Assis sur ma planche, porté par le courant de l’océan, j’offre mon visage aux rayons encore timides du soleil. L’eau fraîche est en contradiction avec la chaleur que dégage mon corps et me fait trembler. Je profite du calme qui règne, de l’odeur iodée de l’eau et du chant de certaines mouettes non loin. C’est devenu un rituel tous les matins depuis notre arrivée à Nassau. Je laisse Dani dormir un peu plus longtemps que moi, prends ma planche et je vais affronter les vagues. Le surf m’a manqué, cette impression d’être totalement libre, de pouvoir m’échapper à tous mes tracas, c’est ce que je ressens aussi quand je boxe et ça aussi je l’ai arrêté. Pourtant je ne regrette pas une seule seconde ma décision. Ce sera une pression en moins sur mes épaules, de quoi me contrôler un peu mieux le reste du temps. Ce sera une crainte en moins pour mes proches qui, je le sais, s’inquiétaient toujours de savoir si j’allais rentrer en bon état ou si j’allais rentrer tout court. Et, surtout, ça me laisse bien assez de temps pour Dani qui en a grandement besoin depuis son agression. Nous réapprenons à vivre tous les deux, à panser nos blessures pour aller de l’avant ensemble. Quitter New York et les souvenirs sombres dont regorge cette ville était obligatoire. Emmener ma petite amie loin, l’aider à se ressourcer, ça m’a semblé nécessaire et pourquoi nous priver si j’en ai largement les moyens ? Ce n’est pas la fin de ma carrière en tant que boxeur qui va me mettre sur la paille. Non seulement j’ai largement assez de côté mais entre les cours que je donne et ma place nouvelle au sein de l’association de ma mère, je continuerai à ne jamais manquer de quoi que ce soit. Mais l’argent n’a jamais été le moteur ou le frein de quoi que ce soit. De toute manière, lorsque je vois le sourire de la brune tous les jours, cet air serein qui revient, je ne peux pas me dire que j’ai mal agis. Les yeux rouverts, je me concentre sur la prochaine vague et laisse tout le reste de côté. Je reste dans l’eau une bonne heure avant de rejoindre la plage. Je suis parvenu à nous trouver une maison sur la plage, loin du centre de l’île, à l’écart. Intimité et beauté, c’est ce à quoi nous avons le droit depuis une semaine. Ma planche plantée dans le sable près de la maison, je monte les quelques marches menant au perron et attrape la serviette que j’ai posé sur la balancelle. A peu près sec, je la mets à sécher et entre dans la maison. L’entrée donne directement sur la grande pièce à vivre. La table pour le côté salle à manger à gauche, les divers canapés à droite et la petite cuisine en arrière dans laquelle je retrouve Dani aux fourneaux. Sourire en coin, je le rejoins discrètement, passe mes bras autour de sa taille et j’embrasse son cou en sachant que mes cheveux humides chatouillent sa joue. « Bonjour. » Je souffle à son oreille que j’embrasse aussi. Malgré mon retour, le fait que nous vivons de nouveau ensemble et que nous sommes loin des mauvais souvenirs, nous n’avons pas été intimes une seule fois. Ce n’est pas l’envie qui manque mais j’ai tellement peur de la forcer et de la brusquer que je n’en fais rien. Cela dit je ne peux pas nier que j’ai espéré qu’être loin de ce qui l’a traumatisé allait l’aider mais pour le moment c’est un flop. « Prête pour la plonger tout à l’heure ? » Je demande en me dégageant pour aller me remplir une tasse. Si je n’ai pas été difficile concernant nos activités - ou les non-activités - celle-ci me tient à coeur pour différentes raisons. Il faut qu’elle sorte plus sérieusement de la maison, qu’elle prenne le courage d’affronter la foule même si pour cette activité il n’y aura qu’elle, moi et quelques poissons. Tasse pleine de café chaud, je me tourne pour m’appuyer contre le bar qui sépare la cuisine du coin dinatoire et pose mon regard sur la silhouette de ma petite amie qui me fait bien trop envie.
