Fire meet gasoline || DARAM

"J'ai jamais dis qu'on était normaux. On a jamais prétendu l'être." Lui même n'arrivait pas à expliqué cette relation qui les animaient. Pas amoureux, mais fou l'un de l'autre. Ils ne se devaient rien, mais avaient interdiction d'approcher quelqu'un devant l'autre. Ils ne devaient pas s'engager ensemble, mais s'était mariés. Rien de ce qu'ils avaient fait n'avait de sens, au fond. Ils agissaient à contre courant, constamment. Daryl haussait les épaules à la réponse du garçon avant de reprendre. "Pas quand ça se passe comme ça. C'est pas comme si ça représentait quelque chose en soit." Rien d'autre qu'une signature aux yeux de Daryl, la promesse de garder son emprise sur lui pour Elena. Un léger rire qui parcours les lèvres de Crane. A l'écouter parler, on pouvait déjà sentir l'aversion de William pour le mariage. "Détend toi, j'ai compris. Personne te demandera de t'épouser." Il secoue la tête, se perdant quelques seconde dans sa légèreté avant de faire revenir son naturel. Il est provocateur, cru, brutal, méchant même parfois.

Le garçon réplique, alors que Daryl le toise, le défi une nouvelle fois. Mais il se ravise, se rapproche de la fenêtre, alors que le jeune homme assure ne pas avoir envie de le connaître. Daryl n'en a que faire, levant les yeux au ciel et haussant une nouvelle fois les épaules. Il réplique ardemment lorsqu'il insulte sa femme, arrachant un immense sourire au brun qui entre en lançant un "Ça je le sais." Et il assume pleinement ses dires, ses gestes, tout comme le fait qu'il ne mérite pas quelqu'un comme Elena dans sa vie. Malgré tout, malgré les disputes et les crises, il la place sur un piédestal. C'est sa Reine, et il est fier d'être son Roi, sachant pertinemment que la gamine pourrait se lasser de lui d'un moment à l'autre. Mais sa Reine le trompe, sous ses yeux clairs, alors que le verre se brise et qu'il rejoint la salle de bain. Salle de bain qu'il n'occupera pas seul bien longtemps, puisque l'inconnu de l'escaliers revient.

Les pics fusent, alors que Daryl émet enfin une once de politesse, remarquée par le jeune homme. Et les pics fusent de nouveau. Un vrai match de tennis, tandis ce que le garçon lève les yeux au ciel la plupart du temps. "C'est une petite blessure, je vais pas crever non plus. Détends toi." Il l'envoie balader, une fois, deux fois, jusqu'à ce que le brun réplique. "Mais je t'en pris, la porte t'es grande ouverte. je t'ai rien demandé." Il ne le retient pas, pourtant son corps s'approche du sien, ses yeux se plantent dans son regard, alors qu'un merci foule ses lèvres. Pas des plus convainquant, mais prononcé. Et c'est bien plus que William ne pourrait obtenir de lui. Sa mâchoire se crispe à mesure que les mots se débitent. l'alcool n'aide pas à gérer la colère de Crane qui ne le quitte pas des yeux, serrant les poings. "Putain mais je t'emmerde. Contente toi de ça, c'est plus que ce que tu mérite." Il se rapproche encore, sans le quitter des yeux, sentant sa colère grimper en flèche sans en avoir le moindre contrôle. Presque instinctivement, il agrippe le tee shirt du brun à la fin de sa phrase, le plaquant contre le mur derrière lui. Ses mains serrent le tissus sous ses doigts, les iris plantées dans les siennes. "On t'as jamais dis que t'ouvrais bien trop ta gueule ?!" Il secoue la tête, murmure, mais son ton est ferme, son regard noir. "Tu me connais pas. Je te conseille de la fermer." Si sa colère est toujours présente, ses mains se détende lentement, toujours vissées sur le tissus, son emprise est bien moins brutale, alors que son regard semble se perdre un instant dans le sien. L'alcool. C'est l'alcool.

