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Invité a posté ce message Lun 23 Sep 2019 - 11:24 #

25 SEPTEMBRE Une fraction de seconde. C’est ce qui suffit à renverser le cours de choses comme un battement d’ailes de papillon peut provoquer un ouragan à l’autre bout du monde. Il suffit de peu et tout s’effondre. Le coeur qui bat à tout rompre, le cerveau qui peine à assimiler ce qui se passe. Le bruit arrive en décalé, les images se brouillent et puis d’un coup … plus rien. C’est le noir total. Mais durant ce moment qui semble s’éterniser, s’allonger de plus en plus alors qu’on voudrait que tout s’arrête, il y a cette voix. Qu’importe de savoir si c’est réel ou non, ça le semble assez pour y croire, pour s’y accrocher et fermer les yeux pour la voir. Seulement son image pour se réconforter et faire taire la peur. Parce qu’il n’y a plus que ça et l’attente. La peur et l’appréhension de la douleur qu’on sait être sur le point de ressentir. La peur de quitter ce monde sans avoir accompli tout que nous devions accomplir. La peur de partir sans avoir dit aux personnes qui nous tiennent le plus à coeur qu’on les aime. La peur de partir sans être parvenu à se faire pardonner des erreurs pour lesquelles nous aurions dû demander pardon depuis bien longtemps déjà. Et l’attente … l’attente du choc. L’attente du moment où tout va enfin se couper, son comme images. L’attente de la collision et du bruit avant le néant. C’est l’attente le plus insoutenable alors que votre coeur bat à tout rompre. Attendre que ça s’arrête enfin, la violence comme la peur. Tout est lié, entremêlé. Il n’aura fallu qu’une fraction de seconde … un temps miniscul au cours duquel vous êtes inattentif et clac ! Tout part de travers. On a beau être concentré, persuadé de gérer la situation, c’est faux. On a beau avoir connaissance des risques, du débris sur la voie et que nous sommes tous des humains, on part serein et sûr de soi. Jusqu’à ce qu’un autre tente une manoeuvre dangereuse qui aura des conséquences sur les autres. Parce que dans un instant comme celui-là nous sommes dirigés par l’instinct et ce dernier n’est pas toujours bon. Un putain de débris, un gamin terrorisé et boum ! Effet papillon. L’issue semble inévitable. On sait courir vers la catastrophe mais on garde espoir. L’espoir que notre manoeuvre parviendra à minimiser les dégâts. Puis on attend. L’attente, encore et toujours. Quelques secondes qui deviennent de longues minutes, accroché à l’espoir sans doute fou de s’en sortir indemne pour avoir la chance de prouver au reste du monde qu’on peut se rattraper … « CAMERON ! » Les paupières closes, mains serrant fermement mon filet de sécurité, j’attends. J’attends que ça se termine et j’attends la douleur. A cette vitesse, même en tentant de ralentir la voiture sur son trajet vers le mur, ça ne pardonne pas. J’ai pensé aux autres, me suis éloigné du circuit parce qu’un carambolage serait pire. Un coup de volant calculé sans savoir ce que vont être mes dégâts. La voix de Zack a hurlé une fois dans l’oreillette et le silence a suivi. Je ne peux qu’imaginer ce que la scène donne. Une première voiture sortie de sa trajectoire, l’autre qui l’évite et se dirige volontairement dans le mur pour se ralentir et ne pas finir mort. Les tonneaux effectués par mon véhicule qui m’ont secoué et presque assommés. Tout ça en quelques secondes qui s’éternisent sous mes yeux. Et je n’ai des pensées tourner que vers elle. Tout ce que j’aurais pu dire, tout ce que j’aurais dû faire. Me battre plus, tenir tête à son père, lui dire combien je l’aime et à quel point j’ai besoin d’elle. Un seul nom. Le sien. Oliana, que je souffle avant le grand choc. Plus rien. Le noir. Le vide et le silence de plomb.

La première chose à me revenir est la douleur. Elle irradie partout dans mon corps, me fait grogner et attire l’attention. Puis les bruits suivent et, lentement, les images. Floues et désagréables. Les silhouettes sont déformées, les paroles lointaines. J’émerge et replonge dans ce qui me semble n’être que des petites secondes. Le temps est souvent une chose étrange. Je sens, ressens mais peine à m’exprimer. C’est comme tenter de se sortir d’un rêve sans y parvenir. Tout est mou jusqu’à mon cerveau. Puis je sombre à nouveau. Quel jour sommes-nous ? Quelle heure est-il ? Je n’en sais rien. Dans un léger sursaut, j’ouvre les yeux plus conscient que jamais de l’endroit où je me trouve. Les souvenirs me reviennent petit à petit, en même temps que ma migraine. L’accident, les multiples réveils. Ma famille et elle que je cherchais avec un espoir qui a vite été effacé. Pas très bavard, je me suis enfermé dans un mutisme total en prenant conscience de ne plus sentir mes jambes. Oedème ayant endommagé la moelle épinière que le médecin a dit. Ca sera cinquante-cinquante. Comme si ma capacité à remarcher un jour était pariée sur un putain de lancé de dés. La colère a laissé place à mon amie la peur. La peur de ne plus jamais marcher, de ne plus jamais piloter, de ne plus jamais être moi. Et bientôt c’est devenue une certitude, celle d’être condamné dans un corps que je ne contrôle plus. Je râle, tente de bouger une jambe, mais rien à faire. Fou de rage, je m’apprête à crier quand un soupire attire mon attention. Il ne me faut pas longtemps pour la trouver, assise sur un fauteuil, pas très loin du lit et complètement endormie. Mon coeur se serre. J’ai espéré la voir sans qu’elle apparaisse si souvent que j’ai perdu espoir. Pourtant ce qui me frappe hormis que même endormie elle reste belle, c’est à quel point je ne serais plus jamais à la hauteur et c’est suffisant pour me faire craquer. Une larme suivie par une autre puis une myriade d’autres. Je cède, ouvre les vannes pour déverser peur, haine, douleur et dégoût à travers mes larmes.
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Invité a posté ce message Lun 23 Sep 2019 - 21:23 #