Through the good, through the bad, through the lonely I always rescue you, you always rescue me
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Une semaine déjà dans ce petit paradis seule avec Blake. Cette surprise qu'il m'a fait ne m'a jamais rendu autant heureuse. Je crois que j'avais exactement besoin de ça. De quitter New-York, de partir loin de mes cauchemars, loin de tous ces mauvais souvenirs qui, je sais, vont tout de même toujours rester en moi, mais au moins, je vais tenter de mettre tout derrière moi. C'est bien ce que j'essaie de faire depuis déjà plusieurs jours et d'avoir Blake avec moi m'aide beaucoup. Depuis qu'il est revenu, il n'a jamais été aussi présent pour moi et si au début, je croyais qu'il faisait cela uniquement pour tenter de se faire pardonner, je sais qu'il est sincère et qu'il m'aime vraiment, qu'il tient surtout à être présent pour moi puisqu'il ne l'a pas été suite à mon agression. Très protecteur envers moi - même peut-être trop - il ne sortait presque plus de la maison parce que je suis trop trouillarde pour rester seule. C'est pour ça que des vacances étaient sans doute la meilleure idée qu'il pouvait avoir. Se ressourcer tous les deux, profiter l'un de l'autre et surtout des beaux paysages qui nous entourent, c'est ce que nous avons besoin. J'arrive déjà à sourire plus et je me sens beaucoup plus détendue. Ce matin, je me suis réveillée avec une envie incroyable de manger. Je ne sais pas quoi encore, mais je suis affamée. Ouvrant les yeux découvrant un lit vide, je panique un peu intérieurement comme tous les matins même si je sais que Blake n'est pas loin, qu'il tente lui aussi de se ressourcer. Puis comme je me sens déjà suffisamment coupable pour la boxe, qu'il arrête à cause de moi, je tente de travailler sur moi-même et je le le laisse profiter des vagues pendant que moi, je reste seule dans cette maison absolument parfaite qu'il a loué pour nous. Vêtue de mon short de pyjama et d'une petite camisole en dentelle que je porte pour dormir, je me dirige vers la petite cuisine, coupe des fruits frais puis m'installe devant le four pour faire des oeufs. Une tonne de choses auxquelles je pense, l'hôtel, le fait que Blake ne parle plus vraiment à sa famille, qu'il a abandonné la boxe pour moi, que je suis toujours incapable de sortir sans avoir peur et qu'en ce moment, je fais tout ce que je peux pour rester forte alors que je n'aime pas vraiment être seule. Ce sont les mains de mon amoureux sur mes hanches et ses lèvres contre mon cou qui me sortent de mes pensées. « Bonjour. » Ses cheveux et sa barbe me chatouilles les épaules presque dénudées et je me retourne vers lui au moment où il s'éloigne pour aller se chercher du café. « Bonjour beau brun. Alors les vagues ce matin? » Dis-je en souriant lorsque je vois son visage, mais surtout son corps parfaitement musclé. Beaucoup trop de temps sans un seul moment d'intimité. Juste le fait de dormir contre lui m'excite, mais pourtant, je n'ai rien osé faire même si tout mon corps ne réclame que ça. « Prête pour la plonger tout à l’heure ? » Me retournant pour me concentrer sur mes oeufs, je reste silencieuse un moment, pas certaine d'être totalement prête à m'éloigner de cette maison et de notre plage privée pour aller faire face à la civilisation. Mais je sais que cette activité est importante pour Blake et pour moi aussi d'ailleurs. J'aime faire de la plongée et je veux en faire avec lui surtout. « Oui je suis prête, on mange et après je vais enfiler un maillot de bain. » Au même moment, je termine de faire les oeufs, pose les fruits frais devant lui puis nos assiettes avec un peu de bacon avant de m'approcher de lui, remarquant bien son regard désireux.
Parvenir à lui faire oublier ce par quoi elle est passée, son traumatisme, est devenu primordial pour moi. A New York je passe mon temps à veiller sur elle. J’évite de la laisser seule tout en sachant que ce n’est pas ce qui va l’aider à tourner la page. Je n’arrive pas à faire autrement. J’ai sans arrêt peur que le pire lui arrive une nouvelle fois ce que je ne supporterai pas. Je ne veux pas qu’elle ait à revivre la peur de mourir, qu’elle se sente mal dans sa peau et soit tout le temps effrayée. Il lui fallait partir loin de notre ville et je savais que Dani ne l’aurait jamais fait de son propre chef. Elle aurait utilisé n’importe quelle excuse pour rester en ville, dans sa zone de confort. Elle y est encore un peu ici, à Nassau, ce que je compte changer aujourd’hui. Il faut qu’elle se mêle à la foule et qu’elle prenne conscience que nous ne sommes pas entourés uniquement des personnes mal intentionnées. Il y en a, certes, mais ce n’est pas une généralité. Alors je ne lui laisse pas le choix. J’ai été patient jusqu’à aujourd’hui, il n’est pas question que je repousse notre sortie en mer. « Bonjour beau brun. Alors les vagues ce matin? » Son regard qui me détaille ne m’échappe pas. Bon sang j’ai l’impression qu’il y a une éternité depuis notre dernière fois. Plus d’un bon mois sans la toucher, sans être réellement intimes, c’est par moment trop long mais si c’est ce dont elle a besoin je suis prêt à attendre. De toute manière je n’ose même pas la toucher et me retiens à chaque fois que l’envie se réveille. Comme maintenant alors que je suis son regard appréciateur et que je la détaille aussi. A croire que je ne connais pas ce merveilleux corps par coeur, putain le temps commence à se faire long. D’autant plus en laissant mes yeux apprécier la courbe de ses fesses quand elle se tourne pour s’occuper des oeufs. « C’était calme ce matin. » Je réponds, la voix un peu rauque. Désir de merde. C’est vraiment pas le moment de venir m’emmerder et je tente de penser à autre chose, comme à la plongée que j’ai remis sur le tapis avant qu’elle ne me tourne le dos. « Oui je suis prête, on mange et après je vais enfiler un maillot de bain. » Je peux presque sentir la tension dans son corps de là où je suis. J’abandonne ma tasse sur le comptoir dans mon dos et retourne me coller contre Dani. « Tu sais que ça va bien se passer, bébé ? » Je souffle à son oreille avant de l’obliger à me faire face en tenant ses hanches. « Il faut que tu sortes, Dani. Tu dois comprendre qu’il n’y aura plus personne pour te faire du mal maintenant. » Dis-je en passant une mèche de cheveux bruns derrière son oreille. C’est en grande partie pour ça que j’ai laissé tomber la boxer. Je m’assure qu’elle et le reste de mes proches soient saufs. Mais c’est à elle se convaincre que tout va aller mieux à partir de maintenant.