William haussait les épaules face à sa réponse, ne sachant pas vraiment ce qu’il pourrait répondre alors que c’était pourtant la vérité. Aucun des deux n’avaient osés prétendre être normal jusqu’à présent donc il n’avait fait que confirmer la vérité. Alors il ne rebondit pas, laissant plutôt son avis sur le mariage s’échapper inconsciemment alors qu’il ne faisait que réagir à ses propos. « En même temps, ce n’est pas vraiment l’endroit pour faire ça. » Il pourrait parler pendant des heures de ce problème qu’il a avec le mariage, et tout autre forme de relation qui brime la liberté de chacun à ses yeux. Mais ce n’était ni le lieu ni le moment de partir sur un débat avec ça comme sujet. Et la discussion, qui était pourtant plutôt calme, fini par déraper quand l’homme face à lui se montre plus brusque et méchant. Pourtant William ne se laisse pas emporter par la colère, lâchant ses répliques avec le plus de froideur possible. Et il s’éloigne enfin de lui, le laissant sur une réponse à laquelle il ne pourra jamais répliquer.

Et les verres s’enchaînent sans compter, se moquant de toute façon dans quel état il sera le lendemain. La seule chose qui comptait à ses yeux était le fait de s’amuser ce soir et il n’y avait rien ni personne pour l’empêcher. A part peut-être cette manie qu’il a de toujours vouloir aider les autres. C’est cette même envie qui le pousse à se retrouver enfermé dans une salle de bain avec l’homme qui l’a provoqué au début de la soirée. Et il laisse sa colère prendre le dessus, le provoquant à son tour en essayant pourtant de garder un soupçon d’humour très bien dissimulé. « Vu le sang que je vois, c’est loin d’être une petite blessure. Ou alors elle est trop petite face à ton égo ? » John serait sûrement déjà en train de le faire taire s’il l’entendait répondre comme ça à un homme qu’il connait à peine. Mais William s’en moquait, de toute façon il avait beaucoup trop bu pour rester sage et calme. « Alors ne t’approches pas si tu ne me retiens pas, on dirait presque que tu voudrais que je reste. » Un rictus amusé prend place sur ses lèvres alors qu’il le laisse s’approcher, continuant de le provoquer. Peut-être qu’il finirait avec des bleus d’ici demain mais ce ne serait pas la première fois. Mais il ne voit pas venir ce geste, il ne comprend pas tout de suite ce qu’il se passe alors qu’il se retrouve plaqué contre le mur derrière lui. Mais son rictus ne s’efface pas alors qu’il hausse les épaules. « Faut croire que je ne l’ouvre pas assez vu qu’on me l’a jamais dit. Et la tienne ? J’serais presque étonné que personne ne t’ais fait cette remarque. »

Et un rire s’échappe de ses lèvres face à cette menace détournée, à ce qui devrait lui faire peur mais qui ne l’amuse qu’un peu plus. « Tu comptes me faire quoi ? Me frapper jusqu’à ce que je tombe inconscient dans ta salle de bain ? Ce serait con, non ? Mais vas-y, fais toi plaisir ! »

Les mots s'enchaînent, les disputes aussi. Si ce garçon aurait pu facilement devenir un allié, un ami, Daryl Crane en avait décidé autrement. Sa nature reprenait le dessus bien trop facilement, alors qu'il se montrait de plus en plus hautain, dédaigneux, et provoquant. Il n'avait pas langue dans sa poche, osant parfois parler cruement, y comprit de sa propre femme. Lennie lui aurait sans doute péter une crise à l'entendre parler comme ça, mais elle était bien trop occupée à fourrer sa langue dans la bouche d'un inconnu. Et c'est ce qui vaut à Daryl de se planter des bouts de verres dans la peau. De se blesser, de faire éclater ce verre en mille morceaux alors que la brune ne daigne pas poser le regard sur son mari. Alors il  fend la foule, et se fait rapidement rejoindre par le jeune homme. Encore  et toujours, sa provocation prend le pas sur le reste. Sa colère aussi, alors que les pics fusent entre les deux hommes.

