@Elior Anderson Cela faisait longtemps que je n’avais plus eu congé. Dormir un peu plus tard faisait toujours un bien fou. Je me sentais en meilleure forme et ce n’était pas du tout négligeable. Je ne fais pas souvent de sport, surtout avant ou après de longues journées de travail. Je marche déjà de nombreux kilomètres durant mes journées au parc zoologique. Mais faire un petit footing de temps en temps me fait toujours du bien. Alors que je cherche mes
chaussettes dans le tiroir de mon armoire, mon téléphone se met à sonner. Le nom de mon père s’inscrit sur l’écran et je refuse catégoriquement de répondre. Cela fait bien longtemps que j’ai quitté mon complexe d’
Œdipe. A vrai dire je fais tout pour éviter de parler à mon géniteur.
Une fois arrivée devant mon immeuble, je me remets à marcher. Il parait que c’est plus facile de récupérer en marchant plutôt qu’arrêter subitement son effort. Même si j’avais couru sur une surface plane, j’avais l’impression d’avoir gravit une
colline. Le manque d’entrainement me jouait des tours. J’étais pourtant fière d’avoir réussi à
remporter mon challenger de me remettre en marche ce matin. Je m’approche de l’entrée quand je vois une silhouette stoïque près de la porte. A première vue je ne reconnais pas trop la personne mais après analyse il s’avère qu’il s’agit de mon voisin. Je ne le connais pas vraiment. A part une salutation de temps en temps, nous n’avons jamais vraiment parlé. Je ne connais rien de lui, même pas son nom. Je ne savais même pas qu’il avait un enfant. Je vis depuis quelques temps dans l’immeuble mais à vrai dire je ne connais aucun de mes voisins. Dès que je rentre chez moi, je n’en sors plus ou du moins je ne traine pas dans les environs. Je me limite à quelques brèves discussions pour juste demander si tout va bien. Mise à part ça, je ne parle que très peu. Je n’ose imaginer ce que les habitants de l’immeuble pensent de moi. «
Bonjour » dis-je machinalement en m’approchant pour ouvrir la porte. Je me demande d’abord ce qu’il fait là, debout après un bébé au bout du bras. Alors que je m’apprête à poursuivre ma route et entrer sans m’arrêter, je m’aperçois qu’il n’a pas l’air d’aller bien. «
Est-ce que tout va bien ? » Demandais-je alors au jeune homme. Je ne suis pas du genre à porter secours à autrui mais je ne peux tout de même pas passer mon chemin sans lui prêter attention. Ma question semble un peu « débile ». Après tout, il semble être en train de pleurer. Généralement, lorsque l’on pleure, on ne va pas bien. Donc je m’empresse de proposer mon aide. «
Vous avez besoin d’aide ? » Je me dis qu’en agissant de la sorte, si les rôles s’inversent un jour, une aide me sera rendue. Ça me fait bizarre d’aider quelqu’un car habituellement, je m’occupe plus facilement d’un
chiot en difficulté.