something extraordinary. (noor) / -18

Ma petite bataille contre moi-même semble amuser la demoiselle. Tant mieux, non ? Ça se sent que ce n'est pas d'une mauvaise façon, qu'elle ne cherche pas à se foutre de ma gueule en gros. Elle m’interroge et je bute quelques instants sur la tournure de ce qu'elle a dit. Elle parle de quoi ? C'est assez confus dans ma tête, tellement que je désire en avoir le cœur net et tente de jouer le jeu. « Quoi donc ? Avoir agi avec audace ou… » Lentement, mes yeux changent de trajectoire, se baissant pour avoir en vue mes doigts au contact de sa peau. J'en perds presque mes moyens, mais je me reprends aussi vite que possible. Elle m'a dit d’être audacieux, il faut que j’essaie à fond. « Ou ça ? » Que j'ajoute donc pour compléter mon petit questionnement, relevant le regard, captant le sien en tentant de garder un air sérieux. Et j'y arrive, l'espace de quelques secondes, avant que mon côté séducteur audacieux s’évapore en deux secondes top chrono. C'est bien trop… Bizarre, tellement pas naturel. Je ne dis rien pourtant, ne souhaitant pas passer pour un éternel gamin auprès d'elle, qui doit sans aucun doute être attiré par les mecs plus sûr d'eux -non pas que je cherche à la séduire…-. D'ailleurs, je me demande souvent si les lourdauds qui passent leur temps dans les bars, à draguer des femmes sûrement un bien trop naïves, se comportent comme ça. Si c’est le cas, je comprendrai encore moins la gent féminine… Et en même temps, vu mon expérience qui ne se limite qu’à deux femmes, je suis très loin d’avoir la capacité de les cerner, je crois. Bien que là, Noor, avec son amour pour les voyages tout comme moi, j'ai le sentiment que je vais peut-être la comprendre un minimum. Je veux en savoir plus et c'est pour ça que je reste. Elle a toute mon attention, chose que j'ai obtenue en retour aussi, visiblement. « Quel est l'endroit le plus beau que t'ai pu découvrir ? Celui que tu me conseillerais de visiter sans hésiter ? » Je la questionne, réellement attentif à ce qu'elle pourrait me répondre. Ça m'intéresse de savoir l’endroit qui l'a le plus marqué, peut-être bien que je ne l'ai pas encore vu et que ça me donnera des envies pour de futures vacances. Tout comme le premier verre en sa compagnie, le second passe comme une lettre à la poste. Mon troisième verre d'alcool de la soirée et je me sens déjà plus… joyeux. Si c’est ce que mes potes voulaient été cet effet, alors c’est réussi. Et en parlant d'eux, concentrer sur la demoiselle face à moi, je ne remarque même pas qu'ils se sont rapprochés. Pas avant que l'un d'entre eux me donne une petite tape dans le dos. « Kenny, on y va. Tu viens ? » Je réfléchis quelques secondes. Est-ce que j'ai envie de partir ? La réponse me vient presque instantanément. Non. Je veux rester encore un peu, parler encore avec Noor, cette fille qui m’était inconnue, il y a à peine une heure, mais qui a réussi à me captiver. « Vous pouvez y aller. Je vais rester encore un peu. » Dis-je donc en les regardant, puis pose une fois de plus les yeux sur la jeune femme. « Enfin, si ça ne te dérange pas que je te tienne compagnie. » Loin de moi l'intention de m'imposer.

Elle est franche et ça me plaît vraiment. Je souris, un peu moins troublé par son côté provocateur. Les quelques verres que j’ai déjà ingurgité aide pas mal. « Je dois avouer que c’est très agréable. » Moi aussi, je veux être franc. Sa peau est douce et je n’ai aucune volonté à retirer ma main. Ce n’est pas bien, mais tant pis, on va dire que ce n’est qu’un petit écart de conduite. Très vite, la discussion dévie sur un autre sujet. Les voyages. Une réelle histoire d’amour pour moi. Elle me répond du tac au tac et je ris légèrement en entendant son explication. « Je comprends pour la non-objectivité. L’endroit le plus beau à mes yeux reste le Guatemala. » Mon pays. Je n’y ai certes pas vécu longtemps, mais il reste mon pays. Les cendres de ma mère y ont été répandues en plus, alors ça rend ce pays encore plus symbolique. Elle évoque l’endroit qu’elle a visité et qu’elle aime le plus, et ma bouche s’entrouvre, mes yeux pétillants comme un gosse devant un cadeau. « T’as de la chance ! On m’a toujours dit du bien de cet endroit, j’espère pouvoir le visiter un jour. » Il a toujours été dans mon top 5 des lieux à découvrir. Je suis tenté de lui demander de voir des photos, si elle en a pris, mais je ne souhaite pas m’imposer plus. Tout comme là, dans ce bar, au point où je lui demande si ma présence n’est pas de trop. Elle sourit et ce qu’elle me dit me semble d’autant plus véridique. Mes potes partent et on reprend notre conversation, descendant plusieurs verres à la suite. Le temps passe vite, tellement que Noor me fait prendre conscience qu’il est temps de partir. J’hoche positivement la tête, vidant mon verre, puis me levant pour partir. C’est là que je vois la jeune femme piquer une bouteille derrière le comptoir et ouvre grand les yeux. « Oh merde, t’as volé une bouteille ! Cours. » Je saisi sa main sans réfléchir plus longtemps, courant en l’entraînant avec moi et fonçant vers l’un des taxis qui attend un client. Sûrement des taxis habitués à reconduire des gens bourrés chez eux. Comme dans les films, je demande au chauffeur de foncer, ne lui donnant pas de suite une adresse. Je suis trop dans l’esprit de course-poursuite, à croire que le barman nous a forcément suivis pour reprendre la bouteille. Je me sens comme un vrai hors la loi. « On est sauvés... J’espère qu’il ne va pas appeler les flics, quand même. » Ma conscience, bien qu’à moitié en veilleuse actuellement, n’a pas tardé à me rattraper, revenant au triple galop. Je ne veux pas finir en taule moi, je suis encore trop jeune pour gâcher ma vie. Cependant, je crois bien que l’alcool a déjà bousillé mes neurones, puisque lorsqu’elle me tend la bouteille, j’en bois une gorgée directement, oubliant cette histoire de vol. Je suis foutu. « Où est-ce que je vous dépose ? » Demande le chauffeur. Ah bah oui, il lui faut une adresse. Dans cette optique, je tourne la tête vers la jeune femme, attendant qu’elle donne son adresse pour pouvoir la déposer chez elle. Et ensuite, je pourrais rentrer chez moi. Même avec de l’alcool dans le sang, je ne désire pas finir la nuit avec elle... Ou peut-être que si, un peu envie, mais il faut que je chasse ça de ma tête. Elle fouille dans son sac, le faisant pendant un instant, avant de déclarer qu’elle ne la connaît pas. C’est un peu problématique, sauf que le mec, il s’impatiente et qu’il faut lui en fournir une si on ne veut pas être jeté hors du taxi. Plus le temps de réfléchir. « 12 bedford avenue. » Ça, c’est la mienne, d’adresse. Visiblement, on va y finir la nuit.