"J'ai surtout connu bien pire." Crane se souvient de cette balle qui traverse son corps, de ces lames qui parcourent son torse. Toutes ces cicatrices présentent, cachée par le tissus de ses vêtements aux yeux de William. Alors quelques bouts de verres plantés dans la paume paraissaient dérisoires. Il hausse les épaules, comme si ça ne l'atteignait pas, comme si ces atrocités étaient habituelles. Mais elles le sont. Elles sont devenues son quotidien, dans lequel il sombre peu à peu, dans lequel il se complaît. La remarque du garçon le prend de cours. Qu'il reste ? Au fond, il n'a pas envie qu'il franchisse la porte, mais pourquoi ? Il le hait ce garçon. Agaçant, énervant... Déroutant. Il lui tient tête, encore et encore, même malgré son geste, sa colère, sa brutalité. Il reste fier, les yeux dans les siens, et Crane semble soudain s'y perdre. Personne ne lui tient tête, jamais. Mis à part Elena, peut être.

Mais lui se tient droit, lui rit au nez, et le perturbe. C'est l'alcool, il n'y pas d'autre explication. Il lui lance un rire amer, agrippant toujours son tee shirt, ne relâche pas son emprise qui semble pourtant bien plus douce qu'elle ne l'était au départ. "Personne ne l'ose, non." Parce qu'on le connait, lui et sa colère. Lui et sa folie, lui et son impulsivité. Personne n'ose lui tenir tête, personne à part William. Il rit encore, tandis ce que les sourcils de Daryl se froncent, fixant les prunelles du jeune homme. Son visage est si proche du sien qu'il en sentirait son souffle contre sa peau. Ça le déroute, l'espace d'un instant. Il ressert lentement son emprise, ses poings tenant fermement le tissus de son tee shirt. L'alcool ou son insolence, il n'a aucune idée de ce qui fait son corps s'approcher autant du sien. La folie, peut être. L'inconscience du garçon ? Mais il réprime son envie, son désir, qui apparaît de façon bien trop soudaine, le prenant de court. Il n'a pas le temps de réfléchir, Crane, alors qu'après un léger silence et un combat intérieur qu'il perd, ses lippes s'écrasent contre les siennes. Lui même ne prend pas conscience de son geste, son coeur loupe un battement, ses muscles se crispent. Le baiser est court, mais revigorant. Aors que finalement ses lèvres quittent les siennes, son coeur toujours tambourinant dans sa poitrine, Crane se recule soudainement, sans quitter le garçon des yeux, les pupilles écarquillées. Qu'est-ce que je viens de faire ?

Il se moque de ce qui peut lui arriver le mannequin, il se moque de possiblement finir avec des bleus le lendemain alors qu’il se laisse aller dans la provocation de l’hôte de la soirée. Pourtant il est d’un naturel calme d’habitude lorsqu’il va en soirée. Du moins, il l’est toujours assez pour éviter de devoir se battre. Peut-être parce qu’il est habituellement avec John et que ce dernier arrive à éloigner facilement toutes les personnes qui voudraient s’en prendre à son copain. Et ça arrange William la plupart du temps, lui permettant de profiter calmement de ses soirées sans être obligé de s’interrompre pour répondre aux provocations d’idiots trop bourrés. Mais là il ne se retient pas, n’hésitant pas à provoquer Daryl sans penser aux conséquences qu’il pourrait y avoir derrière ses gestes et ses propos. Il est suicidaire William, beaucoup trop parfois, et n’hésite jamais à se lancer dans des joutes qui peuvent mal finir. Pourtant on le voit toujours comme ce gentil garçon qui est serviable avec tout le monde, qui n’hésite jamais à aider la petite mamie qui habite au dernier étage lorsqu’elle doit aller faire des courses. Mais c’est seulement en soirée qu’il perd ce masque du petit garçon parfait que tout le monde aime.

