Fire meet gasoline || DARAM

Un jeudi soir qui devait être banale. Daryl avait fermé tôt le garage pour pouvoir passer un peu de temps avec sa famille, et visiblement Violet ne tenait pas en place. Un nouveau film venait de sortir, et elle tannait son frère depuis une semaine pour qu'elle l'emmène. Elena était simplement sur le canapé, les yeux rivés sur la télé, déclarant que le dit film ne l'intéressait pas. Que de toute manière, elle était attendue pour boire un verre chez une collègue. Qu'à cela ne tienne, il n'a jamais eu besoin d'elle pour aller au cinéma, et embarquait donc l'adolescente pour un passer un peu de temps avec elle. Un bon moment entre frères et soeurs comme il y'en avait souvent entre eux. Fusionnels, ils étaient inséparables. Daryl prenait l'éducation de sa petite soeur très au sérieux, c'était probablement le seul moment où il pouvait se montrer doux, tendre avec quelqu'un. Un film des plus chiants à son goût, mais qui avait ravi la jeune fille, tandis ce que lui s'était de plus en plus enfoncé dans son fauteuil au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient.

Le fou rire émit par Daryl à la sortie était communicatif, entraînant celui de sa soeur alors qu'il remontait sur la moto du brun. Lui ne prenait jamais de voiture, bien trop peur de ce qu'il considérait comme des "cercueils ambulants". Son accident, sa mort, l'avaient profondément choqué, meurtri. Il refusait de remonter dans un de ces engins de morts, bien trop attiré de toute manière par sa bécane qu'il ne quittait pas depuis l'âge de 19 ans. Violet s'accrochait à son frère jusqu'à leur domicile, dans le sud de la ville, tandis ce qu'il se garait sur le parking de l'immeuble. En montant les escaliers, Crane sentait déjà que quelque chose n'allait pas. La musique était forte, résonnait dans l'immeuble au même titre que les rires, et plus il montait les escaliers, plus le son se rapprochait de lui. Il serrait les dents, la mâchoire, sans un mot, portant son bras sur les épaules de sa soeur pour la garder contre lui.

Et puis il ouvrait finalement la porte, soupirant, en observant une bande de jeunes plus bourrés les uns que les autres. Trois heures. Il s'était absenté trois heures tout au plus, le temps pour lui de boire un milkshake avec Vee et de l'emmener au ciné. Trois-heures. Et son appartement était rempli à craquer de sombres inconnus. Il prenait la main de sa soeur, fendant la foule en bousculant la plupart des gens qu'il croisait sans se soucier d'eux, avant de finalement tomber sur Elena. "Putain Lennie c'est quoi ce bordel ?!" La jeune femme se tournait, visiblement déjà bien éméchée, et fondant littéralement dans ses bras. "Aah, chéri! T'es là !" Lui l'aidait à se redressait, tandis ce qu'elle manquait de tomber, et posait ses yeux sur le garçon face à elle. Il le connaissait, ils passaient leur vies à se croiser ces temps ci, dans toutes les fêtes possibles et imaginables. "Oooh ! Daryl, je te présente William, il est dans ma classe ! Will, je te présente mon mari, Daryl ! Je l'ai épousé ! Tu le crois ça ?!" Elle souriait fièrement, mais le jeune homme, lui, lui jetait un regard noir en murmurant "Il s'en bat les couilles." Il soupirait une énième fois, levant les yeux au ciel avant d'attirer l'attention d'Elena. "Vee à cours demain putain ! Tu me vire tout ça."

Elle arquait un sourcil, souriant doucement à l'adolescente toujours derrière son frère. "Ah ça va ! Laisse la s'amuser aussi ! C'est bientôt le week end plus !" Il marquait une pause, fronçant les sourcils avant de reprendre. "Elle à 13 ans, merde." Puis se tournait vers sa soeur en lui demandant de s'enfermer dans sa chambre, promettant qu'il allait gérer ça. Elle lui adressait une dernière étreinte avant de s'engouffrer entre les murs de sa chambre, fermant la porte à double tour comme l'avait demandé Daryl. "Tu fais chier Lennie." Il n'avait aucune idée de comment faire partir tout ce monde, et il avait besoin d'une clope. Très vite. Alors il contournait tout le monde, bousculant les gens au passage pour rejoindre la fenêtre menant à l'escalier de secours. Crane enjambait le rebord, lançant un regard noir au couple qui s'y était réfugié. "Vous dégagez. Maintenant." Le ton de sa voix étaient suffisant pour les faire partir, le laissant seul un instant, tandis ce qu'il sortait une cigarette de son paquet et l'allumait rapidement, s'empoisonnant les poumons. De l'autre côté, Elena éclatait de rire en haussant les épaules. "Il sera pas énervé longtemps, je le connais !" Elle se fichait éperdument de sa colère, elle savait comment l'apaiser. Et une dispute de plus ou de moins....