Je suis là…sans être vraiment là. Postée une seconde devant la fenêtre de sa chambre d’hôpital, je regarde le soleil vivace, l’animation de la rue comme une fourmilière. J’ai cette impression depuis que la nouvelle est tombée, depuis que j’ai allumé cette télé et que la violence de ses images tourne en boucle dans ma tête. Je suis restée figée longtemps devant cette atrocité sans me rendre compte que des larmes roulaient sur mes joues. C’est la voix d’Arthur qui m’a fait sursauté, me ramenant à la vie : « N’attends pas qu’il soit trop tard, Ollie. » Je n’arrive pas à détourner le regard de la télé, du début de course où l’on voit Cameron sourire à certains supporters. Il était beau, si confiant et si déterminé. Comment a-t-il pu perdre le contrôle de la voiture ? Comment a-t-il pu percuter ce mur à cette vitesse ? Etait-ce un acte désespéré ? Un problème mécanique ? Un moindre mal ? Ce n’est que lorsque la main d’Arthur ne se dépose sur mon épaule que je relève les yeux vers lui, larmoyant. « Je donnerai n’importe quoi pour revoir ma femme » commence-t-il si sincère et le cœur ouvert. « N’attends pas qu’il soit trop tard. » Répète-t-il comme pour me faire comprendre que je dois aller le rejoindre. Quoi qu’il fasse, Arthur n’était pas Cameron. Même malgré notre baiser échangé, ce n’était pas lui qui hantait mes songes et mes rêves. Ce n’était pas son prénom que je murmurais parfois assoupie. J’avais beau être loin pour me concentrer sur moi-même, encaisser ce que ma propre famille avait fait et tenter d’y voir plus clair, j’avais finis par prendre peur. Peur de l’affronter lui et de tout le mal qu’il avait pu accumuler. Je laissais les jours s’écouler, sans avoir le courage de rentrer. Parce que je voyais plus clair maintenant. J’aurais du mal à lui pardonner, peut-être encore plus à lui refaire confiance, mais j’ose croire à une seconde chance. J’ose croire en ses sentiments qui grandissent de plus en plus en moi. Ceux qui ont toujours été présents mais que je n’avais jamais compris. J’avais simplement peur de les laisser m’envelopper pleinement.

Billets pris pour le premier avion, le chemin vers Los Angeles de l’Alaska est long. Très long. 7 heures à penser au pire, à prier pour qu’il soit encore en vie lorsque j’arrive, aux dégâts qu’il pourrait avoir subi s’il se réveillait vraiment, à réfléchir à ce que je comptais lui dire, à comment je vais réagir à tout ça, à comment je vais devoir affronter Maxyne et mes parents. Mais à vrai dire, je ne sais pas. Je tente d’écrire un message, qui libère mon anxiété et mon cœur, avant d’oublier, perdue dans mes pleurs. Je ne dors pas, je n’ai pas faim. Je survis juste dans l’espoir qu’il va bien, bien que paniqué de devoir affronter tout le monde. Lorsque j’arrive enfin à l’hôpital, exténuée du voyage, le regard que tout le monde me donne me fait frissonner. Certains de l’équipe de Cameron murmurent mon prénom, ma mère tente de m’approcher. « Oliana… » Sa voix tremble, et en tant normal je l’aurai vite réconforté, mais c’est au dessus de mes forces.  Le silence est tombée dans la salle d’attente depuis mon arrivée, mais je le perce : « On a des nouvelles ? » Ma mère secoue la tête, en proie à un énième élan de pleurs. J’acquiesce doucement et je m’installe dans un coin, loin de tous. Qu’est ce que je suis censé faire ? Qu’est ce que je suis censé dire à mes parents que je n’ai abandonné sans une explication ? Je n’ose même pas les regarder dans les yeux, et finalement décide que j’affronterai ça plus tard. Mes pensées retombent envers Cameron qui doit encore être en salle d’opération. La nouvelle tombe quelques heures plus tard : Son état est stable, il est en salle de réveil mais que sa colonne a été gravement touchée et qu’il peut ne plus avoir l’usage de ses jambes. Son diagnostique reste encore à affiner à son réveil. Les larmes de ma mère et celle de Maxyne remplissent la salle tandis que moi, je me ré-assois perdu dans mes pensées.

Je suis là sans être là depuis qu’il s’est réveillé. Je vois les gens défilés dans la salle d’attente sans que j’ai la force de bouger. Parfois on m’interpelle mais je ne réponds pas. Les seules fois où je donne vraiment digne de vie c’est principalement lorsque certaines infirmières me donnent quelques choses à manger et à boire. Mais la douleur est trop difficile pour que j’arrive à les écouter et à aller au moins dormir dans un lit. Je le sais, je m’inflige cette douleur parce que c’est tout ce que je mérite. J’ai cette conversation qu’il tourne en boucle dans ma tête, la dernière qu’on ait eue : celle où je lui dis ne jamais pouvoir lui pardonner, celle où il comprend que tout ce qu’il avait est sans doute définitivement perdu à jamais. Mon dieu, c’est moi la fautive de l’accident. Il n’a pas eu les idées claires sur cette course à cause de moi. Il a risqué sa vie en sachant qu’il n’était pas en mesure d’assurer, à cause de moi. Et aujourd’hui, il risque d’en payer les conséquences à cause de moi. Comme l’Alaska, je retarde la confrontation, parce que je ne sais pas ce que je pourrais lui dire, ce qu’il finira par me dire. J’ai compris qu’il avait envoyé balader une bonne partie de ses visiteurs, mais comment lui en vouloir en découvrant qu’il ne peut plus utiliser ses jambes ? 50, 50. Ce sont ses chances. 50 pourcents de rester à jamais condamner dans un siège, lui qui n’a jamais été capable de rester sur place. Ce qui m’a décidé à entrer dans sa chambre, ce sont les paroles de Maxyne qui ont raisonné dans la salle : « Il espère que ce soit toi à chaque fois que la porte s’ouvre » Même dans le pire moment, son cœur m’est dédié et ça me brise le mien de nous infliger encore une fois cette distance.

J’ai finis par trouver la force de sortir de mon siège et d’aller jusqu’à sa chambre. Mais c’est endormi que j’ai finis par le trouver. Sans doute trop assommé par les médicaments, ma simple présence ne l’a même pas fait bouger. Une main devant la bouche, je tente de ravaler mes sanglots en le voyant aussi mal. Mon cœur saigne à nouveau en voyant combien j’aurais pu perdre ce qui m’importait le plus. Je m’approche doucement, hésite une seconde à le toucher mais me ravise pour ne pas le réveiller. J’ai envie de pouvoir lui déposer un baiser sur le front, de me blottir contre lui, de lui serrer la main, mais je ne sais pas si j’en suis autorisée. Alors, je finis devant la fenêtre à regarder les alentours le temps qu’il se réveille. Mais le temps s’écoule sans que ça arrive. Lassée d’être debout, je m’installe sur le fauteuil à côté de lui, bien plus confortable que la banquette de la salle d’attente. Je le regarde pendant de longue minute, et cherche soudainement son portable. Mais il n’est pas en vue. J’ai réalisé bien trop tard que mon message avait été envoyé par inadvertance, comme une bouteille à la mer. L’avait-il lu ? L’avait-il vraiment reçu ? Avait-il son portable ? Je ne saurai le dire, et c’est avec cette boule au ventre que je finis par m’endormir, épuisée par mes derniers jours sans vraiment dormir. Je me recroqueville sur la chaise, en boule. Et même si je suis dans une position peu agréable, le sommeil m’emporte bien trop vite.

