sometimes people are beautiful just in what they are. (eris)

Quand Eris m’avait proposé son aide pour mon choix de décoration, je l’avais accepté, ayant toutefois un petit doute sur le fait qu’elle le fasse réellement. Après tout, rien ne l’y obligeait et, puis, nous ne sommes pas des amis. Alors quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai vu apparaître un sms de sa part, un beau jour, avec un lien vers une page répertoriant toutes ses idées. Un vrai catalogue à disposition et pour lequel je l’avais remercié. Tout était aussi intéressant les uns que les autres, tellement que j’avais eu du mal à choisir au moment où j’ai commencé à acheter les éléments de décoration. J’avais mis un peu de temps avant de tout trouver pour au moins la chambre et le salon, et forcément, une fois les choses en place, je n’avais pas hésité à contacter l’argentine pour qu’elle vienne voir le résultat d’elle-même. Je lui devais au moins ça, pour la remercier vraiment pour son aide et lui faire voir le rendu de ces -sûrement- longues heures de recherches.
À peine arrivée que je ne laisse pas une minute de répit à la jeune femme, bien trop enthousiaste de tout lui montrer. La visite dure ainsi pendant de longues minutes et j’observe les réactions de la brune avec attention, ravi de voir qu’elle approuve ce que j’ai sélectionnés dans ses trouvailles. Elle semble ravie, elle aussi, de réaliser que j’ai vraiment suivi ses conseils à la lettre, sans chercher à dévier d’un seul détail. Et suite à cette découverte mouvementée et intense, c’est dans le canapé fraîchement acheté qu’on se retrouve, un verre à la main. « Encore merci pour tes idées, Eris, mon appartement va devenir le plus beau de tous. » Je lui souris, ne déconnant pas du tout. Tout ce qu’elle a trouvé été très brillant, rien à dire. « Je songe à attaquer les toilettes, bientôt. » Que j’ajoute, repensant à la décoration qu’elle m’avait envoyée sur cette pièce, ainsi qu’à sa petite précision. Celle qui disait qu’il ne s’agissait pas d’une plaisanterie, mais d’une réelle idée.

@Eris Casarei

Lorsqu’elle s’engage à faire quelque chose Eris, elle le fait vraiment alors lorsqu’elle a proposé son aide à Paco pour décorer au mieux son nouvel appartement, elle n’a pas fait semblant. A l’aide du célèbre Pinterest, elle a réussi à réunir un ensemble de propositions regroupant les critères du pilote. Au final, il en avait peu. Il s’agissait surtout de préférences mais il ne faut pas croire que ça lui a rendu la tâche plus aisée. Parfois, peu de critères c’est tout aussi compliqué que beaucoup de critères. Bref, après quelques longues recherches, elle a fini par lui envoyer un lien contenant toutes ses idées et Paco semblait approuver la plupart d’entre elles. De quoi la satisfaire sur son travail. Elle n’était pas à côté de la plaque et avait su sélectionner les bons exemples de décoration.
Il faut croire qu’entre eux, les sms devenaient de plus en plus courant puisqu’elle en reçut un de la part du brun, lui proposant de venir constater d’elle-même les premiers résultats. Evidemment, elle avait répondu par le positif, curieuse de voir ce que ses idées donnaient dans l’appartement de Paco. C’est comme ça qu’en ce vendredi soir, après une longue semaine de travail, elle se retrouve à visiter le logement du pilote pour la seconde fois. Elle doit bien avouer que décoré, il a tout de suite plus de gueule. Elle valide totalement le résultat et doit bien avouer être contente que Paco ait réellement suivi ses idées. Elle ne s’est pas cassé la tête pour rien.
Encore merci pour tes idées, Eris, mon appartement va devenir le plus beau de tous. Un sourire étire ses lèvres. Le deuxième plus beau. Soyons réaliste, il ne sera jamais aussi beau que le mien. Ça sonne un brin vantard mais comme souvent avec elle, c’est avant tout une plaisanterie et à l’heure actuelle, son nouveau duplex étant encore plein de cartons non déballés et en manque de meubles, il ne concurrence pas encore l’appartement de Paco. Plus sérieusement, ça m’a fait plaisir. J’aime tout ce qui touche à la déco. Chose qu’il a certainement dû comprendre à présent. Je songe à attaquer les toilettes, bientôt. Elle boit une gorgée du vin blanc proposé par le brun quand elle entend cette remarque, ravalant un sourire pour ne pas perdre une goute de ce breuvage. Gorgée avalée, elle répond. Tu devrais, il ne faut surtout pas blaguer avec cette pièce. C’est pourtant ce qu’elle fait actuellement, un sourire amusé sur le visage.

