J'ignore si ce que je fais est une bonne idée. Il y a encore quelques heures, je ne savais même pas pour quelle raison j'étais ici - ou plutôt je ne voulais pas me l'admettre - et j'ignorais encore plus ce que j'allais lui dire. Alors m'imaginer être en couple avec elle, je ne sais pas si c'est une bonne idée pour deux êtres brisés comme nous, mais s'il y a bien une personne à qui je veux laisser cette chance de me réparer, c'est bien Ozalee. Je sais que sans son départ pour l'Alaska, j'aurais encore refuser d'admettre quoique ce soit et honnêtement, j'ai encore de la difficulté à le faire, mais au moins, maintenant, je sais que nous sommes deux à penser ça, à être effrayé ensemble. Pas seulement sur définir ce que nous sommes, mais aussi pour ce bébé qui arrivera dans plusieurs mois encore. Tout ce que je désire c'est au moins de la rassurer un peu. Qu'elle ne pense surtout pas être seule cette fois-ci parce que je vais être là, peu importe ce que nous sommes devenus ou pas d'ici là, tout ce que je sais, c'est que je vais bel et bien être papa et que ce bébé, elle l'a gardé parce qu'elle savait qu'il était de moi. Quelque part, c'est rassurant de le savoir. Que ce n'est pas avec n'importe qui qu'elle retenterait tout ça. Certes, c'est un peu rapide et pas du tout dans l'ordre normale des choses, mais depuis quand je suis les règles moi? Je sais que cette fois-ci, j'aurais peut-être dû, mais maintenant qu'elle a prise sa décision, plus question de regarder en arrière. Me concentrant à nouveau sur elle, cette tendresse que je n'ai qu'avec elle revient rapidement. Et à cet instant précis, j'ai envie aussi de profiter de ce moment. De la retrouver, de tenter de ne plus avoir peur de tous ces gestes qui viennent naturellement lorsqu'elle est là. Doucement, elle se couche sur le lit lorsque je la dépose tranquillement et mon regard reste planté sur elle, concentrant ensuite toute mon énergie sur ces nombreux baisers que je pose sur elle, m'arrêtant sur son ventre. J'ai du mal à réaliser que ce petit être - bien que pas vraiment formé en ce moment - est bien le nôtre et que nous allons définitivement être parents. « Ca veut dire que j’aurais le droit de te castrer si tu touches une autre femme, tu le sais ? Mais à part ça, je suis pas jalouse du tout. » Ne quittant pas ses yeux du regard, je ne peux pas m'empêcher de rire en l'entendant, mais surtout, je n'ai pas vraiment de difficulté à la croire. J'ai tout de même l'impression que l'idée de penser que j'irais voir ailleurs ne lui plaît pas tellement et de toute façon, je lui ai déjà confirmé que ça ne m'intéressait pas, loin de là même. Puis je sais que si je tiens à ma vie, faut que je sois sage et c'est bien la dernière chose que je souhaite de lui faire du mal. « Violente, mais pas jalouse, je retiens ça. » Ouais parce que bon, je n'ai pas envie de finir castrer non plus, mais j'ai encore moins envie de savoir qu'elle souffre par ma faute, c'est certainement cette partie du bon gars qui se cache bien en moi qui sort un tout petit peu de son confort. Sa main sur mon visage, elle me force à venir la rejoindre ce qui est très loin d'être un supplice. « Viens par-là. » Je me redresse et viens la rejoindre, arrivant à la hauteur de son visage. Une main sur sa hanche, l'autre qui frôle ses lèvres du bout de mes doigts. Je pourrais rester des heures comme ça à la regarder et à l'avoir le plus près de moi possible. « Heureux de savoir aussi que tu ne me trouve pas complètement fou d'être venu jusqu'ici. » Oui parce que tout s'est fait sur un coup de tête et j'ai vraiment eu cette crainte que le contraire arrive et qu'elle me demande de retourner chez moi, ce que je n'aurais pas voulu non plus.