Lorsque je me réveille, j’ai l’impression d’entendre pleurer. J’ouvre les yeux et réalise difficilement où je suis. C’est quand mes yeux se sont accoutumés à la nouvelle lumière de la pièce que je me rends compte que l’angle du soleil a changé. Combien de temps ais-je dormi ? Comment ais-je fais pour mieux dormir ? Est-ce juste sa présence près de moi ? Ou le fauteuil plus confortable ? Mon regard balaye la pièce et tombe sur celui de Cameron littéralement en larme. Je sursaute en me remettant droite en une fraction de seconde. Je devrais dire quelque chose, faire quelque chose, mais son regard me renvoie toute la douleur que je peux ressentir en moi. Mes larmes ne tardent pas à se joindre aux siennes, en lâchant tout ce que j’avais pu accumuler ces derniers jours. Non, ces derniers mois. Pourtant, ma main se lève et s’approche de la sienne, mais reste en suspens, incapable de savoir si j’ai le droit à un moindre contact. Je sais qu’à cet instant précis, qu’importe ce que je peux dire ou faire, nous sommes maintenant deux à être définitivement brisés.
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Invité a posté ce message Mar 24 Sep 2019 - 11:11 #

Terrorisé et abattu. Je n’ai pas la moindre idée de comment combattre ces deux émotions. Traîné au fond du gouffre il y a quelques mois, j’ai passé mon temps à continuer de creuser pour tomber encore plus bas. Toujours plus bas. Puis-je faire pire que ce que je vis maintenant ? Pire que la possibilité de ne plus retrouver l’homme que j’étais ? Pire que la sensation d’avoir réellement tout perdu cette fois ? J’ai des doutes. De très gros doutes ! Je l’ai perdu elle puis ce qui me permettait de tenir. Ma réaction a pu sembler être excessive face aux propos du médecin mais je suis resté focaliser sur le fait que ma vie se joue désormais à quitte ou double et qu’avec ma chance je vais perdre. Ne plus sentir mes jambes, être incapable de remuer ne serait-ce qu’un orteil m’a abattu, retiré le tout petit espoir que je tentais de garder en moi. Il n’y a plus que du noir, de la détresse et de la colère désormais. La pitié des mes proches, je n’en veux pas et je ne lisais que ça dans leurs yeux. Suffisamment pour que je refuse qu’ils restent là, particulièrement mes parents adoptifs. Jacob a eu le culot d’être là du début à la fin et si j’avais pu l’étrangler de mes propres mains, je l’aurais fait. Les larmes d’Amanda, Maxyne et Amelia n’ont eu aucun effet sur moi. A croire que mon humanisme s’est évaporé avec ma capacité de marcher. Pourtant … Dès que la porte s’ouvrait j’espérais. Je voulais la voir du plus profond de mon être sans que ça ne se produise. Mais pour qui je me prenais ? Après ce que nous lui avons fait, après ce que je lui ai fait, elle m’a admis ne pas penser être capable de pardonner. Ça ne m’a pas empêché d’être égoïste et de vouloir croire qu’elle serait là, ne serait-ce que pour s’assurer que je suis vivant. Le sentiment de vide prenant le dessus sur le reste, j’en ai regretté d’avoir fait en sorte de minimiser autant que possible. J’aurais dû laisser la voiture se fracasser contre le mur avec toute la violence nécessaire pour en faire de même avec moi. J’aurais dû laisser faire et partir loin d’ici pour épargner aux personnes que j’aime de les blesser comme je sais si bien le faire. Je suis un poison et je l’ai toujours été. Je perds toutes les personnes dont je suis proche tôt ou tard. Ma mère, ma jumelle, mon père … elle. Je ne suis bon qu’à ça : faire du mal. J’ai abandonné mon meilleur ami lorsqu’il avait le plus besoin de moi, j’ai repoussé mes soeurs, ai refusé leur soutien, sans me préoccuper de si je leur faisais du mal ou non. Un poison. Alors je pleure. Je pleure d’être désormais à l’extérieur ce que je suis à l’intérieur : un homme brisé, cassé. Je pleure, fatigué de cette vie de merde que je me trimballe et que je voudrais voir s’arrêter une bonne fois pour toute. Quitte à perdre tout ce à quoi je tiens, autant que ma vie soit la principale perte, non ? Ça ne me quitte pas. J’ai beau la voir là, en chien de fusil sur le fauteuil, ça ne part pas. Elle est là où je voulais la voir dès mon réveil et malgré ça je voudrais qu’elle soit loin d’ici, loin de moi, loin du mal que je peux encore lui causer. J'apprendrais peut-être que t'as décidé d'abandonner et de rejoindre les cieux pour pouvoir enfin mériter la paix que tu as tant eu besoin. Oh je le voudrais tant lorsque je tourne la tête vers elle et que je vois ses grands yeux se poser sur moi, sa main approcher de la mienne. Elle reste en suspent, reflet de son hésitation. Dans une situation différente, je l’aurais pris sans même réfléchir. Là, je n’en fais rien. Parce que je sais que je vais craquer au moindre contact, la laisser me donner un espoir auquel je n’ai plus le droit. Je n’en veux pas et je ne le mérite pas. « Je ne veux pas que tu essayes. » Je lâche d’une voix rauque qui me force à tousser un peu. « J’ai pas le droit que tu essayes et j’ai encore moins le droit de t’avoir ici. » Son message, même plein de sincérité, m’a surtout renvoyé la pitié dont je ne veux pas. Elle est là à cause de l’accident, à cause de ce que j’ai risqué. Sans ça, elle ne serait pas revenue, elle n’aurait pas dit tout ce qu’elle a écrit sur ce message. Elle serait encore là-bas, incapable de me pardonner. Et je ne supporte pas l’idée que l’infirme que je suis devenu soit la raison pour laquelle elle a changé d’avis. Je ne veux de la pitié de personne et certainement pas de la sienne.
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Invité a posté ce message Mar 24 Sep 2019 - 20:59 #