Through the good, through the bad, through the lonely I always rescue you, you always rescue me
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Blake fait vraiment tout ce qui est en son pouvoir depuis qu’il est revenu pour me rassurer, pour m’aider à aller mieux, à me guérir d’une certaine façon de cette peur qui m’habite et qui m’empêche de sortir de chez moi seule – et même tout court à vrai dire – et de rester aussi seule à la maison même si je sais que je suis en sécurité lorsque j’y suis. Pourtant, je préfère vraiment plus la présence de mon amoureux ou d’une autre personne avec moi, ça me rassure. La surprise de Blake, bien qu’elle soit très appréciée, me pousse aussi à rester seule ici tous les matins depuis quelques jours déjà et je fais tous les efforts du monde pour rester forte pour lui. Je veux qu’il profite aussi de ses vacances, qu’il prenne surtout du temps pour lui parce qu’il n’a plus la boxe maintenant pour le faire, qu'il passe tout son temps à rester à la maison pour s'occuper de moi et que j’ai l’impression que tout est de ma faute. Je ne veux pas en plus le priver de quoique ce soit d’autre même si je sais qu'il tente lui aussi de se rétablir après son séjour à l'hôpital. Ce matin, je tente donc de me changer les idées comme je le peux et je fais à manger puisque je sais qu’il ne tardera pas à revenir. Je tente de me répéter que je ne risque aucun danger, que la maison est vraiment à l’écart de la population et que la seule chose qui se trouve près de nous est la plage, là où Blake se trouve. Une fois mon copain revenu, ses simples mains sur mes hanches provoquent des frissons incroyables sur moi. J’aimerais avoir plus accès à ce corps plus que parfait. Au lieu de ça, je me contente de le regarder avec désir, venant même mordiller l'intérieur de ma joue en regardant son torse encore humide, descendant mes yeux vers son maillot de bain et le reste de son corps que je connais par cœur et qui pourtant me fait encore le même effet. Trop de temps sans pouvoir partager cette intimité avec lui, trop de temps sans qu’il me touche, sans l’avoir en moi. Juste y penser me frustre intérieurement. Surtout que j’ai l’impression que c’est lui qui ne veut plus me toucher, que même s’il me regarde de la sorte, peut-être qu’il ne me désire plus autant qu’avant depuis cette histoire de bébé pas prévu et perdu. Je ne sais vraiment pas et je n’arrive pas à lui demander. Me concentrant à nouveau sur les œufs, il se colle à nouveau à moi et me souffle quelques mots à l’oreille, m'obligeant à lui faire face. « Tu sais que ça va bien se passer, bébé ? » Je prends une grande respiration en l’entendant, mais surtout parce que ses mains sur moi provoquent beaucoup trop de choses et que je penser à autre chose même si je suis persuadé qu’il arrive très bien à sentir cette tension qui m'habite présentemenr. « Je vais bien.. je veux seulement manger avant de me préparer. » Je ne sais même pas pourquoi je tente de prétendre le contraire, Blake me connait trop bien pour croire ce que je dis. Cette activité lui tient pourtant très à cœur et je veux lui faire plaisir. D’autant plus que je sais que c’est en quelque sorte un test pour moi. « Il faut que tu sortes, Dani. Tu dois comprendre qu’il n’y aura plus personne pour te faire du mal maintenant. » Baissant les yeux quelques secondes, je reviens les planter dans les siens, retrouvant ce réconfort et cette sécurité que j’ai besoin. Ma main se pose finalement sur son torse et j'arrive à sourire très légèrement en m’approchant de son visage, glissant mon autre main sur sa nuque. « Je sais bébé.. c’est juste que c’est un gros effort pour moi, mais je veux y aller, je veux faire de la plongée. Et je sais qu’avec toi je ne risque rien.. » Pour l’instant, je refuse surtout de sortir sans lui et je sais que ça aussi, je vais devoir régler cela.