« Violente, mais pas jalouse, je retiens ça. » Même allongée sur le lit je parviens à hausser les épaules pour jouer l’innocente. Ça ne prend absolument pas, j’en ai conscience, mais je m’en moque. L’innocence n’est clairement pas l’un de mes traits de caractère et ça n’a jamais été le cas. Depuis gamine je n’en fait qu’à ma tête et je pars presque au quart de tour. La seule personne à même de me contrôler a toujours été mon jumeau et je sais que s’il était plus présent dans ma vie il y aurait un tas d’erreurs que je n'aurais pas commis. Simplement parce que Warren aurait été là pour me recadrer. Il est loin d’être parfait mon jumeau. Des conneries il en a sans doute fait plus que moi mais nous avons toujours fonctionné ainsi, en nous contrôlant mutuellement jusqu’à son fameux accident où je suis persuadée de l’avoir perdu. Certes nous parlons encore mais ce n’est plus la même chose et ce lien si spécial que nous avions me manque. Il m’aurait probablement évité de tomber une seconde fois enceinte sans que ça ne soit prévu. Il m’aurait aidé à y voir plus clair et plus vite mais à la place j’apprends à me débrouiller toute seule comme depuis des années. Alors oui, je serais capable d’être violente parce que je suis comme ça lorsque je suis blessée. Elijah y a échappé uniquement parce que Winona était dans les parages autrement mon genou aurait terminé dans ses parties intimes sans hésitation. « Généralement je défends ce qui m’appartient même si pour le coup c’est pas vraiment le cas. » Pourtant je m’en prendrais à lui parce qu’il est celui qui a fait une promesse et je déteste qu’on me mente. Enfin inutile de penser au pire alors que rien ne laisse supposer qu’il fera une telle erreur, certainement pas le fait qu’il soit ici, en Alaska, dans une petite ville au milieu de nul part entre forêt et montagne. Remontant lentement vers moi comme je le lui ai demandé, je m’allonge sur le côté afin de lui faire face - et possiblement pour ne pas finir écrasée. Une main sur ma hanche, l’autre qui passe sur mes lèvres et je réprime un frisson comme je le peux. « Heureux de savoir aussi que tu ne me trouve pas complètement fou d'être venu jusqu'ici. », « Ça l’est un peu. » Dis-je aussitôt mais sans me retenir de sourire. C’est à moi de venir le toucher, de passer mes doigts sur son bras nu jusqu’à son cou. « Ça veut dire beaucoup pour moi. T’es le seul qui ait fait ça pour moi alors que rien ne t’y obligeait. C’est fou, ça ne veut pas dire que j’aime pas cette folie. » Comme à mon habitude, ma main passe dans sa nuque et je caresse la naissance de ses cheveux, une geste tendre que je ne fais qu’aux personnes dont je suis proche. Que je ne fais qu’à lui en réalité. « Et puis ça reste moins fou que d’avoir un enfant ensemble sans l’être. » Ça, en revanche, c’est de la pure folie.
« Généralement je défends ce qui m’appartient même si pour le coup c’est pas vraiment le cas. » Non, mais j'aime bien qu'elle tienne suffisamment à moi pour avoir envie de faire quoique ce soit si jamais je vais voir ailleurs. Bon, je n'irais jamais jusqu'à faire ça, surtout que je ne tiens pas particulièrement à me faire castrer, encore moins de la décevoir de toute façon, mais même si ce n'est peut-être pas de la jalousie de sa part, je sais au moins qu'elle préfère m'avoir uniquement pour elle et c'est suffisant pour me faire sourire et pour me confirmer que j'ai bien fait de venir ici. Pas que j'en doutais, simplement que je jugeais peut-être que ma venue ici, cet élan de dernière minute était peut-être un peu trop impulsif de ma part et que j'aurais sans doute mieux fait d'y réfléchir un peu plus avant. Sauf que bon, quelque part, si j'ai pris cette décision sur un coup de tête c'est peut-être aussi parce que, justement, j'avais peur de me désister et de ne pas venir ici. Ce qui ne nous aurait sans doute pas mener à ce moment, à s'ouvrir un peu l'un à l'autre, se dire sans être trop précis ce qu'on ressent face à tout cela même si j'ai encore l'impression qu'il y a des choses qu'on osent pas dire ni l'un, ni l'autre. Sans doute que c'est trop tôt ou qu'elle est aussi peu certaine que moi, ce qui serait logique. Après tout, cette aventure dans laquelle on s'embarque, c'est plutôt gros et il y a quelque chose d'officiel sans vraiment l'être. Ce bébé il va nous unir pour la vie tous les deux et je sais qu'elle est consciente de tout ça autant que je le suis. Lui faisant maintenant face, je souris toujours comme un con, un peu trop bien en ce moment puis lui avoue être soulagé qu'elle ne me trouve pas complètement fou d'être venu jusqu'à elle. « Ça l’est un peu. » Sans doute et je ne peux certainement pas la contredire là-dessus puisque même moi, j'ai de la difficulté à croire ce que j'ai fais, je dois l'admettre. « Ça veut dire beaucoup pour moi. T’es le seul qui ait fait ça pour moi alors que rien ne t’y obligeait. C’est fou, ça ne veut pas dire que j’aime pas cette folie. », « Je suis peut-être un peu fou et c'est sur un coup de tête que j'ai décidé de venir ici, mais je ne regrette pas. » Sa main sur moi me fait réagir bien plus que ça ne le devrait, encore plus lorsqu'elle arrive à ma nuque et à la naissance de mes cheveux. Ce geste-là me fait beaucoup trop d'effet. C'est d'une tendresse incroyable, qu'elle seule est capable de me faire vivre. Des années à enchaîner seulement des coups d'un soir et seulement un mois à l'avoir pour moi que je deviens soudainement la personne un peu plus romantique que je ne croyais plus être. J'ai encore un peu de difficulté à l'accepter d'ailleurs. « Et puis ça reste moins fou que d’avoir un enfant ensemble sans l’être. » Je ris très légèrement, c'est vrai que c'est fou ce qu'on fait. De s'embarquer là-dedans alors que nous restons aussi incertain de ce que l'autre représente pour nous, mais je pense que nous pouvons y arriver. Je m'approche de son visage et pose mon front contre son front, ma respiration se mêlant à la sienne tellement nos bouches sont proches. « On va affronter ça ensemble. » Dis-je alors que ma main se pose sur son ventre.
