ghost of you (blani) +18

« C’est peut-être dangereux de me laisser interpréter … » Dis-je, joueur. Ou peut-être que ça ne l’est pas parce que Dani me connaît trop bien ? Cela dit, mon esprit a tout de même divagué un instant en l’entendant dire ça, pas assez longtemps pour que je tente quoi que ce soit cela dit. Tout revient assez naturellement entre nous deux, à croire que les années de séparation n’ont jamais existé et ça me fait du bien. Je ne suis pas du genre à craindre les choses, je les prends comme elles viennent et si ça doit arriver, ça arrivera. Sans compter que mon attachement pour la brune n’a jamais réellement disparu. Il ne disparaitra jamais, qu’importe si notre histoire est terminée ou non. Elle comptera toujours beaucoup pour moi. C’est sans doute dû au fait que nous nous connaissons depuis que nous sommes gamins. A force de nous côtoyer sans arrêt les choses ont fait qu’encore maintenant nous sommes sur la même longueur d’onde sans avoir à s’inquiéter de nos gestes ou de nos paroles. Après tout, si elle devait s’en inquiéter, jamais elle ne m’aurait attiré avec elle ici, d’abord dans un ascenseur très petit, puis sur le toit terrasse. « Je suis sportif, les escaliers ne m’auraient pas fait peur. » Je me vante un peu tandis que nous sortons. Ce n’est pas loin de la vérité. Vu les heures d’entraînements que je cumule en plus des combats, monter plusieurs étages à pieds – et en courant – serait presque un jeu d’enfant pour moi. Cela dit, je ne vais pas me plaindre d’avoir eu le droit à la voie rapide. Et quand je lui demande pour quelle raison elle m’a emmené ici, elle s’approche de moi, parle d’abord de la vue puis admet avoir eu envie d’être avec moi. Ici. Dans son endroit préféré et presque secret. Ça me fait sourire une fois encore. « La vue est belle, je ne suis simplement pas certain que ça soit ce qui m’intéresse le plus. » J’ignore si ce que je dis est subtile ou non, je me contente de dire ce qui me passe par la tête avant de poser une main sur sa joue. Ce contact, je m’y autorise et l’apprécie. Sa peau est toujours aussi douce, toujours aussi chaude malgré la fraîcheur, particulièrement à cette hauteur. Et son regard qui ne me quitte pas … je serais presque prêt à parier qu’elle a envie de la même chose que moi, de voir si ce lien que j’ai brisé quelques années auparavant est toujours là. « T’es certaine que ça soit une bonne chose de vouloir être avec moi ? » Je ne peux m’empêcher de lui demander, ma main ne quittant pas sa joue.

Ma tête se secoue de gauche à droite sans cacher mon amusement. Dani, elle a la tête sur les épaules, mais j’aime la voir être aussi joueuse. Comme elle l’a toujours été avec moi. C’est l’une des nombreuses choses qui m’ont plu chez elle. Notre histoire ce n’était pas seulement parce que nos parents nous poussaient l’un vers l’autre et qu’à force de se voir c’était presque normal, je voulais réellement être avec elle. Enchaîner les conquêtes ce n’était pas mon genre à l’époque et ça n’est toujours pas le cas. J’ai eu quelques relations après elle, jamais rien de bien sérieux. Elle a été ma première fois pour pas mal de choses et je sais que ce genre de lien ne s’efface pas facilement. Je ne suis pas sûr de vouloir qu’il s’efface. A vrai dire, je mentirais si je disais savoir ce que je veux. La protéger, c’est une certitude, pour le reste je l’ignore. Peut-être est-il mieux de penser à ça plus tard ? Demain sans doute, lorsque je serais un peu plus tranquille et que je pourrais réfléchir seul avec moi-même. « Fais attention, je pourrais te défier de tous les monter en courant. Pas ce soir, mais quand l’envie me prendra. » Tester son endurance et voir si elle est réellement capable de tout monter. Je sais ce que je vaux et même si arrivé au dernier étage je serais sans doute essoufflé, ça ne m’aura pas dérangé tant que ça durant mon ascension. Elle … je n’en suis pas si sûr. Je ne doute pas qu’elle soit en forme, mais à ce point ? Si. Ce que j’oublie assez vite tandis que nous nous rapprochons sans faire peur de subtilité ni l’un, ni l’autre. Elle est loin la colère qu’elle éprouvait pour moi ce qui me rassure. L’éloigner, lui demander de ne surtout pas revenir me rendre visite, ça n’a pas été un choix facile mais je préférais ça à la voir venir régulièrement en prison. C’est probablement égoïste d’être ravi qu’elle ne m’ait pas oublié, mais c’est ce que je ressens. Plus encore alors que je caresse doucement sa joue. « Si c’est vraiment le cas, je m’en voudrais de gâcher ton plaisir. » Je souffle en la voyant approcher son visage du mien. Est-ce que je dois prendre le risque ? Je ne sais pas ce que nous sommes, ni même si je joue avec le feu, mais est-ce si grave ? J’ai cette envie à assouvir, qui m’a poussé à abandonner mes amis pour aller droit vers elle. Et même si elle a sans doute bu, elle me semble être bien assez consciente de ses gestes et de ses mots pour ne pas me donner l’impression de profiter de la situation. Merde, je pense vraiment trop quand je m’y mets. Je coupe tout, me concentre uniquement sur son visage, sur ses lèvres qui m’appellent et vers lesquels je me penche, les capturant avec douceur en continuant d’espérer que tous les signaux qu’elle m’envoyait était bien pour ça. Au pire des cas je me prendrais une gifle.

