wrecking ball (pearl)

Ce soir, Loar était invité à une fête pour chanter avec le reste de son groupe. Il devra aussi s'occuper de la guitare puisque Samael avait un empêchement, ce qui n'était pas pour lui déplaire étant donné qu'il savait bien y jouer aussi. Il avait hâte de pouvoir se produire sur scène devant des gens, il était fait pour cela, cela ne faisait aucun doute. La scène l'excitait plus qu'un coït avec une pute et jusque là, il n'avait jamais refusé un concert, sauf quand ça se passait dans des quartiers craignos.
Il fit les cent pas dans sa chambre en vérifiant l'heure. Il aurait pu boire un verre avant de partir avec le reste du groupe, mais ils avaient tous quelque chose à faire qui les empêchait de se réunir avant la fête. Vêtu d'un t-shirt des ramones noir et blanc, d'une chemise à carreaux rouge et d'un jean noir, il avait l'impression de rajeunir. Il lui manquait plus qu'une coloration de cheveux pour qu'il finisse de faire débraillé et totalement décalé mais il avait préféré revenir à sa couleur brune naturelle pour le moment. Ses cheveux étaient légèrement bouclés et en bataille, ils étaient rarement soignés de toutes façons. Pour finir, il était coiffé d'un bonnet en laine aux couleurs grisâtres, son préféré qu'il portait souvent.

Deux heures plus tard, il était à la fête et il attendait patiemment les autres. Il s'était dirigé au comptoir pour prendre une bière et une fois qu'il vit sa troupe arriver, il s'empressa de finir sa choppe et de les rejoindre. Ils préparèrent la scène sous les yeux curieux des gens, le matos était déjà installé, il n'y avait plus qu'à. Ils se produisirent une petite heure, à chanter leur chanson les plus connues avant de saluer le public et de se mélanger à la fête. Loar salua les gens qui étaient venus à sa rencontre et se dirigea une nouvelle fois vers le comptoir pour se servir d'un nouveau verre. Il resta là un moment tranquille, non sans que le bassiste ne vienne lui dire qu'il y avait des nanas sympas à draguer au passage, puis quelqu'un vint prendre place à côté de lui. Une jeune femme brune, la peau légèrement mate et plutôt bien foutue en général. Il tourna la tête vers elle et lui adressa un sourire lourd de sens.

"Salut" fit-il d'une voix enthousiaste et légèrement charmeuse pour lui faire comprendre qu'elle lui plaisait.

Séduire une poulette, c'était une chose. Soit cela marchait, soit cela ne marchait pas. Loar n'était pas un spécialiste, mais en général, les nanas venaient plus vers lui que l'inverse, même s'il n'était pas avare en compliment quand il s'agissait de la gente féminine et qu'il trouvait la fille jolie. Il ne manquait pas de flirt, loin de là, sa vie sexuelle se portait à merveille mais il aimait également le challenge et n'hésitait pas à faire connaître ses intentions lorsque l'occasion se présentait. Il arrivait parfois aussi qu'il ait des aventures avec des garçons, mais c'était déjà plus rare car il les préférait moins qu'aux filles, dont les courbes du corps étaient plus attirantes à ses yeux.
La fête battait son plein et la plupart des gens s'amusaient sur la piste de danse dont un disque jockey avait remplacé le groupe pour terminer la soirée. Loar ne s'était pas attendu à ce qu'une fille aussi jolie vienne s'asseoir à côté de lui et lorsqu'il la vit, son coeur ne fit qu'un bond et l'envie de la séduire lui avait sauté à la gorge. Il avait démarré en douceur pour ne pas l'effrayer, il savait un peu comment fonctionnait les filles et il savait qu'il ne fallait pas les précipiter. Cependant, il ne s'était pas attendu à une telle réaction de sa part.
"Range un peu ce sourire niais, ça ne marchera pas" avait-elle répliqué, ce qui avait fait disparaître aussitôt le sourire du garçon, qui ne cacha pas sa surprise et son incompréhension. Il l'observa le temps de quelques secondes avant de lui répondre.
- Eh bien, ce n'est pas l’amabilité qui t’étouffe. Permet moi juste un petit conseil : ôte moi un peu ce balais que tu as dans le cul ma belle, je ne suis pas là pour te forcer à quoique ce soit, lâcha-t-il avec dédain, presque dégoût, tant il était déconcerté par ce qu'il se passait. Il était conscient de la dureté de ses mots, mais il ne fallait pas s'attendre à mieux de sa part. Loar ne manquait jamais l'occasion de faire une démonstration de ses émotions, même lorsque ça devait se faire de manière tranchante et directe. Tant pis pour son coup de ce soir, il se consolera avec mieux.
- Je t'offre un verre? tenta-t-il tout de même sans grand espoir d'avoir une réponse positive de sa part.