Mon geste est en suspens, hésitant. Je ne sais pas si j’ai le droit de le toucher, et l’absence de mouvement de sa part, fait retomber ma main sur mes genoux. Cette simple distance me serre le cœur. Pourquoi est-ce que j’aurai droit à un traitement de faveur vis-à-vis des autres ? Il reste fermé à tout le monde, de ce que j’ai pu entendre. Il envoie valser certaines infirmières et reste silencieux comme une tombe lorsque sa famille est là. Pourquoi est-ce que j’ai pensé qu’avec moi ce serait différent ? Pourquoi ça le serait alors que j’ai bousillé sa vie ? Je suis la raison de sa présence ici, de la perte de ses rêves et de son avenir. Dans mon égoïsme, j’ai tout perdu. Et lui aussi. « Je ne veux pas que tu essayes. » Ses paroles font écho au plus profond de moi comme une réponse à la bouteille que j’ai lancée sans le vouloir. Il l’a lu. Il l’a lu et il sait ce que je peux ressentir. Il sait que je ne peux pas vivre sans lui, que je ne peux pas le perdre, que j’ai mis trop de temps à m’en rendre compte, et que je serai prête à essayer s’il reste près de moi. Mais, lui ne veut pas. Il ne me veut plus. « J’ai pas le droit que tu essayes et j’ai encore moins le droit de t’avoir ici. » J’avale cette boule dans la gorge alors que je le regarde. Est-ce qu’il pense vraiment que je ne le mérite pas ? Est-ce qu’il pense qu’il n’a pas le droit de retrouver ce qu’il a perdu ? Parce qu’il m’a fait du mal ? Parce qu’il a été égoïste et qu’il en paye le prix aujourd’hui ? Putain, c’est moi qui l’ai brisé. C’est moi qui ne devrait pas le mérité. C’est moi qui ais une maladie du cœur. Moi qui tombe amoureuse de la mauvaise personne. Moi qui l’ai rejeté une énième fois. Moi qui ais causé l’accident. Moi qui lui ais enlevé la possibilité qu’il ne remarche plus un jour. S’il y’a bien quelqu’un qui ne mérite pas une seconde chance, c’est moi. Je secoue la tête, les larmes aux yeux :  « C’est exactement là où je veux être… »  Je souffle avant d’approcher mon siège de son lit et de finalement prendre sa main. Ce simple contact me fait frissonner. Bon sang, j’ai cette parfaite contradiction que ma tête ne sait plus ce que ça fait d’être proche de lui, pourtant mon cœur sait. Il se rempli de chaleur et de bien-être. « J’ai eu beau mettre de la distance entre nous, littéralement…il n’y a pas eu un seul jour où je n’ai pas pensé à toi. »  Je sens des larmes perlées sur ma joue, alors que je viens embrasser ses doigts. « J’ai peut-être oublié ici… »  Je désigne ma tête une seconde avant de désigner mon cœur : « Mais lui, n’a pas oublié. J’ai peur parce que c’est puissant, Cameron. C’est encore trop nouveau pour moi, alors que pour toi, ça ne l’est pas. J’avais peur que tu me demandes d’être celle que je ne suis plus, de demander plus que je ne pourrais te donner. »  Voilà pourquoi je ne suis pas revenue. J’avais peur de l’affronter, de me dire qu’il voudrait plus alors que je ne suis pas capable d’être celle qu’il espère que je sois. Mais je sais aujourd’hui, que je veux essayer. Je veux retrouver ce que j’avais eu l’impression de perdre. Je veux retrouver ce bonheur que j’avais.  « Je suis désolée… » Je pleure maintenant à chaude larme, alors que je resserre nos mains de la mienne encore libre. « J’suis désolée d’avoir mis trop de temps à me rendre compte combien j’ai besoin de toi. »  Le torrent d’émotion me fait perdre pied, me laissant sangloter alors que ma tête rencontre doucement son ventre sans doute douloureux. Je ne réalise pas que sa respiration est profonde sous moi tant je me perds dans les remords et la culpabilité.  « Tout est de ma faute….c’est de ma faute… » Je répète en boucle, persuadée d’être la seule fautive de son état. Ça me ronge de l’intérieur, parce que ça l’a blessé, lui. Lui qui a pris une étrange place dans mon cœur ces derniers mois. Je ne pourrais jamais lui exprimer comment je me sens par rapport à lui : c’est comme être amoureuse de quelque chose qu’on n’a jamais connu. C’est impossible. C’est incompréhensible. Et pourtant ce sentiment persiste et vous déboussole. Peut-être qu’avec un petit coup de main, j’arriverai à associer souvenir et sentiments, mais pour le moment, j’arrive pas à voir en Cameron ce que mon cœur m’envoie comme information. Cependant, avant tout ça, j’ai surtout besoin d’une seule chose : « Pardonne-moi, Cameron… »
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Invité a posté ce message Ven 27 Sep 2019 - 11:34 #