J’ignore si je fais les choses bien ou si je la pousse trop. Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il faut faire pour gérer ce genre de situation, pour l’aider à surpasser son traumatisme. Avec les gamins de l’association que je vais parfois voir - bien moins souvent en ce moment et je sais que je vais devoir me reprendre - ce n’est pas pareil. Non seulement ils ne sont pas ma petite amie mais ils n’ont pas été blessés par ma faute. Il suffit d’être là, de les écouter et n’éprouver aucune culpabilité aide plus qu’on le pense. Ça permet d’être serein et non angoissé, ce que ces gamins peuvent ressentir très vite. Un peu comme les requins avec le sang. Avec Dani c’est différent et j’en ai assez de devoir marcher sur des oeufs. Je veux trouver la bonne façon de l’aider sans pour autant être trop brusque. Nous éloigner et l’aider à sortir, à se mêler petit à petit à la foule, ça m’a semblé être une bonne idée même si maintenant je ne suis plus sûr de rien. Je sens bien qu’elle n’a pas très envie de sortir de son petit cocon, qu’elle préfère rester dans sa petite zone de sécurité mais je sais aussi que c’est l’erreur à ne pas commettre. Ça ne change en rien le fait que j’ai l’impression d’y aller trop durement avec elle en la forçant à nous rendre à ce cours de plongé. Cela dit ça signifie beaucoup pour moi, plus qu’elle ne peut l’imaginer. Ce serait me prouver qu’elle me fait confiance car malgré ses paroles, je n’en serais persuadé que lorsqu’elle acceptera de me suivre presque aveuglément vers l’inconnu. A voir toute la tension dans son corps, je ne peux que m’inquiéter et m’attendre à l’entendre m’annoncer qu’elle ne se sent pas tellement d’y aller finalement. Je l’accepterai, bien sûr, néanmoins je vivrais ça comme un échec. « Je vais bien.. je veux seulement manger avant de me préparer. » Si ma tête répond une chose, mon regard en dit une autre. Je ne suis pas convaincu que ce soit par le fait qu’elle va bien ou par cette histoire de vouloir manger avant de se préparer. Pour moi, elle tente surtout de gagner du temps et je n’ai pas la moindre idée de comment je dois prendre ça. « D’accord. » Je réponds sans la quitter des yeux, un peu comme si je m’attendais à ce qu’elle s’effondre à tout instant. « Je sais bébé.. c’est juste que c’est un gros effort pour moi, mais je veux y aller, je veux faire de la plongée. Et je sais qu’avec toi je ne risque rien.. » Je préfère ça. Je préfère l’entendre admettre que ce n’est pas facile plutôt que de prétendre l’inverse alors que je sais qu’elle me ment. Mes lèvres vont se poser sur son front quelques secondes puis je baisse les yeux vers elle sans la relâcher. « La seule chose que tu risques c’est de rencontrer des poissons, pour le reste tout ira bien. » Je tente de dérider un peu la situation et la relâche pour retrouver ma tasse de café. « Je reste un peu avec toi pour être certain que tu manges et je prendrai une douche rapide pour que tu puisses te préparer tranquillement ensuite. » Je tais simplement le fait que je ne serais pas contre prendre cette douche avec elle mais ça serait courir le risque de vouloir plus et je ne sais toujours pas si c’est une bonne idée, si elle est prête pour ça.
Through the good, through the bad, through the lonely I always rescue you, you always rescue me
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Si je n'ai pas voulu vraiment sortir de la maison depuis que nous sommes arrivés ici sauf peut-être aller dans la piscine ou à la plage pendant qu'il n'y avait que lui et moi c'est parce que je n'ai pas l'impression d'être prête à affronter la population tout de suite. Je sais que c'est important pour Blake que je m'habitue tranquillement à sortir et sans doute que de le faire ici est mieux qu'à New-York. Je sais qu'il fait de gros efforts pour que j'arrive à me détendre et surtout à faire confiance en la vie et je l'apprécie bien plus qu'il ne peut l'imaginer, mais c'est aussi très difficile pour moi d'arriver à être forte. J'ai seulement l'impression que plus rien n'est identique à la petite vie que j'avais avant. J'étais tellement bien dans ma bulle de bonheur avec Blake et depuis, je sais qu'il y a quelque chose de briser entre nous que je tente de réparer du mieux que je peux. Le fait de ne pas avoir eu de moment intime tous les deux n'aide pas du tout à notre cause, je le sais, mais l'idée de mal réagir s'il tente quoique ce soit m'effraie. Au début, c'était surtout parce que ni lui, ni moi n'avait la force physique pour faire quoique ce soit. Avec ses côtes cassées et mes blessures un peu partout, il valait mieux rester sages, mais depuis que nous sommes ici, l'envie est de plus en plus grande même si, j'ai aussi peur qu'il ne me désire plus autant qu'avant. « D'accord. » Toujours près de moi, Blake ne me quitte pas