Comment pourrais-je lui en vouloir ? Il n’a pas seulement fait ça pour moi, il l’a fait pour nous et pour cet enfant qui va venir perturber notre quotidien dans les mois à venir. Il l’a fait pour tout un tas de raisons dont il ne me parle pas forcément mais que je peux essayer de deviner. Des raisons qui font que je suis touchée, sans doute plus que ce que je peux lui dire ou lui montrer depuis qu’il est arrivé. Alors oui, c’est de la folie, venir ici sur un coup de tête, débarquer sans prévenir et sans aucune assurance de me trouver là, mais c’est un beau geste qui ne reste pas sans conséquences. C’est suffisant pour me rassurer. Non pas que je doutais totalement de sa parole mais avec mon passé et le doute quant à mon avenir dans les prochains mois j’imagine que j’avais besoin de ça pour ne pas paniquer plus que ce n’était déjà le cas. Oh je vais tout de même avoir peur, Jake ne pourra rien y changer mais ça ne sera pas forcément concernant notre relation mais plus sur la grossesse en elle-même. Comme pour Winona, avec mon diabète, je vais devoir être sérieusement suivie, faire attention à mon alimentation et surtout à ma glycémie qui, mal gérée, peut être autant fatale pour le bébé que pour moi. Des mois avec une angoisse en arrière fond que je vais ignorer de mon mieux. Cela dit, je sais qu’il sera là. Exactement comme il me l’a promis et comme il me le prouve ce soir. « Je suis peut-être un peu fou et c'est sur un coup de tête que j'ai décidé de venir ici, mais je ne regrette pas. » Puisque je ne suis plus que tendresse depuis que nous sommes tous les deux il est normal que mon sourire exprime ce sentiment. Mes doigts continuent de caresser ses cheveux, sa nuque alors que mon regard s’ancre dans le sien. « Je suis contente que tu l’ai fait. » Je devrais même dire que j’en suis heureuse mais j’ai peur que ce sentiment ne soit trop fort. Certes nous nous ouvrons un peu plus et surtout nous acceptons ce que nous avons tenté de réfuter mais ce n’est pas pour cette raison que je parviens à tout dire, à lui livrer tout ce que je ressens. Pas tout de suite. Pas maintenant. Pas même alors que son front se pose contre le mien, que nos corps se rapprochent et que sa main se pose sur mon ventre et intensifie ce lien entre nous qui sera fait de chair et d’os bien plus vite qu’on ne le pense. « On va affronter ça ensemble. » Je pose la mienne par-dessus, une façon silencieuse de lui faire comprendre que je le sais et que sur ce point je ne doute absolument plus. Les yeux dans les yeux, je n’ai pas besoin de dire quoi que ce soit, nos regards suffisent à parler pour nous. Et c’est beau. C’est beau de voir que même si nous avons été brisés par notre passé et que nous avons peur, nous nous faisons assez confiance pour nous comprendre même à travers le silence. J’ignore combien de minutes nous restons aussi proches l’un de l’autre, je sais seulement que je suis la première à briser notre contact visuel pour aller nicher mon visage dans son cou. Une jambe par-dessus sa hanche, mes lèvres trouvent sa peau que j’embrasse délicatement et à plusieurs reprises tout en caressant son dos du bout des doigts.