@William Wallace

Une fête normale, une simple soirée étudiante où sa promo avait été invitée pour fêter un exploit quelconque. Peut-être un match gagné par les sportifs de la classe, William n’y avait pas vraiment prêté attention lorsqu’on lui avait annoncé l’heure et l’adresse. Il avait juste retenu que cela ne se déroulerait pas à l’endroit prévu en recevant un message vingt minutes avant de s’en aller de son appart. Heureusement d’ailleurs sinon il serait arrivé en retard, posé trop confortablement dans les bras de l’homme qui partage sa vie pour prêter attention à l’heure qui défilait. C’est d’ailleurs grâce à ce message qu’il était actuellement en train de se préparer sous l’œil attentif de John qui venait de découvrir un nouveau tatouage dans sa nuque, cadeau de sa grande sœur pour le féliciter d’avoir réussit à un examen plutôt important. Elle avait été la seule de ta famille à s’y intéresser d’ailleurs, leurs parents ne décrochant même pas un sourire alors que le cadet avait été fier de leur dire. Perdu dans ses pensées, ce fut l’intervention de son copain qui vint le ramener à la surface. « T’es sûr de vouloir y aller ? Les gars auraient été heureux de te voir ce soir. » Le brun se figea quelques secondes, arrêtant de se battre avec sa ceinture, avant de se tourner vers lui en souriant. « Oui je suis sûr, tu leur passeras le bonjour de ma part. Et ne m’attends pas, je ne suis pas sûr de passer chez toi ce soir. » Pas si cet homme se trouvait chez lui, pas après tout ce qu’il lui a fait. Sa tenue enfilée entièrement, l’étudiant s’approcha de John et l’embrassa rapidement avant de filer, récupérant les clés de sa voiture pour se diriger vers l’immeuble où avait lieu la fête.

La musique résonnait dans ses oreilles avant même qu’il ne pénètre dans l’appartement, priant mentalement pour que personne n’appelle les flics pour leur demander de dégager les étudiants qui font le chantier dans l’immeuble. Mais il arrêta de s’inquiéter dès qu’il fut à l’intérieur, saluant rapidement l’étudiante qui avait accepté de prêter son appartement avant de se diriger vers le bar. Il avait toute la nuit pour s’amuser et, possiblement, trouver une personne avec qui finir la nuit ou rentrer chez soi. Et il se laissa emporter par la musique et l’alcool, enchainant les verres comme s’ils contenaient de l’eau avant de finir à se retrouver dans une discussion avec Elena. Il ne savait même plus comment cela avait pu arriver, se souvenant juste s’être approché d’elle pour lui demander où est-ce qu’il pourrait aller fumer. Et la discussion s’éternisa jusqu’à ce qu’un homme ne débarque, une jeune fille à ses côtés, et ne vienne vous couper dans votre discussion. William l’observa, reconnaissant cet homme qui avait déjà attiré son attention à plusieurs reprises dans des soirées mais qu’il n’avait jamais abordé dans l’optique de le draguer. Sûrement parce qu’il avait toujours John à ses côtés et que sa possessivité l’en empêchais. Un rire s’échappa de ses lèvres à l’entente des propos d’Elena, secouant doucement la tête avant de reposer son regard sur Daryl. « B’soir ! »

Il se retrouva à assister à une dispute de couple sans rien demander, s’écartant légèrement pour qu’ils puissent oublier sa présence alors qu’il finissait son verre. Avec tout ça, il ne savait toujours pas où est-ce qu’il pouvait aller fumer et il devait attendre qu’ils finissent de se disputer pour pouvoir poser la question à l’un des deux. La jeune fille s’en alla, suivant les ordres de celui qu’il devina être son frère car il semblait beaucoup trop jeune pour être le père d’une enfant de treize ans. Quoique cela ne pouvait pas être impossible même si c’était rare. Daryl s’en alla, le laissant avec sa femme qui rigolait sous son regard étonné. « J’imagine qu’il est parti à l’endroit où on peut fumer ? » Un hochement de tête plus tard, il se rendit à l’endroit où l’homme était parti en espérant tout simplement qu’il ne se ferait pas envoyer chier et dans l’impossibilité de fumer cette cigarette qu’il lui faisait envie depuis plus d’une vingtaine de minutes maintenant. Passant le rebord, il posa quelques secondes son regard sur l’homme avant de s’asseoir sur les marches libres. Sa clope venant se glisser entre ses lèvres, il l’alluma rapidement avant de garder le silence pour l’observer. « Fais leur croire que les flics vont débarquer et tu pourras récupérer ton appart comme avant, ‘fin si tu oublies les verres qui trainent par terre. »

@Daryl Crane

Crane n'a jamais été le dernier à faire la fête. Il se rend bien compte qu'il y passe son temps, qu'il boit à outrance, autant que la poudre lui chatouille régulièrement les narines. Ce n'est pas la fête en soit qui le dérange, pas plus que ces gens bien trop bourré pour un "début" de soirée. C'est le principe que ce soit chez lui, et surtout, qu'il y ai sa petite sœur sous son toit. la gamine n'a que treize ans, et si lui - à son âge - était déjà plongé dans bien plus sombre que des soirées étudiantes, il voulait le meilleur pour elle. Il voulait que Violet ai une meilleure vie, un meilleur avenir. La protégeant de tout ce qui ornait la vie de Daryl. Et Elena n'était pas la personne la plus responsable qu'il connaisse. Si Crane avait dû mûrir vite pour "élever" ses trois petites sœurs, surtout après la mort de leur mère, Elena -elle- restait une adolescente. Une adolescente de vingt cinq ans qui se refusait à grandir. Éternelle jeunesse, elle aurait éternellement dix huit ans et se comportait comme une copine avec Violet. Là où Crane tentait plutôt d'être "comme un père" pour elle. Il l'a élevée, depuis sa naissance, alors qu'ils étaient délaissés par leur géniteur, et que leur mère avait perdu la vie. C'est probablement grâce à ça que leur lien était si fort. Ce n'était pas sa fille, mais il était bien plus qu'un simple grand frère pour elle.

