you and me (tomessa) (+18)

« Si je m’écoutais je t’interdirais de boire à l’avenir mais je sais que la bière c’est bien trop tentant » Ma tête contre son corps, je ris presque. La bière a toujours été ma boisson préférée. Et toute sorte de bière. Je préfère une pinte à du vin – même si j’apprécie de temps en temps un bon rouge. Pourtant hier soir, si j’ai commencé par la bière, ce n’est pas ça qui m’a mis aussi mal non.  Une bouteille de téquila a du passé par là, suivi d’une d’un rhum assez fort. J’ai vraiment bu comme un trou. « J’aurai aimé que ce ne soit que de la bière, hier » confessais-je avant de me contenter de manger ce qu’elle osait me donner. J’étais simplement vider de toute force pour bouger plus que ce qu’elle me demandait. Enfin rassasié, c’est la fatigue qui commence à parler, m’endormant presque dans ses bras, mais je laisse mon cœur s’ouvrir une dernière fois : « Je t’aime aussi. » Mes lèvres s’étirent de nouveau, rempli de bonheur, de chaleur et d’amour pour cette nana là. Putain, comment a-t-elle fait pour me faire changer d’avis ? Comment a-t-elle pu ouvrir mon cœur blessé, implanté cet amour pour elle et ne pas le détruire ensuite ? Comment peut-elle être maintenant la seule personne en qui j’ai vraiment confiance ? Celle avec qui je souhaite passer le restant de ma vie ? « Tommy… » « hmmm… » Je suis perdu dans mes pensées et mes interrogations, le regard derrière mes paupières closes. Seule la pression de ses mains sur ma nuque m’empêche de m’endormir net, parce qu’elles me procurent un bien-être un oui. « J’adore t’avoir nu contre moi mais je pense que tu as besoin d’une douche…sans vêtement cette fois et calme. » Je relève la tête et fronce les sourcils. Pourquoi ne pouvait-on pas rester comme ça hein ? Et puis, mon regard capte enfin que je suis nu comme un verre, le jogging encore à mes chevilles, et je soupire. Elle se lève, et me tends la main. « Je m’occuperai de la vaisselle après, mon gros bébé d’abord. » Je ne relève même pas ce petit surnom, tant je souhaite retrouver un lit ou quelque chose d’assez moelleux pour dormir. Je me penche, remet le jogging sur mes hanches et saisit sa main qui m’entraîne à travers le salon, puis dans la salle de bain. Mon regard tombe sur nos vêtements de la veille, encore trempés qui jaugent le sol. Elle les récupère, les met de côté sans doute pour les laver et les sécher plus tard et me force à me déshabiller. Je lui obéis sans une once de rébellion, le cerveau éteint. Ce n’est que lorsque l’eau chaude coule enfin dans la cabine de douche qu’elle me pousse à y entrer. L’eau me fait grimacer pendant un moment avant de m’éclaircir les idées. Elle détend mes muscles et me ramolli encore plus. Ça fait du bien, putain ! Mais je sais très bien qu’en sortant de cette douche, je devrais obligatoirement aller pioncer. La nuit a été trop courte ; le réveil trop sportif. Elle se glisse dans la cabine, en frissonnant tant le contraste est intense. Mes 10 centimètres de plus qu’elle la surplombe avant que je dépose un doux baiser sur ses lèvres. Un baiser qui se transforme en quelque chose de plus profonds. Pas sexuellement non. Il exprime tous mes sentiments que j’ai pour ce bout de femme. C’est tellement puissant que lorsque je détache mes lèvres et que mon front rencontre le sien, j’ai des étoiles plein les yeux. « Comment se fait-il que je ne t’ai pas remarqué avant ? » Une question rhétorique qui me ramène à des années lumières – à notre rencontre, à notre amitié, à notre arrangement sexuel. Comment ça se fait que je n’ai pas vu à quel point elle était celle qu’il me fallait. Celle qui comblait ce qu’il me manquait. Celle qui me faisait vibrer. Oui, putain, celle que j’aimais de tout mon être depuis des années. J’en suis certain.