« Je dois avouer que c’est très agréable. » Un sourire satisfait étire les lèvres de Noor. Elle ne peut qu’aimer sa réponse, c’est évident. Un sourire qui ne cesse d'apparaître tout au long de la conversation, encore plus lorsqu’ils se mettent à évoquer un sujet qui la passionne et qu’il lui demande quel est le plus bel endroit qu’elle ait visité. « Je comprends pour la non-objectivité. L’endroit le plus beau à mes yeux reste le Guatemala. » Cela veut donc dire que lui non plus ne vient pas des Etats-Unis. « Un étranger aussi alors ? Ça nous fait un autre point commun. » La coïncidence l’amuse. C’est peut-être pour ça qu’ils ont bien accroché et qu’ils partagent cette même envie de découvrir d’autres horizons, qui sait. Finalement elle répond à sa question en toute franchise. « T’as de la chance ! On m’a toujours dit du bien de cet endroit, j’espère pouvoir le visiter un jour. » Sa réaction la fait rire, il en a déjà visiblement entendu parlé et semble avoir très envie d’y aller un jour. « J’espère aussi pour toi que t’en aura l’occasion. Pour quelqu’un qui aime autant voyager, ce serait vraiment dommage de louper ça. » Elle aurait envie de continuer en lui parlant en long et en large de ce qu’elle a vu, mais ce serait surement lui gâcher le voyage s’il le fait un jour et ce n’est pas très sympa. Puis ils sont interrompus par les amis de Kenneth et, à la surprise de Noor, il décide de rester avec elle plutôt que de repartir avec eux. La soirée passe vite en sa compagnie, elle ne voit pas le temps avancer, ni le nombre de verres qu’elle boit. Ça elle finit par les ressentir par contre, au moment où le bar devient bien moins animé et qu’elle lui annonce qu’il serait temps de partir. Mais pas sans embarquer une bouteille avec elle. « Oh merde, t’as volé une bouteille ! Cours. » Ses yeux s’ouvrent autant que ceux du brun, mais pas pour les mêmes raisons, elle elle ne s’attendait juste pas à ce qu’il l’attrape par la main et se mette à foncer dans un taxi. Un fou rire la prend soudainement, ça lui semble tellement dingue et à la fois tellement amusant, qu’elle n’a même pas envie de lui avouer qu’elle n’a rien volé et qu’ils n’ont pas besoin de courir. Ce n’est qu’une fois assise dans la voiture qu’elle réussit à se calmer. « On est sauvés... J’espère qu’il ne va pas appeler les flics, quand même. » Aucun risque, mais ça il ne le sait pas. En tout cas, il lui aura fait passer une bonne soirée, elle n’aurait jamais imaginé la vivre de cette façon. Buvant d’abord une gorgée à la bouteille, elle lui tend ensuite. « Tiens détend-toi. Je peux te promettre à 100% que tu finiras pas en prison. » Elle n’a toujours pas envie de lui dire pourquoi cela dit, parce qu’elle trouve que ça gâcherait toute la folie de ce moment, et puis parce qu’elle est trop bourrée pour avoir envie de se lancer dans des explications. « Où est-ce que je vous dépose ? » Elle regarde le chauffeur, puis Kenneth, qui lui la regarde en attendant qu’elle donne la sienne. « Ah ! » Son petit temps de réaction passé, elle se met à fouiller dans son sac à la recherche du papier sur lequel elle l’a noté, mais elle a beau regardé partout, impossible de le trouver. Relevant la tête elle affiche une mine embarrassée. « Toute nouvelle maison, j’ai pas retenu l’adresse. » Elle n’a déménagé qu’il y a deux jours et la nouvelle adresse n’est pas encore rentrée dans sa tête. « 12 bedford avenue. » C’est donc la sienne qu’il annonce au chauffeur, elle suppose. « Je peux appeler mes colocs, ils dorment peut-être pas. C’est pas bien de m’inviter chez toi. » Vu l’heure, l’espoir qu’elle trouve quelqu’un réveillé est quand même très mince. Ou si c’est le cas, c’est que ce coloc sera surement dans le même état qu’elle et elle n’est pas sûre que la personne décroche ou bien soit d’une grande aide. Ou dernière option, elle aura réveillé le coloc qu’elle arrivera à joindre en plein milieu de la nuit. Mais elle se sent mal de devoir être aussi chiante alors qu’elle vient tout juste d’emménager. Et elle se sent tout aussi mal d’aller chez Kenneth. Sauf que si ce n’est pas l’un ou l’autre, elle est à la rue. C’est beaucoup trop d’informations pour son cerveau aux capacités plus que diminuées tout ça, ça l’épuise de réfléchir. Laissant retomber sa tête sur l’épaule du brun, elle pose distraitement la main à l’intérieur de sa cuisse, dangereusement proche de son entrejambe. « Ton canapé voudrait bien de moi ? » Ouais, elle vient de changer d’avis comme de chemise, et elle mentirait si elle disait que l’option qu’elle choisit n’est pas influencée par le fait qu’elle est loin d’être insensible à son charme et qu’elle ne serait pas contre voir ce qui pourrait se passer.

