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 It's been a loveless year - Seth

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Invité a posté ce message Mar 11 Juin 2019 - 12:01 #


It's been a loveless year
Seth et Christina
I'm aching up to let you in


C’était une après-midi de juin comme on aimait les avoir. Du soleil, une légère brise qui permettait de survivre à la chaleur du proche été. Le cliché voulait qu’on entende des enfants jouer depuis la rue, tapant dans un ballon sans vraiment se soucier du trafic ni même des minces fenêtres de leurs voisins. En temps normal, l’un d’eux, excédé, aurait fini par sortir en hurlant. Mais c’était une si belle journée que personne ne semblait vouloir la gâcher.

Au n°1211, au milieu de Devoe Street, l’orage menaçait pourtant. Si la maison était silencieuse, à l’exception de la télévision qui rejouait pour la énième fois un dessin animé populaire, les éclats de voix étaient tout proches, se rapprochant dangereusement au même rythme que les pas de la maitresse de maison sur le perron. Devant sa porte d’entrée, Christina Muñoz fronça un instant les sourcils, devant l’enveloppe qui s’était glissée entre ses factures. Un relevé de compte de sa banque et une légère appréhension l’a pris, lorsqu’elle ouvrait grossièrement sa lettre. Tout en poussant sa porte d’un coup de hanche, la trentenaire avait déplié le papier, la boule au ventre.

Des mois, maintenant, qu’elle promettait à son petit Ricardo de l’amener dans un parc d’attraction, en Californie. Mais le voyage était déjà coûteux, sans parler des entrées et de l’hôtel. La jeune mère se refusait de devoir lui dire « non », lorsqu’il réclamerait un souvenir dans les boutiques qui vendaient des peluches trois fois leur prix. Ce n’était pas évident de prévoir un tel voyage, quand on était le seul revenu d’un ménage. Tim et son entreprise restaient un gouffre sans fond, où s’envolaient toutes leurs économies et souvent, Chris s’arrachait les cheveux en faisant les comptes. Mais si tout allait bien, son salaire étant tombé récemment, elle devait avoir réuni la somme nécessaire pour offrir à sa famille quelques petits jours de repos, dans un autre Etat.

Et malgré cette certitude de ne pas s’être trompée dans ses comptes, cette impression que quelque chose allait tout foirer restait bien avec elle, au creux de son ventre. Repoussant la porte du pied, ses yeux clairs se posèrent sur le solde de son compte, présent en bas de page. Un léger froncement de sourcils, devant l’incompréhension de ce chiffre.

-Tim ?, appela-t-elle en revenant vers le salon.

L’homme leva les yeux de son ordinateur, sourcil arqué, faisant un léger mouvement de tête vers sa compagne pour l’interroger. Avec encore un soupçon du calme qui la caractérisait, Christina tourna la feuille vers lui, la brandissant comme s’il s’agissait d’une arme.

-T’as retiré 1000 dollars sur le compte commun ?
-Oui, répondit il en reposant les yeux sur son ordinateur. Je devais donner une avance pour les locaux de…

Il y eut un bref suspens avant qu’il ne tourne afin l’écran, pour dévoiler la photo d’un minuscule local, au milieu d’une rue qui semblait déserte. Au dessus de l’immondice, une pancarte, rajoutée grossièrement avec un logiciel de retouche photo, nommait directement le responsable : « T. Nolan Computer ».

-Mon entreprise. Quand je te disais que ça prenait forme !
-T’as pris les 1000 dollars…, commença-t-elle à voix basse. Qui étaient destinés à nos vacances…
-Si ça se passe bien, je devrai pouvoir nous offrir deux semaines en fin d’années. Ricky peut bien patienter encore un peu.

La brune plaqua le relevé de compte contre la table, le coup faisant vibrer le vase vide qui se trouvait au centre. L’orage était enfin arrivé sur le 1211 Devoe Street. Les éclats de voix commencèrent alors, recouvrant les chants joyeux du dessin animé du petit garçon qui, habitué, se contenta de se boucher les oreilles pour échapper à l’énième querelle de ses parents.

-Mais on n’avait pas un enfant à cette époque ! Tu peux pas prendre de l’argent comme ça, Tim merde.
-C’est pour Disneyland que t’es en colère ? On amènera Ricky l’année prochaine, hein bonhomme ? Ca te dérange si on repousse encore un peu les vacances ?

Le petit, un peu étonné qu’on demande son avis, baladait son regard entre chacun de ses deux parents. Répondre à cette question, c’était un peu choisir entre son père et sa mère et pour un gamin de six ans, c’était traumatisant. Assez pour que son visage rond ne s’empourpre et qu’il ne commence à chouiner.

-Ne met pas Ricardo là-dedans.
-C’est encore mon fils !
-Parce que tu t’en occupes de ton fils ?, contra Christina.
-Je suis plus souvent là pour lui que tu n’as pu l’être !
-Peut être que je pourrais être plus présente si je ne devais pas bosser pour qu’on finisse pas à la rue !
-Je bosse pour cette famille, moi aussi ! Tu sais quoi ? J’en ai marre, conclut-il en fermant l’ordinateur et en se levant. Je vais commencer la mise en place, et dans quelques semaines, je te rendrais ton investissement, si y a que ça pour te faire plaisir.
-C’est pas la peine de revenir ce soir.

Les bras croisés sur la poitrine, les deux amants se fixèrent quelques secondes avant qu’il ne hoche la tête et ne tourne les talons, prenant les clés de la voiture familiale avant de disparaitre en claquant la porte. Chris glissa une main sur son visage, puis sur sa nuque avec un long soupir avant d’aller rejoindre son fils, pour le consoler. La promesse de pizza pour le dîner suffit à ce qu’il sèche ses larmes et elle ne savait pas si elle devait être soulagée d’avoir un petit garçon aussi courageux ou si elle devait s’en vouloir de voir qu’il s’habituait aux disputes incessantes.

Etait-elle heureuse, dans cette petite maison, sans jardin ? Etait-elle heureuse, dans un tel schéma familial ? Etait-elle encore heureuse, avec Tim ? C’était la question à un million de dollars. Tout semblait si compliqué. Tout semblait sans issu. L’argent n’était pas si important et au final, c’était la principale cause de leurs disputes. Si elle n’avait jamais couru après la richesse ou un grand confort matériel, elle se retrouvait maintenant à faire les fonds de tiroir pour pouvoir payer son loyer. Et les efforts des derniers mois étaient partis en fumée, dans la location d’un foutu local délabré. Un nouveau soupir passa ses lèvres, alors qu’elle laissait sa tête se reposer sur le dossier du canapé en tissu beige. Sa main caressait les cheveux de son fils, assis à ses pieds sur le tapis et, de l’autre main, elle sortit le téléphone de la poche de son jean. Pour vérifier, via une application, que cet argent avait bien disparu. Encore un soupir.

-Je peux avoir du jus ? quémanda l’enfant en penchant la tête en arrière pour voir sa mère.

Elle acquiesça avec un léger sourire avant de se lever et, une fois dans la cuisine, seule devant son réfrigérateur, elle se demanda pourquoi elle devait être encore celle qui se laissait mourir après une dispute comme celle-ci. Pourquoi devrait-elle être celle qui se morfond, dans son canapé ? Sa vie ne tournait pourtant pas autour de Tim, elle le savait elle-même. Alors pourquoi devait-il devenir le centre du monde, maintenant ? Penchée dans son réfrigérateur, à la recherche d’une brique de jus de fruit, elle entrevit une bouteille de vin. Chris pensa subitement qu’elle aurait bien besoin d’un verre, juste un, pour se détendre. Mais pouvait aller boire seule ?