Étendu dans ce lit trop petit pour moi, je me concentre sur elle et sur sa présence à mes côtés qui me rassure un peu. J'ai beau dire que je vais être présent pour elle, que je vais prendre mes responsabilités et tout faire pour tenir mes promesses, mais je sais aussi que ma famille en a toujours baver et que la malchance pourrait très bien retomber sur moi encore une fois. Non pas que je le souhaite, au contraire, je refuse de penser une seule seconde que ce bébé pourrait avoir quelque part les gênes de merde que j'ai hérité, mais j'ai tout de même cette crainte qui est bien présente et qui me retourne le cerveau depuis que j'ai appris la nouvelle. Tout le monde me répète sans cesse qu'il est impossible que je sois comme mon père, que j'ai trop de coeur, mais qu'est-ce qu'ils en savent vraiment? Oui je me suis occupé de mes soeurs, mais j'imagine que c'était bien plus par obligation de ne pas les abandonner que parce que j'ai du coeur. Je ne pense pas en avoir véritablement. J'ai fait une tonne de conneries pour les protéger, pour leur assurer malgré tout une belle vie et je n'ai même pas l'impression d'avoir réussi à le faire complètement. J'ai peut-être un beau métier, un sport qui me passionne et dont je ne pense pas pouvoir me séparer un jour, mais je n'ai pas toujours été quelqu'un de bien et j'arrive à le reconnaître même si je n'aime pas non plus en parler. Je sais que quelque part Ozalee mérite mieux que moi comme père de son enfant et aussi dans sa vie tout simplement, mais il y a cette forte connexion entre nous qui m'empêche de m'éloigner, qui visiblement, me ramène forcémement à elle, que ce soit par hasard ou par choix. « Je suis contente que tu l'ai fait. » Yeux dans les yeux, nos regards ne se quittent pas pendant ce qui me semble être de longues minutes. Ma main caresse ses cheveux et mes lèvres se posent sur sa tête qui vient doucement se nicher dans le creux de mon cou. Impossible de ne pas apprécier ce moment. J'en viens même à me demander si c'est vrai, si j'ai le droit de vivre ça après avoir repoussé toute marque d'affection quelconque ces dernières années. Et quelque part, je préfère peut-être ne pas y penser, vaut mieux profiter de ça. Elle semble tellement bien et je le suis aussi même si je n'ai pas trop envie de l'admettre. J'ai peut-être surtout envie de garder ça pour nous, parce que ce moment nous appartient. Son corps collé au mien, elle commence même à poser des baisers dans mon cou, ce qui réveille doucement mon bas ventre, mais je n'en fais rien mise à part d'encadrer son visage fin de mes mains, la regardant un moment avant de l'embrasser et entraîner nos bouches dans ce qui me semble être une danse longue et douce entre nos langues. Pour reprendre notre souffle, j'éloigne un peu ma bouche de la sienne puis pose un long baiser sur son épaule dénudée. « Ça va? Tu te sens pas trop mal? » Dis-je en parlant évidemment du bébé. Je n'ai pas côtoyé trop de femmes enceintes, mais je sais que les débuts de grossesse peuvent être difficile - de ce que j'ai lu - alors je veux m'assurer que pendant ces quelques jours sans nouvelle d'elle, tout se passait bien. Ma main se glisse sur sa hanche que je caresse doucement en la regardant toujours dans les yeux, sa tête toujours contre mon torse.