La fin de soirée promettait d'être un poil piquante. Jusqu'ici, tout s'était passé à merveille et Loar avait plutôt passé un bon moment. Il y avait du monde qui s'amusait un peu partout et Loar avait prévu de se mêler à la foule histoire de rencontrer du monde et de s'amuser lui aussi. Tout ceci, c'était avant qu'il ne croise la route de cette jeune femme avec qui le courant s'était plutôt mal passé. Il y avait un malentendu entre eux, c'était évident, mais Loar n'était pas le genre de garçon à réfléchir et surtout, à se montrer sage. Il avait le sang chaud et il ne pouvait pas s'empêcher de contre attaquer lorsqu'il se sentait agressé, surtout quand c'était injustifié selon lui. En général, il n'embêtait pas les nanas. Plutôt féministe dans l'âme, bien qu'il ne pouvait pas s'empêcher d'être provoquant par moment, il savait ô combien les dames pouvaient être embêtées par des relous de service. Il pensait aussi à sa mère à chaque fois, la femme la plus précieuse de sa vie, la seule par ailleurs, et ça le faisait réfléchir. Mais lorsqu'on lui tendait la perche, il la saisissait, quitte à ce que les choses ne se passent pas bien. Il avait compris à quoi elle pensait, il savait donc quoi dire.  
"Tu sais parler aux femmes toi" lui dit-elle, ironiquement, ce qui le fit lâcher un rire.
- Je sais parler aux gens, rectifia-t-il toujours sur le ton de l'humour et du sarcasme. Après tout, il n'agissait pas ainsi qu'avec les personnes dotées d'un vagin, il était comme ça avec tout le monde. Après tout, ce serait sexiste!
"Justement, si tu t’intéressais à autre chose qu’à mon cul, tu saurais que je ne suis pas aussi coincée que j’en ai l’air" s'emporta-t-elle suite à la provocation qu'il lui avait envoyée. Ces paroles eurent pour don de l'étonner et de le surprendre à la fois. Alors ça par exemple! Mademoiselle avait du répliquant, mais dommage pour elle, ça n'était pas forcément le bon.
- Si tu étais moins coincée, tu comprendrais que je ne m'intéresse pas forcément à ton cul, chérie, envoya-t-il à son tour de façon calme, mais sèche.
Il décida cependant d'enterrer la hache de guerre en lui proposant de lui offrir un verre. Il s'était attendu à ce qu'elle refuse, naturellement, mais elle lui demanda à la place s'il y avait pas une fille moins coincée à qui il pourrait offrir le verre en question. Il secoua les épaules.
- Sans doute. Mais je t'aie sous la main alors... pourquoi pas?
Cependant, elle n'avait pas fini de le surprendre. La preuve lorsqu'elle reprit la parole.
"Je vais plutôt te l’offrir ce verre. Après tout, tu pourras dire que t’as quand même eu quelque chose de moi."
Loar la regarda avec des yeux ronds avant de se reprendre aussitôt. Alors ça par exemple, il ne l'avait pas vue venir! Au début, il resta sans voix, avant de finalement répondre.
- Ma foi, moi je ne dis jamais non à une bière gratuite! J'offre la prochaine alors?
Il n'était décidément pas prêt à abandonner la partie.

Evidement, il avait fait usage de son sens de l'humour. Loar se connaissait bien lui-même, il savait quelles étaient les réactions des gens face à son sarcasme évident. Il ne savait pas parler aux gens, c'était plus fort que lui, comme un appel à dépasser les limites. Il pourrait être plus trash avec cette jeune femme par exemple, mais il avait décidé de s'adoucir un peu, pour ne pas la faire fuir trop rapidement et parce qu'il avait eu réellement l'intention de vouloir la connaître. La miss n'avait en soi rien de très intéressant, mis à part un physique avantageux, mais le fait qu'elle l'ait remballé comme elle l'avait fait l'avait plu. Avec les femmes, il avait à faire face à deux cas distingués : soit celle qui le repoussait en le trouvant arrogant ou inintéressant, ou bien celles qui étaient très intéressées par lui à cause de son statut. Son groupe comportait des fangirls qui l'amusait plus qu'autre chose. Il avait prit le goût de la notoriété et le fait de voir des visages se décomposer à son passage l'excitait beaucoup.
Visiblement, ce n'était pas le cas de cette demoiselle. D'ailleurs, lorsqu'il lui signala qu'il n'était pas forcément là pour son royal postérieur, elle s'étonna en lui demandant si c'était de l'argent qu'il voulait. Loar avait du mal à cacher sa surprise. Qu'est ce qu'elle était en train de s'imaginer au juste?