Ce fut en revenant vers son salon qu’elle envoya, d’une main, un message à Seth. Un partenaire idéal pour oublier qu’ici, l’après midi n’avait pas été aussi belle qu’elle l’aurait espéré. Le lieutenant se jeta dans le canapé, se frottant la tempe pour faire passer ce début de migraine qui la prenait. Mais un léger sourire vint creuser sa joue, alors qu’elle lisait qu’elle ne serait pas si seule, pour profiter d’une belle journée.

Après de longues minutes silencieuses, seulement troublées par la voix de Ricardo qui faisait s’entrechoquer ses soldats, la sonnette retentit, la libérant du poids de la solitude. Elle jeta négligemment son téléphone sur le divan avant de se lever, rajustant son débardeur sous une chemise ouverte. Christina vint alors ouvrir la porte, avec un large sourire, se poussant pour le laisser entrer.

-Tu conduis toujours aussi vite, à ce que je vois.



@Seth Rhodes-Morales
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Invité a posté ce message Mar 11 Juin 2019 - 23:37 #

IT'S BEEN A LOVELESS YEAR ๑ Christina  
I'm truly not the hiding type




« Morales, c'est toi qui va gérer le nouveau qui arrive. » C'est sec, brutal mais c’est ce que scande le patron de Seth au travers du commissariat. Agglutiner à son combiné d’une main et trifouillant l’ensemble de la paperasse qui trône sur ce qui lui sert de bureau, ce dernier fait mine de n’avoir rien entendu. Seth est à cran et sans doute est-ce dû au départ de son partenaire. À l'autre bout du fil, il raccroche et ne retentit bientôt plus que la tonalité.  Il paraît grognon et ne décroche pas même un mot. « Comme je disais, cet après-midi tu accueilles le nouvel agent. » Mais là encore le jeune homme ne s’exprime pas et l’expression qui se lit sur ses lèvres est insaisissable aux sentiments tempétueux sur ce chemin sinueux, qu’il ne réprime (pour rien au monde, il ne cache pas ses états d’âme, les laissant éclatées et non consignées).

Peu à peu, ses prunelles se relèvent vers son supérieur, un sourcil arqué. ... « Sérieusement chef ? Tu peux pas m’imposer ça. » Et le sourire qui berce ses lippes indique clairement que, visiblement, oui. « Mais non. Vous allez vous entendre à merveille, j'en suis certain. » Pourtant, il ne saurait le dire mais Seth à comme cette impression que non. Qu’au vu de son expérience passé, pour ne pas dire de son caractère difficile et très solitaire, cela ne soit pas une très bonne idée. Faut déjà dire son ancien coéquipier etait l’une des rares personnes avec lequel il arrivait à bosser. C'est un fait qui n'était plus à prouver, et tout le monde dans le commissariat le sait. Certains ricanaient doucement de les voir associés — sans doute quand on sait comment tout cela à commencer entre les deux. Parce qu’il est vrai que tout n’était pas rose à leur début. Mais Farell, il ne se laissait pas impressionner. Ne se laissait pas faire, comme à l’époque de l’armée. Il n’était pas du genre à en démordre, bien au contraire — agissant comme une parfaite tête-brûlée et cela en dépit des multiples prises de bec avec l’Agent Rhodes-Morales. Mais soit, de toute façon c’est pas comme si on lui laissait tellement le choix.

« C’est pas de ma faute si vous le retrouvez pas vivant » Et il hausse les épaules, non pas sans manquer de prôner son mécontentement. Le sens de l'hospitalité en berne pour ce jour, la bonne humeur toujours absente tant le manque lui frappe encore dans la cervelle. « C'est quoi, son nom ? »  Qu'il demande en se redressant, les yeux encastrés dans ceux de l'autre homme, tout en croisant les bras face au nouveau sourire qui vient de naître. Un long silence vient accompagner la réponse de son supérieur  et c'est à cet instant précis qu'il a commencé à sentir que ça puait mauvais cette affaire-là. Ceci expliquant d’ailleurs le grognement qui accueille la nouvelle. « Ouais, ouais, fous-toi de ma gueule en prime... »  Et il recommence à pester, baissant le nez vers ses papiers qui lui semblent tous soudainement tout aussi irritant que le tout. « J'oserais jamais. Il arrive d'ici une demi-heure, attend-le dans la pièce commune.. » Et Seth, trop occupé à vociférer vers le bas, n'écoute plus qu'à moitié et ne souhaitant pas même la bonne journée, les bras encore contre son poitrail comme un moyen d'exprimer son mécontentement. Dans un nouveau râle, il se redresse en envoyant paître ses papiers d'un coup de main rageur avant de bouger de son bureau personnel.

...

30 minutes avaient suffit. Une demi heure avait suffit pour prouver la phrase suivante. Son nouveau coéquipier est un idiot. Il s’agissait là d’un fait qui n'est plus à prouver, et tout le monde dans le commissariat le saurait bien assez tôt. Certains ricanent doucement de les voir associés — une douce vengeance pour la froideur qu'ils essuyaient à longueur de journée, lorsqu'un Morales trop professionnel se chargeait de les remettre à leur place. Le nouveau, il ne se laissait pas impressionner. Ne se laissait pas faire, et continuait d'agir comme une parfaite tête-brûlée malgré les avertissements répétés de son aîné. Alors, sous les suggestions faussement avisées de certains de ses hommes, son patron les avait associés. Lui et ce bleu — le feu et la glace. Sans doute se disait-il qu'il saurait le canaliser. Le remettre à sa place, et lui éviter de se faire tuer au milieu des remous étranges qui n'agitaient que trop souvent la grosse pomme. Car à l’inverse de Seth, lui ne connaissait pas la ville. Lui ne connaissait pas la rue. Il venait d'un quartier trop aisé, d'une famille trop idéaliste. Mais il voulait apprendre — et il savait ce qu'il faisait. Un peu trop assuré même. Une fierté qui finirait par le perdre, sans aucun doute. Et si ce n'était pas dans les mois ou les années à venir, ce n’était à exclure.

En somme ce n’était pas la meilleure des journées, mais c’est sans compter sur ce son qui résonne ; ce même téléphone qui vibre contre la table. L’idiot s’en saisit croyant bien faire et ne manque pas de réagir au message que Seth a reçu. Tant dans ses gestuelles alambiquées que dans cette voix faussement féminine qu’il se prête. Les sourcils qui se froncent, sous le coup de l'incompréhension. Les questions qui s'accumulent en lisière de ses lèvres, mais qu'il ne parvient pas à formuler. Et sous les traits de Seth qui se figent subitement, ne présentant bientôt plus la moindre amabilité. « Tu ferais mieux de me donner ça tout de suite. » Réaction à laquelle son coéquipier répond en lui tendant sans tarder son portable. Les futilités réglés, l’agent prend le temps de répondre au SMS de la douce et s’apprête tout aussi rapidement. Nul ne saurait dire si ce sourire niais qui borde désormais son visage est dû à cette personne avec qui il discute ou au fait qu’il soit enfin loin de ce gus. Mais soit. Ses chaussures sont enfilés, et il ne prend même pas la peine de passer sa veste sur ses épaules. Il boucle sa ceinture autour de sa taille, avec sa radio et son arme de service. Son badge.

Il fini par passer les portes du commissariat plus vite qu’il n’en fut pour le dire, sautant directement dans sa voiture. A l'orée de l’asphalte il avance — dans une crissement de pneu, sa voiture file. le silence comme seul compagnon cette fois. Seth s'aventure doucement, dans les faubourgs de l’est de Williamsburg. Peu à peu il est heureux, va savoir pourquoi. bras ballant par-delà la fenêtre du véhicule, du bout des doigts il goûte cette liberté éthérée, factice pourtant en cet instant présent il avait l'impression de la frôler… en cette après-midi à l'odeur de fin de printemps.