des yeux et je sais que, comme je m'y attendais, il ne me croit pas du tout quant au fait que je vais bien. Mon corps au complet lui dit le contraire de toute façon. Ses douces lèvres sur mon front, je ferme les yeux pour profiter de cette douceur et cette tendresse que je réclame depuis bien trop longtemps. « La seule chose que tu risques c'est de rencontrer des poissons, pour le reste tout ira bien. » Un très léger rire sort de ma bouche au même moment où j'ouvre les yeux et qu'il s'éloigne de moi. Il a raison. Du moins, je tente de me convaincre que c'est le cas. Parce que cette activité aujourd'hui, je veux la faire pour lui, pour qu'il soit fier de moi et aussi parce qu'il en a besoin, je le sais. « Je reste un peu avec toi pour être certain que tu manges et je prendrai une douche rapide pour que tu puisses te préparer tranquillement ensuite. » Le simple fait qu'il mentionne devoir prendre une douche me fait complètement perdre la tête. Déjà de devoir admirer la moitié de son corps depuis trop longtemps sans rien faire était de trop, mais là... je tente vraiment de calmer mon corps au complet qui réclame le sien. M'installant devant lui avec mon assiette, je le regarde avec cette envie qui est bien trop présente dans mon bas ventre. « Tu n'as pas besoin de me surveiller, je mange déjà un peu plus qu'avant.. » Dis-je en prenant une bouchée pour lui prouver que je m'alimente mieux même si ce n'est pas tout à fait encore le cas et il le sait trop bien. Tout ce à quoi je pense est cette douche qu'il ira prendre tout à l'heure, mais je n'ajoute rien. Assiette à moitié mangé - surtout pour faire plaisir à Blake - je range le tout avec son aide puis rejoins la chambre. Une fois devant le lit, je retire mon pyjama et enfile le tout nouveau maillot de bain une pièce que j'avais acheté avant l'agression et que je n'ai jamais porté. Je l'ai choisi spécialement pour mon petit ami parce qu'il avantage énormément ma poitrine. Blake déjà dans la salle de bain, j'entre et fait face à lui, toujours dans son maillot de bain. « Tu.. peux m'aider à l'attacher? » La vérité c'est que je n'ai pas du tout besoin de lui avec cette fermeture éclair, mais une partie de moi est peut-être un peu trop attiré par cette idée de douche.
Ce n’est pas simple de lui résister. Au cours des dernières semaines écoulées la douleur dans mes côtes suffisait à m’empêcher d’aller trop loin puis j’ai fini par me soigner et elle aussi. Malgré ça, il ne s’est rien passé entre nous, un calme auquel nous ne sommes pas habitués depuis mars dernier. Ce n’est pas son rejet qui me fait peur, je le comprendrais vu ce par quoi elle est passée mais c’est autre chose. Le fait de ne pas me trouver digne d’elle depuis ma dernière crise et l’abandon que je lui ai fait subir. J’ai l’impression d’être digne de personne de toute manière, que ce soit ma petite amie ou ma famille - en particulier mes soeurs à qui je n’ai toujours pas parlé. Je tente de faire de mon mieux pour corriger mes erreurs mais c’est comme si ce que je faisais ne servait à rien. Tant que je ne serais pas certain que Dani va mieux, je continuerai de me punir ce qui veut dire me retenir de la toucher lorsque j’en ai envie. Ça devient particulièrement frustrant seulement ce ne serait pas une punition si c’était trop facile à gérer. Je tente néanmoins de ne pas trop y penser, de me focaliser sur le fait qu’elle n’est pas très convaincante quant au fait d’aller mieux et d’être motivée à sortir. Mais c’est important pour moi, pour nous. Plus qu’elle ne l’imagine. Tasse encore dans ma main, je la suis jusqu’à la petite table ronde de l’autre côté du plan de travail et m’installe face à elle. Son regard plein de désir ne m’échappe pas et anime encore trop de choses en moi mais je tente de faire taire tout ça en me concentrant sur le fait de boire mon café. « Tu n'as pas besoin de me surveiller, je mange déjà un peu plus qu'avant.. » Mes sourcils se froncent automatiquement et j’éloigne ma tasse de mes lèvres avant de répliquer : « C’est loin d’être suffisant, ça ne tiendrait qu’à moi je t’aurais fait un repas nettement plus copieux tous les matins pour que tu reprennes du poids. » Parce qu’elle peut le nier autant qu’elle le veut, cette dépression lui a fait perdre du poids. Ça ne change en rien mes sentiments pour elle et mon attirance mais elle est nettement plus canon avec ses formes qui forcent pas mal d’hommes à la regarder lorsqu’elle passe - et moi je suis fier de savoir que je suis le seul à pouvoir toucher à chaque fois. Mais l’important reste qu’elle mange plus qu’avant, ce qu’elle souligne elle-même. Son assiette n’est pas entièrement fini mais c’est mieux que rien. Vaisselle faite et rangée, je prends donc la direction de la salle de bain attenante à notre chambre pour me débarrasser du sel qui