En arrivant dans ce bar ce soir, je n'aurais jamais pensé que je le quitterais en sprintant. Pourtant, c'est bel et bien ce que je fais, la main de Noor dans la mienne, la demoiselle riant aux éclats. Peut-être qu'elle est une amatrice de sensations fortes et qu'elle aime bien pimenter sa vie parfois ? Ou juste qu'elle aime voler des trucs, ça peut fonctionner aussi. Dans le feu de l’action, je trouve ça assez marrant. Ce n’est pas quelque chose que je fais habituellement, je devrais peut-être en prendre de la graine. Installés sur la banquette arrière du taxi, elle me sort avec certitude qu'on ne finira pas chez les flics. Si habituellement, ça m'aurait fait tiquer et que je l'aurais questionné, là je me préoccupe surtout de la bouteille volée qu'elle me refile et en prends une gorgée. Tant qu’à faire, vaut mieux effacer les preuves. Le chauffeur nous demandant une adresse, je me tourne vers elle pour qu'elle donne la sienne. Sauf qu'elle ne la connaît visiblement pas, nouvelle maison qu'elle sort et ça me fait doucement sourire. Il y a un peu trop de similitudes entre elle et moi, c'est plutôt amusant. Je donne donc la mienne, peu enclin à rester cette nuit dans la rue et le chauffeur se met donc en route vers mon domicile. Noor m'informe qu'elle appellera un de ses colocataires de chez moi. Elle arrivera à se rappeler du numéro, au moins ? Je ne dis rien et elle pose sa tête sur mon épaule, ma tête se tournant vers elle, assez surpris par le geste. Une senteur sucrée me parvient, son parfum avec une odeur fruité. Elle sent bon, j'aime bien. Puis je déglutis en sentant sa main sur ma cuisse, encore plus lorsqu'elle glisse vers l’intérieur, frôlant de peu mon anatomie. Ça combiné à l'odeur de son parfum qui me monte au nez et qui me donne envie de la dévorer, ça va me rendre fou. Est-ce à cause de ce contact, de l'alcool dans le sang ou par simple envie que je désire l'embrasser présentement ? Échanger un baiser avec elle et plus encore... À cette simple pensée, et à cause de ses doigts qui s'approchent encore plus de ma virilité, je la sens qui se dresse un peu dans mon jean. Ça me met légèrement mal à l'aise parce qu'elle doit l'avoir remarqué, et pour oublier cette gêne, je bois une gorgée d'alcool. Heureusement pour moi, j'ai déjà avalé quand elle évoque le fait de dormir sur mon canapé. Je me serais étouffé sinon, je crois. Ce n'est pas que je ne veux pas, c'est surtout qu'elle est devenue la pire des tentations et que la savoir endormie à quelques pas, ça ne m'aidera pas à débander. Mais, même alcoolisé, mon côté adorable ne part pas. « Mon canapé et moi, nous t'accueillerons avec plaisir. » Un peu trop de plaisir même. Pourquoi j'ai la sensation que ce début d’érection ne fera qu'empirer ? Dans le but d’empêcher l'acheminement de sa main plus en hauteur, la mienne se pose sur la sienne, mes doigts s'entremêlant aux siens... Quelle erreur de ma part. La chaleur ne fait qu'augmenter avec ce contact et j'en perds mon latin. Bordel, pourquoi elle a mis sa main ici ? Je lui plais ? Ce n'est clairement pas une chose qui m'a effleuré l'esprit en début de soirée. « Nous sommes arrivés. » Je remercie ce mec d'avoir fait aussi vite, rompant prestement la tournure de mes pensées et le contact avec Noor, et je sors avec elle du véhicule, non sans avoir réglé la course. Rapidement, on gravit les étages de l'immeuble, nous stoppant devant la porte d’entrée de mon appartement, le temps que je trouve la clé. Chose faite, on investit les lieux et j'allume la lumière. Vestes retirées et les affaires de la belle déposées, je me tourne vers elle, un air enjoué sur le visage. « Suis-moi, je te fais visiter. » Elle est la première, hormis mes sœurs, à qui je fais la visite. C'est un événement pour moi. « Eh bien... Bah, là, c'est le salon et la cuisine. » Que je lâche dans un petit rire devant la logique de la chose. On est un peu dans le salon qui donne accès à la cuisine, je pense qu'elle avait déjà remarqué ce qu'étaient les pièces. Lui faisant signe de me suivre, nous avançons dans un couloir où deux des trois portes sont déjà ouvertes. « Ici c'est la salle de bains, et juste à côté, les toilettes. » Je parle tout en lui montrant les deux endroits l'un après l'autre. Je lui laisse quelques minutes pour observer les lieux, puis me remets en marche vers la dernière porte, qui est fermée. Porte que j'ouvre une fois cette dernière atteinte. « Ma chambre. » Que je dis tout simplement quand nous entrons dans la pièce. Cette fois, je ne la presse pas, lui offrant tout le temps qu'elle désire. Et pendant qu'elle découvre ma pièce préférée, j'avale une nouvelle gorgée de la bouteille que je tiens en main. L'alcool me brûle toujours un peu la gorge, mais beaucoup moins qu'en début de soirée. Mes neurones, eux par contre, ils sont énormément touchés, au point où rien que la voir ici, ça me perturbe. C'est la première femme à venir dans ma chambre ici et, au fond, ça ne me dérange pas. C’est même le contraire, pour tout dire. « Mon lit est le plus confortable au monde, tu sais ? » Ça sort tout seul, comme s'il s'agissait d'une question anodine, alors qu’au fond, je sais que ce n'est pas du tout le cas. Si mes neurones sont en chômage technique à cet instant précis, mes hormones, elles, commencent à entrer en ébullition. 6 mois que je n'ai rien fais de sexuel, l’alcool ne fait que décupler le sentiment de manque et Noor, elle est vraiment charmante. Elle me plaît, autant physiquement que mentalement. Ça me travaille au niveau de l'entrejambe depuis le taxi et, silencieusement, je livre un combat acharné entre la raison et la tentation. Sans m'en rendre compte, je me suis rapproché de la demoiselle, me retrouvant à quelques centimètres d'elle à présent, et cette chaleur présente dans le taxi revient au pas de course. C'est la merde.