Pour une fois, il prend le temps de se garer correctement et il se glisse à sa rencontre (l'heure du café ayant bientôt sonné). Il ne sait pas pourquoi il a accepté de venir là. Sans doute pour fuir la pression du boulot se confortait-il. Car après tout il ne savait point (indélicat) si il pouvait décemment l'appeler amie
(mais toujours était-il qu'elle revenait souvent vers lui et inversement)

discrète valse du bout des doigts il frappe trois coups à sa porte avant de se rendre compte de la présence d’une sonnette. Sourire dessiné sur ses lèvres moroses tandis qu’il sonne.

« Tu aurais du voir pourtant, j’ai pris mon temps sur la route. Encore un peu et on m'aurait sûrement pris pour un anglais. »

Agréable surprise quand elle vient ouvrir, tant que Seth continua de l’observer, troublé comme toujours, par l’étrange familiarité qu’elle lui faisait éprouver. C’était une sensation bizarre que d’avoir l’impression de la connaître de cœur après tant d'années passées, de la connaître comme s’ils étaient toujours pétris dans la même glaise ou forgés à partir du même pot. Alors trop inquisiteur, il ne pouvait-être avec Chris, comme il était d’ordinaire. Il tentait de ne pas se replier profondément en lui-même et déployer plutôt ses mots, ses phrases, comme un aigle ses ailes. Seulement n’était-il pas habitué à ce ciel, lui dont les pieds ne quittaient presque jamais le solide plancher. Alors il s’ébrouait dans l’azur trop brillant, cet océan de malaise, avec une maladresse qui lui paraissait infini pour communiquer des rachitiques tendresses et affections. Il n’était pas habitué à être d’avantage qu’un militaire abrupt.

« Alors c’est… ton chez toi. Sympa. C'est pas du tout ce à quoi je m'attendais. »  Dit-il en se raclant un peu la gorge de gêne.

C’est la phrase la plus nulle qu’il aurait pu prononcer mais il ne lui vint que ça à l’instant t.


@Christina Muñoz
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Invité a posté ce message Mer 12 Juin 2019 - 17:58 #


It's been a loveless year
Seth et Christina
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Chanceux étaient ceux qui pouvaient avoir le luxe de mélanger vie privée et vie professionnelle. Dans certains cas, un équilibre s'établissait naturellement, permettant aux familles de s'adapter au rythme de la vie parallèle que le responsable de famille pouvait mener. Christina n'avait jamais su le trouver. Peut-être était-elle trop ambitieuse. Peut-être aimait-elle simplement trop son travail. Elle ne savait pas si c'était véritablement de sa faute. Elle refusait de le penser du moins. Pour se déculpabiliser, elle se plaisait à croire que Tim était simplement un peu trop exigent. Un peu trop désireux de l'avoir tout le temps auprès de lui. Il n'était pas du genre à comprendre qu'elle puisse passer des soirées au bureau, sur une affaire. Il ne pouvait pas comprendre qu'elle sorte du lit au moindre appel, pour se rendre sur place alors que sa présence n'était pas nécessaire. Il ne pouvait pas comprendre à quel point elle pouvait l'aimer, cette seconde vie. Ainsi, elle avait dû composer sa vie autour de ce caractère difficile. Il y avait la vie de famille et "l'autre" vie. Celle dont on ne voulait pas parler. Celle qu'on ne voulait pas voir. Les amis de boulot restaient des amis de boulot et si Chris avait pu être invitée à de nombreuses reprises chez certains de ses collègues, pour dîner ou boire un verre, elle y était toujours allée seule. Et elle ne rendait jamais l'invitation, bloquée par une frontière invisible, infranchissable. Ce serait mentir de dire que rares étaient ceux à être déjà venus dans sa petite maison. Parce qu'en réalité, aucun flic n'y avait jamais mis les pieds. Pas seul. Sans doute était-ce pour cela que beaucoup ignorait l'existence de Tim et encore plus de Ricardo. Seuls ceux l'ayant connue le ventre rond pouvaient se targuer d'en savoir un tant soit peu sur sa vie privée.



Mais aucune frontière n'était assez étanche, assez fortifiée. Il y avait toujours une faiblesse, un point d'entrée qui pouvait être exploité. Et, sans doute sans le savoir, Seth l'avait trouvé. En mettant un pied dans la petite entrée de la maisonnette, il mettait symboliquement un pied dans une partie de sa vie qu'elle avait toujours caché. Une partie de sa vie à laquelle il n'aurait pas dû accéder. Mais comment omettre autant de choses sur elle, quand leurs âmes se connaissaient depuis tant de temps ? Quand elles semblaient soeurs, partenaires, complices depuis une éternité. Il y avait bien quelque chose, dans l'agent Rhodes-Morales qui lui faisait baisser la garde. Peut-être cette faiblesse se cachait-elle dans le sourire qu'il avait pu lui lancer, avec une plaisanterie, en entrant. Ou dans la gêne qui semblait l'étreindre, comme s'il savait qu'il n'aurait jamais dû se retrouver ici.



Sa remarque fit légèrement froncer les sourcils à la maîtresse de maison, qui referma la porte derrière lui.



-Tu sous-estimais mes goûts en matière de déco ?, lui demanda-t-elle alors, en penchant légèrement la tête sur le côté.



L'étroit couloir, dans lequel ils se trouvaient, n'était pas très long et donnait sur ses escaliers. Deux ouvertures, de part et d'autre, donnaient respectivement sur le salon, à gauche, et sur la petite cuisine, à droite. Chris lui fit alors signe de la suivre dans la seconde pièce, pour les éloigner des échos de la télévision.



-Fais comme chez-toi, l'invita-t-elle avant de se frotter la nuque. Je t'avoue avoir menti, ma machine à café m'a lâchée hier alors je n'ai qu'un vieux paquet d'instantané, qui doit traîner au fond d'un placard ou...



Comme pour que l'attente soit un peu plus insoutenable, elle prit le temps d'aller jusqu'au placard fixé au-dessus de son évier. La petite porte en vieux bois grinça, avant que le tintement des verres ne la remplace.



-Ou on pourrait ouvrir la bouteille de vin qui traîne dans mon frigo depuis... Depuis beaucoup trop longtemps, conclut-elle. Alors ?



Le lieutenant Muñoz se tourna alors vers son invité en agitant les deux verres à vin qu'elle tenait, par le pied, avec un sourire. Mais laisser rentrer Seth dans cette partie de sa vie, c'était aussi devoir exposer tout ce qu'elle n'avait jamais pu dire. Ce qu'elle n'avait jamais voulu dire. C'était avouer que sa vie et ses propres envies avaient bien peu d'importance comparées à celles du petit garçon qui se tenait dans l'entrée de la pièce, un soldat en plastique dans une main, le bras de ce dernier dans l'autre.



-Captain America est cassé, annonça-t-il, la mine déconfite. 

-Mais non, il est juste blessé, contra sa mère en venant déposer les verres sur la table ronde. Tu me le donnes ?



Ricardo tendit le jouet à sa maman qui, forçant un petit peu, réussit à remettre le membre à sa place, illuminant le visage de l'enfant qui pensa pouvoir retourner jouer aussi rapidement qu'il était apparu.



-Ricky, t'oublies pas quelque chose ?

-Merci ?, devina-t-il en restant dans le couloir.

-Viens dire bonjour. 



Christina se tourna alors vers Seth avec un petit sourire, sans doute gênée de n'avoir jamais parlé du petit homme de sa vie, durant toutes ces années. Le petit garçon, penaud, retourna dans la cuisine, se cachant derrière les jambes de sa mère qu'il encercla d'un bras en marmonnant un "bonjour" sans grand enthousiasme et en évitant tout contact visuel avec l'inconnu qui se trouvait chez-lui.



-Il est un peu timide, le défendit-elle auprès de l'agent alors que sa main se posait dans les cheveux de sa progéniture. 