Désormais avachi dans le canapé au côté de la brune, je vante la nouvelle beauté apparente de mon appartement, le présentant comme le plus beau de tous. Ce qui n’est pas au goût de la demoiselle, cette dernière déclarant qu’il s’agit du deuxième puisque le premier est le sien. Je ris joyeusement, n’étant pas réellement surpris par ce qu’elle avance. Je ne la connais certes pas énormément cette femme, mais j’ai su découvrir son humour ainsi que son côté taquin, et je l’apprécie véritablement. Je dois reconnaître que ça fait beaucoup de bien à mon âme en peine. « Il faudra que tu m’invites lorsque toute la décoration sera faite alors. » La dernière -et première- fois que j’y ai mis les pieds, il était surtout encore envahi par des cartons un peu partout, me renvoyant directement l’image de mon propre déménagement. « Histoire de comparer, tu comprends ? » Que j’ajoute en tournant la tête vers elle, un air amusé sur le visage. En vérité, elle peut m’inviter quand elle veut, je ne me désisterais pas. J’aime bien sa compagnie, et sa colocataire -et meilleure amie de surcroît- est tout aussi adorable que l’est Eris, donc non, je ne trouve aucune raison à refuser de passer du temps chez les deux jeunes femmes. De plus, ça me fait voir du monde et m’évite de broyer du noir, que demander de plus ? Reprenant la parole, l’argentine me fait doucement sourire. « Je l’avais compris ça et t’as de très bon goût, vraiment. » Je ne regrette pas le moins du monde de lui avoir fait confiance quant à ses propositions pour mon logement. Ils ont tous été dans les tons que j’attendais, allant parfois même au-delà de mes espérances. Une seule pièce n’a pas encore eu l’attention qu’elle mérite : celle des toilettes, et j’aborde alors le sujet. L’amusement peut se lire sur mon visage lorsque la jeune femme évoque à son tour cette pièce et que je la vois faire tout le contraire de ce qu’elle dit. « L’une des plus importantes et primordiales dans un logement. » Ce qui n’est clairement pas une plaisanterie, mais une vérité que personne ne peut réfuter. Buvant une gorgée de mon verre, et le terminant par la même occasion, je me redresse convenablement pour ensuite me pencher vers la table basse et saisir la bouteille. « Encore un verre ? » Que je lui demande donc.

A croire que leurs vies sont destinées à avoir le même timing. En plus d’avoir été trompés à la même période, ils se retrouvent à présent à s’installer dans de nouveaux logements à quelques semaines intervalle. Les coïncidences, ça ne s’explique pas après tout. En tout cas, ça les pousse à comparer leurs appartements, chose qui se fait dans une ambiance bon enfant, sans grand sérieux. Il faudra que tu m’invites lorsque toute la décoration sera faite alors. La demande ne la surprend pas. A vrai dire, l’inviter ne lui semblerait pas si étrange que ça. Certes, ils se sont rencontrés d’une bien drôle de façon – si on peut dire ça comme ça – mais plus les semaines passent et plus elle apprend à connaître un homme dont elle apprécie la compagnie. Meghan n’ayant rien contre le pilote, bien au contraire au vu des quelques – nombreuses – remarques qu’elle ne s’est pas gênée de faire, la brune ne voit aucune raison pour laquelle Paco ne pourrait pas leur rendre visite de temps en temps. Histoire de comparer, tu comprends ? Eris hoche la tête, un léger sourire sur le visage. Ça sera fait ! qu’elle lui affirme, bien qu’au fond, elle n’ait pas besoin d’une telle excuse pour l’inviter.  
