sometimes people are beautiful just in what they are. (eris)

Eris est impressionnée par ce que je lui raconte sur ma famille de sportifs, elle l’avoue même à voix haute, et il y a de quoi. Certains pourraient croire qu’on a juste voulu suivre la voie de nos parents, qu’on a été influencés par eux, mais ce n’est pas le cas. Nos passions sont vraies et sont venues dans nos vies parce qu’on l’a désiré et pas parce qu’on y a été forcés. Remarquant le regard que porte Eris sur moi, je fronce légèrement les sourcils, les yeux attirés sur sa lèvre inférieure qu’elle mordille avant de remonter vers son regard. L’espace d’un instant, j’ai ressenti le désir de la mordre moi-même, sa lèvre. Une idée réellement déplacée et sûrement due à l’alcool déjà ingurgité, ouais, il n’y a pas d’autres explications. La remarque de la jolie brune me donne envie de rire, mais je me contiens, prenant un faux air déprimé. « Eh bien, je ne me considérais pas comme tel, mais maintenant que tu le dis, ça fait sens. » Bien évidemment, je ne le prends pas mal, plutôt à la rigolade pour tout dire, mais j’aime bien embêter mon monde et, malheureusement pour elle, la jeune Casarei est la seule présente dans cette pièce.
Ironiquement, nos exs ont les mêmes raisons pour nous avoir trompés. Du moins, c’est ce que me dit la belle brune après avoir entendu les explications que j’ai eu de Jazz. À son tour de me raconter ce qu’il lui a dit et je secoue moi aussi la tête. J’ai dû mal à comprendre leurs logiques, du mal à comprendre qu’ils ont pu nous tromper pour seul motif que l’autre était présent quand nous on n’était pas là. Parler aurait été bien plus simple, rompre avant de fauter aurait été bien moins douloureux. Mais voilà, ils n’avaient pas eu ce raisonnement-là et, à présent, avec Eris, on se trouvait là, dans mon salon, à déprimer tout en buvant du bon vin. Jusqu’à ce qu’elle décide qu’on a assez déprimé comme ça et qu’elle me propose d’aller festoyer. « C’est une bonne idée, oui ! » Je me lève d’un coup, prêt à sortir pour faire la fête avec l’argentine et, désireux de prendre le moins de temps possible avant de sortir, je saisis le sac à main d’Eris pour le lui donner. Sauf que je le prends d’une mauvaise façon et le contenu de ce dernier se déverse sur le sol. Je regarde la jeune femme avec les yeux grands ouverts. « Merde… Désolée, je vais t’aider à tout ramasser. » Ça serait la moindre des choses étant donné que la connerie vient de moi. Rapidement, je me retrouve à quatre pattes au sol, à ramasser les affaires en compagnie d’Eris et une fois que tout est récupérer, elle se relève et alors que je vais faire de même, j’aperçois un truc caché sous le canapé. Je tends le bras pour l’attraper et lorsque je le tiens en main, je comprends automatiquement que ce n’est pas à moi, mais à ma compagnie du soir. Je me remets debout, me raclant la gorge pour attirer l’attention de la jeune femme. « Euh Eris… Tiens, j’ai trouvé ton tampon sous mon canapé... » Je lui tends l’objet en étant complètement gêné. Après le coup du test de grossesse, maintenant, c’est le coup du tampon. C’est vraiment une drôle façon d’apprendre à se connaître, mais plutôt originale et on retiendra ça de toutes ces situations gênantes. Quand elle récupère son bien pour le ranger dans son sac, je décide d’oublier cet énième moment de gêne en lâchant : « Mh, on peut y aller du coup ? »

Paco accepte sa proposition avec autant d’entrain qu’elle l’a formulé et ça la fait sourire. Ils vont donc sortir. Ce n’était pas du tout prévu il y a encore deux minutes mais Eris n’a rien contre un peu d’imprévu surtout quand c’est positif. Le brun ne traine pas et se lève aussitôt du canapé dans lequel il était pourtant confortablement installé. Deuxième sourire arraché à la brunette qui prend elle le temps de terminer son verre. Du coup, elle a tout le loisir d’admirer Paco prendre son sac et surtout, le renverser au sol. Merde… Désolée, je vais t’aider à tout ramasser. A peine les mots prononcés qu’il se met à la tâche. T’es un boulet, Paco. On te l’a déjà dit ça ? Elle ne prétendra pas le connaître depuis suffisamment de temps pour en être persuadée mais une chose est sûre, sur le coup, il s’est montré maladroit. Posant son verre de nouveau vide sur la table basse, elle rejoint le pilote d’avion afin de l’aider à ramasser ses affaires. Comme énormément de femmes, elle se trimballe avec trop de choses mais à deux, ils parviennent à ramasser tout rapidement. Enfin, pas tout à fait. Il reste un dernier petit quelque chose qui a jugé bon d’aller se nicher sous le canapé. Euh Eris… Tiens, j’ai trouvé ton tampon sous mon canapé... Un court instant, elle ferme les yeux, se demandant si un jour ils arrêteront de se retrouver dans ce genre de situations délicates. Puis, elle sourit légèrement en s’emparant de sa protection périodique et en la fourrant dans son sac. Sourire ou grimace, à ce stade-là, elle ne sait plus trop. Enfin bref. Mh, on peut y aller du coup ? Feignant de regarder un peu partout, elle repose finalement son regard sur Paco pour lui répondre. Je ne pense pas avoir oublié autre chose de compromettant donc allons-y ! Autant en plaisanter, hein. Sur ce, ils quittent l’appartement de Paco déterminés à profiter de cette soirée.

~ fin.