-Je peux retourner jouer ?



Elle hocha la tête pour donner son accord et le petit brun déguerpit rapidement, soucieux de ne pas avoir à parler un peu plus en présence de cet homme qu'il n'avait jamais vu. La trentenaire le regarda un instant, depuis la pièce d'en face, avant de croiser les bras sur sa poitrine avec un fin sourire. Puis, comme pour noyer le poisson, comme si cette frontière qu'elle érigeait était encore valable pour Seth, elle reprit.



-Alors, café ou vin ?



@Seth Rhodes-Morales
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Invité a posté ce message Jeu 13 Juin 2019 - 0:18 #

IT'S BEEN A LOVELESS YEAR ๑ Christina  
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Depuis qu’il a pénétré l’enceinte des lieux, il ne se passe pas même une minute sans qu’il ne se demande s’il ne devrait pas rebrousser chemin. Christina et lui, avaient toujours entretenu une amitié cordiale. Cette dernière mêlant parfois confidence sur le boulot, ou encore quelques boutades tout au plus. Entre eux, ca avait toujours été bon enfant. Elle était cette personne avec il pouvait boulot et inversement. Jamais un jour eut-il penser, qu’ils en viendraient à se côtoyer en dehors du travail. Jusqu’à lors cela avait toujours fonctionné entre les deux de la sorte. Alors pour Seth, qui du haut de sa tour d’ivoire ne se souciait pas de la vie environnante, il s’agissait bien là d’une première. Non pas qu’il éprouvait un certain dédain, mais aucun réel besoin n’était perceptible. Cette simplicité lui suffisait, une routine s'était installée en quatre années, il n’en demandait pas plus, et ne pouvait en réclamer moins.
Cependant, elle en particulier se permettait de l’éloigner de son propre silence. Une personne dont il s’était épris comme on s’endort, lentement mais paisiblement — un lien s'étant tisser avec timidité et réserve, mais un lien tout de même. Le jeune homme appréciait cette amitié, comme il s’autorisait à l’appeler, bien que ses rapports avec autrui n'étaient pas des plus larges, bien que la peur de perdre l’autre soit toujours présente. Ainsi il se sentait normal, plus encore, il se sentait humain. Un être qui enfin, pouvait -peut-être- se permettre de respirer, d’exister. Peut-être un jour parviendrait-il à lui faire part de ces sombres états d’âme l’ayant reclus ainsi, Cami et Danni.

Il fait alors mine que d’observer la maison, dans son ensemble, toute entière. Car il s’agit bel et bien là d’un subterfuge pour ne pas avoir à l’observer (voire même l’a contempler elle), se prêtant ainsi les traits d’un agent immobilier. Il zieute tous les recoins et ne manque pas d’observer, qu’il n’aurait pas imaginé qu’elle dans un tel lotissement. A vrai dire, il l’imaginait vivre dans un appartement reflétant sa psychée, “simple, organisé mais à la fois avec du caractère”. Mais non la réalité n’en était que différente, et ce n’était pas pour lui déplaire — au contraire. Cela l’amusait que d’en apprendre davantage sur la demoiselle.

Et tandis qu’elle ferme la porte derrière lui, sa voix manque de le faire sursauter tant il est aux aguets. Et son regard croise finalement le sien. L’instant est court mais, pendant un bref instant il est comme happé ; ne parvenant pas même à détourner son regard. Un plaisir partagé en somme. Et le jeune homme, dans toute sa timidité, sourirait, heureux de l’entendre plaisanter. Une teinte rouge se meut sur son teint habituellement si blafard. Heureux, certes, mais tout de même gêné face à cette pointe de sarcasme.

«  Comprends qu’il soit difficile de t’imaginer décoratrice d’intérieur, une fois qu’on t’as vu manœuvré sur le terrain, Lieutenant » souffle t-il moqueur

À la suite de ces mots il ne put que sourire, bêtement, comme un enfant. Il aimait la façon dont Chris s’adressait à lui, à vrai dire, il appréciait sa personne tout entière. Cela restait formel, est-ce ainsi que des amis communiquent ? Il l’ignorait, et il n’en avait que faire, car ces instants étaient précieux, beaucoup trop précieux pour se préoccuper de la norme.

Il l’a suit donc silencieusement dans le reste du logis, un peu à l’image d’une visite guide qu’elle lui proposerait. Et lui agrémente cette dernière de palabres toutes plus ou moins intéressantes, afin de meubler et ne pas trop penser. Ils finissent ainsi dans la cuisine, sans doute pour finalement prendre ce café ou finalement ce vin de ce qu’elle en dit. Doucement il craint de perdre le contrôle, et hésite longuement — mais dans un silence docile il finit par l’a regardé faire. Ses mirettes sont trouées de mer dans son visage d'ivoire, il est en admiration pour ces yeux dans lesquelles il retrouve cette tendresse particulière. Tellement, qu’avant même que sa bouche ne forme un son, une voix tierce l’interpelle.

Il ne s’agit pas là d’un homme, là où Seth aurait pu penser avoir à faire Mr Munoz.. Non c’est là bien d’un enfant dont il s’agit. Et à en présumer par la situation qui se joue devant lui, il ne lui faut pas même un instant pour saisir le lien qui lie les deux. Après tout lui-même avait été père alors bon. Mais quand même, il aurait pensé que quelque part, elle lui en aurait parlé. Alors il observe, mutin, Christina dans son rôle de mère et ce n’est pas sans lui rappeler Cami. Et il s’interroge finalement sur sa relation avec son vis à vis. Parce qu’en voyant ces deux cœurs tant étrangers l'un à l'autre, il sent sa poitrine qui se tord mais demeure fort. Pour lui, qui prétend aimer comme il n'est plus permis et pour elle, qu'il chérit secrétement  à l'image de ce propre sang qui virevolte en lui. Pour l'homme qui se tenait à la poupe du cortège, la situation pesant comme un rocher sur les épaules de Seth. Était-ce possible d'être si double ? Certainement dû à la complexité du coeur humain, organe qui est sien.  Ceci expliquant cela, l’agent ne manque pas d’afficher ce même sourire de gêne mais qu’il dissimule si bien.

Alors quand sa mère lui rappelle les marques de courtoisie, l’agent ne peut que lui même se sentir d’autant plus gêné et se courbe comme pour se mettre à sa taille — Histoire de lui témoigner du respect a ce bout d’homme. Il lui tend agréablement sa main, la voix quelque peu hésitante.

«  Salut Rica.. Rick. Moi c’est Seth, un collègue à ta maman. Enchanté de-   » s'interrompt-il

Mais il est bien forcé d’admettre, qu’il n’est pas dans l’idée du petit garçon de faire connaissance ou quoi, et finit par se gratter la tête, se relevant par la même occasion. Christina, parfaite dans son rôle de mère ne manque pas de le défendre ou du moins de l’excuser et il le comprend sans trop de mal.

« C'est fou j'avais pratiquement le même, gamin. » dit-il à l'encontre du jouet.

Cet air fallacieux nait d’autant plus sur son faciès qu’il ne voudrait le croire mais là encore, Seth est passé maître dans ce jeu de masque. Capable de revêtir le plus authentique faux sourire qu’il fut donné de voir. Mais il y avait là gravé sur son visage d'ivoire, ce sourire retenu. Ce sourire maladroit de ceux qui sourient peu.

« Pour cette fois encore je me fierai à ton jugement. Va pour le vin »  rétorque Seth trop poli pour mettre en mots son trouble.
Avec elle, il s'égare toujours dans les bonnes manières (comme pour préserver cette candeur avant qu'elle ne se brise).