me colle à la peau même si je vais devoir repasser par-là dans quelques heures. « Tu.. peux m'aider à l'attacher? » Mon regard tombe sur son corps presque nu et ce maillot de bain jamais vu que souligne parfaitement les quelques formes qu’elle possède encore. C’est suffisant pour que je déglutisse avec difficulté en sentant mon bas ventre s’animer. « Bien sûr. » Dis-je dans un souffle en m’approchant d’elle. C’est jouer avec le feu que de se présenter à moi dans une telle tenue. Je fais tout mon possible pour ne pas céder, y compris lorsque mes doigts attrape la fermeture de son maillot et la remonte en frôlant sa peau. J’en oublie même de respirer et expire d’un coup une fois la manoeuvre faite. « Voilà. » Quelque chose dans sa façon de me regarder me fait comprendre que ce n’est pas ce qu’elle voulait mais je suis encore coincé dans mon besoin de me punir, persuadé que ce n’est toujours pas le bon moment. Je lui offre un petit sourire comme s’il s’agissait d’une excuse et commence à retirer mon short de bain. « Je te rejoins après ma douche. » Est-ce que je m’enfonce un peu plus ? J’en ai bien l’impression. Elle m’envoie tous les signaux qui auparavant m’auraient amené à lui sauter dessus et là je l’ai ignoré persuadé que c’est la meilleure chose à faire. Je le suis tellement qu’une fois nu - le bas de mon corps trahissant mon excitation - j’entre précipitamment dans la douche pour tenter de me calmer.
Through the good, through the bad, through the lonely I always rescue you, you always rescue me
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C'est difficile pour moi de ne pas penser à ce désir constant qui est là lorsque je suis en sa présence. Je sais que c'était bien mieux pour nous de ne rien faire, mais justement, nous n'avons jamais eu l'habitude de se priver, encore plus depuis que nous nous sommes retrouvés depuis le mois de mars. J'ai pris l'habitude de pouvoir toujours profiter de son corps et qu'il profite du mien autant qu'il le désire, tellement que même si j'ai peur de mes réactions, je sais aussi que tout mon corps le réclame encore. Blake je vais toujours le trouver sexy, peu importe ce qui arrive et ce qui me fait peur c'est que lui ne me trouve plus aussi belle qu'avant. Consciente d'avoir perdu du poids depuis l'agression, j'ai l'impression de ne plus être la Dani qu'il aimait tant et ça me fait mal. Pendant qu'il était à Seattle, je refusais de manger quoique ce soit où bien je finissais par être malade si on m'obligeait tout de même à avaler quelque chose. Comme si son absence bloquait toutes mes envies de faire quoique ce soit. Depuis qu'il est revenu, il fait tous les efforts nécessaires pour m'aider et surtout pour me faire manger ce qui n'aide en rien au manque de confiance que je ressens déjà face à son désir possiblement manquant à mon égard. Tellement que je dors dans un pyjama depuis des semaines alors que je préfère nettement mieux dormir nue. J'ai l'impression qu'il reste avec moi par pitié et ça me fait mal. « C’est loin d’être suffisant, ça ne tiendrait qu’à moi je t’aurais fait un repas nettement plus copieux tous les matins pour que tu reprennes du poids. » Encore une fois, j'ai l'impression que tous les efforts que je fais ne sont pas suffisant et que je devrais en faire beaucoup plus. Il a remarqué lui aussi que j'ai perdu du poids même si je prétends le contraire. Mais c'est normal d'en avoir perdu. Je hoche simplement la tête et continue de manger. Je ne sais pas quoi dire de plus de toute manière. Moi qui suis habituellement très gourmande, j'arrive à peine à manger la moitié de mon assiette et encore là, c'est seulement pour lui faire plaisir que je fais ça. C'est comme si je n'arrivais plus à rien faire. Déjà juste d'être dans un autre pays, c'était un gros effort pour moi, se retrouver à l'aéroport entouré de trop de gens en était un encore plus énorme. Je refuse donc de me désister de la plongée. Je veux faire ça pour lui. Question de lui montrer que je fais ça pour lui surtout, que c'est parce que je l'aime que je fais autant d'efforts. Une fois la cuisine quittée et mon maillot de bain enfilé, je rejoins Blake même si je n'ai pas réellement besoin de son aide comme si je testais un truc. « Bien sûr. » Il s'approche de moi pour m'aider et le simple fait d'être dans la salle de bain avec lui, torse nu, me donne envie de lui retirer son short de bain. Ses doigts frôlent ma peau, remontant ma fermeture éclair. Mon coeur s'accélère. Je crois que c'est limite l'un des contacts les plus "intimes" que nous avons eu au cours du dernier mois. Rien que ça m'excite un peu trop même si, j'aimerais nettement mieux qu'il me l'enlève ce maillot. Faut croire que je ne lui fais plus autant d'effet qu'avant et ça me fait mal parce que j'ai l'impression de le perdre peu à peu. « Voilà. Je