Et la soirée se passe, le temps défilant aussi vite que les verres avant qu’il ne se retrouve de nouveau en présence de l’homme. Et les provocations reprennent, le ton monte alors qu’ils se rapprochent petit à petit sans même s’en rendre compte. Et le mannequin s’en amuse de cette tension, il s’amuse à l’augmenter en étant de plus en plus provoquant. Dans le pire des cas, il finirait avec un cocard le lendemain matin. Rien de bien trop compliqué qu’il pourrait camoufler facilement derrière du maquillage. « C’était mérité j’imagine, assez pour qu’une coupure à la main te paraisse n’être que superficielle ? » Il ne le connait même pas mais il cherche à pousser ses limites, à l’énerver juste assez pour qu’il passe à l’acte. Jusqu’à ce qu’il le plaque contre ce mur et qu’il soit encore plus proche de lui. Pourtant il ne se démonte pas et continue d’affronter son regard, osant même afficher un air amusé. « Alors je serais le premier ! » Et ça lui plait d’être le premier, d’être celui qui ose lui tenir tête en sachant que personne d’autre n’a jamais osé jusqu’à maintenant. « C’est quand même étonnant que personne n’ose, ce serait pourtant la première remarque à faire sur toi lorsqu’on te rencontre. »

Mais ce n’est pas un coup qui vient rencontrer sa peau, c’est même loin d’être douloureux. Ce sont ses lèvres, au plus grand étonnement de William, qui viennent à la rencontre des siennes dans un échange beaucoup trop court pour qu’il puisse réagir. Et il reste silencieux quelques secondes quand il s’écarte de lui, observant l’homme en face de lui avant d’attraper à son tour son haut et de l’attirer pour prendre possession de ses lèvres. Il laisse passer toute cette tension qu’il ressent à travers ce baiser avant de le rompre, affichant un sourire amusé. « T’es surprenant finalement, c’est plutôt intéressant. » Et il ne détache pas sa main de son haut, le gardant contre lui alors que son regard ne cesse de faire des allers-retours entre le sien et ses lèvres qu’il a envie de goûter à nouveau.

[quote="Daryl Crane"]La discussion s’envenime alors que Daryl se décide finalement à quitter l'escaliers de secours. A rejoindre l'intérieur en laissant la garçon en arrière, planté là, sans même un regard. Il ne peut pas s'en empêcher, il se doit d'agir en parfait connard avec la totalité des gens. Parce qu'être haït est plus facile que d'être aimé. Qu'être craint est plus jouissif que d'être adoré. Parce que c'est bien moins douloureux de perdre quelqu'un quand tu ne t'y attache pas. Alors rares sont ceux qui le connaissent, qui le connaissent vraiment. Lennie, Violet, Lisa, Nina. Les femmes de sa vie, uniquement, le connaissent plus qu'il ne se connait lui même. Ca s'arrête là, et Elena fait partie de la liste uniquement parce qu'elle a forcé le barrage. Parce qu'elle s'est accrochée, parce qu'elle l'a intriguée, elle et son caractère tout aussi chaotique que le sien. Elle et son courage, ses mimiques, sa jalousie, ses ambitions débordante et cette façon qu'elle a de lui tenir tête. C'est peut être de ça dont à besoin Daryl; Qu'on lui tienne tête, qu'on fasse redescendre le King sur terre une fois de temps en temps.

C'est peut être ce qui le pousse à ne pas renvoyer le brun d'où il vient, lorsqu'il le rejoint dans cette salle de bain. Lorsque sa main se trouve au dessus de l'évier, le sang coulant lentement dans le lavabo. Il lui demande de rester, De l'aider même, alors que la discussion devient vive à nouveau. Les deux hommes se lancent pics sur pics, répliques sur répliques, alors que Crane tente de lui expliquer qu'il vaut mieux ne pas trop poussé. Qu'il vaut mieux, parfois, apprendre à se taire en sa présence, tandis ce qu'il plaque le brun contre le mur, serrant le tissus de son tee shirt entre ses poings. Il a cette rage en lui, alors que le garçon le provoque, encore et encore. Il devrait le frapper, il en à l'envie. Mais cette envie est bien remplacée alors que ses yeux rencontres les siens. Il n'a aucun contrôle sur ce qu'il fait, sur ce qu'il se passe dans sa tête. Il ne comprend pas tout de suite, ne capte pas ses lèvres contre les siennes. Cette sensation pourtant bien trop agréable à son goût, alors qu'il s'éloigne, sous le choc de sa propre réaction. C'est l'alcool, n'est-ce pas ? C'est forcément l'alcool.