Mais là encore le silence se profile entre les deux et les conséquences avec — et il se souvient qu'il n'a jamais posé toutes ces questions indiscrètes que d'autres auraient pu formuler. Seth avait toujours compris, toujours su, que comme lui, Christina cachait bien des secrets. Une vie difficile, il ne faisait aucun doute — rien que la manière dont elle vivait, dont elle se comportait, dont elle se tenait, et dont elle avait su s’évertuer à se protéger, en témoignaient. Oui Christina était différente. Tout comme, à sa manière, il l'était. Et jamais Seth Rhodes Morales ne lui avait demandé quoi que ce soit. Les explications ne l'intéressaient pas. Les lumières du passé non plus. Il s'était toujours contenté de leur relation comme tel. Dans le présent, dans l'instant. Dans la confiance et dans l'instinct. Et jusqu'à ce que ce ne soit plus suffisant.

Premier raclement gorge comme pour le faire comprendre qu’elle n’échapperait à cette discussion. Second pour s’autoriser à demander ce qu’il pense tout bas tandis qu’il observe le gamin jouer au loin.

- « Quel age a t-il ? »  (qui signifie en réalité, qu’attendais-tu pour me parler de ton gosse ?)


@Christina Muñoz
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Invité a posté ce message Jeu 13 Juin 2019 - 15:11 #


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Seth et Christina
I'm aching up to let you in



Christina était une femme secrète. Ses amis pourraient aisément la décrire comme une femme souriante, à l'humour parfois un peu douteux. Toujours le mot pour rire, toujours prête à rendre service. Un bout de femme que l'on appréciait, que l'on considérait comme une amie. Mais si vous interrogiez ses amis sur sa vie, ils se retrouveraient muets bien rapidement. Tant ils comprendraient qu'au fond, ils ne savaient rien d'autres que ce qu'elle leur avait montré. Et finalement, elle ne leur avait pas montré grand chose. Le manque d'alliance à son doigt, à son âge, pouvait trahir un célibat. Ou le manque d'une relation vraiment sérieuse. Et à presque trente-cinq ans, ses collègues en étaient venus à la conclusion qu'elle ne devait pas avoir de famille. Pas d'homme et encore moins d'enfant. Si on lui avait posé la question, sans doute aurait elle dit la vérité. Cependant, la curiosité de ceux qui l'entouraient semblait s'être contentée des brides d'informations qu'elle avait pu lâcher autour d'un café ou entre deux classeurs de paperasse. 



Ne rien dire était différent du mensonge, jusqu'à une certaine limite. Jusqu'à ce que la personne ne soit plus qu'une connaissance. Pouvait-on réellement parler d'amitié quand l'autre ne savait rien ? Dans cette question avait pu commencer la culpabilité de Christina. Celle de ne pas en dire assez. Celle de ne pas vouloir en dire trop. Et, avec le temps, il était devenu bien plus difficile de lâcher cette véritable bombe. Qu'aurait-elle dû faire ? Parler de son fils comme si Seth l'avait toujours connu ? Après quatre longues années, il était bien plus facile d'omettre qu'elle avait bien quelqu'un pour l'attendre chez elle le soir. Et cela aurait aisément pu se dérouler de cette façon pour les décennies qui auraient suivi. Malheureusement, pour le lieutenant Muñoz, Rhodes-Morales avait trouvé le moyen de sortir du lot. 



Le faire venir ici, alors que chaque pièce trahissait la présence d'un enfant, que ce soit les jouets qui traînaient sur le tapis du salon ou les grossiers dessins accrochés au réfrigérateur, avait été sa première erreur. Mais, curieusement, quand Tim avait claqué la porte après leur dispute, ce n'était pas la solitude qu'elle avait voulu retrouvé. Il avait été celui que son âme avait réclamé, hurlant à l'intérieur de son corps tendu, pour que sa présence lui offre un soupçon de répit.  Il avait été celui auquel elle avait pensé, rêvant de pouvoir omettre combien tout pouvait paraître bien difficile en dehors d'un poste de police. Parce qu'elle savait qu'il était comme elle. Elle savait qu'il y avait des milliers de secrets se cachant derrière ce regard clair. Des centaines de non-dits qui, peut être, serviraient à lui pardonner les siens. Puisqu'il pourrait se mettre à sa place, un instant. Assez pour la comprendre.



Faisant face au salon, la brune regardait Ricardo qui s'était laissé tombé à plat ventre sur le tapis, pour reprendre le combat entre ses figurines. Un moyen de détourner son attention de Seth, de sa réaction, de son jugement. Elle se débarassa de la moiteur de ses paumes en les passant rapidement sur ses cuisses avant de lui adresser un bref sourire, quand il accepta d'ouvrir une bouteille en sa compagnie. Et si elle avait entendu le premier raclement de gorge en récupérant la bouteille, elle n'avait pas desserré les lèvres. Il lui offrait pourtant la chance de s'exprimer, de rattraper quatre annés de secrets. Mais elle préféra le bruit du verre qu'elle posait à côté de son évier, le grincement du tiroir qu'elle tirait à la recherche d'un tire-bouchon, plutôt que le murmure d'une explication. Second raclement de gorge, alors qu'elle lui tournait le dos et la question, anodine, sonnait pourtant comme un reproche. Ses mains la tenaient au plan de travail, serrant le bord de celui-ci jusqu'à ce que ses jointures ne blanchissent, tant répondre semblait lui coûter. 



Mais, même si elle ne voulait pas le regarder, elle le sentait dans son dos. Ce n'était pas comme un message que l'on voulait ignorer, où il suffisait simplement de jeter son téléphone au fond de son sac. Ou un mail important que l'on feignait de ne pas avoir reçu. Cependant, répondre serait un aveu. Celui de n'avoir été, avec lui, qu'une partie d'elle même. Comme s'il ne méritait pas de voir qui elle était, réellement. N'avait-elle pas cherché à se racheter, en l'invitant ici ? Voulait-elle encore devoir lui cacher des choses, alors qu'elle était elle même désireuse d'en savoir tant sur lui ? Alors Chris s'était redressée, fermant le tiroir après en avoir sorti son ustensile. Et alors qu'elle plaquait la bouteille contre son abdomen, pour tenter de l'ouvrir, elle répondit enfin.



-Il a eu six ans il y a quelques semaines. Ils grandissent à une vitesse...



Le bouchon sortit enfin de son logement, ponctuant la fin de sa phrase avant qu'elle ne se retourne, sa main libre glissant une épaisse mèche de cheveux derrière son oreille pour dégager son visage. Un léger froncement de sourcil creusa son front alors que sa bouche entrouverte semblait vouloir lâcher quelque chose. Des excuses, peut-être ? Mais il n'y eu qu'un discret soupir avant qu'elle ne s'approche de la table pour remplir les verres qui s'y trouvaient. 



-J'évite de l'amener au poste, il voit assez d'armes à la télé.



C'était donc ça, son excuse. Et comme si elle savait que c'était trop bancal, elle l'accompagna d'un sourire pincé, en lui désignant une chaise.



-Assieds-toi, l'invita-t-elle en prenant place à son tour.



Le silence, aussi court soit il, la rendait nerveuse et elle posa les doigts sur le ballon du verre, observant celui-ci plutôt que son interlocuteur. 



-C'est vrai qu'on a pas eu l'occasion de parler de lui.



Là, elles étaient là, les vraies excuses. Ou, du moins, le début de celles-ci. Et, finalement, le monde n'avait pas arrêté de tourner. Le ciel ne lui était pas tombé sur la tête. Au contraire, c'était comme si un poids s'était retiré de ses épaules fatiguées. Une cachotterie de moins à gérer. Un pas de plus vers l'agent Rhodes-Morales, dont le mystère restait entier.