te rejoins après ma douche. » Fronçant légèrement les sourcils, mon corps trop près du sien alors qu'il se déshabille, je soupire et m'éloigne sans même le regarder alors que tout en moi voudrait le faire. Admirer son corps absolument parfait, mais je n'en fais rien et sort de la salle de bain pour ne pas lui montrer toute la douleur que simple geste a pu provoquer en moi. Ai-je perdu autant de poids? Est-ce que c'est le fait d'avoir vu autant de blessures sur mon corps qui le repousse? Ou bien de savoir que j'étais enceinte alors que lui, ne voulait pas d'enfant tout de suite? M'appuyant sur le mur de la salle de bain, j'entends l'eau couler et tente de me calmer. J'ai mal. J'ai l'impression de ne plus être satisfaisante pour lui. Malgré tout, j'y retourne pour le confronter alors qu'il est toujours sous la douche. Je m'arrête devant sans y entrer et le regarde dans les yeux alors qu'il se retourne vers moi, se demandant probablement ce que je fais là. « Tu ne m'aimes plus c'est ça? Tu ne me désires plus? Et ce voyage, tu fais tout ça parce que tu te sens coupable? Je comprends pas Blake. J'ai perdu du poids, oui, mais je pensais pas que tu t'arrêtais simplement à mon physique! » Mes yeux restent concentrés un moment dans les siens avant de descendre par réflexe pour regarder son corps. J'aimerais être aussi furieuse que je prétend l'être, mais qu'il soit nu devant moi, que l'eau coule sur lui comme ça, c'est déconcentrant, même si j'ai aussi vraiment l'impression que je suis en train de le perdre et je refuse de penser une seule seconde à ça.
La tête sous le jet d’eau chaude, j’essaye par tous les moyens de me détendre, de chasser cette envie grandissante que je peine à contrôler. Il a suffit que je frôle sa peau pour ne plus en pouvoir, comme un adolescent qui apprend à découvrir son corps et sa sexualité. Sauf que je ne suis plus cet adolescent depuis des années et que je le suis encore moins avec ma petite amie. Un peu plus d’un mois sans se toucher ça laisse forcément des séquelles et, oui, j’ai presque peur de la toucher. J’ai peur de lui faire du mal comme j’en ai fait en la mettant enceinte ou lorsque je suis parti pour la venger, l’abandonnant alors qu’elle avait tellement besoin de moi. Et cette peur elle m'amène à lutter contre mon besoin de lui donner ce qu’elle veut j’imagine. Je la connais et non seulement j’ai lu son envie dans son regard à table mais je sais aussi que me demander de fermer son maillot de bain n’était pas innocent. Je crains seulement qu’il soit trop tôt et qu’elle fasse ça uniquement pour me faire plaisir. Si on doit se retrouver je veux qu’elle le fasse pour elle, pour nous, certainement pas pour moi. Cela dit, ça m’a tout de même assez excité pour manquer de me faire perdre la raison et la douche ne m’aide pas à me calmer. J’ai l’image de son corps gravé dans ma mémoire. Même si elle a perdu du poids, elle reste naturellement belle et désirable. Sans doute trop pour que je reste calme. Je ne suis pas sûr qu’elle ait conscience du pouvoir qu’elle a sur moi et de combien elle peut me rendre faible alors que tout ce que je souhaite c’est de l’aider à aller mieux. Une main passée dans mes cheveux que je dois réellement penser à couper, je me tourne et laisse tomber mon corps sur une Dani mécontente. « Tu ne m'aime plus c'est ça? Tu ne me désire plus? Et ce voyage, tu fais tout ça parce que tu te sens coupable? Je comprends pas Blake. J'ai perdu du poids, oui, mais je pensais pas que tu t'arrêtais simplement à mon physique! » Ma bouche s’ouvre mais je mets un petit moment à trouver le courage de passer le choc et de parler. « Qu … quoi ?! » J’aurais sans doute mieux fait de ne pas parler tout court. Ses questions plus la façon qu’elle a de me regarder de haut en bas, c’est suffisant pour empêcher toutes connexions entre mes neurones. Est-elle tombée sur la tête pour me demander quelque chose d’aussi stupide ? « Non, bien sûr que non ! Enfin si ! Merde … » Je grogne en ouvrant la porte de la douche pour éviter d’avoir cette fichue barrière entre nous. « Evidemment que je me sens coupable mais c’est pas pour ça qu’on est là et je t’aime toujours, je me fous de ton poids, je m’inquiète de ta santé parce que justement je t’aime et que j’aime pas te savoir mal. » Là ça fait sans doute un peu plus sens que mes tentatives de m’exprimer juste avant. Une main posée sur sa hanche, l’autre caresse sa joue alors que je fronce les sourcils. « Je voulais pas te vexer ou te donner l’impression de moins te désirer. Je sais pas si t’es prête pour ça et je sais pas comment m’y prendre justement parce que j’ai sans arrêt envie de toi. Si t’en doute t’as qu’à baiser les yeux. » Etant donné que la douche ne m’a pas calmé, je suis encore en pleine érection, plutôt massive et douloureuse d’ailleurs.