« Mon canapé et moi, nous t'accueillerons avec plaisir. » Elle a beau ne le connaitre que depuis très peu de temps, elle ne s’attendait pas vraiment à une autre réponse de sa part, il est bien trop gentil pour ça, et ça la fait sourire. « Ton canapé et toi, vous êtes bien aimables. » Sa main continue de remonter petit à petit sur sa cuisse mais il en stoppe l’ascension en posant la sienne par-dessus et en mêlant leurs doigts. Une réaction qui la tracasse un peu, elle doit l’avouer, et elle est tentée de lui demander si ça le gêne et le dérange qu’elle agisse de cette façon, quitte à se faire repousser et en prendre un coup dans sa fierté. « Nous sommes arrivés. » La voix du chauffeur interrompt ses envies de questions et elle les oublie pour l’instant, suivant docilement Kenneth jusqu’à son appartement. L’alcool aidant fortement elle se débarrasse de ses affaires comme si elle avait l’habitude de le faire ici et que c’était tout à fait normal. Comme si elle allait juste squatter le canapé d’un de ses amis après une soirée trop arrosée. Mais suivre sans broncher un mec chez lui, alors qu’elle ne le connait que depuis quelques heures, elle n’en serait jamais arrivée là si elle avait été dans son état normal. Un truc auquel elle ne pense même pas à cet instant. « Suis-moi, je te fais visiter. Eh bien... Bah, là, c'est le salon et la cuisine. » Sa bonne humeur la fait sourire. Il a l’air tout fier de lui faire le tour de l’appartement, comme s’il venait d’emménager et que c’était une des premières fois qu’il le faisait. Ce qui est peut-être le cas d’ailleurs, elle ne le connait pas assez pour être au courant de ça. Jetant un coup d’œil autour d’elle elle inspecte les pièces et en apprend un peu plus sur lui par la même occasion. Voir le logement de quelqu’un, ça en révèle toujours pas mal sur la personne. C’est beau, assez grand, pas non plus ostentatoire mais elle peut voir qu’il vient d’un milieu plutôt aisé, ça ne la change pas de ses habitudes au moins. C’est très bien rangé aussi, et ça par contre ça la change beaucoup, à l’opposé total de ce qu’elle est. « Tu fais bien de l’indiquer, je crois pas que j’aurais deviné. » Se tournant vers lui elle affiche un petit sourire taquin, un peu moqueur, mais pas méchamment, il la fait juste rire. « Ici c'est la salle de bains, et juste à côté, les toilettes. » Toujours aussi docilement elle continue de le suivre dans les différentes pièces, prenant le temps de les observer. Elle aurait presque l’impression d’être une future acheteuse à qui on fait la visite pour qu’elle se fasse son avis. Puis ils arrivent à la dernière porte et elle le suit à l’intérieur. « Ma chambre. » Cette fois elle prend un peu plus le temps de découvrir l’endroit en détails. Une chambre c’est surement la pièce la plus intime dans une maison, celle qui en dit le plus sur la personne, celle où on n’a pas envie que tout le monde vienne passer, la plus privée, personnelle. Raison pour laquelle elle devient un peu plus curieuse, à regarder partout. « Mon lit est le plus confortable au monde, tu sais ? » Elle pouffe légèrement de rire en entendant ça. A ce point-là, elle ne peut s’empêcher de se dire qu’il exagère pas mal. Elle s’apprête alors à lui répondre en blaguant sur ce lit apparemment si merveilleux, mais lorsqu’elle se retourne pour lui répondre, elle est surprise de le voir aussi proche d’elle. Quelques centimètres à peine, elle sent presque la chaleur de son corps qui se pose sur elle. Son envie de répondre à ça en disant une connerie pour l’amuser s’évapore aussitôt et elle prend une voix un peu plus douce, plus faible et plus lente que pour une conversation normale. Bien plus séductrice en somme. « Au monde ? Tant que ça, vraiment ? » Ce n’est peut-être que l’alcool qui lui embrouille l’esprit et lui fait se faire des idées, mais maintenant que son corps est tout près du sien, elle a du mal à prendre tout ça de façon innocente. Lentement elle s’approche de lui, jusqu’à supprimer totalement la distance qui se trouvaient entre eux, son bassin maintenant en contact avec celui de Kenneth. « Le problème c’est que maintenant je vais avoir très envie de tester pour voir si c’est vrai. » Le canapé ne va plus du tout la tenter s’il lui dit ça. Tout aussi doucement elle pose une main sur sa joue, son regard faisant des allers et retours entre ses yeux et sa bouche, qu’elle meurt d’envie d’aller embrasser. Est-ce qu’il la désire autant qu’elle elle le désire depuis qu’ils sont sortis de ce taxi ? Elle n’est pas certaine de ça et les questions qu’elle s’y était posée lui reviennent en tête, mais si elle ne tente pas de savoir elle ne sera jamais fixée. « Est-ce que j’ai le droit ? » Ce n’est plus vraiment de son lit qu’elle parle maintenant, du moins ce n’est pas le sujet principal de sa question. Parce qu’elle a eu un aperçu de son caractère ce soir et qu’elle n’est pas certaine qu’il veuille la même chose qu’elle à cet instant précis. Avec les autres c’est généralement bien plus facile, ils n’ont pas à se faire prier pour montrer ce qu’ils veulent, loin de là, mais avec lui c’est perturbant, elle ne sait pas quoi penser. Surement parce qu’au final il a l’air de ne pas vraiment savoir ce qu’il veut lui-même. Et pourtant c'est lui qu'elle a suivi chez lui, alors qu'elle le fait rarement avec ces fameux autres. Mais elle ne veut pas le forcer à faire quelque chose dont il n’aurait pas totalement envie, d’où le besoin d’avoir sa permission. Ce qu’il lui donne. Elle n’avait pas pensé que ça pourrait arriver mais son excitation grimpe en flèche dès le moment où leurs lèvres se touchent. Elle ne se retient plus et le baiser s’intensifie dans la seconde qui suit, ses mains se glissant précipitamment sous son haut, la Noor patiente et prévenante disparaissant en un claquement de doigts.