@Seth Rhodes-Morales

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Invité a posté ce message Ven 14 Juin 2019 - 19:08 #

IT'S BEEN A LOVELESS YEAR ๑ Christina  
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Sortir. Partir. Fuir cet habitat soudainement trop étouffant pour Seth, qui se questionne encore sur la raison de sa présence en ces lieux. S'en aller, déguerpir malgré ses tripes qui ne suivaient pas, et qui lui soufflaient que Christina avait peut-être raison de dissimuler tout ce qu’elle cache. Malgré son coeur lui-même, qui s'oppose continuellement à ce qu’il veut, à ce qu’il désire. Mais il ne fait qu'acquiescer de la tête.

Et le temps passe, et au creux de sa paume il tient toujours ce noyau de chaleur, cet énorme espoir qui baigne désormais entre ses doigts, tandis qu'ils noient le brouhaha des rues sous le flot ronronnant du silence, semblable à une interminable marée, de vagues paroles ininterrompues. Ils ne sont interrompus que par le bruit du vin qui perle le long des verres. Elle est une ancre à laquelle il s'accroche parmi le babil de la vie, désormais guidé autant qu'il était censé la guider, et ensemble ils cheminent le long d’un cascade où sommeillent d'autres figures désincarnées — là où bien d’autres sont passés bien avant eux. Alors Seth ne sait que dire, ne sait comment l’expliquer mais quelque part, il se sent comme trahi — déçu qu’elle ne se soit pas assez senti à l’aise avec lui pour le lui en parler. Non ce n’était pas la terme. Le véritable terme était en colère. Oui il l’était mais pas contre elle, contre lui, pour n’avoir été que de piètre compagnie pour celle que son cœur n’a de cesse de quémander. Après tout qui était-il pour daigner pouvoir lui en vouloir personnellement ? Un proche parent, Son amant ? Ni l’un ni l’autre. Au final, il n’était rien d’autre qu’un simple collègue avec qui elle pouvait pu bosser sur une affaire ou deux. Et certainement devait-il apprendre à rester à sa place. Cette même place. Cette place qui était la sienne.

- « La question c’est est-ce qu’on a jamais eu l’occasion d’en parler ou est-ce que t’as toujours tenté d'éviter le sujet ? »

Trop longtemps, leur boulot respectif et leur amitié s’eurent immiscé entre eux ; ayant agit comme l’arbre qui cache la forêt. Car il lui apparaissait pour sûr, qu’il démontrait correctement ce qu’il ressentait pour elle. Mais là encore les songes à l’image des souvenirs sont souvent bien loin de la réalité. Il prit donc le temps d'écouter longuement tout ce que la belle avait à dire, sans broncher, sans exprimer la moindre émotion — sans jamais rien supposer. Il est clair et certain que jamais il ne se serait attendu à recevoir de tel explications de la part de Christina. Son discours et cette élocution était preuve qu’elle tentait bien d’en éviter la suite. Partout où son regard se portait, cette prestance habituelle était là du moins en apparence. Et puis… Dans les ombres, il y avait là cette insouciance criarde et cette crainte du jugement Sans doute était elle ce genre d'oiseau qui n’avait besoin d'exprimer sa liberté pensa Seth. Pourtant, dans ses dires il décèle le chaos, plutôt que l’ordre ; L’impétuosité, plutôt que la sagesse. Et alors le jeune agent craint soudain que les intérêts des uns, s’écrasaient contre celui des autres. Que les siens, ne soient pas compatibles avec les siens. Car il connaît que la force, la rhétorique, la ruse. Car il sait que tous les moyens étaient bons pour se prémunir des autres. Et dans cette lutte incessante, chacun se battait éternellement pour lui-même et ceux qu’ils considéraient comme plus importants.

Mais dans tout ça, il se demande si ces organes qui battent dans leur poitrine, jouent-ils toujours de concert, à l’unisson.

Depuis combien de temps en sont-ils arrivés là ? Il ne sait pas lui même.
Depuis combien de jours son coeur bat-il pour elle ? Il n’en sait pas plus.
Depuis combien de semaines ? Il ne le sait pas, enfin ne le sait plus. Compter ne l'amuse guère autant qu’avant.

Et alors qu’il se joue de ce liquide rubicond qui emplit ce verre, il daigne répondre quelque chose

- « Enfin... Tant qu’on y est… Y'a t-il d'autre chose que je dois savoir d’autre sur toi, Lieutenant Muñoz ? Ou doit-on continuer comme ça ? »


@Christina Muñoz
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Invité a posté ce message Sam 15 Juin 2019 - 13:46 #


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Seth et Christina
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Elle pouvait être la mère aimante que les autres mamans voyaient parfois arriver devant l'école. Celle qui vérifiait par deux fois que le manteau de Ricardo était bien fermé l'hiver ou qui lui tendait son goûter alors que le petit garçon sautait de joie de voir sa mère venir le chercher, elle qu'il ne voyait pas si souvent qu'il aurait voulu. Elle pouvait exprimer ses sentiments, envers ce petit bonhomme qui était devenu le centre de son univers. Mais il était bien le seul.



"...ou est-ce que t’as toujours tenté d'éviter le sujet ?"



La question lui fit lever les yeux de son verre, pour les poser dans les siens. Nouveau silence, plus coupable que le précédant tant elle se sentait percée à jour par l'agent assis en face d'elle. Elle reposa sa colonne contre le dossier de la chaise, croisant les jambes en prenant son verre. Une position défensive, comme si le bras qui barrait son estomac pouvait la protéger des questions et de la colère de son ami.



Etait-il véritablement son ami ? Pouvait-on parler d'amitié quand celui-ci semblait découvrir sa vie ? Christina avait envie de croire que oui. Que ce qui les liait dépassait les banalités, les curiosités. Que fait l'autre quand je ne suis pas là ? Cette question était sans doute le pilier de toute relation humaine. Si vous en connaissiez la réponse, alors vous pouviez vous inclure dans un certain cercle, plus ou moins proche. La réponse, elle n'avait jamais vraiment intéressée le lieutenant Muñoz. La brune se contentait des moments où il se trouvait près d'elle, sans chercher à en découvrir d'avantage. Peut-être par peur de la déception. Peut-être par peur qu'il ne se contente plus de ces moments, lui aussi, si elle commençait à vouloir d'avantage.



Avec Rhodes-Morales, Christina pouvait être juste Christina. Une sensation qu'elle n'avait plus, sous son propre toit, depuis bien longtemps. Les problèmes qui s'accumulaient, sur ses épaules, la forçaient à changer. A endosser un autre rôle que celui de la policière souriante et trop têtue pour avoir tort. Un rôle où elle souriait bien moins. Un rôle dans lequel elle ne voulait pas qu'on la découvre. Etait-elle heureuse ? On ne lui avait jamais posé la question. Sans doute l'était elle, parfois. Mais les quelques moments de bonheur pouvaient-ils couvrir tous ses doutes, toutes ses angoisses ? Alors, à chaque fois que cela devenait trop dur, trop difficile à supporter, comme aujourd'hui, elle pensait à lui. Elle pensait à lui comme un travailleur exténué pensait à ses prochaines vacances. Comme un expatrié pensait à son retour chez-lui. Il était l'oasis au milieu du désert qui l'entourait et si elle avait pu se reposer contre lui ces dernières années, le mirage semblait s'estomper, alors qu'il en découvrait d'avantage. Lui pardonnerait-il un jour ? Elle l'espérait. Car ne plus l'avoir dans sa vie n'était pas une option qu'elle pouvait envisager.



Elle se reprit soudain, comprenant qu'elle le fixait depuis de longues secondes sans même daigner lui répondre. Mais pouvait-on lui en vouloir de s'être perdue dans ses yeux, pour échapper à cette situation ? Ses yeux qui étaient son seul refuge, sachant que ses bras lui étaient interdits. Alors que les étreintes dans lesquelles elle voulait chercher du réconfort devaient toujours venir d'un autre que lui. D'un autre, qui n'était pas celui qu'elle aurait voulu. Elle finit par noyer ces pensées coupables dans une gorgée de vin. Ses pupilles suivirent le cheminement d'une perle pourpre, roulant le long du verre jusqu'à s'étendre sur la nappe blanche. Ses doigts fins posés sur le pied du verre, son index battait la mesure d'un rythme imaginaire. Peut-être celui de son coeur et, elle l'espérait, celui du sien. 