Je l’avais compris ça et t’as de très bon goût, vraiment. Ce compliment-là, ce n’est pas la première fois qu’elle l’entend mais à chaque fois, le plaisir est le même. Elle sourit à Paco en guise de remerciements. Bien vite, la discussion reprend un ton plus léger alors que les toilettes sont abordées. L’une des plus importantes et primordiales dans un logement. A nouveau, Eris ne peut faire autrement que d’hocher positivement de la tête, étant d’accord avec les propos du brun. Quand même, je ne pensais pas qu’on en viendrait à parler de toilettes un jour, on en a fait du chemin Paco ! qu’elle annonce, un air mi-amusé mi-fier sur le visage. Ça a beau être une plaisanterie, elle n’a pas tout à fait tort. Rien ne laissait présager qu’ils se retrouvaient à boire un verre ensemble sur le canapé du pilote. Comme quoi, tout peut arriver. En parlant de verre, Paco lui en propose un second. Encore un verre ? Elle réfléchit un instant en observant son verre vide et annonce. Aller, soyons fou ! Après tout, c’est vendredi soir, demain elle ne travaille pas et elle se doute que si Paco boit ce soir c’est qu’il ne doit pas prendre les commandes d’un avion dans les prochaines heures. Elle est venue en voiture mais rien ne l’empêche de prendre un uber pour rentrer si ça s’impose. Elle lui tend donc son verre. C’était assez cool ce match de baseball, merci encore pour le ticket. Ça doit être la cinquième fois qu’elle le remercie mais c’est plus fort qu’elle. Grâce à lui, elle a pu assister à son premier match de baseball qui s’est en plus soldé par une victoire new-yorkaise. Dommage que leurs ex respectifs aient - légèrement - gâché la fête.

Qui l’aurait cru ? Eris et moi, affalés dans le canapé, à parler et à s’amuser ensemble. Personne n’aurait pu miser sur ça, c’est évident et je ne peux que lâcher un petit rire lorsqu’elle en vient à la même conclusion. « Tu as raison, c’est une chose plutôt surprenante, je dois l’avouer. » Un truc auquel je ne m’y attendais pas lorsque je l’avais rencontré. Vu la façon dont on s’était connu, le plus surprenant aurait été de croire directement qu’on allait s’entendre et passer beaucoup de temps ensemble. Et tout ça, eh bien, c’est loin d’être déplaisant au final. Me redressant pour récupérer la bouteille, je lui demande si elle veut encore du vin, ce à quoi elle me répond par du positif. Je lui verse donc du vin blanc, remplis ensuite mon verre à mon tour, puis repose la bouteille avant de m’affaler de nouveau dans le canapé. Pour la énième fois depuis le week-end de l’évènement sportif, Eris me remercie pour lui avoir donné une place pour ce match, argumentant qu’il était plutôt cool. Je lui souris. « Je suis ravi d’avoir pu te faire découvrir les joies des matchs en direct. » Entre ça et lui avoir appris l’existence du saut en parachute en tant que sport, j’ai l’impression d’être celui qui lui fait découvrir un nouveau monde, avec plein de nouvelles choses aussi palpitantes les unes que les autres. Je dois dire que ça me plaît bien, passer du temps avec elle me plaît bien, tout simplement. Malheureusement, bien vite, une autre image me revient en tête concernant cette journée au stade, une loin d’être réjouissante et que je n’aurais préféré pas voir. « Même si ça aurait pu être une journée complètement parfaite si... » Je me stoppe et lâche un léger soupire, avant de porter le verre à mes lèvres et d’avaler une gorgée de son contenu. Je me reprends ensuite pour ajouter d’un ton las : « S’il n’y avait pas eu de rencontres désagréables. » Je bois de nouveau une gorgée du liquide contenu par mon verre, sachant pertinemment que parler d’eux ne fera que plomber l’ambiance, comme ils ont réussi à plomber nos vies. À croire qu’ils n’apparaissent que pour nous retirer les petits moments de joies qu’on arrive à trouver.