"Quoi? Mais non! Du pognon j'en ai déjà. J'avais juste envie... je ne sais pas, de discuter avec toi, d'apprendre à te connaître. Pourquoi est ce que ça semble si compliqué?"

Il eut un temps de réflexion avant que ça lui saute à la tête.

"Attends, tu penses réellement que je m'intéresse à toi par intérêt? Quoique, je ne vais pas te blâmer, ça aurait pu. Mais figure toi que cette fois ci, non. Si tu ne veux pas coucher avec moi, tant pis. Mais laisse moi au moins te parler." ajouta-t-il sans plus attendre.
Il ne put s'empêcher d'éclater de rire lorsqu'elle lui demanda s'il avait jeté son dévolu sur elle parce qu'il n'avait pas trouvé d'autre proposition. Décidément, cette fille avait une sacré imagination!

"En fait, tu es la première que j'aborde. Mais si je te saoule je m'en vais, je ne vais pas insister non plus" fit-il justement remarquer.

C'est alors qu'ils étaient entrés dans un jeu de boisson et lorsqu'elle le mit au défi, un large sourire arbora le visage de Loar.
"C'est une invitation?" demanda-t-il, taquin.
Elle commanda dès lors deux bières.
- Profites, ça ne doit pas arriver souvent qu’une femme t’offre un verre… dit-elle, ce qui provoqua un nouveau rire de la part de Loar.
- Ah ça, c'est clair. J'te r'mercie! fit-il en s'emparant de sa chope lorsqu'elle fut servie.
"C'est la première fois que t'en offre à un gars?" demanda-t-il après avoir bu sa première gorgée.

Loar ne pouvait pas jeter la pierre à cette jeune femme. Oui, il était vrai qu'il avait pensé à se la faire, mais il n'était pas non plus insistant, ça n'était pas son genre. Cela dit, il se disait que ça n'était pas perdu pour autant et que si ça se trouvait, il parviendrait à lui faire changer d'avis. Mais pour l'heure, il comptait y aller mollo et discuter pour apprendre à la connaître. Loar aimait faire de nouvelles rencontres, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, plus il connaissait de gens et mieux il se sentait. Il avait beau faire son fier, il ressentait le besoin d'être entouré et d'avoir l'attention sur lui pour exister.
- Comment dire ? C’est plutôt rare que l’on aborde pour simplement discuter. Je t’ai peut-être jugé un peu trop vite… observa-t-elle, ce qui lui fit décocher un rire.
"J'aime ne rien faire comme les autres" se justifia-t-il d'un ton assuré. Il ne mentait pas, Loar était surprenant sur bien des niveaux, il en était conscient.
- Alors parlons. Mais d’abord, j’aimerais pouvoir mettre un prénom sur ton joli minois. Ça serait plus sympa pour parler, poursuivit-elle. Il n'en fallut pas plus pour Loar de répondre aussitôt.
- Loar! Et toi?
Après quoi, Loar lui avait dit qu'il pouvait se retirer s'il était de trop, mais elle le retint en lui disant qu'ils avaient un verre à finir après tout. Les lèvres de Loar s'élargirent et alors qu'il s'apprêtait à s'en aller, il se remit en place pour rentrer à nouveau en piste.
"Oui c'est vrai, ce serait dommage" approuva-t-il en regardant sa pinte presque vide. Une pinte qui fut remplie à nouveau lorsqu'elle lui offrit à boire, ce qui eut pour don de l'émerveiller. Il but sa première gorgée avec passion et reposa son attention sur elle.
- Souviens toi que tu as la primeur de ce geste.
"C'est un honneur."
Il laissa ses yeux la détailler avec grand intérêt. Il le pensait vraiment lorsqu'il se disait qu'elle était canon.
"Et sinon, tu fais quoi dans la vie, Princesse?" demanda-t-il en posant un coude sur le comptoir et en retenant sa tête avec sa main.