Il tentait de faire virer tout le monde, demandait à Elena de le faire elle même, mais la jeune femme n'en avait que faire. Elle s'amusait de sa colère, souriant au garçon qui l'accompagnait. Elle connaissait son mari, elle savait pertinemment qu'après un verre et une cigarette, il s'apaiserait. Parce qu'il n'arrivait pas à être en colère contre elle. C'était tout le charme de leur relation. Parfois ça explosait, sans préavis, entamant une dispute de quelques minutes avant qu'ils ne retrouvent les bras de l'autre. Avec le reste du monde, ils pouvaient êtres de vrai furies, mais eux deux, ensemble... Il n'y avait pas plus tendre et destructeur à la fois. Elle n'écoutait pas, ce soir, et Daryl avait plus que besoin de s'intoxiquer les poumons, rejoignant l'escaliers de secours. Son refuge, son repère, dans lequel il se perdait parfois des heures pour réfléchir. Perché en haut de cet immeuble, il avait une vue imprenable sur la ville, dans le calme le plus total. Il avait rapidement allumé sa cigarette, se penchant et s'accoudant contre la rambarde des escaliers, les yeux rivés sur l'horizon. Sa tête tournait légèrement en entendant la fenêtre se rouvrir derrière lui. Une demie seconde d'attention à peine, avant qu'il ne reporte ses iris sur cette ville qui ne dort jamais.

Puis le garçon brisait enfin ce silence, tandis ce que Crane arquait un sourcil, posant ses prunelles sur lui, la clope toujours entre ses lèvres. Il haussait les épaules, soufflant sa fumée. "Nan, elle me le ferait payer pendant des semaines." Il pourrait, c'est vrai, mais il sait pertinemment qu'il devrait gérer une de ses crises de colère, et ce soir, il n'en avait pas l'envie. Même si elles ne durent pas, elle le lui rappellerait pendant des jours, des semaines. Il chercherait encore et toujours le moyen de se faire pardonner. Il prenait une énième bouffée de sa cigarette avant de reprendre. "Vee mettra son casque, elle se niquera les oreilles avec du son, comme d'hab." Et ça l'exaspérait qu'elle soit obligée de faire ça pour pouvoir dormir, pour ne pas entendre les gens hurler dans l'appartement, pour ne pas entendre la musique assourdissante qui n'est pas la sienne. Pour supporter les nombreuses fêtes qu'organisait Elena sans se soucier de la gamine. Mais rien n'y faisait, alors il laissait couler, encore.

Crane jetait un dernier coup d'oeil à l'intérieur, observant déjà sa brune danser dans les bras d'un petit blond. Sa mâchoire se serrait, tandis ce qu'il détournait le regard. Foutue jalousie, foutue possessivité. Lui n'avait pourtant aucune remarque à lui faire, quand on observait de plus près la liste de ses conquêtes. Leur mariage n'était qu'un simple bout de papier, il ne signifiait rien, et pourtant Daryl ne pouvait empêcher ses iris de se poser de nouveau vers elle alors qu'elle embrassait déjà l'inconnu. IL se redressait, prenant une dernière bouffée de sa cigarette avant de l'écraser. "Putain, même ici." Il n'en avait pas beaucoup, des principes, mais jamais il n'avait ramené quelqu'un chez eux. Jamais il n'avait eu quelqu'un d'autre qu"elle sous son propre toit. Et en général, tout deux évitaient ce genre de comportement devant l'autre. Il n'osait même plus poser son regard sur ce petit "couple", sachant pertinemment que ses poings parleraient bien trop vite pour lui. Il préférait, de loin, poser son regard sur le collègue d'Elena, William, auquel il avait été présenté plus tôt. "Je suppose qu'elle s'est tapée la moitié de vot' classe ?" Une question sortie de nulle part, ampli de colère, de jalousie. Il ne voulait même pas connaître la réponse, à vrai dire. Un léger rire, bien amer, s'échappait de ses lippes alors qu'il toisait le garçon. "Au moins j'ai rien à craindre de ta part." Parce qu'il se souvenait bien l'avoir vu dans les bras d'un autre homme, ce William. Sortant une autre cigarette de son paquet, il l'allumait aussitôt avant d'ajouter sèchement. "Toi c'est pas ses seins qui t'intéresse."

@William Wallace

La soirée avait bien commencé, lui permettant d’enchainer verres sur verres sans se poser trop de question puisque, dans tous les cas, il n’avait de comptes à rendre à personne ce soir. A part peut-être à lui-même le lendemain quand il se réveillera avec une gueule de bois et qu’il se promettra, pour la centième fois, de ne plus jamais faire de soirées en semaine. Mais il n’arrivait jamais à tenir cette promesse, se laissant trop facilement embarquer dans toutes les soirées possible dès qu’on lui promettait que l’alcool et l’amusement seront présent. Peut-être que c’était justement pour cela que ses parents ne s’intéressaient plus à lui, sachant très bien qu’il ne leur obéirait pas s’ils venaient à lui demander d’arrêter ces sorties nocturnes qui, selon eux, mettent en puéril sa scolarité. Pourtant c’était loin d’être vrai lorsqu’on s’intéressait à ses résultats scolaires. Toujours des bonnes notes, supérieures aux autres la plupart du temps quand il se mettait à fond si le sujet venait à l’intéresser plus que d’ordinaire. Mais ce n’était jamais suffisant pour ses parents, eux qui attendaient qu’il réussisse à atteindre le niveau de sagesse et scolaire de leur petite fille chérie. Sortant de ses pensées sur cette famille qui lui mettait la pression, il se concentra de nouveau sur sa discussion avec Elena jusqu’à ce que le mari de cette dernière ne débarque. Et que William ne se retrouve dans une situation plutôt inconfortable, assistant à une dispute de couple dont il se serait bien passé vu que, de base, il cherchait juste à trouver l’espace où fumer afin de se débarrasser de son envie de nicotine bien trop présente à son goût.