Il est perdu, désemparé, les idées floutées dans son petit esprit. Il ne comprend rien de ce qu'il vient de se passer alors qu'il pose de nouveau péniblement son regard écarquillé sur le brun.Le silence qui s'abat entre eux est court, et pourtant bien trop long pour Crane. Il reste là, sans bouger, alors qu'il sent finalement son tee shirt se faire empoigner à son tour, ses lippes se reposant presque brutalement de nouveau contre les siennes. C'est brutal, et doux à la fois. Le coeur du brun tambourine dans sa poitrine, tandis ce que l'invité rompt leur baiser. Daryl n'a pas bougé, s'est laissé emporté par ces lèvres, ce baiser, la respiration haletante. Il ne comprend toujours pas ce qui lui arrive, alors que son corps le réclame encore et encore, se rapprochant instinctivement de celui du jeune homme. Leurs visages sont si proches qu'il peut encore sentir son souffle, tandis ce que le garçon prend la parole. Il lui laisse à peine le temps de terminer sa phrase avant de murmurer presque froidement. "La ferme." Et de capturer de nouveau ses lèvres, le plaquant de nouveau contre le mur, une main se glissant derrière sa nuque pour intensifier ses baisers. C'est passionné, passionnel, urgent, brutal, rencontrant ses lèvres encore et encore, le cœur s'affolant dans la poitrine de Crane. Il ne sait pas ce qui lui arrive, mais c'est l'une des meilleure sensations qu'il ai ressentit depuis des années.

Il a ce double masque que peu connaissent, William. Ce double masque qui peut le faire passer du parfait petit étudiant bien rangé à celui qui ne cesse de provoquer les autres personnes qu’il croise. Pourtant, quand on le connait qu’avec sa face gentille, on ne pourrait pas croire que c’est la vérité jusqu’à ce qu’on y assiste. Et il ne se laisse pas marcher sur les pieds, répondant toujours à chaque propos, chaque méchanceté, chaque insulte qu’on lui lance en pleine figure. Et Daryl n’y échappera pas. Que ce soit sur les escaliers de secours où William reste cependant calme même s’il a l’envie de l’insulter. Ou dans cette salle de bain, à l’écart de tous et protégé par cette porte qu’il a fermée. Il ne se laisse pas faire, répondant à toutes ses piques et lui faisant face alors qu’il devrait pourtant craindre cet homme qui semble faire peur à ses voisins au point qu’ils n’appellent pas la police. Au point que personne ne lui ait jamais dit qu’il devrait fermer sa gueule car il parle trop. Il a la réponse facile William, alternant entre humour et pure provocation sans même baisser le regard lorsqu’il se retrouve cloué au mur. Pourtant ça aurait pu rester calme si William n’avait pas osé lui répondre sèchement lorsqu’il lui avait dit qu’il pouvait dégager de la salle de bain. Et ça aurait pu virer au drame si l’hôte avait décidé de s’en prendre à lui physiquement. Sauf que ce n’est pas la douleur que le mannequin accueille mais quelque chose de plus doux et plus bref, lui laissant un goût de trop peu sur les lèvres alors que l’autre s’éloigne déjà.

Sauf que Wallace ne veut pas que ça se stoppe comme ça, il ne veut pas se contenter de ce baiser qui est trop court à son goût. Alors il l’attire à lui et prend possession de ses lèvres avec autant de brutalité que de passion. C’est mal et il le sait, la femme du brun se trouvant non loin d’eux. Mais il s’en moque pour le coup, préférant s’attarder sur ce qu’il ressent à travers ce baiser que de penser à la morale. De toute façon, leur couple semble aussi bien fonctionner que le sien donc il n’y a rien à craindre. Il se laisse emporter par ce baiser auquel il met pourtant fin, ne pouvant s’empêcher de provoquer une fois de plus Crane. Et ce dernier réplique, aussi bien avec des mots qu’avec ses lèvres qui reprennent place sur les siennes. Et son dos retrouve aussitôt le mur, ses mains venant se perdre sur les hanches de ce partenaire inattendu mais plaisant. Et les baisers s’enchaînent, leur laissant à peine le temps de retrouver leur souffle, avant que William ne décide d’en vouloir plus et de l’éloigner de ses lèvres pour pouvoir lui retirer son haut et retirer le sien. Il ne lui laisse pourtant pas la chance de placer un seul mot, l’attirant de nouveau à lui pour reprendre ce combat que se livrent leurs lèvres. L’attirant de plus en plus contre lui, cherchant à coller leurs corps, alors qu’il a envie de plus, de toujours plus.