Invité a posté ce message Mar 10 Sep 2019 - 17:14#
D’où sort cette affection, ces sentiments que nous cachons bien moins qu’avant ? Je ne suis pas sûre que ce soit uniquement le fait d’accepter la grossesse mais plus celui de ces quelques jours éloignés à nous laisser le temps réfléchir. Cette réflexion était nécessaire pour tous les deux. Ça ne veut pas dire que tout est accepté et qu’à partir de maintenant nous allons former un beau couple soudé et tout ce qui va avec, non ça signifie seulement que nous prenons enfin le temps d’accepter les choses. Doucement, certes, mais c’est mieux que rien. Je n’ai plus envie de me prendre la tête et de me faire du mal inutilement. Ça reviendra, il semblerait que j’ai un penchant pour l’auto-dénigration et le masochisme, mais pour le moment je tiens à profiter de sa présence, de ses bras qui me maintiennent contre lui et de ce sentiment rassurant qui me gagne. J’aime le fait de me laisser enivrer par son parfum entêtant. J’apprécie ses caresses sur ma peau qui frissonne à chaque passage ou encore de sentir la chaleur de sa peau sous mes lèvres en l’embrassant ici et là au niveau de son cou et de son épaule. Et puis j’aime les baisers qu’il m’offre, particulièrement celui-ci. Il n’a rien d’impatient et de précipité. Il est doux et tout aussi tendre que le moment que nous partageons depuis le retour sur le lit - visiblement trop petit pour Jake. « Ça va? Tu te sens pas trop mal? » Mon menton en appuie contre son torse de sorte à pouvoir le regarder sans avoir à me contorsionner, une chair de poule se forme une fois encore sur mon épiderme pendant qu’il l’effleure. « Pour le moment ça va, rien d’insupportable. » Je le rassure en attrapant sa main afin de déposer un baiser au creux de sa paume. « Par contre on en reparlera quand quelques semaines. Si c’est comme quand j’attendais Winnie, le deuxième mois va me sembler insupportable. » Particulièrement les nausées - possiblement les vomissements - la fatigue et les sautes d’humeurs. Ça sera autant épuisant pour moi que pour toutes les personnes de mon entourage d’ailleurs. De mes jambes musclées après des années d’entraînements, je parviens à l’allonger complètement sur le dos et à le surplomber en laissant mes cheveux retomber sur mes épaules et ma poitrine. « Estime-toi heureux de ne pas vivre avec moi, t’en aurais très vite assez. Je peux devenir vraiment horrible. » Que ce soit au niveau de mon humeur qui presque d’une seconde à l’autre ou physiquement. Ce n’est clairement pas une période où me pomponner me préoccupe, je préfère largement me balader en jogging et tee-shirt ample, les cheveux attachés ou en bataille. Bref, horrible. Je crois pouvoir affirmer que ce moment et celui à quelques semaines de l’accouchement sont ceux que je déteste le plus dans la grossesse mais peut-être que celle-ci sera différente. Pourquoi pas après tout ? « Ça te fait pas trop peur ? Je ne te parle pas de mon sale caractère à venir mais de tous les changements auxquels on va devoir s’habituer ? » Je reprends sa main et la dirige vers mon ventre parce que j’adore le voir toucher cet endroit, prendre conscience lui aussi de cette petite vie abritait à l’intérieur. Une petite vie qui vient de nous et que nous allons devoir préserver et protéger comme tous bons parents.
Je ne sais pas quel est cet élan de tendresse qui s’empare de moi, mais honnêtement, ce moment, je l’apprécie peut-être un peu trop pour ne pas rester dans cette position. Je crois que ça la rassure quant à ma présence pour elle, mais aussi face à cette relation que moi-même je n’arrivais pas à qualifier. Ce serait mentir que de dire que je sais exactement où va tout ça, mais le fait de savoir qu’aucun autre homme ne va la toucher, ça me satisfait amplement. Je n’ai pas envie de savoir qu’elle voit d’autres personnes, comme je sais que – même si elle n’est pas jalouse – elle préfère être la seule femme que je vois. Notre relation n’est peut-être pas officielle, mais ce bébé qui arrivera dans plusieurs mois rend les choses un peu plus sérieuses et je n’ai pas non plus envie d’être irresponsable, encore moins de la décevoir. Et puis, l’envie n’est même pas là. Je suis étrangement bien en sa présence. Quelque chose que je n’ai pas ressenti depuis un moment déjà. « Pour le moment ça va, rien d’insupportable. » Content de savoir que tout va bien, je glisse l’une de mes mains sur sa joue. Honnêtement, je sais que je ne vais rien pouvoir faire pour elle de toute façon. Ses malaises, je ne peux pas lui retirer et je me sens déjà suffisamment mal comme ça de lui faire subir cette grossesse que je préfère savoir que pour le moment, ce n’est pas insupportable. « Par contre on en reparlera quand quelques semaines. Si c’est comme quand j’attendais Winnie, le deuxième mois va me sembler insupportable. » C’est peut-être une belle chose une grossesse, mais à ce que j’entends de toutes les femmes qui sont passés par là, c’est aussi beaucoup de changements physiques, des sautes d’humeur et des nausées et honnêtement, elles sont très courageuses de passer par tout cela. Je n’arrive pas vraiment à imaginer qu’Ozalee puisse être si insupportable que cela, surtout que je n’ai jamais vu de points négatifs sur cette femme, mais c’est certainement différent avec les hormones et tout. Je préfère ne pas y penser pour le moment. « Je sais que je ne vais certainement pas être d’une grande aide, mais je vais tenter de l’être le plus