La discussion prend enfin fin, lui laissant l’opportunité de demander à Elena si son mari s’est bien dirigé vers l’espace fumeur avant de le rejoindre. Il pourrait très bien se faire dégager par cet homme, venant le déranger alors qu’il cherchait possiblement à juste être au calme. Mais il y va tout de même, prenant le risque de se confronter un mur. Pourtant ça n’arrive pas alors qu’il prend place sur les marches, laissant la nicotine circuler en lui dès que la cigarette trouve ses lèvres. Et il lui propose une solution pour faire dégager tout le monde, lui aussi même s’il n’y fait pas vraiment attention. De toute façon, il pourrait toujours aller se réfugier dans la première boite de nuit qu’il croisera si ça venait à arriver. « Même s’ils débarquent vraiment ? Il y a tellement de chances que les voisins finissent par péter un câble et les préviennent vraiment. » Un haussement d’épaules accompagne ses mots alors qu’il éloigne la cigarette de ses lèvres, observant la cendre en tomber avant de relever le regard vers lui lorsqu’il l’entend jurer. Le regard suivant le sien, il tombe sur un scène qui lui fait froncer les sourcils pourtant aucun mot ne s’échappe de ses lèvres. Que pourrait-il dire alors qu’il se trouve lui-même dans une relation libre où la jalousie n’a très peu de place. Sa question le fait hésiter quelques secondes, cherchant quoi répondre avant de faire une petit grimace. « Je… peut-être pas la moitié mais je l’ai déjà vu avec quelques mecs. »

Ses sourcils se froncent une fois de plus face à sa remarque, le dévisageant en cherchant à ce qu’il pourrait bien dire. Il n’y avait que deux possibilités : soit William ne correspondait pas aux goûts d’Elena, ce qui ne le dérangerait pas du tout, ou alors l’homme avait remarque le regard de William sur lui et il avait compris que ce n’était pas par sa femme qu’il était intéressé. Ou, tout simplement, il l’avait vu en compagnie de John ce qui était sûrement l’hypothèse la plus probable parmi toutes celles qu’il avait imaginé. « Bien joué Sherlock, tu veux une médaille pour avoir deviné ça tout seul ? » L’ironie doit sûrement s’entendre dans sa voix alors qu’il se moque totalement de la façon dont il vient de dire les choses. Il pourrait être vexé, atteint par cette façon de parler, mais cela ne lui semblait pas vraiment méchant alors il préférait passer outre pendant qu’il ramenait sa cigarette, s’étant consumée trop vite à son goût, entre ses lèvres.

Crane  essaye tant bien que mal de ne pas poser son regard sur la brune à l'intérieur. parce que ça le détruit, ça le consume atrocement de la voir si collée, si enjouée avec un autre que lui. Pourtant il le sait bien. Il sait que bine d'autres partagent son lit quand il n'est pas là. Que bien d'autres parcourent ses lèvres, son corps. Il sait qu'il n'a aucunement le droit de dire quoique ce soit, et pourtant, il aimerait briser en deux celui qui ose s'approcher de sa femme, là, ce soir. La question de William le sort de ses pensées, lui arrache un rire aussi alors qu'il hausse les épaules. "Personne n'appellera les flics." Parce que l'immeuble tout entier sait qui il est. Sait de quoi il est capable, ou du moins, ils ont leur idée sur le genre de type qu'est Daryl. Et personne ne se risquerait à des représailles de sa part. Mais il se garde bien de le dire à l'invité, la confiance rythmée dans sa voix pour seul indice.

Puis il tourne enfin le regard, observe Elena dans les bras de cet inconnu et serre les poings, serre la mâchoire avant de poser une question qu'il aurait dû garder pour lui au garçon. Un rire amer s'échappe de ses lippes alors qu'il secoue vainement la tête, mordillant sa lèvre inférieure. "Elle se tapera l'autre moitié avant la fin de l'année de toute manière." C'est sec, froid, haineux presque. Il exècre cette jalousie, cette possessivité qui le consume, mais balance pourtant. "Elle fait ce qu'elle veut, je m'en tape." Il prend une énième bouffée de sa cigarette avant de froncer les sourcil, posant son regard sur la ville. "Elle me fait marrer à me présenter à tout le monde comme son mari, pour se taper le premier v'nu après." Il ne peut empêcher un léger rire de s'échapper de ses lippes, amer, ajoutant doucement, dans un murmure. "Putain de papier. Putain de Vegas." Parce que ce papier n'en était qu'un, justement. il ne signifiait rien sinon l'attachement, le lien qu'ils avaient l'un envers l'autre, qui semblait se disloquer un peu plus chaque fois qu'ils voyaient l'autre dans les bras d'un inconnu.