Aussitôt sa remarque lancée qu’elle ne peut faire autrement que de la regretter. Evidemment, le souvenir du match de baseball s’associe à celui de la rencontre inopinée avec leurs ex respectifs. Eris avait cru voir Aiden pour la dernière fois le jour où ils ont signé les papiers de la vente de leur ancienne maison. C’était un espoir plutôt réaliste. Ce n’est pas comme si ils habitaient dans une petite ville où tout le monde se connait. A New-York, l’idée de ne plus revoir son ex fiancé lui paraissait plus que faisable mais c’était sans compter sur les joies du hasard. Quelle était la probabilité pour qu’elle tombe sur Aiden accompagné de sa maitresse – ou ancienne apparemment – au premier match de baseball auquel elle assiste ? Sérieusement, c’est de l’acharnement mais à sa plus grande surprise, Paco choisit de retenir le positif. Je suis ravi d’avoir pu te faire découvrir les joies des matchs en direct. Eris affiche un sourire. C’est sûr que c’est déjà bien mieux que de regarder ça à la télé surtout que le baseball, c’est quand même assez long. Elle doit bien avouer qu’à certains moments, son attention a tout simplement sauté. Elle a laissé son regard vaguer de temps à autre mais dans l’ensemble, elle a apprécié l’instant. Même si ça aurait pu être une journée complètement parfaite si... Malgré ça, cette chose que Paco traîne à dire à haute voix. La brunette le regarde, sachant très bien ce qu’il compte aborder. Il n’a pas retenu que le positif, au final et comment faire autrement ? S’il n’y avait pas eu de rencontres désagréables. Les yeux un instant rivés sur son verre à nouveau rempli, elle en prend une gorgée en silence. Puis, elle finit par lâcher en s’enfonçant davantage dans le canapé. Ouais... J’me serais bien gardée de revoir Aiden, il s’est comporté comme un véritable c*nnard la dernière fois qu’on s’est vu, qu’elle dit sur un ton tout aussi las que le sien. Ses yeux ronds marquent sa surprise. Sa réponse ainsi que l’insulte envers Aiden sont sorties si naturellement qu’elle se surprend elle-même d’être si ouverte avec Paco. Je suis pas du genre à insulter les gens, hein vraiment mais parfois, ça… s’impose, tu vois ? qu’elle ajoute en tournant le regard vers son interlocuteur comme si elle était plus inquiète de l’image qu’elle pouvait lui renvoyer que de sa soudaine confidence.

La conversation s’axe vite sur le match de baseball qu’on est allé voir ensemble et ce que m’avoue Eris me fait sourire. Je bois une gorgée de vin, avant de lâcher : « Je vais te faire un petit aveu. » Je ne sais pas pourquoi c’est à elle que je vais dire ça, mais soit, je le fais quand même. Tournant la tête vers elle, petit sourire au coin des lèvres, je déclare : « Je regarde le baseball surtout pour ma sœur. Elle entraîne l’équipe poussine de Williamsburg. » Une fierté pour nous, les Nadeau. « Il a bien fallu que je devienne incollable sur le sujet. » Et ouais, je connais quasiment tout concernant le baseball. Dans la famille, on a tous pas mal de connaissances sur la formule 1 parce que c’est une histoire de famille. Un père grand champion auparavant, désormais une petite sœur désignée comme l’une des meilleurs dans le monde -détrônant pas mal de mecs qui ont toujours été considérés comme des champions d’ailleurs-, c’est forcément le sport incontournable. Alors quand mon autre petite sœur s’est passionnée pour le baseball, j’ai tout de suite voulu en apprendre plus pour qu’elle puisse avoir quelqu’un avec qui en parler dans notre famille de sportif. Parfois, je me demande vraiment ce que je ne ferais pas pour mes sœurs. La discussion, pourtant bien partit, dévie ensuite sur un sujet moins plaisant. Sur les rencontres qu’on a faites au stade, lors de cette fameuse journée de match de baseball. Aiden et Jazz. Ils avaient prétendu ne pas être venus ensembles, mais comment y croire ? Comment en être certains ? Après tous les mensonges qu’il y a eut, faire une confiance aveugle à mon ex petite-amie n’est clairement pas envisagé. Eris balance alors ce qu’elle pense sous mon regard, ouvrant grand les yeux ensuite et me faisant froncer les sourcils. Je comprends que sa réaction est due à l’insulte prononcée lorsqu’elle reprend la parole et je secoue doucement la tête. « Je te comprends et je ne te juge pas, Eris. » Je m’enfonce un peu plus dans le canapé à mon tour, soupirant légèrement. « Si tu pouvais savoir le nombre d’insultes que j’ai proféré envers mon ex, tu serais moins soucieuse de le faire envers le tien. » J’arbore un petit sourire, pas réellement très fier de ça, parce que je ne suis pas de ce genre-là. À insulter les gens gratuitement. Même si là, pour le coup, elle ne les a pas volé tous ces noms que j'ai pu lui donner lorsque j’ai su pour sa tromperie. « Qu’est-ce qu’il a fait ? Quand vous vous êtes revu ? » C’est complètement indiscret, mais je ne peux pas m’empêcher de poser la question. Ce qu’elle a dit m’intrigue, c’est bien plus fort que moi.