possible, même pour tes demandes les plus folles. » Évidemment, je vais faire mon possible puisque je sais que je ne vais pas pouvoir tout régler pour elle, mais quand même. Dorénavant sur moi, j’admire son corps et ses cheveux qui cache à peine sa poitrine et me pince les lèvres ensemble, incapable de ne pas la trouver magnifique alors qu’elle me regarde avec ses petits yeux brillants et ce sourire charmeur sans qu’elle ne s’en rende compte. « Estime-toi heureux de ne pas vivre avec moi, t’en aurais très vite assez. Je peux devenir vraiment horrible. », « T’exagères. Impossible que tu sois si horrible que ça. » Non je n’y crois pas. Puis avec mes sœurs, j’en ai vu aussi de toutes les couleurs alors j’ai de la difficulté à croire qu’il y a quelque chose que je pourrais être incapable de supporter. Surtout en ce qui la concerne. « Ça te fait pas trop peur ? Je ne te parle pas de mon sale caractère à venir mais de tous les changements auxquels on va devoir s’habituer ? » Je sais qu’Ozalee a toujours apprécié l’honnêteté et je ne compte pas lui mentir. Mes mains sur son ventre, j’ai l’impression que tout ça me fait un peu moins peur parce que c’est avec elle que je vais vivre tout ça, mais une partie de moi craint encore de ne pas être à la hauteur. « Un peu. J’ai toujours été présent pour mes sœurs, mais un bébé c’est différent… Je pense qu’on peut y arriver, même si c’est un gros changement dans nos vies. Je ne pensais pas devenir père un jour, et j’ai beau ne pas avoir l’impression d’être prêt, je suis… heureux, vraiment. » Et je suis sincère. Regardant son ventre que je caresse un moment, je soulève un peu le haut de mon corps pour embrasser son ventre puis lève les yeux vers les siens. « Et toi alors? Tu penses quoi de tout ça? »
Invité a posté ce message Mer 11 Sep 2019 - 11:23#
« Je sais que je ne vais certainement pas être d’une grande aide, mais je vais tenter de l’être le plus possible, même pour tes demandes les plus folles. » Très sincèrement ça me suffit. Oui, c’est suffisant pour que je me sente rassurée et que je ne panique pas complètement à l’idée de traverser ça seule. Dans tous les cas mes proches auraient été là, comme lors de ma première grossesse, mais ce n’est pas la même chose. Un enfant c’est généralement conçu à deux et dans la logique des choses nous sommes deux à tenter de gérer la panique et l’appréhension. Je sais d’expérience qu’il est tout à fait faisable d’élever un enfant seule seulement … je n’ai pas la moindre envie de repasser par-là. Avoir une grande famille est un rêve depuis que je suis enfant. Jusqu’à présent un peu compliqué, ce n’est clairement pas de cette façon que je m’imaginais l’avoir alors savoir que Jake ne compte pas m’abandonner, même en sachant que la grossesse risque de ne pas être rose tous les jours, ça me rassure. C’est également une belle preuve de son attachement et, oui, ça me fait quelque chose de savoir qu’il tient à moi de cette manière. « Elles ne sont pas si folles que ça. Tu me diras j’ai été enceinte qu’une fois mais ça allait même si je devais surtout me débrouiller seule. » Même si le père de Winona n’est pas parti immédiatement, il ne faisait aucun effort. J’aurais dû comprendre, j’étais toutefois trop naïve pour voir ce que j’avais sous les yeux. J’aurais nettement moins souffert si je l’avais réalisé plus tôt et viré avant que lui ne m’abandonne comme une malpropre. « T’exagères. Impossible que tu sois si horrible que ça. » Je secoue la tête pour lui affirmer que, si, je peux être horrible à ce point. Il peut en douter pour le moment, il verra bien lorsque ça arrivera. « Je peux me mettre à pleurer seulement parce que j’arrive pas à ouvrir un yaourt ou me mettre en colère pour quelque chose d’insignifiant. » Heureusement avec le temps ça se calme mais les débuts de la seule grossesse vécu jusque-là n’ont pas été joyeux. Je sais qu’elles ne sont pas toutes vécues de la même manière, ça peut être différent de l’une à l’autre, mais autant le prévenir et anticiper un peu. « Un peu. J’ai toujours été présent pour mes sœurs, mais un bébé c’est différent… Je pense qu’on peut y arriver, même si c’est un gros changement dans nos vies. Je ne pensais pas devenir père un jour, et j’ai beau ne pas avoir l’impression d’être prêt, je suis… heureux, vraiment. » J’aime réellement trop de le voir poser ses mains sur mon ventre comme s’il voulait protéger ce qui se cache derrière et qui n’a toujours pas conscience d’être. Mes hormones détraquées font que ce geste simple provoque bien trop d’émotions en moi. Toutefois fois attentive à sa réponse et sans le quitter des yeux, je retrouve à approuver ce qu’il dit sans m’en rendre compte. Ce baiser qu’il pose sur mon ventre ! Bon sang, il est décidé à me faire perdre la tête ce soir. « Et toi alors? Tu penses quoi de tout ça? », « Je suis terrorisée. » Admis-je en décoiffant ses cheveux qui le sont déjà. « Je sais qu’on peut le faire mais j’aurais préféré m’y préparer. J’ai toujours voulu avoir des enfants, beaucoup d’enfants, seulement j’aime aussi planifier et pas que ça me tombe dessus comme ça. » Je hausse les épaules, à croire que je suis en train d’accepter une fatalité. « Mais je suis heureuse aussi … C’est pas la grande famille que j’imaginais ça reste déjà très bien. » J’évite d’ajouter que je me sens de plus en plus heureuse qu’il soit le père de crainte que ça ne soit de trop même si je suis persuadée qu’il va finir par le comprendre.