Et puis il provoque le garçon, comme toujours. c'est plus fort que lui. Il pourrait juste resté cordial, apprendre à connaître le brun, calmement. mais non. Parce que Crane ne peut pas s'en empêcher. Il arque un sourcil, s'avance vers le garçon lentement, portant son regard dans le sien. "Quoi ? J'ai vexé la pédale ?!" C'est cru, lancé froidement tandis ce que Crane soutient toujours son regard. Il rit, se moque presque alors qu'il termine sa cigarette, l’écrasant sur le bord de la rambarde sans le quitter des yeux. "Ca se voit à des kilomètres." Il marque une pause, avant d'hausser les épaules d'ajouter. "Et je t'ai vu avec ton mec." Solution plus probable que de devenir soudainement un enquêteur hors paire. "Je te laisse la tantouze, je vais me chercher à boire." Et sans un mot de plus, il rouvre la fenêtre pour s'engouffrer à l'intérieur. Laissant derrière lui le pauvre garçon, et évitant le chemin d'Elena jusqu'à rejoindre sa cuisine. Il ouvre une bouteille de whisky, s'en sert un verre qu'il boit cul sec, puis un deuxième, un troisième. Les avalant à toute vitesse comme si l'alcool lui permettrait d'oublier plus facilement cette soirée pourrie.

Et puis un dernier verre, les joues déjà bien rougies, la chaleur grimpant dans son corps alors que sa veste tombe, rejoint le canapé, et que lui se décide enfin à s'avancer vers le salon. Les yeux portés sur la brune, la langue encore fourrée dans la bouche d'un autre. Crane serre les dents autant que les poings. mais sa main tient ce verre, un peu trop fortement, et son regard fixe un peu trop le petit couple alors que sa colère resurgit. Il hésite, Daryl, entre péter le verre ou les dents du garçon. C'est finalement le verre qui cède sous ses doigts dans un fracas, tandis ce que ses yeux tombent sur sa main ensanglantée, et ces bouts de verres qui s'écrasent au sol. Il soupire, lève les yeux au ciel, jure dans sa barbe, puis se faufile à travers la foule. il bouscule les gens devant lui sans aucune gêne, et pénètre dans la salle de bain d e 'appartement. L'alcool l'aide à ne pas avoir mal, probablement. Ou probablement qu'il a connu bien pire, alors qu'il laisse l'eau couler sur sa main pour tenter d'y voir plus clair.

L’homme en face de lui semblait confiant, peut-être même trop du point de vue de William mais il ne fit aucun commentaire alors qu’il se contentait simplement de tirer sur sa cigarette. Il ne connaissait de toute façon rien de lui en dehors de son lieu avec Elena alors il ne pouvait pas savoir pourquoi les voisins n’appelleraient pas les flics. Peut-être qu’il en est même si l’étudiant en doutait fortement vu qu’il avait déjà côtoyé des flics et qu’ils étaient loin de ressembler à l’homme en face de lui. La discussion finit par se centrer sur sa femme, l’homme posant une question qui laisse William hésitant. Il ne sait pas vraiment quoi répondre, ne sachant pas du tout comment il pourrait réagir face à sa réponse. Mais il ne pouvait pas non plus mentir sur ce sujet, la vérité finit toujours par faire surface. Alors il est honnête, il déclare avoir déjà vu la jeune femme avec quelques hommes de leur classe. Une grimace s’affiche de nouveau sur son visage face à sa remarque mais il ne rebondit pas, le laissant parler en continuant de l’observer. « Tu sembles pourtant vachement jaloux pour quelqu’un qui s’en tape… » Du moins c’est ce que William pensait voir, n’étant plus habitué à ce principe de jalousie et possessivité. Il relève cependant qu’une ville vient se glisser dans la conversation, lui faisant hausser les sourcils en gardant le silence. Il en connait des gens qui sont passés par là pour se marier, ils ont presque tous finis par regretter à la fin. Peut-être que ce ne serait pas le cas de ce couple qui se trouve dans l’appartement, il l’espère du moins. Les divorces n’ont jamais rien de plaisant, il l’avait compris rapidement quand il avait récupéré une de ses amies en pleurs lorsque son mari avait demandé le divorce à cause d’une fille plus jeune.

Et Daryl le provoque, plus ou moins clairement, alors que le brun reste calme. Ce n’est pas la première fois, et encore moins la dernière, qu’on lui ferait des commentaires de ce genre donc il sait très bien que ça ne sert à rien de réagir violemment. Pourtant il fronce les sourcils lorsque l’homme se rapproche de lui, le fixant alors qu’il reste bouche bée face à la façon dont il lui parle. « Il m’en faut plus pour me vexer. Ce n’est pas des propos d’un mec comme toi qui peuvent me blesser alors pense pas avoir ce talent. » Et il explique comment il l’a vu, laissant perplexe William avant qu’il ne laisse échapper un rire. « Décevant finalement, j’aurais préféré que tu restes sur la première version avec le fait que ça se voit à des kilomètres. C’était vachement mieux que le fait de l’avoir découvert grâce à mon mec. » Et il se barre, le laissant seul sur ses marches alors qu’il ne le suit même pas du regard. Si l’attirance physique est importante, il vient de faire redescendre le niveau d’intérêt que William lui porte. Mais, de toute façon, le brun préfère s’éloigner de ce genre de mecs qui se croient plus important que les autres. Le mannequin prend le temps de fumer une seconde cigarette, profitant d’être seul pour se calmer lentement avant de rentrer de nouveau dans l’appartement.