Si le début de soirée semblait être en clin à une dispute, voire à une bagarre, la seconde s'annonçait bien plus passionnelle. Les deux hommes étaient enfermés dans cette salle de bain, à l’abris des regards indiscrets,à l'abri des oreilles distraites. Ils sont seuls, l'un contre l'autre, leurs lèvres se trouvant sous la surprise de l'initiateur lui même qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Tout est flou, embrumé dans son esprit. Mais la sensation est folle, somptueuse, forte. Les lippes du brun lui donnent un goût de trop peur, alors que son corps le réclame encore lorsqu'il revient l'embrasser. Il se perd dans ce baisers, cette folie qui prend possession de lui. Qui l'anime contre son gré, fait palpiter son cœur et détruit sa respiration. Il ne comprend rien de ce qu'il ressent mais il adore ça, coupablement. Il se laisse bercer, il se perd volontiers dans les baisers du garçon alors que son tee shirt le quitte déjà, que sa peau rencontre la sienne.

Le cœur de Daryl tambourine dans sa poitrine à cette sensation de chaleur, cette douceur qu'il ressent, son corps contre le sien. Il se sent bien, et pour lui ce n'est pas normal. Il y'a cette part de lui qui lui hurle de tout arrêter, de sortir de cette pièce, maintenant. Pourtant il ne bouge pas. Il se laisse faire, alors que les mains de William se pose sur ses hanches, que celles de Crane se calent contre sa nuque, tandis ce que l'autre glisse le long de son torse. Il est maladroit, il sent cette appréhension, cette tension et en même temps cette envie, ce besoin de plus que ça. Il le veut, tout entier, se réprime autant qu'il aimerait se laisser aller. Les idées se bousculent dans sa tête, et l'alcool l'aide à se laisser faire, à se libérer, à écouter cette pulsion qui lui hurle de se laisser aller.

Ses baisers deviennent de plus en plus urgent, mordillant la lèvre inférieure du brun, tentant de lui faire comprendre cette envie, complètement folle, de l'avoir tout entier, là, maintenant. Sans réfléchir. Parce que réfléchir reviendrait à tout laisser tomber, à faire demi tour, à réaliser, à paniquer, et il n'en pas l'envie. Il ne veut pas redescendre sur terre, pressant son corps contre le sien, rompant leur baiser, frôlant ses lèvres alors que ses mains glissent rapidement jusqu'à déboutonner le jean du garçon, murmurant contre ses lèvres. "Un mot, un seul..." Mais il ne termine pas sa phrase. Elle veut déjà tout dire, et lui... Lui ne veut pas gâcher le moment, pas se prendre la tête, pas se poser de question. Alors il capture une nouvelle fois ses lèvres, mêlant sa langue contre la sienne alors qu'il enlève son jean à son tour. C'est de la folie à l'état pur, et il regrettera tout ça au réveil. Mais pour le moment il n'y pense pas.