Invité a posté ce message Mer 11 Sep 2019 - 13:32#
for you, I would travel to outer space
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« Elles ne sont pas si folles que ça. Tu me diras j’ai été enceinte qu’une fois mais ça allait même si je devais surtout me débrouiller seule. » De toute manière, ça ne m'inquiète pas réellement. Peu importe ce qu'elle me demande, je tenterai de répondre à ses demandes et si je suis dans l'incapacité de le faire, je trouverai bien un moyen de la rendre heureuse quand même. Je sais que ça ne sera pas très facile pour elle, qu'elle sait plus que moi à quoi s'attendre, mais j'essaie de me convaincre que tout ira bien, même si la fin de toute cette épreuve me fait un peu peur. J'adore les bébés et les enfants. Par contre, celui-là sera à moi et je sais très bien que si c'est un garçon je vais tout faire pour qu'il ne devienne pas un homme qui ne respecte pas les femmes alors que si c'est une fille, je vais probablement vouloir la protéger des connards toute sa vie. Je ne sais pas lequel est mieux. L'important c'est qu'il soit en santé j'imagine. Mais d'une manière ou d'une autre, j'ai toujours été trop protecteur de tout ce qui m'appartient, encore plus lorsqu'il s'agît de gens que j'aime alors ce sera très certainement le cas avec cet enfant. Un jour, il sera reconnaissant comme mes soeurs le sont avec moi - même si elles ne me le montrent pas très souvent. « Oui sauf que je suis là maintenant. Je sais que je ne pourrais pas être présent vingt-quatre heures sur vingt-quatre parce que là c'est toi qui va en avoir marre de moi, mais je vais être là, tu pourras m'envoyer un message n'importe quand. » Et si je suis suffisamment fou pour prendre un avion vers l'Alaska, je crois que je peux bien débarquer peu importe l'heure chez elle à New-York si elle a besoin de ça, évidemment. « Je peux me mettre à pleurer seulement parce que j’arrive pas à ouvrir un yaourt ou me mettre en colère pour quelque chose d’insignifiant. » Je ne peux pas m'empêcher de sourire en l'entendant. Impossible de ne pas trouver ça presque adorable même si j'imagine que je vais probablement rapidement changer d'avis lorsqu'on sera à cette étape. Il y a bien des choses que je peux supporter alors je ne pense pas que ce sera si terrible que ça même si elle semble convaincue du contraire. À croire qu'elle se transforme en véritable monstre, mais j'ai presque de la difficulté à y croire. Elle a un fort caractère Ozalee, mais rien de si terrifiant que ça quand même. « Je vais t'aider à les ouvrir les yaourts si y a que ça. » Dis-je en la taquinant évidemment. Concentrant ensuite mon regard sur elle et surtout sur son ventre, je porte mon attention à ça plutôt que sa poitrine toujours dénudée qui me fera toujours le même effet dans le bas ventre même si je suis conscient que ce n'est pas véritablement la seule chose à laquelle je devrais penser. Au lieu de ça, je l'écoute attentivement m'avouer ce qu'elle pense réellement de ce qui nous attends et je hoche la tête doucement une fois mon regard sur elle de nouveau après avoir posé mes lèvres sur son ventre. À voir son sourire, c'est quelque chose qu'elle apprécie particulièrement et honnêtement, je ne compte pas m'arrêter même lorsque son ventre sera bien plus gros. Quelque part, je suis déjà attaché à ce qui se trouve à l'intérieur. « Je suis terrorisée. Je sais qu’on peut le faire mais j’aurais préféré m’y préparer. J’ai toujours voulu avoir des enfants, beaucoup d’enfants, seulement j’aime aussi planifier et pas que ça me tombe dessus comme ça. Mais je suis heureuse aussi … C’est pas la grande famille que j’imaginais ça reste déjà très bien. » Ses mains dans mes cheveux, qu'elle décoiffe plus qu'ils ne le sont déjà, je plonge mon regard dans le sien, conscient qu'il est normal qu'elle soit terrorisée à ce point. « Je ne pensais pas non plus qu'une situation de ce genre se produirait, mais même si ce n'est pas planifié, je crois qu'on trouvera certainement un moyen d'y arriver. C'est terrifiant oui, mais tu te débrouilles déjà tellement bien avec Winnie, je n'ai aucun doute que ce sera la même chose avec ce petit bébé là. » Surtout que cette fois-ci, elle n'est pas seule et ce, même si je n'ai pas l'impression que je vais aussi doué.
