les retrouvailles - Paco

Tu avais pris l’avion, sans même réellement savoir pourquoi u avait décidé de te rendre dans cette ville. Tu avais patienté un bon moment dans l’aéroport avant de pouvoir prendre place. En effet, un léger retard de quelques minutes à cause d’une panne, tu déposas enfin ton sac à main et ton bagage à main au-dessus de ton siège et en dessous. Déposant ton casque sur les oreilles et tu lanças la musique. Tu avais plusieurs heures de voyage avant d’arriver à New York. Il était déjà seize heures, avec le décalage horaire tu allais arriver là-bas en fin de matinée. Finalement, une fois le décalage effectué, tu te laissas plonger dans un sommeil. En même temps, depuis quelques jours tu n’arrivais plus à fermer l’oeil la nuit et tu t’endormais en pleine journée. Avec les études, le sport et tes autres activités, tu n’arrivais pas à rester éveillée la journée. Le trajet fut rapide, tu avais dormi plus de la moitié et pour le reste, tu avais commencé à lire un de tes livres que tu avais achetés avant de prendre la décision de quitter ce pays et d’essayer de retrouver ton ex. Mot que tu avais encore du mal à accepter, mais tu ne pouvais t’en prendre qu’à toi. Un pincement au coeur, tu te plongeas dans tes souvenirs. Chose douloureuse, qui te blessait et pourtant tu n’arrivais pas tourner la page, tu n’arrivais pas accepter tout ce qui se passait. Tu savais qu’au fond de toi, tu te rendais à New York pour espérer le retrouver. Tu savais parfaitement qu’il n’accepterait pas tes études, qu’il allait t’en faire voir de toutes les couleurs. Si ça se trouve, il n’accepterait même pas de te regarder ou de t’adresser la parole. Tu ne savais rien, tu étais tout simplement entouré de questions sans réponses. L’avion venait d’atterrir rapidement, te tirant de tes souvenirs, tu attaches tes cheveux rapidement en une queue-de-cheval, retombant sur ton épaule. Une écharpe autour du cou, un long manteau, retombant mi-cuisses. Ton sac à main en bandoulière sur l’épaule gauche et ton bagage à main dans la main droite, tu descendis rapidement les escaliers pour rejoindre l’aéroport et chercher tes trois bagages en soute. Tu avais toujours ton casque sur les oreilles, ne faisant pas réellement attention aux personnes qui pouvaient t’entourer. Un chariot et tu déposas tes affaires dessus, une fois tous tes bagages dessus, tu devais trouver la sortie pour faire appel à un taxi. Tu étais un peu perdu et sans faire attention, tu percutas quelqu’un. Tu enlevas rapidement ton casque de tes oreilles, lâcha ton chariot pour t’excuser, sauf que là, tu restas sans voix. Paco, il était là, devant toi. Un pincement au coeur, une boule au ventre, tu ne te sentais pas prête d’être face à lui.

Se retrouver face à lui, provoqua l’emballement de ton coeur. Oui, celui-ci ne faisait que de battre de plus en plus vite, comme le premier jour ou il t’avait embrassé, qu’il t’avait pris dans ses bras. Malheureusement, tu savais que ça n’allait pas arriver d’aussitôt et certainement jamais. Tu préférais te dire ça que de te faire des faux espoirs et tomber de haut par la suite. Tu n’avais pas besoin de ça, tu n’avais déjà pas le moral alors pas besoin d’en rajouter une couche. Tout quitter pour essayer de le retrouver, finalement ça n’avait pas été si dur que ça. Il t’avait fallut prendre un avion, pousser ton chariot pour lui foncer droit dessus sans même t’en rendre compte. La musique à fond dans les oreilles, et perdue dans tes pensées, tu n’avais pas fait attention cet homme qui ne regardait pas non plus son chemin. Tu étais crispée, ne sachant pas réellement quoi faire, ton regard balaya un peu partout, n’arrivant pas à poser ton regard sur lui, le regarder droit dans les yeux, était juste impossible pour toi. Déglutir devenait compliquer, tu avais l’impression que toute ta gorge était bloquée, que l’ont s’amusait à broyer en même temps tes boyaux. Tes lèvres pincées, tes mains légèrement tremblantes « Paco… » soufflais-tu doucement avec une voix tremblante. Tu essayas de sourire en voyant le collègue de Paco arriver et lui adresser la parole, tu ne pouvais rien dire, et au vue de la situation, il n’avait rien dit non plus. Tu hochas simplement la tête, l’air décontracté, ce qui n’était pas du tout le cas. Bien évidemment cette situation changea rapidement quand Paco leur demanda de vous laisser rien que les deux. Ce n’était pas difficile à comprendre au vu du ton qu’il avait employé. Tu retournas derrière ton chariot, laissant une distance convenable entre lui et toi. Tu ne savais pas ce qu’il allait pouvoir te dire, tu ne t’étais pas préparer à en prendre plein la gueule et tu savais que ça allait arriver, vu qu’il avait fuit sans même te parler. La question tomba, qu’est-ce que tu foutais ici à New-York, en effet ce n’était pas ta ville de naissance, ce n’était pas non plus une ville que tu portais dans ton coeur. Tu haussas les épaules, tu n’étais pas vraiment persuasive, tu laissas juste échapper de ta bouche quelques mots « Pour mes études, j’ai été prise à l’université de New-York, et… » tu n’aurais pas du dire ce mot, tu savais qu’il allait comprendre automatiquement. Qu’il allait te remettre sur le tapis ce que tu avais pu faire, les conneries qui avaient détruit ton couple. Tu n’avais pas besoin qu’il te refasse un résumé, tu savais parfaitement tout ce que tu avais fait et tu le regrettais énormément, tu ne serais pas là si ce n’était pas le cas. « Et pour toi. » voilà, il n’avait pas besoin de te demander de finir ta phrase, tu l’avais fait par toi-même.