La visite de l’appartement se fait en quelques minutes top chrono, le tout se terminant par la découverte de la pièce la plus appréciable de ces lieux : ma chambre. Pièce que je commente en mettant mon lit en valeur, ce qui a pour effet de la faire rire. Elle observe le lit pendant que je me rapproche et, lorsqu’elle se retourne vers moi, nos corps ne sont plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Le ton qu'elle prend alors me fait un drôle d'effet et des frissons parcourent mon échine. C'est l'alcool ou elle devient encore plus sexy ? « Vraiment. » Pas de retour en arrière. Ce n’est même plus envisageable quand elle décide de supprimer les centimètres encore présents entre nous et je dépose la bouteille sur mon bureau. Il serait con de la faire tomber et de briser ce moment. Je surprends son regard qui passe de mes yeux à ma bouche, et inversement. Un truc que je fais moi-même en l’écoutant parler. Elle a besoin de mon accord concernant la suite de cette soirée, à savoir si ce que je voulais entreprendre est toujours d'actualité. Comment ça ne pourrait plus l’être ? J'ai dû mal à trouver une raison valable, impossible de réfléchir vraiment avec la proximité qu’elle a instaurée entre nous. Impossible de répondre aussi tant ça me déconcentre et je me contente d’hocher de la tête, lui répondant silencieusement et positivement. Noor n’attend pas plus longtemps pour combler la distance restante, posant ses lèvres charnues contre les miennes. D’abord doux et calme, le baiser devient promptement plus intense. Elle embrasse divinement bien, je ne peux me raisonner à y mettre fin. Je n'en ai même pas véritablement envie de toute façon, je la désire bien trop. Ce n'est pas la première pour qui je ressens du désir, et ça ne sera pas la dernière, mais avec les autres, je me suis toujours contrôlé. Je me suis toujours interdit d'aller plus loin, parce que je ne suis pas de ce genre-là. Ce soir, l'alcool me désinhibe, m’aide à supprimer toutes ces règles que je m'impose à chaque fois, et je cède à l'attraction. Totalement. Profitant que sa bouche s’entrouvre, j’y insère ma langue, rencontrant la sienne pour la toute première fois, et ensembles elles se lancent dans une danse langoureuse. Je frémis sous ses mains qui se posent sur ma peau et, ne voulant pas rester statique, j’entoure sa taille de mes bras, disposant mes mains dans son dos pour la caresser avec légèreté. La chaleur ne fait qu’augmenter, j’étouffe, il faut que j’enlève mes vêtements. Et les siens aussi. Mes doigts trouvent la fermeture de sa robe et, tout en lenteur, je la descends jusqu’à ses fesses, remontant ensuite mes mains aux bretelles pour les faire glisser de ses épaules. Son vêtement tombe à ses pieds et je me sépare de ses lèvres pour me donner le luxe de l'observer si peu vêtue. Mon corps s'enflamme en découvrant les formes de la demoiselle. Son corps est exquis au regard et une interrogation me vient aussitôt en tête. L'est-il aussi en bouche ? Je mentirais si je disais que je ne songe pas à le parcourir de mes mains, de mes lèvres, même de ma langue. Rien qu'y penser, ça m'excite, au point où je me mords la lèvre inférieure dans un grognement. En la comptant, j'ai vu trois femmes sans vêtements, si on zappe du compte les actrices des films pornographiques que tout homme a forcément vu au moins une fois dans sa vie. Rituel banal pendant l'adolescence -ou plus tard- dirons-nous. Avec les deux premières, les sentiments étaient présents, ce n’était pas juste charnel. Coucher avec une femme pour qui je ne ressens rien, ça ne m'a jamais intéressé. Les 6 mois d'abstinence que je viens de passer en disent long sur ma personnalité et mes convictions. Et puis, j'ai rencontré cette fille dans ce bar, avec qui j'ai bu plus que ce que je peux supporter et que j'ai ramené chez moi. Cette fille qui se trouve à présent en sous-vêtements face à moi et qui me fait renier tous mes principes. L'alcool est clairement le plus gros élément déclencheur de cette situation, sauf que l'attraction et l'envie que je ressens ne provient pas que de là. Mentalement, elle m'a plu dans ce bar et j’imagine qu'elle l'a bien compris. Physiquement, la bosse qui déforme le devant de mon jean, résultant de mon sexe à l'étroit, atteste sans équivoque qu'elle est à mon goût. Il faudrait être énormément difficile pour ne pas la trouver à son goût, honnêtement. Et cette bosse, je ne sais pas si ça provient de l’effet de l’alcool sur mes neurones ou d'un souhait irrépressible de lui démontrer quelque