Et l’alcool retrouve de nouveau sa main, enchaînant verre après verre sans même se dire qu’il devrait peut-être ralentir sur sa consommation. Il connait ses limites de toute façon, les ayant testées à plusieurs reprises afin de savoir jusqu’où il peut aller en soirée. Mais un bruit attire son attention, lui fait détourner le regard pour voir à temps des morceaux de verre au sol et un homme qui s’éloigne. Et il s’inquiète, malgré lui, des blessures que pourrait avoir l’homme donc il le suit, entrant à sa suite dans la salle de bain. « Tu vas bien ? J’ai vu que tu t’étais blessé. Tu veux de l’aide ?» Mais il remarque que ce n’est pas n’importe quel homme et il se fige, l’observant quelques secondes sans rien dire avant de soupirer. « Laisse tomber, tu ne voudras sûrement pas de l’aide d’une pédale j’imagine. Ce serait trop dangereux, imagine que tu deviens comme moi. »

Il évite de relever la remarque du garçon sur sa jalousie, se contentant de lui jeter un regard noir. Ce n'est pourtant pas lui qui est visé par cette colère. C'est Daryl lui même qu'il vise, c'est sa personne, ces sentiments contradictoires qui se bousculent dans sa tête. Parce qu'il ne l'aime pas, Elena. Il ne l'a jamais aimé de cette manière là, mais il ne peut pas s'empêcher de voir en elle la femme de sa vie. La seule autorisée à connaître toutes les facettes de sa personnalité.La seule autorisée à vivre à ses côtés, à passer plus d'une nuit dans ses draps. La seule à connaître ses failles, ses secrets, ses doutes.Et au fond, le garçon à raison; Pour quelqu'un qui s'ne tape, il réagit beaucoup trop brusquement. Alors après avoir laissé ce regard traîner en guise de réponse, et un léger s'abattre entre eux, il ne peut s'empêcher de souffler en même temps que sa fumée. "C'est pas comme si je l'aimais." Il n'y a rien, pas d'amour entre eux, il n'y en aura jamais. C'est autre chose que l'amour à proprement parlé.

Et puis Daryl fait du Daryl. il provoque le garçon, utilise des mots qui dépassent bien souvent sa pensée, sans prendre conscience de leur impact. Ou peut être que si. Peut être qu'il sait parfaitement le mal que a engendrera, mais qu'il s'en cogne, comme il se fiche de tout et de tout le monde. Il lance un léger rire, moqueur, amer, arquant un sourcil. "D"un mec comme moi ? Et c'est quoi les mecs comme moi ?" Au fond, est-ce qu'il veut vraiment connaître la réponse ? Il provoque, encore et toujours. Haussant les épaules à la réponse de William, il se recule doucement. "Je suis toujours honnête, pardon de décevoir môsieur la pédale." Puis s'engouffre à l'intérieur. Là où l'alcool coule à flot. là où le spectacle lui brise le coeur. C'est plutôt par égo, par jalousie, par possessivité. Et c'est par colère que le verre se brise sous sa main, alors que ses dents se serrent un peu plus.

Il se fraye un chemin jusque la salle de bain, alors que la brune ne daigne pas lui lancer le moindre regard. Alors il referme la porte derrière lui, râlant et jurant dans son coin tandis ce que l'eau coule sur sa main ensanglantée. Il retire doucement ce petit morceau de verre qui s'est planté dans sa paume, alors que la pote s'ouvre derrière lui. Encore lui, encore ce brun. Crane tourne le regard vers lui, se redressant doucement, la main encore sous le jet d'eau. "Ça va. J'ai connu pire." Il soupire, secoue doucement la tête à la vue de l'hémoglobine. "Fait chier..." Il lève les yeux au ciel à la remarque du garçon qui s'apprête à partir, tournant le regard vers lui. "La ferme putain. Me casse pas les couilles." Il a raison pourtant de l'envoyer balader, mais Crane n'a aucune envie de se prendre la tête. Pas encore plus, tout du moins. "Ferme la porte et fais pas chier." Il ferme le robinet, laissant sa main au dessus de l'évier, avant de demander doucement. "Tu peux me passer la serviette à côté de la baignoire, s'il te plait ?" Posant son regard sur le garçon, il soupire avant d'ajouter. "Tu me passe la serviette, ou tu me laisse me vider de mon sang là ?!"

Parfois William se demande pourquoi il ne peut pas être comme tout ces étudiants qui préfèrent rester chez eux au lieu d’aller en soirée, pourquoi il préfère se bourrer la gueule plutôt que de profiter du calme de son appartement et d’une bonne nuit de sommeil. Ses cernes ne pourraient qu’être d’accord avec cette décision pourtant. Mais non, il faut toujours qu’il aille dans toutes les soirées possibles et inimaginables. C’est sûrement pour cela qu’il déçoit tant ses parents, pour ça qu’il attire tous les soucis possible au monde. Mais il s’en moque et continue, se retrouvant dans des situations allant des plus chaotiques au plus hilarantes. Il préfère d’ailleurs lorsque ce sont des situations drôles, elles sont beaucoup plus faciles à gérer. Sauf qu’il n’a pas de chance ce soir puisqu’il se retrouve d’abord au milieu d’une dispute de couple avant de faire face à la froideur du mari. Il a déjà vu pire donc ça ne le fera pas fuir mais il aurait tout de même préféré éviter cela. « Alors laisse la faire ce qu’elle veut ? De toute façon, vous êtes mariés donc elle sera toujours obligée de revenir vers toi. » Un soupir quitte cependant les lèvres de William, ne comprenant toujours pas cette obligation dont il entend parler partout. Il ne peut pas comprendre pourquoi une personne doit se retrouver obligée d’être présente auprès d’une autre à cause d’un stupide papier qui dit qu’elles sont mariées. Sûrement parce qu’il n’est pas pour le mariage, que son aversion envers cet acte le pousse à être contre toute forme d’engagement qui brime la liberté.