Elle a été mon oxygène et ma bouée de sauvetage alors même que je ne pensais pas en avoir besoin. Elle a été mon salut tandis que je me détruisais sans m’en rendre compte. Pendant des années je n’ai été que l’ombre de moi-même, une enveloppe vide persuadé de détruire tout ce que je touchais. Coeur meurtri par les pertes que je n’ai pas su empêcher - que je n’aurais pas pu empêcher - elle a été le baume qui m’a permis de cicatriser. Nos disputes n’étaient rien comparé à ce qu’elle m’apportait tous les jours. Ce petit rayon de soleil qui me permettait de voir un peu de lumière dans mon obscurité. Et sans y faire attention je me suis attaché à elle jusqu’à ce que tout soit une évidence. Ça n’a pas été simple mais c’était une évidence. Puis j’ai tout perdu. La lumière a de nouveau laissé place à l’ombre et j’ai repris mes mauvaises habitudes. Jouer au con ne pouvait pas m’apporter plus de mal que ce que j’avais déjà fait, alors je me suis enfoncé un peu plus dans mon trou. J’ai toujours su au fond de moi avoir besoin d’elle. Je ne l’admettais pas mais je le savais. La perdre a été la douleur de trop et la blessure a refusé de se cicatriser. Apprendre qu’elle serait incapable de me pardonner m’a achevé mais jamais, non jamais, je ne l’ai considéré coupable de quoi que ce soit. Nous avons tous des torts dans cette histoire mais je remporte la palme d’or et ça, haut la main. Sa présence devrait me calmer, apaiser mes maux, ça n’est pas le cas. Il y a cette part de moi qui est persuadée qu’elle n’est là que par pitié et ça, je ne le supporterais pas. Je veux qu’elle soit là parce qu’elle le veut vraiment, parce qu’elle m’a un peu pardonné et non pas parce qu’elle s’en veut à cause de l’accident. Persuadé qu’il ne s’agit que de ça, je ne peux pas accepter qu’elle reste et je ne peux pas non plus lui cacher même si la repousser me fait un mal de chien. Plus que la douleur physique qui s’éveille un peu plus. Sa main s’éloigne dès que les mots sortent de ma bouche et je la vois déjà accepter puis sortir de la chambre sans un regard en arrière. Quelque part je voudrais que ce soit ce qu’elle fasse. Une sorte de punition de plus pour ne pas m’être battu pour nous, pour me faire souffrir autant que je le mérite. Mais Oliana ne part pas. « C’est exactement là où je veux être … » Elle préfère rapprocher son fauteuil et poser sa main sur la mienne. Mâchoire crispée, je ferme les yeux en luttant contre les frissons que provoque ce geste pourtant simple. « J’ai eu beau mettre de la distance entre nous, littéralement … il n’y a pas eu un seul jour où je n’ai pas pensé à toi. J’ai peut-être oublié ici … Mais lui, n’a pas oublié. (...) J’avais peur que tu me demandes d’être celle que je ne suis plus, de demander plus que je ne pourrais te donner. » Les yeux me brûlent. Je les lève en direction du plafond pour lutter contre ces larmes qui m’assaillent. Putain ! Je n’ai pas envie de pleurer, pas encore. Je n’arrive même pas à savoir si ce sont ses paroles ou la douleur lancinante qui s’éveille de plus en plus qui me mettent dans cet état. Je pourrais mettre fin à cette discussion en m’injectant de la morphine mais je m’y refuse. Au fond, j’ai besoin d’entendre ce qu’elle a à me dire. « Je suis désolée … » Le sanglot qui la secoue m’oblige à poser les yeux vers elle, sourcils froncés face à l'incompréhension qui me gagne. Pourquoi s’excuse-t-elle au juste ? « J’suis désolée d’avoir mis trop de temps à me rendre compte combien j’ai besoin de toi. Tout est de ma faute … c’est de ma faute … Pardonne-moi, Cameron … » L’esprit encore embrumé, il me faut un temps pour réaliser qu’elle s’excuse pour l’accident et se rend coupable de ça. « J’ai pas à te pardonner … » Dis-je en me raclant la gorge. « Y a rien à pardonner. T’y es pour rien, c’était à moi de contrôler la voiture et encore … y'avait rien à faire. » Il n’est pas question que j’admette avoir eu l’esprit ailleurs pendant quelques secondes, que j’ai pensé à elle. Dans tous les cas je sais que j’aurais fini ma course mal au point. « C’est la deuxième fois que je suis incapable d’éviter le pire, s’il y a un coupable dans la pièce, c’est moi. » Cet accident et le nôtre. On pourra me répéter autant de fois que possible que je n’aurais rien pu faire, la culpabilité continuera de me ronger. « T’es nettement mieux sans moi. Regarde ce que je suis devenu, bon sang ! J’étais déjà un bon à rien avant, maintenant personne peut le nier. » Je gronde en dégageant ma main de la sienne. « Continue ta vie sans me compter dedans, tu verras que tu seras bien plus heureuse et de toute manière, j’ai pas envie de votre pitié. » Je l’ai rendu heureuse pendant un temps avant de tout foutre en l’air, je ne ferais pas une seconde fois la même erreur. Et n’étant plus que l’ombre d’un homme, il n’est pas question que j’accepte de lui infliger ça.
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Invité a posté ce message Ven 27 Sep 2019 - 21:15 #

J’ai l’impression d’être spectatrice de ma vie depuis que je me suis réveillée sur ce même lit d’hôpital, il y a plusieurs mois. Victime du sort, je survis à peine de mes démons qui m’empêchent d’avancer et de me reconstruire. J’ai eu beau essayer ce trou noir de m’envelopper, c’étais sans courage que je finissais à terre, constamment. Lorsque la vérité a éclaté, j’ai envoyé tout valser parce que c’était pour moi, la seule manière de tenter d’apercevoir cette lumière. Oh, je l’ai aperçu doucement, éclaircissant les nuages épais qui m’embrouillaient la tête. Hélas, ces monstres continuaient de tapir dans l’ombre, prêt à ressurgir s’ils en avaient l’occasion. A vrai dire, je n’ai jamais surmonté ce mensonge et tout le mal qu’ils m’ont fait. Tout le mal qu’il m’a fait. Mais j’ai réalisé à l’instant précis qu’il était peut être tard que je n’aurai plus l’occasion d’arriver à le faire. Et dans cet avion, sans nouvelles pendant de longues heures, cruciales pour lui, j’ai compris à quel point j’avais beau avoir été détruite, je le serai encore plus s’il n’était plus de ce monde. C’est en étant déjà à terre que vous comprenez qu’il y a en réalité l’enfer qui vous attend. J’ai si prié qu’en entendant que son état était stable, j’ai entièrement paniqué. De le voir. De lui parler. De lui expliquer. Il n’y a pas de bons mots pour dire ce que je ressens, ni de gestes à avoir. Il n’y a rien qui puisse réparer ce que j’ai causé, et c’est ce que j’allais trouver qui m’a tant fait peur. Maintenant, face à lui, j’explose en larme incapable de retenir la fatigue accumulée et les puissantes émotions. « J’ai pas à te pardonner…Y’a rien à pardonner. T’y es pour rien, c’était à moi de contrôler la voiture et encore…y’avait rien à faire. » Je relève la tête, le cœur serré d’entendre ça. Quoi qu’il ait pu faire, il n’aurait pu éviter la collision. A-t-il tenté d’essayer au moins ? Ou a-t-il vu une façon d’échapper à son purgatoire ? « C’est la deuxième fois que je suis incapable d’éviter le pire, s’il y a un coupable dans la pièce, c’est moi » Je secoue la tête en chassant mes larmes de mes joues. J’allais lui dire qu’il dit n’importe quoi, que si je n’avais pas été malade, rien de tout ça ne serait arrivé. Parce qu’on aurait pu continuer à vivre normalement, éviter tous ses mensonges, cette douleur, ce deuxième accident… Mais il continue en dégageant sa main de la mienne. « T’es nettement mieux sans moi. Regarde ce que je suis devenu, bon sang ! J’étais déjà un bon à rien avant, maintenant personne peut le nier. Continue ta vie sans me compter dedans, tu verras que tu seras bien plus heureuse et de toute manière, j’ai pas envie de votre pitié » C’est une flèche en plein cœur qu’il m’envoie pour le briser encore un peu plus. Ça me tue de le voir comme ça, lui que j’ai toujours connu si confiant et si impénétrable. Encore une fois, je réalise combien ces trois dernières années m’ont coûté parce que j’ai perdu notre connexion. Celle qui nous faisait nous comprendre d’un seul regard. Celle qui me dictait les réactions face aux siennes. Aujourd’hui, je ne sais plus sur quel pied danser, alors j’ajoute simplement : « Regarde ce que je suis devenue… » Je vais peut-être bien physiquement, mais je suis qu’une coquille vide. « Je suis l’ombre de moi-même depuis que j’ai ouvert les yeux dans ce lit d’hôpital, Cameron. Je ne me reconnais plus, ni ne reconnait ma vie. » Je soupire en baissant les yeux une seconde, pour jouer avec mes mains signes de nervosité. « C’est pas de la pitié » Je souffle doucement. « C’est de la compassion et de la douleur envers la seule personne qui a le pouvoir de me détruire. Et pourtant, je reviendrai toujours vers elle parce que j’ai jamais pu l’abandonner. » Je relève les yeux vers lui, encore larmoyant avant de vouloir continuer, mais quelque chose attire mon regard. Un reflet que le soleil tombant me révèle sur la table de chevet. Je la regarde une seconde avant de me lever légèrement et de la saisir d’une main tremblante. Qu’est-ce qu’elle fait là elle ? Il la portait sans doute encore le jour de l’accident. Je contemple cette bague autrefois mienne, et me pince les lèvres pour retenir le sanglot qui veut s’échapper. Cameron s’est figé devant ce que j’ai dans la main et me regarde. Je sais qu’au bip qu’émet la machine, son cœur s’est accéléré. Je fais la seule chose censée qui me passe par la tête : j’ouvre le fermoir, et enfile ce collier autour de mon cou. Je regarde la bague retomber sur mon pull, en ayant cette impression de retrouver un morceau de moi-même. « Je ne sais pas où on va, ni ce que l’avenir nous réserve. Mais si…j’ai osé promettre un jour pour le meilleur et pour le pire, je resterai même pour le pire. Alors, me repousse pas encore. »
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Invité a posté ce message Ven 27 Sep 2019 - 21:51 #