Invité a posté ce message Sam 14 Sep 2019 - 18:46#
« Oui sauf que je suis là maintenant. Je sais que je ne pourrais pas être présent vingt-quatre heures sur vingt-quatre parce que là c'est toi qui va en avoir marre de moi, mais je vais être là, tu pourras m'envoyer un message n'importe quand. » Un léger rire de ma part résonne dans la pièce. L’idée que je puisse en avoir assez de lui sous prétexte de l’avoir sans arrêt sur le dos me parait invraisemblable, surtout en ayant pris conscience qu’il me manquait un peu trop. Mais c’est la façon dont il me le dit, presque blasé de lui-même, à croire qu’il a du mal à se supporter tous les jours. Puis je souris plus en douceur sur la fin. « Tu pourrais être surpris, je pourrais me révéler capable de te supporter, qui sait ? » Et une part de moi voudrait tester ça tandis que l’autre, la plus sage, me rappelle aussitôt à l’ordre. Chaque chose en son temps. Cette grossesse nous oblige déjà précipiter les choses, je voudrais faire le reste comme il se doit et prouver si ce n’est pas au monde entier juste à moi-même que malgré notre bêtise nous pouvons nous en sortir et plus encore. « Je te promets d’envoyer un message dès que j’en aurais besoin. Même à quatre heures du matin parce que j’aurais la flemme d’aller m’acheter ce que je veux manger. » Ce pourrait être une excuse pour le voir aussi, y compris en pleine nuit. Cela dit je reste certaine que je vais réellement avoir ce genre de moment assez régulièrement au cours des prochains mois. Je reste donc persuadée que je suis celle qui sera le plus insupportable puisque j’aurais les sautes d’humeur et que Jake ne m’a jamais vu éclater en sanglots après m’être battue avec l’opercule dans un fichu yaourt et l’avoir ouvert en le déchirant - frustration extrême selon moi. « Je vais t'aider à les ouvrir les yaourts si y a que ça. », « Tu veux pas aussi me les donner à manger pendant que tu y es ? » Je réponds du tac-au-tac, avec un petit air amusé. Ça pourrait presque devenir érotique cette idée, une pensée que je dois à mes hormones en pagailles et à nos corps à moitié nus. Je tente d’y penser le moins possible et de me concentrer sur le sujet nettement plus sérieux lancé entre nous. Je préfère être franche et admettre être terrorisée même si ça semble contradictoire avec le fait d’être heureuse, presque impatiente, d’avoir un second enfant. « Je ne pensais pas non plus qu'une situation de ce genre se produirait, mais même si ce n'est pas planifié, je crois qu'on trouvera certainement un moyen d'y arriver. C'est terrifiant oui, mais tu te débrouilles déjà tellement bien avec Winnie, je n'ai aucun doute que ce sera la même chose avec ce petit bébé là. » Bien que ce soit assez rare, je rougis légèrement face à son compliment. J’ai réellement eu des moments difficiles ces huit dernières années, alors entendre que je m’en suis bien sortie avec ma fille, oui ça me fait quelque chose. « Mais je ne serais pas seule cette fois. » C’est ce qu’il m’a promis et ce que je lui rappelle en me penchant vers lui. L’embrassant avec cette tendresse qui nous caractérise depuis que nous nous sommes retrouvés. Je laisse mes mains glisser sur son torse, vers ses épaules et toujours plus haut pour me retrouver complètement allongée sur lui, poitrine contre torse. Et malgré notre grande proximité, je parviens à jouer avec ses lèvres sans m’en lasser.