chose, j’aspire à ce qu'elle en ait bien conscience. C'est ainsi que de façon hâtive, mes mains agrippent ses hanches pour la ramener contre moi, nos corps retrouvant le contact, notamment ma virilité contre son ventre et je grogne. « J'ai envie de toi... » Une évidence prononcée dans un murmure. Je ne sais pas trop si j'assumerais demain, au réveil, mais très vite, mes hormones font taire mes pensées en me lançant une décharge dans le boxer. Tout aussi rapidement, je plaque mes lèvres sur les siennes, nous faisant en même temps reculer vers le lit. Je n'en peux tout simplement plus d'attendre, et tant pis si je bafoue mes principes en couchant avec elle ce soir. Je le veux, mon sexe est au bord de l'explosion tant il est tendu, tellement que ça en devient presque douloureux. Vite, que je puisse lui donner son dû.

« Vraiment. » Il semble apparemment sûr de lui quant au fait que son lit soit le plus confortable et il n’a pas idée de ce qu’il provoque chez elle en disant ça. Dans un autre contexte ces paroles pourraient être tout à fait banales et complètement innocentes, mais là elles ne le sont pas du tout pour elle. Son lit, il la tente de plus en plus, mais certainement pas pour une histoire de confort. L’avoir tout contre elle continue d’augmenter son désir et elle ne résiste plus à l’envie de tenter sa chance, posant les lèvres sur les siennes quand il hoche la tête pour l’autoriser à le faire. Rapidement ils se laissent tous les deux aller, le baiser devient plus intense, la langue de Kenneth vient chercher la sienne, ses mains glissent dans son dos et il fait ce qu’elle attendait tant. Elle sent la fermeture de sa robe s’ouvrir et les mains du brun remonter à ses épaules pour la faire tomber. Il reste doux et sa façon de faire la fait frissonner, elle adore ça, elle adore le fait de pouvoir savourer chaque seconde. Tout comme la façon dont il prend le temps d’observer son corps. Elle aimerait tellement savoir ce qu’il pense au moment où il grogne en se mordant la lèvre, ça l’excite encore plus de le voir faire ça. Il n’imagine surement pas à quel point elle se retient de lui sauter dessus et qu’il est en train de lui faire subir un combat intérieur acharné. Elle ne tiendra plus longtemps et heureusement pour elle il l’attrape par les hanches pour la ramener à lui. « J'ai envie de toi... » Elle le sent. Difficile de mentir sur ça alors que son érection collée contre le bas de son ventre parle pour lui. Ça lui fait pourtant beaucoup de bien d’entendre les mots sortir de sa bouche, d’avoir une confirmation à voix haute de ce qu’il pense, chose qu’il n’avait pas encore fait jusqu’ici. Ses gestes le lui faisaient évidemment bien comprendre, mais elle aime qu’il l’affirme. « J’espérais tellement que tu dises ça. » Vu à quel point elle en a envie elle aussi, elle n’attendait que ça. La bouche à peine fermée, il vient y poser la sienne et leurs langues se retrouvent avec avidité. Elle se laisse faire quand il la repousse lentement vers le lit, tentant au passage de se débarrasser de ses escarpins. Elle a l’impression de bien s’en sortir mais ce n’est qu’une impression créée par l’alcool. En réalité elle est maladroite et vacille légèrement lorsque, sa première chaussure enlevée, elle se retrouve avec un déséquilibre de plusieurs centimètres entre ses deux jambes, forçant par la même occasion Kenneth à devoir se baisser un peu plus. Embrasser quelqu’un tout en reculant et en enlevant ses chaussures, c’est surement trop de précipitation pour une personne ivre. Et lorsqu’elle touche le matelas, ses réflexes ne sont plus assez rapides pour qu’elle ne s’y laisse pas tomber de tout son poids, attirant le jeune homme avec elle. Ses lèvres ne quittent pas aussitôt les siennes pour autant, ne les lâchant qu’après avoir glissé les mains sous son t-shirt pour le faire remonter et le passer par-dessus sa tête, l’envoyant valser quelque part dans la pièce. Puis elle laisse Kenneth se remettre debout, se redresse elle en position assise, lui détache sa ceinture et ouvre les boutons de son jean. Elle éclate de rire quelques secondes plus tard. Parce que l’alcool ne l’aide vraiment pas lui non plus et qu’en voulant retirer le vêtement il se retrouve un peu coincé, recule légèrement à cloche pied, et tombe en arrière, finissant au sol sur le dos. Avant qu’il n’ait le temps de se redresser, elle se lève du lit et vient s’asseoir à califourchon sur lui, riant toujours. Les bras tendus de chaque côté de sa tête, elle se calme lentement, les yeux plongés dans les siens. « T’es beau Kenneth. » Ça ce n’est pas un des effets de l’alcool. Même si sa première intention avait été de refuser son verre quand il était venu la voir au bar, ce n’est pas pour autant qu’elle ne l’avait pas trouvé très attirant. Elle a d’ailleurs du mal à comprendre pourquoi il n’a pas beaucoup plus de confiance en lui et pourquoi il ne profite pas de son physique avantageux. II pourrait mettre un tas de filles à ses pieds en quelques secondes et il n’a même pas l’air d’en avoir conscience. D’autant plus qu’il est également intéressant, très intéressant même selon elle, et que ça le rend encore plus séduisant.