Quand suis-je devenu aussi merdique ? Une couille molle ? Merde, je me reconnais plus. Je ne me reconnais plus depuis des mois à vrai dire. Comment peut-on autant déprendre d’une personne ? Au point de perdre jusqu’à son identité lorsqu’elle s’éloigne ? Ca ne devrait pas être possible et ça ne devrait pas être aussi douloureux. Je me suis détesté de lui infliger un mensonge. Je me suis haïs de ne pas être capable de la faire revenir vers moi. J’ai préféré m’enfoncer dans ma connerie puisque c’était plus simple que de lutter et de souffrir. Qu’est-ce que je serais devenu si elle m’avait directement repoussé ? Si je m’étais rendu compte que notre connexion avait disparu pour de bon et que tout espoir était vain ? Et c’est maintenant que je prends conscience de ce qui m’a bloqué si longtemps : cette peur du rejet. De sa part je n’aurais pas réussi à l’encaisser. Ça aurait été trop. Est-ce que ça veut dire que j’ai douté de notre amour ? Probablement et ce uniquement parce que je n’ai jamais considéré le mériter. Oh j’étais heureux et je n’aurais échangé ma place pour rien au monde mais je ne le méritais pas. Je ne le mérite toujours pas. En revanche, ce qui m’est arrivé, si ! Elle, non. Je voudrais seulement la protéger du monstre que je suis, de la noirceur qui semble me poursuivre et toucher tout ce que j’aime. J’essaye de me persuader que je mérite mieux mais à voir ce que le karma a sans arrêt en réserve pour moi, ça me fait forcément douter. Je sais lui faire mal en retirant ma main de la sienne mais une part de moi le veut pour qu’elle s’éloigne. J’ai repoussé tout le monde depuis mon réveil parce que je ne veux pas encore plus pourrir leur vie que je ne l’ai déjà fait. Je ne veux surtout pas être un poids. J’ignore de quelle manière je vais m’en sortir et même si j’en ai envie. Cette putain de voiture aurait dû mieux s’écraser contre ce mur de merde ! « Regarde ce que je suis devenue … Je suis l’ombre de moi-même depuis que j’ai ouvert les yeux dans ce lit d’hôpital, Cameron. Je ne me reconnais plus, ni ne reconnait ma vie. » Pour moi elle est toujours la même. Toujours aussi belle et pure. Un peu cabossé, c’est vrai, mais ça n’enlève rien à sa perfection. Au contraire, même. « C’est pas de la pitié. C’est de la compassion et de la douleur envers la seule personne qui a le pouvoir de me détruire. Et pourtant, je reviendrai toujours vers elle parce que j’ai jamais pu l’abandonner. » Je tourne la tête. Je n’ai pas envie qu’elle voit encore mon regard larmoyant de petite femmelette pas capable de se retenir de pleurer. Je me fais moi-même pitié alors, sincèrement, je ne serais pas étonné qu’elle en éprouve à mon égard malgré ce qu’elle me dit. Sans compter que la compassion, je ne la mérite pas non plus. On récolte ce qu’on sème, c’est ce que je ne cesse de répéter à chaque fois qu’une merde me tombe dessus. Sauf qu’elle finit par apparaître dans mon champ de vision. Moi qui pensais qu’elle se levait pour partir, je me trompais. Puis mon coeur manque un battement et repart nettement plus vite en voyant ce qu’elle prend dans mes mains. Instinctivement, je tâte mon cou alors que je sais que je ne vais pas y sentir la chaîne. Forcément, ils me l’ont retiré avant de me faire entrer au bloc puis déposé-là pour que je la retrouve à mon réveil. Je ne l’ai pas fait et la voir passer ce collier que j’ai porté des mois durant autour de son cou oui, ça me fait quelque chose. « Je ne sais pas où on va, ni ce que l’avenir nous réserve. Mais si … j’ai osé promettre un jour pour le meilleur et pour le pire, je resterai même pour le pire. Alors, me repousse pas encore. », « Oliana … » Je souffle, incapable de parler plus fort. J’ai encore ces sanglots coincés dans ma gorge. Une véritable fontaine sur le point d’exploser. Est-ce qu’elle a conscience que je ne fais qu’entendre ce que je rêvais d’entendre depuis un moment sans le mériter ? Est-ce qu’elle sait ce que ça me fait ? « Je peux pas … » Je commence mais son regard me coupe. J’y lis tellement de douleur et un tel supplice que ça en est douloureux pour moi aussi. « J’ai toujours voulu ton bonheur, c’est tout ce à quoi j’aspire. Pourquoi, j’en sais rien mais c’est comme ça. Mais ça … » Dis-je en désignant mes jambes qui refusent toujours de bouger. « … Ça c’est un très gros “pire” ! T’as pas demandé à supporter un type qui n’est plus que la moitié de lui-même. Fais pas ça par compassion, c’est presque aussi insupportable que la pitié et je pourrais pas … » Je pince mes lèvres et me racle encore la gorge. « Je pourrais pas supporter l’idée que tu sois près de moi pour autre chose que par envie et amour. »
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Invité a posté ce message Ven 27 Sep 2019 - 22:38 #