-Le père de Ricardo est au travail mais puisque tu veux mener l'enquête, tu n'auras qu'à venir dîner chez nous, un soir. 



Il y avait une pointe de colère, dans sa voix. Une légère colère. Celle de le voir tout gâcher, tout à coup. Comme si, en se rapprochant pourtant de qui elle était vraiment, il s'éloignait d'elle. Son âme, bien trop attachée à la sienne, hurlait, tambourinait aux portes de sa conscience, impuissante. Elle la suppliait d'effacer ce sourire faux sur son visage. Elle la suppliait de s'ouvrir, quitte à craquer. Elle aurait tant voulu que Christina avoue que ça n'allait pas. Qu'elle ne mette pas Tim sur le tapis, pas devant Seth, comme pour le faire fuir. Comme pour ne pas l'emporter avec elle, dans une vie chaotique.




@Seth Rhodes-Morales
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Invité a posté ce message Mer 19 Juin 2019 - 17:40 #

IT'S BEEN A LOVELESS YEAR ๑ Christina  
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Et Seth demeure, reste là un moment debout à contempler cette maison que s’avère être celle de Christina, à la fois forteresse de paix et forteresse de solitude. La maison et la famille l'habitant semble former un tableau magnifique du moins d'extérieure. Le tout est une peinture subtile, une calligraphie tracée d’un seul trait de pinceau. Le soleil se couchant sous peu -il a beau contempler la nature de manière régulière, le chemin de la joie n'est pas chose aisé à retrouver-. Ils se tiennent dans les dernières heures de l’après-midi, et plus particulièrement l’agent du FBI pour qui s'égrène les secondes de ses battements de cils. Comme toujours un morceau d’infini reste accrocher dans le creux de la poitrine de cette femme dont il n’a de cesse de rêver lorsqu’il s’en va, et il est heureux de le retrouver intact à chaque fois qu’il revient. Et malgré ces mots qui blesse qu’elle emploie, Seth, lui, ferme les yeux, laisses le calme s’imprégner de lui, le reconnaître, la quiétude caresser sa peau, jouer avec sa chevelure. Les faibles firmaments de soleil, cognent contre la vitre — léchant les paumes de ses mains. Il voudrait rester là, vivre loin des tracas, des contrées et de ses meurtres, loin de cette violence lui collant aux basques depuis son arrivée au monde. Pourtant, il rouvre les paupières. Se questionnant, se torturant..
Pour combien de temps encore se tiendra-t-il encore debout devant elle ? Pour combien de temps encore aurait-il la possibilité de venir enfouir en ces lieux et en cet être ses secrets les plus lourds, creuser un trou imaginaire, laisser le silence de tes mots s’infiltrer dedans, et le reboucher d’une pierre ? Toujours, répondit son cœur. Mais pas plus d’une dizaine d’années, rétorqua sa psychée.

Son sourire a d’ailleurs quelque chose de morose et d’inquiet lorsque Seth l’adresse à celle qui possède désormais (secrètement cet organe qui bat).

- « Justement. J’aurai jamais pensé devoir porter ce masque d'enquêteur avec toi… Christina. »

D’un geste patiné par l’habitude, l’agent détache le regard. Ses yeux hagards ont retrouvé leur apathie d’usage, et balaient brièvement l’accès aux ruelles - Les circonstances qui les réunissent aujourd'hui sont donc tant délicates ? Oui car il ne saurait rester plus longtemps.. Elle qui avait pourtant un talent singulier pour mettre à l'aise sans paraître intéressé. Alors il serre les dents, se détourne. A attendre patiemment qu’il daigne pouvoir parler, poser ces questions. Mais c’est difficile. Plus complexe que ce à quoi il s’attendait ; Poing qui se referme, rage au ventre tandis que ses songes s’agitent, se tordent.

Ses dents se serrent, grincent alors que lentement la réalité se réimpose à lui, une question tournant en boucle dans son esprit, comment lui faire face avec honneur comme il y'a de cela des années, à l’image d’un de ses fers de lance qui transpercerait ce coeur froid qui n’est que facade. Il revoit donc son regard braqué dans le sien, cette question posée provoquant un véritable taulé, une question qui ne s'était jamais reposé depuis. Il le revoit lui l’a poser lentement, la fixant dans le blanc des yeux. Se souvenant également de cette chance raté alors qu'il aurait pu dire à Cami ce qu’il ressentait.

Un temps trop long d'inaction alors que finalement sa silhouette figé en plein milieu de la pièce entraîne des regards suspicieux, notamment le sien alors que vos pupilles se retrouvent plongées l’unes dans l’autres, écho du passé alors qui le replonge plus de quatre ans en arrière. Une simple phrase s'échappant de ses lèvres marquant aussi bien la surprise que cette inhabilité à s’exprimer.

- « Je veux savoir. Ce type dont tu ne parles jamais, ils vous rend heureux, toi et Ricardo ? »

Il prie et espère sincèrement qu’elle dise non mais dans le fond, il sait que cela n’est qu’un rêve dont il est maître.


@Christina Muñoz
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Invité a posté ce message Jeu 20 Juin 2019 - 0:55 #


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Seth et Christina
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Son prénom, qui sortait de sa bouche, avait toujours eu le pouvoir de lui tirer un sourire.  Comme si elle avait toujours aimé l'entendre, comme si elle avait toujours aimé avoir la chance d'être à ses côtés. Mais aujourd'hui, alors qu'il s'adressait à elle, elle n'avait pu que baisser les yeux, face à la déception qu'elle devinait dans ses paroles. Face à la culpabilité qui étreignait son estomac depuis quelques minutes. Face à la vérité douloureuse qui semblait se révéler à son corps hésitant.

Il y avait "ne pas en parler" et "cacher les choses". C'était deux choses bien différentes. La première était pardonnable, sous certaines conditions alors que la seconde cachait quelque chose de plus profond, de plus coupable. Si sa famille était son jardin secret, gardée à l'abri des regards trop curieux, elle n'avait jamais autant déployé d'efforts pour cacher son existence que depuis quatre ans. Que depuis qu'elle connaissait Seth. Ce n'était pas tant qu'il s'immisce dans sa vie privée qui lui faisait peur, mais c'était bien le fait qu'il apprenne l'existence de Tim. Comme si elle avait peur que les sourires qu'ils s'échangeaient ne changent. Comme si elle avait peur de perdre quelque chose, en lui disant qu'elle avait quelqu'un. Peur de perdre sa chance avec l'agent Rhodes-Morales ?

Cette idée lui fit tourner le regard vers son verre, tant elle paraissait absurde. Les quelques gorgées bues montaient-elles déjà à son esprit, l'embrumant et le remplissant d'idées qui n'avaient pas de sens ? Pourtant, la culpabilité se rappelait soudainement à elle. Cette même culpabilité squi la heurtait parfois lorsqu'elle retrouvait les bras de Tim, en rentrant chez elle. Cette culpabilité qui subvenait quelques secondes après qu'elle ai passé la porte. Parce que, tous les soirs, quand elle abaissait la poignée de l'entrée, il y avait quelques instants où elle espérait voir un tout autre sourire sortir de la cuisine pour l'accueillir. Parce que ce n'était pas son compagnon qu'elle avait l'impression de trahir avec de telles pensées mais bien Seth, en étant avec un autre. 