Tu ne pouvais plus faire demi-tour, c’était ainsi et tu devais maintenant l’affronter. Tu ne savais pas comment il allait réagir, ni même ce qu’il allait pouvoir te dire. Après tout, il avait pris ses affaires et avait disparu du jour au lendemain. Un léger soupire sorti de ta bouche, te passant rapidement la main dans tes cheveux pour remettre une mèche de cheveux qui s’était glissé devant tes yeux. Tu n’aurais jamais du rajouter ces mots, tu aurais du rester juste sur l’université, tu ne mentais pas, tu aurais juste sélectionné tes propos. Tu avais lancer une guerre et tu le voyais très bien à son visage, il se fermait de plus en plus et tu ne savais pas comment réagir. Tu n’avais jamais été très douée, à chaque fois qu’une dispute éclatait, tu n’utilisais jamais les bons mots et tu enivrais toujours un peu plus les choses. Impulsive, tu l’étais et tu n’arrivais pas à régler ce problème. Tu disais bien souvent des choses que tu regrettais par la suite, et ce plus rapidement que tu pouvais l’imaginer. Tu te mordais la lèvre, aussi fort que tu commençais à ressentir une vive douleur, mais pourtant tu ne cessa pas. Tu étais mal à l’aise et clairement tu n’avais pas envie d’avoir une scène en plein milieu de l’aéroport, tout le monde pouvait vous voir. Tu baissas clairement les yeux, tu n’étais pas fier de ce que tu avais fait et tu n’avais besoin qu’il te le rappelle, pourtant il n’hésita pas à le faire. « Je le sais… » qu‘est ce que tu pouvais dire de plus? Chaque mot que tu allais prononcer allait certainement jouer contre toi. Il n’était plus dans l’esprit de t’écouter, clairement il t’en voulait et il te le ferait certainement payer de n’importe quelle façon. « Il fallait juste que je te parle, mais je comprendrais que tu ne veuilles pas. » tes mains étaient moites, ton visage commençait à attraper des couleurs, clairement tu n’étais pas à l’aise.

Ton regard se promenait un peu partout dans l’aéroport, c’était bien la première fois que tu arrivais ici. Tu ne connaissais pas cette ville, elle était différente de celles que tu avais connues. Tu allais devoir rencontrer des personnes, car ici tu ne connaissais que lui et ce n’était pas la meilleure des choses. Tu savais qu’il t’en voulait et qu’il n’allait certainement jamais te pardonner. Tu pouvais essayer de le comprendre, mais finalement à chaque fois tu espérais pouvoir te faire excuser et le retrouver. Retrouver celui que tu aimais, allait être une tâche assez compliquée. Tu reportas ton attention sur le jeune homme, bien habillé, il avait l’air d’être heureux dans son travail. Et dire qu’il n’aurait jamais été au bout de ses études si tu ne l’aurais pas poussé à le faire. D’un côté, tu étais heureuse car même si tu avais tout pété, c’était en grande partie grâce à toi qu’il se trouvait là, en tant que pilote. Tu avais fait au moins une chose de bien dans cette relation, un léger soupire s’échappa de ta bouche. Tu baissas un instant la tête, avant de prendre de plein fouet sa remarque. Il aurait préféré ne plus jamais te revoir, cela montrait à quel point il désirait tourner la page et de mettre dans la case du ‘passé’. « Je vois. » soufflais-tu doucement. Tu n’avais rien à ajouter, tu ne pouvais pas l’en empêcher de penser à ça. Tu allais t’installer en ville, tu allais certainement chercher des colocataires, tu allais reprendre les cours et pourquoi ne pas travailler à côté pour t’occuper et une fois tes études terminées, tu repartirais. À quoi bon essayer sans réussir, tu n’avais pas envie d’être un poids lourd pour lui, tu n’avais pas envie de le faire souffrir à chaque fois qu’il te croiserait, alors tu acceptas, du moins tu comprenais. Il ne voulait plus te parler, il voulait que tout ça s’arrête et tu compris qu’il était temps que tu continues ton chemin. « Je te laisse alors, mais sache que je suis désolée et que je m’en veux. » dis-tu avec une voix à moitié étranglée, que ça soit par le chagrin que par la déception. Tu repris ta place derrière ton chariot, ton regard se posant une dernière fois sur lui. Tes lèvres pincées, tu poussas de nouveau ton chariot, le laissant derrière toi. Tu replaças ton casque sur les oreilles, relançant la musique. Ton dernier espoir de le retrouver et de te faire pardonner, venait de s’envoler. Il allait recommencer sa vie, retrouver une femme qui allait le rendre heureux et qui n’irait pas voir à côté. Et toi, tu devrais en faire de même, recommencer ta vie, essayer de retrouver un homme et recommencer ce que tu avais pu construire avec Paco.