« J’aurai aimé que ce ne soit que de la bière, hier » Ça ne j’en doute pas un instant. La bière lui aurait donné avant tout des brûlures d’estomac plus qu’une migraine et l’impression d’être passé sous un semi-remorque. Malgré ma compassion, je n’arrive pas à faire disparaître un sourire amusé de sur mes lèvres. Je suis moqueuse, je le sais, mais j’ai été moi-même dans cet état, la tête à l’envers, à me maudire pour avoir trop forcé sur l’alcool. Je peux comprendre tout autant que je refuse de le plaindre. C’est notre choix de nous mettre dans tous nos états, être plaint pour ça serait hypocrite. Je caresse tout de même la base de nuque pour tenter de l’apaiser. Ça ne fera pas disparaître sa douleur mais ça peut l’aider à se détendre et c’est tout ce que je veux maintenant. L’avoir contre moi, dans mes bras, pour une étreinte qui s’éternise, ça me fait le plus grand bien. Ça fait disparaître ces inquiétudes et cette douleur ressentie depuis notre séparation. Je le retrouve mais en mieux, comment être plus heureuse que maintenant ? Pourtant, il va falloir se séparer même si ce n’est que pour un court instant. Nos estomacs remplis, le débarrasser de l’odeur de l’alcool et de nos ébats ne me semblent pas être une mauvaise idée même si mes muscles réclament déjà du repos. Je le traîne tout de même vers la salle de bain, récupère nos vêtements trempés à terre et les étends pour qu’ils sèchent. Remerciant le fait de ne lui avoir donné que peu de vêtements, je l’aide encore une fois à s’en défaire puis allume l’eau chaude et l’y pousse. Je retire ma robe de chambre qui finit en tas par terre et le rejoins en frissonnant lorsque l’eau chaude tombe sur ma peau. Mais je m’en moque. La seule chose que je veux c’est aller contre lui. Mes bras autour de sa taille, je soupire d’aise une fois contre sa peau, ferme les yeux un instant. C’est apaisant cette simplicité entre nous, cette sérénité qui me gagne dès que je sens ses bras autour de moi et que je peux entendre le battement de son cœur sous mon oreille. Je pourrais passer ma vie là et lorsqu’il m’embrasse, qu’il exprime tout ce qu’il ressent à travers son baiser, je voudrais que le temps s’arrête. Profiter de ça à tout jamais. « Comment se fait-il que je ne t’ai pas remarqué avant ? » Je ne réponds. Je ne suis pas sûre qu’il attend une réponse de ma part de toute façon. Je me contente de le serrer un peu plus dans mes bras, paupières closes. Je décale ma tête de sorte à pouvoir embrasser le haut de son torse. Puis je me cale contre lui et reste comme ça de longues minutes. Et je sais que je n’ai besoin de rien d’autre que de lui. Ça sera toujours le cas. Il est celui que j’attendais sans même le savoir, celui qui me complète, me soutien et celui pour qui je serais toujours là. Sans le lâcher, je le fais reculer jusqu’à pouvoir attraper le savon que je fais mousser dans mes mains. Je passe sur sa peau, masse les muscles de ses épaules pour l’aider à se détendre et me relève sur la pointe des pieds pour l’embrasser furtivement. « Je sais qu’on avait d’autres idées en tête … » Rincé, mes mains remontent vers ses cheveux trempés, massent son cuir chevelu. « … Mais tu vas dormir après cette douche, t’en as besoin Tom’. » Entre la gueule de bois et l’effort que je l’ai forcé à faire dans la cuisine, je ne le laisserais pas continuer sans une bonne dose de sommeil quitte à l’assommer même si je sais que ça ne sera pas nécessaire. « Tu restes avec moi jusqu’à demain ? » C’est probablement risqué, j’ai tout de même envie de profiter de sa présence aussi longtemps que possible.

Je me perds dans son regard, sans qu’elle ne réponde à ma question. Elle n’a besoin d’aucune réponse de toute manière. J’ai été trop longtemps aveugle, et maintenant je refuse de fermer les yeux une seconde de plus face à la beauté de Tessa Goldstein. J’apprécie simplement son corps contre le mien dans une étreinte. Alors qu’elle dépose un baiser sur mon torse, j’en fais de même sur le haut de son crâne. Combien de temps sommes-nous rester là, dans les bras l’un de l’autre sous le son constant de l’eau qui ruissèle dans la douche ? Je n’en sais trop rien. Mais elle finit par s’écarter et saisir un savon qu’elle commence à déposer sur mon corps. « Je sais qu’on avait d’autres idées en tête…Mais tu vas dormir après cette douche, t’en as besoin Tom’ » Je ne lutte même pas. Je sais qu’elle a raison. Mon corps me crie d’aller rejoindre les bras de Morphée. Il est faible, courbaturé et sans doute encore vaseux. Je dois avoir quelques litres d’alcool dans le sang. Cela dit, je ne peux m’empêcher de sourire, bêtement et ajoute : « T’inquiète pas, bébé. A mon réveil, je t’offre ma bite à sucer » Je n’ai pas oublié mon idée de 69 – si elle veut me sucer, j’ai autant envie d’exploser ce qui se trouve entre ses cuisses. De la sentir vibrer à nouveau grâce à ma langue cette fois. J’en bande d’avance – même si mon corps refuse de le faire pour le moment. Elle secoue la tête amusée, mais ne réponds rien. Son sourire me dit déjà tout, elle semble plus que partante à cette idée. Je la laisse me frotter la moindre parcelle de corps, comme si ce petit plaisir lui était nécessaire. Je lui obéis au doigt et à l’œil pendant quelques minutes,  avant qu’elle n’ajoute : « Tu restes avec moi jusqu’à demain ? » Les yeux fermés sous l’eau qu’elle met sur ma tête pour enlever toute trace d’eau, je face à elle quand elle rince mon torse, mon regard tombant sur elle, intense : « Je reste avec toi tout ma vie » J’aurai juré qu’elle a marqué un temps d’arrêt avant de se reprendre et de continuer de me nettoyer. Je resterai le temps qu’elle voudra – ou assez pour ne pas éveiller les soupçons. Mais pour le moment, elle a raison – j’ai surtout besoin de dormir. La chambre est l’endroit que j’atteins une fois séché et c’est encore nu comme un ver que je me glisse sous sa couette. Elle s’installe à mes côtés, mais je sais très bien qu’elle ne s’endormira pas aussi vite que moi. Non, parce qu’au moment où moi je sombre dans les ténèbres, je sens encore les doigts de Tessa jouer avec ma peau douce.