Je vais te faire un petit aveu. Sa curiosité piquée, la brunette regarde le pilote en silence, attendant qu’il lui fasse ce fameux aveu. Je regarde le baseball surtout pour ma sœur. Elle entraîne l’équipe poussine de Williamsburg. Il a bien fallu que je devienne incollable sur le sujet. Non mais est-ce qu’il y a un membre de ta famille qui ne soit pas impliqué dans un sport ? qu’elle lui répond du tac au tac, un sourire amusé sur les lèvres. T’as été champion de saut en parachute, ta sœur est entraîneur. Bientôt tu vas me dire que ta mère, c’est Monica Seles ? Elle plaisante évidemment mais c’est quand même fort qu’ils aient un penchant aussi marqué pour le sport. Chez les Casarei, on se contente surtout d’encourager, avec beaucoup de ferveur bien sûr mais c’est tout. Si son travail ne lui prenait pas autant de temps, elle aimerait pratiquer une activité sportive plus régulière ou du moins, être capable de consacrer plus de temps aux sports de combat qu’elle pratique depuis l’université. Chose qu’au final peu de personnes savent sur elle, la plupart supposant qu’elle sait se battre parce qu’elle fait partie du FBI et que c’est enseigné à l’académie mais non, ça lui vient d’avant.
Je te comprends et je ne te juge pas, Eris. Légèrement rassurée, elle affiche un petit sourire à Paco. Après tout, si il y a bien quelqu’un qui peut la comprendre, c’est lui. C’est triste pour le pilote mais c’est bel et bien la vérité. Si tu pouvais savoir le nombre d’insultes que j’ai proféré envers mon ex, tu serais moins soucieuse de le faire envers le tien. Je dois avouer n’avoir pas toujours été très…cordiale envers ton ex non plus, qu’elle avoue, une légère grimace sur le visage. Evidemment, avant ce fameux match de baseball, elle n’avait jamais eu l’occasion de rencontrer Jazz mais ça ne l’avait pas empêché de l’insulter joliment notamment avec Meghan – qui ne s’était pas privée non plus, d’ailleurs mais au final, quoi de plus normal ? Elle n’avait aucune raison de l’apprécier mais plutôt une très bonne raison de la détester. Qu’est-ce qu’il a fait ? Quand vous vous êtes revu ? Buvant une gorgée de son vin, Eris se replonge dans ses souvenirs les plus récents d’Aiden et plus particulièrement ceux du jour où ils ont vendu leur maison. On s’est revu pour vendre notre maison et ça a dérapé quand j’ai voulu lui rendre sa bague. Elle marque une pause, n’aimant pas aborder le sujet parce que bien évidemment, ça fait remonter de mauvais souvenirs à la surface, des choses qu’elle aimerait oublier mais qu’elle ne peut pas effacer de sa mémoire. Il a commencé par me dire que je n’avais pas à être aussi dramatique. A la fin de sa phrase, elle ne peut retenir un sourire, montrant rien d’autre que le sarcasme que lui évoque cette remarque. En fait, c’est surtout l’attitude, tu vois. Il était détestable, pas le Aiden que je connaissais. Limite, un étranger aurait pu se dire que c’était moi la fautive dans l’histoire. Enfin bref… A présent, elle a l’impression que la scène s’est déroulée la veille, pire encore, qu’elle la revit et évidemment, ça lui plombe le moral. Elle n’a pas posé le regard une seule fois sur Paco pendant son récit et c’est avec hésitation qu’elle lui fait parce qu’elle a une question à lui poser et qu’elle ne sait pas si elle devrait ou même si c’est correct de le faire. Puis, elle se dit que lui s’est bien montré curieux à l’interroger sur Aiden alors pourquoi devrait-elle se retenir ? Elle t’a donné une explication, ton ex ? Tu lui en as demandé une ? Elle l’avait fait et c’est sans doute cette pseudo explication qui lui avait fait le plus de mal dans cette discussion.