Through the good, through the bad, through the lonely I always rescue you, you always rescue me
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Un mois. Un trop long mois alors que nous avons l'habitude de coucher ensemble presque à tous les jours, parfois même plus qu'une fois par jour. Pour un couple qui se retrouve après des années, c'est peut-être normal et honnêtement, j'étais bien loin de m'en plaindre parce que je suis accro à Blake et que j'espère qu'il est autant accro à moi que je le suis de lui, mais j'avoue que toute cette tension sexuelle est peut-être bien trop présente pour que je passe à côté. Certes, après mon agression je ne voulais pas me faire toucher par qui que ce soit. Sans doute que la peur est encore présente en moi d'ailleurs, mais maintenant, je sais que mon désir est là par contre et que mon corps en réclame peut-être plus qu'il ne le devrait après avoir autant souffert. Et, je n'ai pas besoin seulement de sexe, j'ai besoin de retrouver mon petit ami, de retrouver cette proximité entre nous qui me manque et qui, j'ai l'impression, n'est plus aussi présente qu'elle l'était avant. Des jours à ne pas savoir comment agir avec lui, à avoir l'impression d'en faire trop ou de ne pas en faire suffisamment. J'ai l'impression de ne jamais agir correctement avec lui. C'est un peu pour ça que je tente constamment de faire des efforts. D'en faire pour lui alors que j'aimerais mieux rester dans mon lit en sécurité loin de tout ce qui me fait peur à l'extérieur. Pourtant, je ne veux pas le perdre comme avant, je ne veux pas qu'il se lasse de moi et j'ai l'impression que cette distance qu'il nous impose n'est pas pour rien. C'est exactement pour ça que la Dani au fort caractère qu'il connait si bien est revenue dans la salle de bain pour le confronter, même si j'ai l'impression d'avoir l'air beaucoup plus vulnérable face à lui qu'autre chose. Je ne me reconnais même plus. Ça ne me ressemble pas d'être aussi insécure face à lui, mais je dois le savoir. Si c'est vraiment le cas, s'il ne ressent plus tout ce qu'il ressentait pour moi avant l'agression, je veux le savoir et j'ai le droit de le savoir d'ailleurs. Un long silence s'installe avant qu'il n'ouvre finalement la bouche. « Qu … quoi ?! Non, bien sûr que non ! Enfin si ! Merde … » Ce n'est pas forcément ce que j'attendais comme réponse et lorsqu'il ouvre la porte de la douche, j'empêche mes yeux de descendre plus bas pour admirer le reste parce que je me concentre sur lui, et sur cette réponse, qui, j'espère, n'est pas la seule qu'il compte me donner. « Evidemment que je me sens coupable mais c’est pas pour ça qu’on est là et je t’aime toujours, je me fous de ton poids, je m’inquiète de ta santé parce que justement je t’aime et que j’aime pas te savoir mal. », « Je t'aime aussi... » Que je chuchote doucement avant de prendre une grande respiration. Les mots je t'aime qui sortent de sa bouche sont suffisant pour me rassurer un peu plus. Je ne sais même plus ce qui m'a pris de venir le confronter comme ça. Peut-être le besoin d'être rassurer justement, de savoir que j'ai encore une place dans son coeur. Une de ses mains m'agrippe la hanche ce qui est suffisant pour me faire frissonner alors que l'autre caresse ma joue. J'ai besoin de tendresse. J'ai besoin de sentir qu'il me désire encore autant. « Je voulais pas te vexer ou te donner l’impression de moins te désirer. Je sais pas si t’es prête pour ça et je sais pas comment m’y prendre justement parce que j’ai sans arrêt envie de toi. Si t’en doute t’as qu’à baisser les yeux. » La première partie de sa phrase me fait froncer les sourcils. S'il a autant envie de moi, pourquoi ne pas me l'avoir dit? Mais c'est surtout la dernière partie qui me fait réagir et évidemment, curieuse comme je le suis, je baisse les yeux et me mordille l'intérieur de la joue en voyant qu'il bande comme ça juste parce que je suis près de lui. Impossible de penser une seule seconde que je ne lui fait plus d'effet, c'est certain. « Tu.. eum.. » Mais j'ai quel âge au juste? Depuis quand ça me déstabilise autant de le voir excité de la sorte? « J'ai peur aussi de savoir comment je vais réagir et c'est sans doute pour ça que je n'ai rien tenté... mais j'ai toujours envie de toi aussi.. tout de toi est.. excitant. Mais je m'ennuie de nous.. de dormir nue contre toi, de tes caresses, de tes baisers, de tes petits gestes amoureux qui me font complètement craquer, de ce nous qu'on était avant l'agression. »