J’imaginais bien qu’elle voulait coucher avec moi, je ne m’attendais cependant pas à ce que ça soit aussi fort que ça. Elle me veut à ce point ? Une telle femme n’a probablement aucun mal à trouver un mec, alors qu’elle me choisisse moi ce soir, ça ne peut que me flatter. Le baiser reprend ainsi, en même temps que notre déplacement vers le lit. Mouvement qui s’avère assez délicat et difficile quand elle décide de retirer ses talons. Plus d’une fois, on manque de finir étaler au sol, et fort heureusement, ça n’arrive pas. Ou presque pas, puisqu’on finit affaler sur le lit, tombant dessus sans même pouvoir nous retenir. L’espace d’une minute, je redoute de l’avoir fait mal, mais ça ne semble pas être le cas. Elle continue de m’embrasser, glissant ses mains sous mon t-shirt pour le remonter et, levant les bras, je la laisse me le retirer et l’envoyer quelque part dans la pièce. Me relevant pour enlever le vêtement restant, la jeune femme se met assisse sur le rebord du lit puis, sous mon regard brûlant, entreprend de détacher ma ceinture et de déboutonner ensuite mon jean. Je prends par la suite l’initiative de faire voler ce vêtement dans la pièce, sauf que je calcule mal mon coup et qu’en voulant retirer une jambe, je me prends le pied dans un bout de mon jean et bascule vers l’arrière. On ne fait pas plus idiot que moi et je m'en voudrais qu'elle me trouve finalement trop éméché pour continuer -ce que je ne suis pas, non-. Pourtant, c’est un rire que j’entends dans la chambre, celui de la demoiselle. Et ça me détend, me faisant rire de la situation à mon tour. Riant toujours autant, elle me rejoint et s’installe d’un mouvement rapide à califourchon sur moi, appuyant ses mains sur le sol et des deux côtés de ma tête pour ne pas complètement m’écraser. Entre nous, ça ne m’aurait pas tué vu son poids plume, mais soit. Par automatisme, mes mains se positionnent sur ses cuisses, les caressant lentement, tandis que mon regard plonge dans le sien. Le moment reprend en intensité, de quoi calmer nos rires et je sens mon rythme cardiaque qui s’accélère quand elle me complimente. Ce n’est pas la première à le dire, j’y crois rarement, me considérant comme un type normal, de ceux qui n’ont rien de plus comparé aux autres. Mais Noor, sa sincérité, je la lis dans ses yeux qui n’ont pas dévié des miens une seule seconde. Elle ne ment pas, et ça me touche, plus que ce qu’il ne faudrait. Même si je vais me dire plus tard que ce n'était qu'une connerie et ne pas y croire. « Toi, t’es vraiment belle Noor. » C’est la vérité, je le pense réellement et ce n’est pas juste l’alcool qui me le fait dire. Je l’ai pensé à la seconde où mes potes me l’ont montré dans ce bar, physiquement, elle a tout pour plaire. Pourtant, ce n’est pas pour ce critère que je suis resté à discuter avec elle. C’est pour sa personnalité. Elle ne m’en a pas dit des masses sur elle, je n’en connais que très peu, mais les seules petites choses que j’ai pu apprendre m’ont plût. Énormément, et n’ont fait que la mettre encore plus en beauté à mes yeux. Je suis sincèrement honoré qu’elle finisse la soirée avec moi et qu’on soit sur le point de coucher ensemble... Bon, ok, ça c’est la part d’alcool dans le sang qui me fait le croire. Je ne vais sûrement pas dire la même chose demain, au réveil, lorsque je serais sobre, mais tant pis. Je suis en incapacité de réfléchir ce soir, à cause de l’alcool, mais plus particulièrement à cause de la jeune femme au-dessus de moi. Comment je suis sensé la repousser avec la vue plongeante qu’elle m’offre sur sa poitrine ? Alors que son intimé est collé à ma virilité qui ne fait que tendre un peu plus mon boxer ? Comment je pourrais m’arrêter ? Je suis un homme, mon corps, il a des besoins et ces derniers vont être satisfaits ce soir. Peu importe ce que ça me coûte au réveil. Tranquillement, et comme pour me ramener à l’instant présent, mes mains grimpent sur ses cuisses, cajolant ses fesses, endroit où l’une d’entre elles reste finalement. L’autre continue son ascension dans son dos jusqu’à sa nuque, appuyant avec douceur dessus pour qu’elle se penche vers moi. Elle s’exécute, comprenant sans aucun doute où je veux en venir, et nos lèvres se retrouvent pour entamer un nouveau baiser fiévreux. Pendant que nos bouches se dévorent passionnément, ma main se faufile à l’intérieur de son sous-vêtement, m’attardant quelques secondes sur son fessier avant de changer de cap, irrépressiblement attiré par son intimité que je vais toucher de mes doigts. Sa moiteur me tire un grognement, se répercutant directement dans mon boxer, tandis que mon majeur s’insinue doucement en elle et que j’entame quelques mouvements lents. Avoir eu peu de relations sexuelles est souvent un désavantage, sauf à certains niveaux. Mes deux ex copines m’ont toujours bien fait comprendre ô combien les doigts et la bouche peuvent être fortement appréciables. J’ose espérer que Noor aime ça aussi. « J’ai des préservatifs dans ma table de chevet. » Que je dis contre ses lèvres, mon doigt s’activant toujours à l’intérieur de son intimité. Je lui offre une porte de sortie si jamais elle n'aime pas ça ou souhaite qu’on passe aux choses sérieuses tout de suite.