« Tu veux vraiment savoir ce qu’est un mec comme toi ? C’est un mec qui ne respecte pas les autres et qui se croient supérieurs à eux. Comme avec ton coup de « toute façon ils n’appelleront pas la police ». C’est ça un mec comme toi et c’est sûrement- » Mais il se stoppe, se rendant compte qu’il va peut-être trop loin alors qu’il ne connait pas assez l’homme pour connaître ses réactions. Pas qu’il en ait peur, loin de là, mais il se verrait mal expliquer à John pourquoi il se retrouve avec un bleu le lendemain matin. Alors il se contente juste de réagir plus calmement avant de lever les yeux au ciel. « Sois honnête avec ta femme au lieu de l’être avec moi, ce serait déjà bien. » Il joue avec les feux, aussi bien métaphoriquement que littéralement puisque son briquet retrouve sa place dans sa main alors que les flammes dansent sous ses yeux. Même s’il paraît calme, la discussion a eu le mérite de le mettre sur les nerfs et la seconde cigarette qu’il allume est accueillie avec bonheur.

Il pensait ne plus avoir à croiser Daryl de la soirée, à part peut-être en s’en allant, puisque l’appart lui semblait assez grand pour ne pas se retrouver obligé d’être à ses côtés. Mais il est gentil William, trop gentil, et il se retrouve malgré lui dans la même pièce que lui en pensant aider un pauvre jeune homme qui se serait blessé. Mais c’est le propriétaire de l’appart qui se trouve face à lui lorsqu’il entre dans la salle de bain, le figeant sur place quand il se rend compte de son identité. Et il se prépare à s’en aller, laissant échapper une remarque sarcastique, mais il est arrêté par la voix de l’homme. Et, maudissant sa gentillesse beaucoup trop présente, il finit par obéir malgré lui. La porte fermée, il s’appuie contre elle en croisant les bras. En temps normal, il serait déjà auprès de la personne blessée pour l’aider mais il a envie de faire comprendre à l’homme qu’il ne laissera pas passer si facilement les remarques entendues bien des minutes plus tôt. « T’es d’une politesse à faire pâlir un roi, tu le savais ça ? » Mais il finit par attraper la serviette, se rapprochant de lui avant de lui balancer dans le torse, se moquant royalement du fait qu’il arrive à l’attraper ou non. « T’as de la chance que je n’ai pas envie de finir en prison pour t’avoir laissé mourir lentement sinon je m’en serais pas gêné. » Ton regard croise le sien alors que tu fronces les sourcils, cherchant comment le faire taire définitivement. « Me dis pas merci surtout, c’pas comme si j’étais pas un chien ! »

Un léger rire s'échappe de ses lippes alors qu'il écoute presque sagement la réponse du garçon. "Oh mais elle fait déjà ce qu'elle veut. Elle se gêne pas. Et moi non plus." Lui aussi attise la colère et la jalousie de la brune. Mais si lui réprime ses envies de meurtre, elle ne se gêne pas la plupart du temps pour écraser la moindre main se posant sur la peau de son mari. Elle est pire que lui. Et si lui lui laisse un semblant de liberté, mieux vaut que Crane se tienne à carreaux avec Elena dans les parages. Il soupire, levant les yeux au ciel. "Si tu crois qu'on est enchaîné avec cette merde, tu te goure." Il crache sa fumée, parle plus qu'il ne le devrait. Mais après tout, il n'a rien à cacher. Leur mariage et ses circonstances ne sont un secret pour personne, alors il balance doucement. "Avoir picolé et s'être marié sur un coup de tête entre potes fait pas de nous une joyeuse petite famille. Ça fait de nous deux gros cons." Mais ça lui allait bien, à Lennie. Parce qu'elle a maintenue sur lui cette emprise qu'elle avait déjà. Elle est sa reine, il est à elle, et ce bout de papier, cette alliance qu'ils portent, lui assurait l'avenir à ses côtés, selon elle.

Et puis les provocations s’enchaînent, le ton semble monter peu à peu tandis ce que Crane plonge son regard dans celui du brun, qu'il lui demande d'expliquer ce qu'il entend par "un mec comme toi." Il n'aime pas la réponse, mais il ne le coupe pas. Il écoute sagement, froidement. "C'est sûrement ... ?" Il attends silencieusement, à cette expression neutre, froide, attendant la fin de la phrase qui ne viendra jamais. "Ouai, c'est bien ce que je pensais." Il le prend pour un froussard, persuadé que le jeune homme à parlé plus vite qu'il ne le devrait. Alors Crane secoue vivement la tête, serrant la mâchoire. "Tu me connais pas." Et c'est sûrement mieux ainsi. Et puis il recule doucement, sous la remarque de l'invité alors qu'il enjambe la fenêtre. "Ma femme sait déjà que c'est une traînée quand elle s'y met." Ça non plus il ne le cache pas. Beaucoup trop cru dans ses mots parfois, les disputes fusent souvent, très souvent, trop souvent entre les deux amants. C'est rapide, clair, concis, mais brutal. Sans en venir aux mains, jamais.