Je suis fatiguée, terriblement fatiguée des derniers jours. Sans dormir. A pleurer. A manger trop peu. A trop réfléchir. Je suis fatiguée et pourtant, face à ce Cameron décidé d’abandonner, je garde la tête haute lorsque je sais qu’à son regard, je vais essuyer un nouveau refus. « Oliana.. » C’est la première fois que je le vois aussi mal. Il a beau tenté de détourner son regard, ça ne cache pas ses larmes qui perlent au coin de l’œil. J’entends sa voix qui tremble, prêt à s’effondrer à la prochaine minute. J’ai toujours vu Cameron fort. Celui qui venait m’extirper de ses soirées trop dangereuses pour moi et qui me faisait la morale. Celui qui n’hésitait pas à défendre mon honneur face à vieux gars qui voulait simplement me baiser. Celui qui quoi qu’il arrive m’ouvrait ses bras à chaque orage, parce que même à 16 ans, j’avais encore trop peur du tonnerre et du vent qui se déchainaient dehors. Bon sang, qu’est-ce que j’aimerai pouvoir m’inviter dans ses bras pour qu’il me réconforte. Qu’est-ce que j’aimerai pouvoir ressentir cette sécurité mais aussi cette connexion de ne plus jamais être seule. « Je peux pas… » Sa voix me brise le peu d’espoir qu’il restait, et je dois lui retranscrire toute ma douleur parce qu’il se coupe une seconde avant de reprendre. « J’ai toujours voulu ton bonheur, c’est tout ce à quoi j’aspire. Pourquoi, j’en sais rien mais c’est comme ça. Mais ça… » Il désigne ses jambes que je regarde aussi une seconde. «….ça c’est un très gros ‘pire’ ! T’as pas demandé à supporter un type qui n’est plus que la moitié de lui-même. Fais pas ça par compassion, c’est presque aussi insupportable que la pitié et je pourrais pas…je pourrais pas supporter l’idée que tu sois près de moi pour autre chose que par envie et amour. » Je chasse les dernières larmes rebelles qui luttent sur mes joues. Mes yeux me piquent et me font mal, tant j’ai besoin de m’allonger et de fermer les yeux, mais je continue de lutter. « Je suis tout autant brisée, Cam. » Il ne le voit sans doute pas, mais je dois reconstruire toute une vie. J’aurais simplement aimé qu’il se batte un peu plus pour mon ‘pire’. Mais je laisse ça de côté dans ma tête, parce que je ne veux pas repartir sur cette pente glissante, non. Je tente de trouver les mots, pour le convaincre, mais je n’y arrive pas. Je passe une main dans mes cheveux une seconde, en prenant une grande inspiration. « T’as 50% de chances de retrouver tes jambes, Cam. Ne perds pas cet espoir, s’il te plait… » Parce qu’il a des chances de retrouver ce qu’il a perdu. Contrairement à moi. Plus les mois passent, plus les chances de retrouver mes souvenirs s’amenuisent. Les médecins me disent que le cerveau n’a jamais été une science exacte, mais je le vois bien dans leur discours que cette éventualité prend des proportions presque certaines. « Est-ce…Est-ce qu’on pourrait pas juste voir où on va ? » Je secoue la tête, le cœur encore serré d’être larguée : « Je sais pas ce que c’est de tomber amoureux de toi, Cameron. D’aller à notre premier rendez-vous, de pouvoir t’embrasser voir plus…Je sais juste que t’as toujours été là » Je désigne une nouvelle fois mon cœur. « J’ai envie d’essayer, oui. Même si l’amour viendra peut-être après. Même si ton ‘pire’ c’est la moitié de toi-même. Parce que d’une certaine manière, je suis que la moitié de moi-même. » Est-ce qu’on peut, si chacun n’est que la moitié d’une personne, former un tout ? Faire qu’un pour pouvoir se guérir mutuellement ? J’ai la tête qui va exploser alors que nos regards s’affrontent et s’échangent notre désespoir. Je regarde la fenêtre une seconde, contemple le soleil radieux dehors et ajoute : « Je crois qu’il y a de l’orage dehors… » Un simple coup d’œil lui permettrait de lui confirmer que c’est faux, mais j’ai juste besoin d’être près de lui. Qu’importe ce qu’il accepte, ce qu’il me donne ou ce qu’il prend, je veux juste être dans ses bras. Le sentir vivant. Près de moi.
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Invité a posté ce message Ven 27 Sep 2019 - 23:14 #

Parfois, je suis persuadé de demander la Lune. J’espère trop de la vie alors que je ne devrais pas. A avoir été si souvent déçu par cette dernière, j’aurais dû m’enfoncer dans le crâne que la vie est une chienne et le karma une salope. Rien ne se passe jamais comme on le voudrait et certaines personnes cumulent les merdes. Je fais partie de ce tas-là. Oh j’ai réussi dans la vie mais seulement parce que le métier que j’exerce demande de la rigueur et ne laisse aucune place à la chance. J’ai forcé mon destin de ce côté-là tout bonnement parce que j’en avais le pouvoir. Pour le reste, j’ai comme qui dirait régulièrement serré les fesses en espérant que ça allait passer. Ça n’a pas été le cas pour pas mal de choses, les plus importantes d’ailleurs. J’ai fait avec par manque de courage, fatigué d’avoir à lutter contre l’impossible. L’impossible devenant désormais possible, je suis convaincu que le mieux pour moi et surtout pour elle, c’est le repousser. Lorsqu’on naît con, on le reste. « Je suis tout autant brisée, Cam. » Tellement idiot, tellement narcissique que je n’ai pas réfléchi au fait qu’elle aussi a perdu quelques choses. Elle a ses jambes mais pas ses souvenirs. J’ai tous mes souvenirs mais pas mes jambes. Nous pourrions faire la paire si je me laissais aller, si j’étais capable d’éteindre cette aversion que j’ai envers le moi que je suis devenu. Finalement, nous sommes aussi cabossés l’un que l’autre et malgré ça, je peine encore à l’envisager. J’ai peur. Tellement peur de recommencer à lui faire du mal, de ne pas être à la hauteur de ce qu’elle attend de moi. Peur de me lancer dans quelque chose qui finira mal. Peur de la perdre définitivement et de ne pas m’en relever. « T’as 50% de chances de retrouver tes jambes, Cam. Ne perds pas cet espoir, s’il te plait … », « La chance n’a pas souvent été de mon côté, tu sais … » Devenu défaitiste à cause de ça, je doute d’avoir le droit à ce cinquante-là. Je ne sais même pas si j’aurais l’envie de me battre pour cette espoir qu’elle veut que je garde. Y ai-je au moins le droit de toute manière ? Oliana semble persuadée que oui et pour connaître son entêtement sur le bout des doigts, je sais qu’elle est déterminée à ne pas lâcher prise. Elle peut ne pas se souvenir, avoir la sensation d’être la moitié de sa personne, elle reste la même. « Est-ce … Est-ce qu’on pourrait pas juste voir où on va ? Je sais pas ce que c’est de tomber amoureux de toi, Cameron. D’aller à notre premier rendez-vous, de pouvoir t’embrasser voir plus … Je sais juste que t’as toujours été là. J’ai envie d’essayer, oui. Même si l’amour viendra peut-être après. Même si ton ‘pire’ c’est la moitié de toi-même. Parce que d’une certaine manière, je suis que la moitié de moi-même. » Suis-je prêt à ça ? A tout recommencer ? A tout revivre ? Le Cameron brisé serait tenté de dire non mais celui encore un peu optimiste qui ne rêvait que de ça sans trouver la force de le lui demander hurle oui. Ma bouche, elle, ne bouge pas. Je la fixe en fronçant les sourcils en laissant le combat intérieur faire rage. « Je crois qu’il y a de l’orage dehors … » Mes iris partent regarder le ciel extérieur parfaitement bleu. Comme si j’avais besoin de ça pour savoir qu’il fait beau et qu’elle tente de faire passer un message. Et, merde, je n’ai jamais su lui dire non pour ça … Je décale juste mon tronc à défaut de pouvoir bouger mes jambes. Ça lui laisse assez de place pour venir se caler sur le lit et malgré les côtes endolories sur lesquelles elle appuie sans le vouloir, je ne dis rien. « Y a vraiment que toi pour parvenir à me tenir tête. » Je chuchote au bout de quelques minutes en rabattant mon bras autour d’elle. Mon cœur s’emballe une fois de plus, trop heureux de cette proximité qui me manquait tant. « Tu risques d’être déçue, tu le sais ? Tout ça … Ça va compliquer les choses et me mettre régulièrement de mauvaise humeur. Je perds le moyen de me vider l’esprit en même temps que mes jambes … La personne avec qui tu vas passer du temps, elle va sans doute pas te plaire. » Je vais devoir lutter contre pas mal de choses à commencer contre moi-même et ça, ça va être une sacrée guerre. Mais je peux accepter d’essayer tout en ignorant également où ça va nous conduire.
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Invité a posté ce message Sam 28 Sep 2019 - 10:42 #