Ils auraient presque pu finir dans le lit, ils avaient même réussi à l’atteindre malgré les plusieurs fois où ils avaient manqué la chute, mais c’était faire trop confiance à l’alcool. Elle ne sait pas à quoi Kenneth pensait juste après être tombé, mais elle le voit se mettre à rire avec elle et c’est tout ce qui compte à ce moment-là. Elle n’a pas envie qu’il croit que ça pourrait la refroidir ou quelque chose dans ce genre, c’est loin d’être le cas. Elle ne le trouve pas ridicule, juste éméché, tout comme elle elle l’est, et elle ne pourrait donc pas lui en tenir rigueur alors qu’elle n’est pas dans un bien meilleur état que lui. Puis elle a vraiment trop envie de lui pour que ça la freine. Assise sur lui, leurs regards vissés l’un à l’autre, elle est captivée. De quoi effacer son rire et lui dire avec la plus grande sincérité qu’elle le trouve beau. Ça sort tout seul, elle ne réfléchit plus à ce qu’elle dit, annonçant tout simplement ce qu’elle est en train de penser. « Toi, t’es vraiment belle Noor. » Ce n’est que quelques petits mots mais ça augmente encore plus la chaleur de son corps. Parce que l’entendre dire ça alors qu’il a les yeux plantés dans les siens, ça donne envie de croire que pour lui non plus il n’y a pas que l’alcool qui parle à cet instant, c’est vraiment plaisant. Il ne doit pas se rendre compte combien ça l’est. Les gens pensent souvent que c’est un compliment qu’elle a l’habitude de recevoir, parce qu’elle est jolie ils pensent qu’on lui dit tout le temps, mais ce n’est pas le cas et quand ça l’est ce n’est pas de cette façon. Elle en a la chair de poule quand les mains de Kenneth remontent le long de ses cuisses et se posent sur ses fesses, puis que l’une d’elles glisse dans son dos pour atteindre sa nuque. Elle n’a pas froid, au contraire elle a même plutôt l’impression d’être brulante, mais le contact de ses mains douces et chaudes sur sa peau la fait frissonner de désir. Alors elle ne résiste pas quand il l’attire pour l’embrasser, bien trop pressée de retrouver le gout de ses lèvres et l’ardeur avec laquelle leurs langues se caressent. Sa main passe sous sa culotte, reste quelques secondes sur sa fesse, et quand il dérive sur son sexe et y entre un doigt, elle ouvre un peu plus la bouche et ne peut retenir un soupir bruyant contre la sienne. « J’ai des préservatifs dans ma table de chevet. » Pour le moment elle doit avouer qu’elle n’en a rien à foutre. Elle est distraite par les mouvements qu’il fait à l’intérieur d’elle et un peu égoïstement elle se préoccupe plus du fait qu’il n’arrête pas plutôt que de ce qui vient une fois qu’ils auront récupérée une capote. Son rythme cardiaque commençant doucement à se modifier, elle pose le front contre son épaule, son souffle chatouillant sa peau. « Continue un peu, s’il te plait. » Il fait ça trop bien pour cesser maintenant et son "un peu" dure plus longtemps que ce qu’elle avait prévu, c’est impossible pour elle de se résigner à le stopper. Ils finissent par basculer et c’est elle qui se retrouve sur le dos, la main de Kenneth ayant ainsi plus de place pour accélérer ses gestes. La respiration de Noor aussi va de plus en plus vite. Les yeux qui se plongent à nouveau dans le siens, elle passe une main dans ses cheveux pour les écarter de son visage penché sur elle, et ses doigts y restent doucement agrippés. Est-ce qu’elle a déjà dit qu’il était beau ? En tout cas elle adore le regarder. Mais arrive un moment où elle ne peut plus, ses yeux se refermant automatiquement quand elle sent l’orgasme monter et elle finit par jouir en resserrant les jambes contre son bras, sa main libre essayant d’attraper le sol bien que ce soit impossible. Laissant ses muscles se relâcher après l’extase, elle l’attire contre elle pour enfouir la tête dans son cou et elle murmure contre sa peau. « Dis-moi que tu te sers aussi bien de ton sexe que de tes doigts. » Elle prie pour que ce soit le cas, parce qu’elle vient de prendre son pied et qu’elle en veut bien encore une fois. Son cœur calmé, elle se redresse, ils se relèvent et elle le pousse doucement vers le lit, le forçant à s’y s’asseoir quand ils l’atteignent. Placées entre ses jambes, elle pose les mains sur sa nuque et se penche pour aller l’embrasser, un baiser langoureux, qui n’a pas perdu la moindre envie par rapport à tout à l’heure. Finalement elle se baisse pour se mettre à genoux devant lui et lui retire son boxer. C’est d’abord sa main qui caresse sa virilité tendue, rapidement rejointe par sa bouche. Ses gestes restent lents au début, sa langue ne fait que passer doucement le long de son sexe et son regard trouve finalement celui de Kenneth pour qu’il puisse la guider sur ce dont il a envie et savoir si elle doit accélérer.