Il pensait déjà que cette soirée finirait sûrement dans les bras d’un homme qu’il aurait rencontré à la soirée mais il n’aurait jamais pu croire que ce serait dans les bras de cet homme en particulier. Que ce serait dans les siens qu’il irait se perdre alors que le début de la soirée n’avait rien montré pour prouver cette finalité qui, finalement, ne surprenait pas vraiment le mannequin. La passion faisait souvent ami-amie avec la rage et il adorait ça. Il adorait le fait qu’il n’ait pas besoin de réfléchir et qu’il ait juste à se laisser porter par ces sentiments qui traversent son corps aussi rapidement que cette envie d’avoir l’autre pour soi. C’est pour cela qu’il n’hésite pas une seule seconde avant de prendre possession à son tour de ses lèvres, à les déshabiller de leurs hauts pendant que la passion prend le contrôle sur tous ses gestes. Le temps de la morale et des remords, s’il y en a, viendra plus tard, viendra le lendemain matin. Et ses mains se perdent sur ses hanches mises à nues alors que ses lèvres retrouvent aussitôt les siennes. Il en oublierait presque de prendre le temps de respirer, les libérant ne seraient-ce que quelques secondes avant de les reprendre aussitôt à chaque fois. Ne voulant surtout pas laisser le temps à l’autre de réfléchir, de réaliser ce qu’ils sont en train de faire, ce qu’ils sont sur le point de faire.

De toute façon, ils ont sûrement bu l’un autant que l’autre alors l’alcool sera l’excuse parfaite à sortir dès le lendemain matin. Donc il ne prend pas non plus la peine de réfléchir, se laissant porter par la rapidité et l’envie. Des gémissement s’échappent de ses lèvres à chaque fois que l’autre vient mordiller l’inférieure, le laissant frustrer car il en veut plus. Et il l’est encore plus quand il rompt le baiser, cherchant à récupérer ses lèvres alors qu’il sent ses mains qui descendent jusqu’à son jean, qui viennent le déboutonner. Et il se calme quelques secondes, l’écoutant distraitement alors qu’il resserre son emprises sur ses hanches. Un haussement de sourcils vient répondre à ses propos alors qu’il se débarrasse entièrement de son jean pendant qu’ils repartent dans ce combat que leurs lèvres se mènent depuis quelques minutes. C’est à son tour de rompre le baiser, de l’éloigner de lui-même et de le faire reculer jusqu’à cette douche qu’il a repéré. Il ne réagit même pas au fait que c’est peu courant de voir une douche et une baignoire dans la même pièce, s’en moquant totalement alors que le dos de son amant rencontre l’une des parois de la douche et que le mannequin active l’eau chaude. « Tu parles trop… »

Et ses lèvres viennent se perdre dans son cou pendant que l’eau rencontrent leurs corps, venant masquer les bruits qu’ils pourraient faire en plus de la musique assourdissante qui résonnent en dehors des murs de la pièce. Ses mains descendent lentement, viennent jouer avec son boxer avant de le descendre. Il sait ce qu’il fait Wallace, il sait comment jouer avec les limites de la frustration et il sait comment plaire aux autres. Alors il utilise son savoir, s’amusant à mordiller cette peau juste pour entendre les réactions de son amant.

Il à arrêté de réfléchir, arrêter de penser. Parce que réfléchir reviendrait à quitter cette pièce, là, tout de suite. Que sa raison l'y pousserait, que ce serait sans doute, au fond, mieux comme ça. Mais lui n'en a pas l'envie. il ne bouge pas, il se laisse faire, capture les lèvres du brun encore et encore. Il se laisser bercer dans ses bras, par ses lippes, ses gestes. Il en serait presque docile, Daryl, lui demandant de ne pas parler pour ne rien gâcher. S'ils parlent, il percutera, il le sait. Il réalisera ce qu'il est en train de faire, et il paniquera. Agir sans réfléchir, c'est son domaine après tout. Il aura tout le temps de regretter demain, de se poser un millier de question. Parce qu'au grand jamais il n'aurait cru se retrouver dans une telle situation. Jamais l'idée de poser ses lèvres contre celles d'un autre homme ne lui avait traversé l'esprit. C'est un homme à femme, Crane, rien d'autre. Il enchaîne les conquêtes, attardant son regard sur les courbes féminines sans se retourner sur plus de virilité. Il n'y a jamais pensé, ça ne l'a effleuré, et pourtant le voilà, mordillant la lèvre inférieure de son amant, la respiration haletante, la cœur tambourinant à toute vitesse dans sa poitrine. Il ne comprend rien de ce qui lui arrive et il ne veut pas comprendre.