Je ne sais pas si nous pouvions réellement retrouver cette connexion qu’on avait. Peut-être qu’elle aussi, trop endommagée, ne pourra jamais être réparée ? Peut-être qu’on est trop détruit l’un et l’autre pour vraiment y arriver ? Peut-être que le destin refusera à nouveau de nous voir ensemble et finira par nous séparer d’une certaine manière ? Je ne sais pas. Je ne lis pas l’avenir. J’ose seulement espérer que si nous étions vraiment heureux, ça vaut peut-être le coup de se battre. Arthur m’a fait réaliser à quel point l’amour peut être précieux. Je n’ai jamais regretté de l’avoir embrasser ce soir-là, lorsque l’aurore boréale était à son apogée. Mais j’avais mon cœur déjà pris. Et lui aussi, à vrai dire. Il est prêt à passer à autre chose, il le sait mais le fantôme de sa femme restera toujours au fond de lui, comme l’amour de sa vie. Quelque part, voir à quel point il pouvait l’aimer malgré que deux ans se soient écoulés depuis la tragédie, c’est d’une beauté immesurable. J’ai envie de connaître ça – ou simplement de le retrouver. J’ai besoin de me sentir enfin heureuse, épanouie et vivante. A chaque absence, à chaque pensée, à chaque coup de mou, mes pensées étaient envers lui. Seulement lui. Je me souviens encore de ce que m’a dit Arthur ce soir-là, après s’être excusé d’avoir dépassé les bornes : « Tu sais l’amour n’a pas de limites. Ta tête est peut-être pas encore en accord avec tout ça, mais ton cœur, lui, il a choisit depuis bien longtemps. » Je l’avais dévisagé une seconde en remontant le temps. Tout ce qu’on avait subi, partagé, vécu à deux. Tout ça m’amenait à ce simple fait. Je ne saisissais pas encore, mais Arthur avait raison. Mon cœur sait. Ce cœur qui est d’autant plus réchauffé lorsque Cameron se pousse légèrement pour me laisser la place de m’installer auprès de lui. Je m’allonge doucement en tentant de faire attention à ne pas lui faire mal, et soupire d’aise lorsque ma tête rencontre son torse. « Y’a vraiment que toi pour parvenir à me tenir tête. » J’hausse les épaules en savourant sa proximité qui m’avait tant manqué. Des mois, voir des années dans ma tête, sans avoir le réconfort de cette bulle que ses bras m’apportent. Ma main se pose sur son torse que je caresse doucement : « T’as jamais réussi à me tenir tête » Non, il a toujours cédé à quoi que ce soit. Oh, il lui arrivait d’être ferme et autoritaire, mais je comprenais pas pourquoi il finissait par capituler à un moment donné. Je comprends aujourd’hui que ses sentiments aussi étaient là depuis bien longtemps. « Tu risques d’être déçue, tu le sais ? Tout ça…ça va compliquer les choses et me mettre régulièrement de mauvaise humeur. Je perds le moyen de me vider l’esprit en même temps que mes jambes…La personne avec qui tu vas passer du temps, elle va sans doute pas te plaire. » Je soupire une autre fois en acquiesçant. Au fond, il a sans doute raison : ça complique tout. Ça fera sans doute plus de dégâts, mais je veux faire mes propres choix, mes propres erreurs. « Je veux plus qu’on choisisse pour moi, Cameron. Laisse-moi essayer. Laisse-moi être forte pour deux. » J’ai besoin de me retrouver : celle qui n’avait peur de rien, grande gueule, trop protectrice et bien trop forte pour tout encaisser. Je ferme les yeux face à la paix que cette étreinte commence à m’apporter. Sans doute parce que je ne me suis pas allongée une seule fois depuis trois jours et que mon corps se relâche enfin devant cette agréable position. « Je vais vouloir te secouer et t’étriper, quand tu seras dans tes pires moment. Je le sais…Mais ma vie sans toi n’a aucune raison d’être vécue. » Parce que j’ai traversé ça toute seule durant des mois, à vivre avec ce manque que je n’avais pas identifié. Un manque qui m’avait bien des fois à penser à passer à l’acte, à finir ce que l’accident n’avait pas réussi à faire. Mais à chaque fois, je me dégonflais. Tête toujours sur son torse, yeux clos, mes larmes ont cessés, ma respiration est apaisée, se cale sur la sienne. J’entends à peine sa réponse, parce que je m’endors trop vite. Trop d’émotions. Trop de fatigue. Le bonheur de le retrouver. C’est peut-être pas parfait, c’est peut-être une mauvaise idée,  mais c’est ce qui est le plus juste à faire.
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