À l’instant où mes lèvres touchent celles de la brune je m’attends à une gifle monumentale ou tout geste me prouvant que je vais trop loin, que j’ai mal interprété ses réactions. Ça ne vient pas. Non, à la place, je sens ses bras autour de mon cou et son corps se rapprocher du mien. Une proximité qui suffit à couper tout sens moral qui me restait. Mes lèvres continuent de capturer celles de Dani avec un peu plus d’intensité, mes mains glissant dans son dos pour la coller d’autant plus à moi. Plus que ça n’est déjà le cas. Finalement c’est ma langue qui rejoint la sienne, entame une danse folle avec l’autre jusqu’à manquer d’air. Jusqu’à ce que je sois capable de me reprendre et d’écarter mon visage, même si c’est à contrecœur. Les yeux baissés vers la jeune femme, je passe le bout de ma langue sur mes lèvres et me racle la gorge sans parvenir à retenir mon petit sourire satisfait. « Voilà qui est inattendu. » Pas désagréable, simplement … inattendu. On n’oublie jamais son premier amour, c’est ce que j’ai souvent entendu dire, là j’en ai la preuve. Elle ne m’a pas oublié, je ne l’ai pas oublié. Ce n’est pas faute d’avoir eus d’autres relations mais il y a toujours cette part de nous qui est liée, qui s’éveille lorsque nous nous trouvons tous les deux et ça me fait plus d’effet que je ne l’aurais imaginé. Ça me donne même envie de l’embrasser à nouveau. Je ne voudrais pas abuser, une fois c’est déjà plus que ce à quoi je m’attendais. Pourtant … j’en ai tellement envie. « Alors pas de gifle ? Je dois mettre ça sur les verres que tu as bu ou sur le dos de mon charme irrésistible ? » La plaisanterie me semble être le meilleur moyen de ne pas montrer à quel point je suis chamboulé par ça, par le fait que malgré les années, malgré la séparation, il y a toujours cette alchimie entre nous. Mes mains jusqu’alors dans son dos remontent le long de ses bras, jusque sur ses épaules. « Je ne voudrais pas que tu penses que j’abuse de toi parce que tu as un peu trop d’alcool dans le sang et que ça peut te jouer des tours. » Profiter qu’elle soit faible en d’autres termes. Peut-être n’a-t-elle pas bu tant que ça ? Qu’est-ce que j’en sais ? Après tout, je n’étais pas là lorsqu’elle est arrivée et même si ç’avait été le cas, je ne l’avais pas remarqué avant qu’elle ne revienne chercher son téléphone. Seulement comment être certain qu’elle me laisse faire parce qu’elle le veut vraiment ? Après tout, il y a des années que nous avons rompu, des années que nous sommes passés à autre chose …