Il déboutonne son jean, assommant une menace entre ses lippes, retrouvant les lèvres de William. Ses gestes sont maladroits. Lui à l'habitude des femmes, prend le contrôle, toujours. Jamais tendrement, jamais avec douceur. Avec lui, il ne sait pas comment s'y prendre, et se laisser guider contre la parois de la douche. L'eau chaude lui arrache un soupir alors que les lèvres du brun trouvent refuge dans son cou. Crane ferme les yeux, étouffe un soupir, rouvrant les paupières pour les poser un instant sur la porte. Si quelqu'un rentrait....? Il referme les yeux, la tête se calant en arrière en sentant la main du garçon se rapprocher dangereusement de son intimité. Un instant, son cerveau reprend le dessus, alors qu'instinctivement il saisit le poignet du garçon, comme pour l'empêcher d'aller plus loin. Il a le cœur qui bat vite, beaucoup trop vite. Il prend peur soudainement, comme si l'alcool ne faisait plus effet, comme s'il commençait doucement à se rendre compte de ses gestes, de ses actes. Plantant son regard dans celui de son amant, la main serrée contre son poignet, ses lippes frôlant les siennes. "Je suis pas comme ça." C'est un murmure, presque une détresse, mêlée à de la peur. "Je suis pas comme toi." Il s'y refuse, réprime cette envie, et pourtant elle est belle et bien là. Et il ne bouge pas, ne le repousse pas, comme s'il cherchait un raison pour rester, pour se laisser aller.

Les actions s’enchaînent beaucoup plus vite que les paroles, paroles qui disparaissent peu à peu alors qu’elles n’ont même plus l’occasion d’être dès que leurs lèvres se rencontrent en faisant taire tout le reste. Il n’y a pas de réflexion derrière tout ça, juste de l’envie et des actes irréfléchis mais pourtant voulus par l’un et, sûrement, par l’autre aussi. Et William obéit quand l’homme lui dit de se taire, remplaçant les mots qui brûlent sa langue par des gestes beaucoup plus simples mais révélateurs de son envie pour l’homme qu’il a contre lui. Cette envie qu’il a déjà ressentie en beaucoup plus légères lorsqu’il le voyait mais qu’il avait réprimé en le pensant inaccessible, en le pensant différent. Pourtant c’est dans ses bras qu’il est en train de se perdre, qu’il est en train de dire au revoir à toute morale alors que n’importe qui pourrait venir les surprendre malgré cette porte close. Et il lui laisse le contrôle, le laisse enlever leurs pantalons alors qu’il gémit contre ses lèvres. C’est sans douceur et rapide, ne cherchant pas à ménager l’un ou l’autre. De toute façon, la tendresse et la douceur n’ont aucunement leurs places dans cet échange sans sentiments. Dans cet échange de plaisir pur que le mannequin veut juste ressentir en la présence de Crane. Il veut juste se perdre avec lui le temps d’un instant, mettre ses réflexions sur off le temps de ce moment impensable.

Mais Wallace reprend doucement le contrôle, guidant son amant dans cette douche qu’il ne tarde pas à allumer alors que ses lèvres viennent trouver ce cou qu’il s’amuse à mordiller, à marquer légèrement, juste pour entendre ses soupirs de plaisirs qui chantonnent contre son oreille. Et ses mains glissent le long de son corps, s’approchent lentement de son intimité avant qu’il ne se fasse arrêter. Il s’arrête dans ses baisers, s’éloigne légèrement pour pouvoir planter son regard dans celui de son amant, beaucoup plus hésitant que le sien tandis que leurs lèvres se frôlent de nouveau. Un petit sourire prend alors place sur ses lèvres lorsqu’il comprend ce que raconte le brun, quand il comprend pourquoi il s’est arrêté et il se penche pour se débarrasser des quelques petits centimètres séparant leurs lèvres pour y déposer les siennes. Il devient plus doux, plus lent alors que sa main libre vient se poser de nouveau sur ses hanches. « Je sais…. Et je te demande pas de l’être, juste de te laisser porter. Juste un instant. » Ses lèvres frôlent les siennes pendant quelques secondes avant qu’elles ne glissent contre sa mâchoire et ne retrouvent de nouveau la peau de son cou qu’il malmène de nouveau.