La brune vint se frotter un instant le front, comme pour chasser ses pensées folles qui revenaient pourtant bien souvent à elle, lors de ses insomnies. Et quand elle trouva le courage de le regarder à nouveau, lui qui est visiblement toujours aussi secoué, ses nouvelles paroles agissent comme un coup de massue. La question était tombée et c'était comme si le temps s'était arrêté. Ses lèvres s'ouvrirent, pourtant muettes parce qu'elles n'en connaissaient pas la réponse. Ou elles ne voulaient pas la connaitre. Une petite voix lui susurrait de répondre, de balancer ses doutes, ses peurs. De balancer qu'elle n'était plus certaine d'être heureuse. De balancer que c'était en partie à cause de lui, qui s'insinuait bien trop souvent dans ses rêves et ses divagations. De balancer qu'il était ce qui la torturait, lorsqu'elle éteignait la lumière. Cette pensée sournoise que, dans une autre vie où elle aurait été un peu plus courageuse, elle aurait pu être heureuse avec un autre. 

Mais elle en avait déjà assez fait. Leur amitié souffrait déjà assez de ses non-dits pour qu'elle y rajoute la gêne. La gêne qu'elle inspirerait sans doute en avouant que ce n'était pas les bras de Tim qu'elle voulait autour d'elle, au réveil. Un coude sur la table, la main barrant sa bouche, elle le fixa encore un instant avant de tourner la table, ses doigts glissant dans ses cheveux jusque dans sa nuque et Chris baissa la tête, fermant les yeux un court moment avec un soupir. 

-C'est un excellent père et quelqu'un de bien. 

Pourrait-elle encore tenir longtemps, dans ses cachotteries ? Saurait-elle cacher encore longtemps que le bonheur l'avait quitté il y avait des mois de cela ? 

-Je devrais d'ailleurs commencer à préparer quelque chose pour dîner, avant qu'il ne rentre.

Et alors qu'elle se lève, lui tournant brièvement le dos, elle regrette déjà ses paroles qui l'invite à partir. Elle voudrait qu'il reste, mais en a-t-elle vraiment le droit ?



@Seth Rhodes-Morales
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Invité a posté ce message Jeu 20 Juin 2019 - 2:30 #

IT'S BEEN A LOVELESS YEAR ๑ Christina  
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Juste l’espace d’un bref instant, Seth en oublia même de respirer. Les yeux fixés sur cette femme, sur cet autre organe qui bat, sur la femme qu’était Christina. Les paroles de celle-ci résonnaient amèrement aux oreilles de l’agent. Comment un être qu’il adulait avec tant d’instance pouvait s'opposer à lui si aigrement ? Un silence en suspension nappa la pièce. Morales demeura muet un instant, son regard fixant le visage âpre de la maîtresse des lieux. Le sien fut soudainement tiré dans un rictus d'exécration primale, fielleux. Habituellement, il ne laissait nullement droit à ses émotions singulières de son âme vernir ses iris. Pourtant là, Seth l’a laissait quérir des réponses dans le gouffre de ses pupilles, y décelant des promesses non dites, quelque chose à désirer à nouveau, un objectif, un but. Un phénix dont les ailes incandescentes avaient bordé les terres de la grande pomme, quartier général d'un conte lascif.  Mais ce n’est décidément pas là, la réponse escomptée. Pas celle qu’il attendait — Pas celle qu’il aurait voulu entendre. Et Il y a désormais bien de mots, plénitude de ressentiment qui fusent dans la cervelle de l’homme, mais aucun ne transperce la barrière de ses lèvres ; rien, juste un silence chaleureux alors que cette femme incroyable dont il est si fier, ne daigne plus même se perdre dans son regard.. Et si ses prunelles olive, sont preuves de sa filiation avec son père qu’il exècre, il n’en est rien - dans son regard nait le doute de l’avoir perdu, cette femme qu’il aime.

Et pourtant Seth ne peut s'empêcher de sourire à l'entente de cette voix aussi forte qu'amère ; comme brisé par ce mensonge éphémère qu’il se voue à protéger. Il ment comme tu respires en cet instant et sans aucun doute, que Christina l'aurait très bien compris si elle aussi ressentait la même chose. Peut-être essaye-t’il d'être plus fort qu’il ne veut le faire croire, peut-être qu’il a ce besoin de se prouver quelque chose, qu’il peut comprendre le monde qui l'entoure ; ou peut-être souhaite t-il simplement le comprendre 'elle' ; la source de tes tremblements, la source de ta hantise : Christina. Il en vient à soupirer tandis que sa main glisse le long de ce cristal, attendant bien la suite de ses mots, comme s'il lui importait plus qu'il ne voulait le faire croire ; peut-être était-ce bien cela... Mais il est impossible de se l'avouer pour Seth, ce n'est pas dans ses cordes, ce ne serait pas logique ; et puis ce ne serait surtout pas lui.

- « Il a bien de la chance de t’avoir, Chris. »

Quand bien même, il aurait rêvé que la tournure des choses soit différente,  quand bien même il aurait voulu qu’elle le choisisse et cela de toutes ses forces, ce n’est pas le cas. Et il ne peut décidement pas le cacher cette fois, mais le fantôme de l'incrédulité planait au dessus de lui depuis qu'il avait perdu la foi en même temps que sa voix eût retentit. Il ne savait d’ores et déjà plus s'il serait effectivement capable un jour d'affronter la vie avec autant de bravoure qu’il eût fait jusqu’à présent. Car tout au plus Seth aurait-il voulu trouver quelqu’un capable d'avancer sans trembler, avec la fierté de celle qui se noie dans les ombres les plus épaisses sans en éprouver la moindre appréhension.

Et tandis que les sons gagnait en profondeur à la faveur de la nuit, les ombres s'allongeaient peu à peu, son téléphone sonne et il prend rapidement le temps d’y répondre.

Puis Lentement, Seth détourne la tête, puis le torse pour faire face à la femme dont la voix angélique brise le silence à maintes reprises maintenant. Il y voit de vaines tentatives pour déterrer une vérité enfouie, qu’il a normalement pour ordre de taire mais il y voit également la possibilité de forger comme une connexion établie le long de ces routes en noir et blanc. Un lien formé au fil de paroles incongrues, dont Seth  est inconscient, qu'il ne ressent pas au fond de lui-même mais dont il est appréciatif, dont il est heureux. Ainsi naissent les hommes, du creux du cœur d'un autre, façonnés du bout de leurs doigts, et ainsi est née son âme, entre les deux accords d’un homme et d’une femme ; cris à l'unisson de plaisir.

Quatre foulées, quatre pas qu'il franchit alors qu'il brèche la distance entre eux - alors qu'il passe la voûte du portail entre le ciel et la terre - entre le monde et ce qu'il y a perdu.

Ses doigts musclé effleurent son dos, puis son ventre l’agrippent comme ils se referment sur cette peau qu'il n'a jamais plus su toucher. Et lorsqu'ils sont réellement proche, il ne sait voir à travers son regard embrouillé que l'éclat de ses yeux, que l'ombre, souvenir de son sourire..

- « Prends soin de toi, Christina. »

Presque un chuchotement, qu'elle est la seule à l'entendre — souffle ardent qui peut désormais lui caresser l’oreille. Qu'à elle et seulement elle il offre le ciel qui s'agite entre ses poumons, qu'elle puisse recevoir en retour tout ce qu'elle lui a donné - qu'il puisse ressentir la réalité comme une pièce, qu'elle puisse entendre sa voix. Comme le silence qui vibre dans son crâne, puisqu'il ne pourrait jamais concevoir composer quoi que ce soit pouvant traduire ce qui danse sous ses côtes alors qu'il a retrouvé ce qu'il avait perdu.

Alors il relâche la pression, et prend alors la direction de la porte comme incapable de soutenir cette situation.


@Christina Muñoz
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