse prendre notre pied, c’est une certitude. Dix minutes, c’est bien peu pour qu’on laisse exploser notre plaisir, mais suffisant pour que je puisse lui donner un orgasme. Cette réflexion me percute d’un coup et j’ai déjà l’eau à la bouche rien qu’en pensant au moyen dont je vais user pour le lui offrir. Je m’approche ainsi d’elle, ne la lâchant pas du regard lorsque je positionne mes bras de part et d’autre d’elle, les mains à plats sur le dossier du canapé, tandis que ma bouche se rapproche de la sienne. « Par contre, c’est à peine ce qu’il me faut pour te dévorer. » Je n’attends pas de réponse de sa part pour poser mes lèvres contre les siennes, l’embrassant langoureusement, tout en glissant mes mains sur ses cuisses, les caressant lentement avant de les écarter un peu plus. Quittant ses lèvres, je descends au creux de son cou, y déposant des baisers pendant que je remonte mes mains sous sa robe. Attrapant les bords de sa lingerie, je recule pour pouvoir la lui ôter -grâce à son aide- et la balancer dans la pièce, puis revient à mon occupation. À présent agenouillé face à elle, je relève le bas de sa robe sur ses hanches, ouvrant un peu plus ses jambes pour m’offrir un libre accès à son intimité dénudée. Ses jambes sur mes épaules, je la regarde avec un sourire coquin, me contorsionnant ensuite pour m’amuser avec ma langue sur son sexe humide. Je prends soin de ne pas toucher son clitoris pour le moment, désirant faire monter le plaisir au fur et à mesure, m’amusant aussi à l’entendre en réclamer bien plus. J’ai dix minutes devant moi, ça serait con de la faire jouir trop vite.