Il y a beaucoup trop de tentation en sa présence. Bien des choses qui s’éveillent, que je pensais enfouies au plus profond de mon être depuis quelques années déjà. Je ne fais pas partie de ces hommes qui aiment accumuler les conquêtes, qui ressentent ce besoin de prouver leur virilité en couchant à droite et à gauche. A croire qu’ils sont tous chauds comme une baraque à frites … Peut-être ne suis-je tout simplement pas normal ? Qu’est-ce que j’en sais après tout ? Je ne suis ni psychologue, ni psychiatre et par moment j’estime que ce n’est pas plus mal. Ces personnes auraient bien des choses à dire à mon sujet. Ce qui m’importe pour le moment ce ne sont ni les autres, ni le fonctionnement de mon cerveau. Non, seule Dani compte. Ses lèvres qui étaient sur les miennes, son corps toujours aussi proche du mien. Si proche que mes neurones commencent à avoir du mal à faire la connexion entre eux. J’en veux déjà plus que ce qu’elle m’a laissé prendre. Au fond de moi, je ressens le besoin d’aller plus loin, de retrouver cette chose que j’ai perdu et qui me manquait sans même que j’en ai conscience. Sentir sa peau sous mes doigts, contre la mienne. Pouvoir la dévorer de baisers, savoir que je l’attire toujours comme pour faire gonfler ma fierté. De quelle façon suis-je supposé oublier un premier amour, une première histoire qui aura durée aussi longtemps que la nôtre ? J’en suis tout bonnement incapable et l’entendre me dire que ce baiser inattendu n’en reste pas moins "wow" ça me fait largement sourire. Comme un gamin fier d’avoir réussi son coup. Ce n’est pas tellement mon cas. Je n’avais pas prévu de l’embrasser, ni même de la voir, je n’en suis pas moins content de moi. Et mon égo gonfle d’autant plus tandis que Dani admet que mon charme n’est pas pour rien dans le fait que je n’ai pas eu le droit à une gifle. Cette femme sait toujours de quelle manière me parler. Il y a de quoi être flatté lorsque ça vient d’elle. Sentir sa main posée sur mon torse, malgré le tee-shirt qui fait barrière, ça provoque encore bien des choses en moi. Et cette façon que la brune à de me regarder. Je perds pieds doucement, me noie dans son regard chocolat noir et sais que mon bon sens m’a totalement abandonné à l’instant où je m’empare une nouvelle fois de ses lèvres, la presse encore contre moi. Sans doute ai-je du cirage dans le ciboulot pour agir de la sorte, mais tant pis. Genoux pliés, mes bras passent sous ses cuisses et je la soulève, la laissant enrouler ses jambes autour de ma taille alors que je me dirige vers le canapé. Assis sur ce dernier, sans la lâcher, j’en profite pour faire dévier mes lèvres dans son cou que je m’amuse à mordiller. Les regrets – si jamais il y en a – ça sera pour plus tard.

Il y a ces sentiments, ces pulsions que nous ne sommes pas capables de combattre. Malgré tout mon entêtement, toute ma force de caractère, je ne parviens pas à retenir l’envie de prendre possession de ses lèvres une nouvelle fois. Avoir couru le risque d’y goûter à nouveau il y a quelques minutes ce fut suffisant pour me rendre à nouveau accro. Comme par le passé, alors qu’en sa présence je ne pouvais pas me retenir de l’embrasser ici et là, de la prendre dans mes bras, de l’avoir contre moi. Une proximité à laquelle j’ai eu le droit assez jeune et dont j’ai été privé parce que je ne suis pas capable d’arrêter la seule chose qui me permet de ne pas devenir fou ou violent. Mais là, ça ne compte même pas. Emporté par le désir, mon cerveau ayant décidé de prendre des vacances, je ne fais que suivre mon instinct qui me hurle presque de ne pas me séparer de Dani. Pas tout de suite en tout cas. Le canapé de la terrasse rejoint, la brune toujours contre moi, assise sur mes genoux, je ne tarde pas à dévier vers son cou. Enivré par son parfum, je frissonne en sentant sa main s’infiltrer sous mon haut. Ses doigts caressent ma peau, me font trop d’effet pour que je parvienne à retenir le soupire qui monte en moi. Son cou d’autant plus offert, ma bouche continue de se promener, ma langue de goûter chaque parcelle de peau qui m’est offerte. Je m’arrête sur le haut de sa poitrine, glisse à mon tour mes mains sous son haut mais me révèle bien moins sage que Dani. Le bas du tissu entre mes doigts je le soulève lentement, m’oblige à me séparer d’elle une fois à hauteur de sa poitrine et je l’aide à le retirer. Si je n’ai pas oublié à quel point la brune peut être parfaite, en avoir d’autant plus un aperçu maintenant fait monter en moi une chaleur que je reconnais très bien. Je commence à être excité et mon pantalon risque d’être trop étroit dans peu de temps. « Pas trop froid ? » Je lui demande malgré tout, toujours préoccuper par son bien-être. Mon regard l’analyse – la dévore serait plus correct. Mes doigts effleurent ses hanches, passent dans son dos et remontent le long de ce dernier jusqu’à rencontrer l’attache de son sous-vêtement que je ne décroche pas immédiatement. A elle de m’arrêter si je vais trop loin. Elle n’a qu’à le dire et je m’arrêterai.