Il boit, un peu trop, et s'attarde sur une scène qui le met en rage. D'autant plus en rage qu'il ne devrait pas ressentir cette colère. Alors il s'engouffre dans la salle de bain, suivi de près par William qu'il toise du regard et somme de fermer la porte. le garçon s'exécute, alors que sa remarque lui arrache un rire malgré lui. "C'est quoi ton expression ?" Il rit franchement, probablement bien atteint par l'alcool avant de lui demander de lui tendre une serviette qu'il reçoit dans la poitrine. Crane lui jette un regard qui se veut noir, mais qui ne ressemble pas à grand chose au vu de l'éthanol ingurgité, ramassant le bout de tissus tombé à terre. "Tu finira pas en taule pour ça." Il râle, jure dans sa barbe en levant les yeux au ciel. "Oh ça va, si je te fais chier je te retiens pas !" Il enroule sa main dans le tissus. Les plaies semblent plus petites que ce qu'il pensait. Daryl à toujours eu tendance à mal cicatriser, à saigner beaucoup. Blessures plus impressionnantes qu'elles ne le sont réellement. La main toujours engouffré dans la serviette, il se tourne vers le garçon. "Putain pourquoi tu me prends la tête toi d'ailleurs ?! Je t'ai pas demandé de me suivre jusque là." Il soupire, s'approchant un peu plus, plantant ses iris dans celles du brun. "Mer-ci. T'es content ? T'arrête de me soûler ?"

« Vous êtes bizarres alors. Être si possessif mais en même temps si libre… c’est vraiment étrange. » Enfin, ça lui paraissait étrange à ses yeux alors qu’il est pourtant dans une relation libre. Mais il n’avait pas l’impression que c’était pareil pour Elena et Daryl, que ce ce n’était pas une couple ayant cette ouverture vu la possessivité qu’il pouvait voir chez Daryl. « Je reste persuadé que, quoiqu’on pense, on se retrouve enchaîné dès qu’on a signé ce bout de papier. » Et son entourage le savait, William le répétait à tout va qu’il ne voudrait jamais signer ce morceau de papier par peur de se retrouver enfermé dans une relation où il serait obligé de supporter la jalousie et la possessivité d’un homme. Il avait déjà eu du mal avec celle de John au début de leur couple donc ce n’était pas pour se retrouver piéger. « Je ne sais pas ce qui est pire entre le faire comme ça et le faire par amour mais ça reste toujours con dans les deux cas. » Et William finit par s’expliquer, par lui dire ce qu’est un mec comme lui à ses yeux. Pourtant il se stoppe, ne finissant pas sa phrase alors que l’homme semble attendre la suite. « Ne crois pas que tu me fais peur, j’ai juste pas envie de perdre mon temps à t’expliquer des choses que tu ne comprendrais sûrement pas. » Il fronce les sourcils, l’observe quelques secondes avant de hausser les épaules. « Tu ne me donnes pas très envie de te connaître ce qui est plutôt cool au passage. »  Sa mâchoire se crispe pourtant quand il parle ainsi de la jeune femme, lui lançant un regard noir alors qu’il ne peut pas supporter entendre ce genre de remarques envers une femme. « Et tu ne la mérites sûrement pas vu la façon dont tu parles d’elle. »

Et il se retrouve seul dehors, fumant sa cigarette avant de retrouver l’intérieur et de retrouver l’alcool. Puis l’homme qui l’a laissé seul dehors, ne pensant pourtant pas le retrouver si vite, ayant espéré ne le croiser qu’à son départ de l’appartement. Mais rien n’allait jamais comme prévu de toute façon alors qu’il se retrouvait à être enfermé dans cette salle de bain en sa compagnie. Oh, il aurait très bien pu le laisser seul mais ce n’est pas son genre. Alors il l’aide même si ça le fait, honnêtement, chier de le faire. Il ne peut pas s’empêcher de sourire légèrement lorsqu’il réagit à son expression, haussant les épaules. « J’sais pas mais elle fait rire les gens, c’est le principal. » William ne se rappelait même pas l’avoir déjà entendue quelque part, sûrement faisait-elle partie de celles qui s’étaient échappés de son imagination et qu’il sortait dès qu’il le pouvait. « Tu sais qu’on peut finir en taule pour ne pas avoir aidé quelqu’un sur le point de mourir ? Ce serait quand même chiant de finir si jeune en prison pour tes beaux yeux. » Son regard tombe sur sa main, l’observant quelques secondes avant qu’elle ne disparaisse derrière la serviette. Mais il remonte rapidement vers le sien, durcissant inconsciemment ses traits alors qu’il le dévisage. « T’es le premier à avoir commencé, non ? Je peux très bien dégager et te laisser dans ta merde, moi je m’en fous. » Et il le remercie, pas de bonne volonté, mais il le fait alors qu’il s’approche en même temps de William. « Avec un peu plus de cœur ça aurait été mieux. Tu veux pas recommencer ? Je peux t’apprendre à le faire si tu veux. Tu prends une inspiration et tu laisse le petit mot sortir. » Peut-être qu’il se met en danger en parlant ainsi à l’homme qui est proche de lui, beaucoup trop proche à son goût d’ailleurs pour un homme qui se comporte ainsi avec lui, mais l’alcool et son envie de rébellion se font sentir dans ses mots. « J’arrêterai de te saouler quand tu seras être correct avec les gens. Parce que traiter ta femme de trainée et moi de pédale c’pas correct au cas où tu ne le saurais pas. On apprend ça à l’école quand on est gosse, tu veux peut-être que je t’y inscrives ? »