La réaction d’Eris ne se fait pas attendre et la mienne non plus puisque j’éclate de rire, réussissant à ne pas renverser mon verre de vin, sans trop savoir comment. « Alors non, ce n’est pas Monica Seles, mais t’y était presque. » Dis-je une fois mon fou rire calmé, le regard tourné vers la jeune femme et un sourire amusé aux lèvres. « C’est une ancienne grande championne de tennis. » Une sportive qui, comme bien d’autres, a pris sa retraite après des années à pratiquer. Un repos bien mérité et qui lui permet désormais de voyager au gré de ses envies, tout en étant présente à chaque moment important de nos vies à mes sœurs et moi. « Et ma plus jeune sœur est en phase de devenir une très grande championne de formule 1, digne héritière de la passion paternelle. » Et tout comme je suis fier de Reby et de sa réussite professionnelle, je le suis de Noa et de tous les challenges qu’elle parvient à relever. Même si, comme tout grand-frère qui se respecte et notamment après le décès brutal de notre père, je n’étais pas emballé par son choix de sport au tout début. La peur de la perdre elle aussi était bien trop présente. Encore aujourd’hui, elle est toujours là, bien que je l’affiche moins qu’avant. « Pour répondre à ta question, donc, on est tous impliqué dans un sport. » Que je conclus alors, mes lèvres s’étirant dans un énième sourire. Une famille de sportif à laquelle je suis fier d’appartenir, aucun doute là-dessus.
L’aveu que me fait ensuite l’argentine me tire un léger rire. « Si tu te souviens, moi, j’ai cogné ton ex. Niveau cordialité, on repassera. » Et bordel, qu’est-ce que ça m’avait fait du bien ce coup-de-poing, plus que toutes les injures que j’avais pu proférer oralement à l’égard de cet abruti. Mes sœurs, elles aussi, l’ont insulté alors même qu’elles ne le connaissent pas, même si celle à avoir eu le plus d’insultes de leurs parts reste Jazz. Je doute qu’elles puissent lui pardonner ses actes, et moi, pourrais-je le faire un jour ? Avant l’épisode de cette rencontre au stade, j’aurai pu avoir un doute. Actuellement, ce n’est plus trop le cas, non, je ne pourrais pas. Le temps arrangera peut-être les choses, ou peut-être pas, qui sait. Je ne peux ensuite retenir ma curiosité en lui posant une question plutôt délicate, une à laquelle je ne lui en voudrais pas de ne pas répondre. Pourtant, ce n’est pas ce qu’elle fait. Elle s’ouvre en me racontant ce qu’il s’est produit le jour où ils ont vendu leur maison. Je lui laisse tout le temps dont elle a besoin pour s’exprimer, serrant légèrement le poing en entendant à quel point ce type a pu se comporter comme un vrai connard avec elle, une fois de plus. Le silence envahi la pièce un moment, je préfère me taire pour ne pas dire de conneries et avant d’avoir pu prononcer le moindre mot, elle me questionne. Je soupire. « Elle l’a fait parce que je n’étais pas assez présent, parce qu’elle se sentait seule. Comme si c’était normal d’agir ainsi alors qu’elle aurait pu juste me dire ce qu’elle ressentait, comme on l’avait toujours fait auparavant quand un truc n’allait pas. » J’ai encore du mal à comprendre ses raisons, je n’ai pas la sensation d’avoir été fermé à la discussion. Elle m’aurait expliqué son ressentit, on aurait fait en sorte de tout régler pour qu’elle soit mieux. J’aurai tout fait pour qu’elle soit heureuse, elle le savait, mais elle a préféré me tromper. C’est tout ce que je vois, moi. « Enfin, il faut croire qu'ils se sont bien trouvés ces deux-là. »

Paco rigole à sa remarque, le genre de fou rire incontrôlable et un instant, Eris le regarde mi-amusée mi-étonnée qu’il réagisse aussi vivement. Ok, je pensais être drôle mais pas à ce point-là. C’est limite si il n’en a pas renversé son verre d’alcool. Elle a tout de même un sourire sur le visage puisqu’autant être honnête, il a un rire assez communicatif. De toute façon, Eris sait rarement rester de marbre devant quelqu’un qui rigole de bon cœur comme il le fait actuellement. Finalement, il parvient à se calmer. Alors non, ce n’est pas Monica Seles, mais t’y était presque. Vraiment ? Qu’est-ce qu’il va lui annoncer encore ? Les sourcils froncés, Eris espère un peu plus d’explications et sans qu’elle n’ait à les demander, elle les reçoit. C’est une ancienne grande championne de tennis. Un air impressionné prend place sur le visage de l’argentine qui ne s’attendait pas à ça. Décidemment, ils ont tous l’air d’être des sportifs dans sa famille et pas seulement de loin, chose que Paco lui confirme en lui apprenant que sa seconde sœur compte faire carrière en F1 comme leur père avant elle. Pour répondre à ta question, donc, on est tous impliqué dans un sport. Impressionnant. Eris n’a pas d’autre mot. Maintenant, le fait qu’il était sportif de haut niveau ne la surprend plus autant, ils ont ça dans le sang même si au final, lui a arrêté sacrément tôt. D’ailleurs, un instant, elle se mord la lèvre inférieure en le regardant les yeux bourrés de malice. Elle a une remarque sur le bout de langue, remarque qu’elle ne peut retenir plus longtemps. Tu dois être un peu le loser de la famille, toi qui a arrêté très tôt. Elle le regarde, tentant tant bien que mal de retenir son rire. Ça se traduit par un grand sourire.
Si tu te souviens, moi, j’ai cogné ton ex. Niveau cordialité, on repassera. Après avoir affiché une mine pensive pendant un court instant, Eris finit par approuver d’un signe de tête. C’est vrai que lui avait pu se « défouler » physiquement sur Aiden, chose que n’avait pas fait Eris. Encore aujourd’hui d’ailleurs, elle se demande où elle avait été chercher tout ce self-control. Après lui avoir parlé de son dernier tête-à-tête avec Aiden, elle en vient à lui demander si son ex petite amie lui a fourni une explication. Elle l’a fait parce que je n’étais pas assez présent, parce qu’elle se sentait seule. Comme si c’était normal d’agir ainsi alors qu’elle aurait pu juste me dire ce qu’elle ressentait, comme on l’avait toujours fait auparavant quand un truc n’allait pas. Machinalement, Eris hoche doucement la tête. C’est « drôle », qu’elle commence en utiliser ses doigts pour miner des guillemets, Aiden m’a un peu dit la même chose. Elle était là quand il en avait besoin, pour reprendre ses mots. C’était devenu trop compliqué aussi, apparemment. Faut croire que tromper avec la personne avec qui t’es depuis dix ans, c’est plus simple. Elle secoue de la tête, elle ne comprendra certainement jamais comment on peut en arriver là. C’est un tel manque de respect. Enfin, il faut croire qu'ils se sont bien trouvés ces deux-là. Ouais, qu’elle approuve dans un soupir avant de boire une nouvelle gorgée de son vin. Si un temps c’était encore le cas, elle n’a aujourd’hui même plus envie de savoir si ils se voient encore. Elle a conscience d’avoir pourri l’ambiance en parlant de leurs ex respectifs et elle s’en veut parce qu’il y a encore cinq minutes, ils passaient un bon moment. Tu sais quoi ? qu’elle dit soudainement en tapant sur le rebord du canapé avec sa main de libre. On devrait sortir, faire la fête, profiter quoi. Je sais pas toi mais je commence à en avoir marre de déprimer. Se lamenter, ça va un temps mais la vie continue comme on dit. Elle commence à réaliser qu’Aiden ne mérite pas qu’elle broie autant du noir.