(FB) love hurts Ღ SOLAL

La chaleur est partout, l'air en devient presque irrespirable. Heureusement, les ventilateurs tournent à plein régime. J'ai l'impression que dans cette ville, en hiver et en été, les températures ne font pas les choses à moitié. Le point positif c'est que je suis tout seul à l'appartement en ce moment. Certains de mes colocataires sont partis en vacances pour la semaine, d'autres sont au boulot et d'autres se sont débrouillés pour profiter de cette journée caniculaire à l'extérieur. Du coup, je profite de l'appartement mais je ne suis pas tout seul. Lexa passe sous mes yeux en brassière et en short. Elle sort juste de la douche. Difficile de ne pas laisser mes yeux traîner mais vu qu'elle est ma petite-amie, je ne vois pas pourquoi je me retiendrais. Il faut dire qu'il fait tellement chaud que le moindre tissu semble superflu. Enfin je dis ça mais quand même, comme y a des fenêtres on va éviter de jouer trop les exhibitionnistes. Si Lexa ne porte qu'un short et une brassière, je ne porte qu'un pantalon de jogging gris clair. Quand je la vois passer pour aller s'installer dans la cuisine, je mets en pause le match que j'étais en train de jouer sur FIFA alors qu'elle était sous la douche. Je rejoins Lexa et m'assoit sur le tabouret à côté d'elle. Elle verrouille son téléphone et je me concentre pour ne pas réagir physiquement en voyant ça. J'essaie de ne pas me rappeler que j'ai un peu trop fouillé, alors que ça ne me ressemble pas. « Alors tu as décidé de ce que tu voulais manger chaton ? » me demande-t-elle. C'est une très bonne cuisinière et je pense que je vais devoir multiplier mes heures à la salle de boxe pour compenser. Surtout qu'elle a tendance à vouloir me faire plaisir. « Non, désolé... il fait trop chaud et j'arrive pas à me décider. » ai-je répondu en faisant la moue. Si j'arrive pas à réfléchir même pour la nourriture, c'est que c'est grave. « Je peux te cuisiner un truc si tu veux, à voir ce que tu as dans le frigo. » Je souris et me lève pour aller inspecter le frigo. Après un bref coup d'oeil je lance : « Il y a... beaucoup de restes. On n'est pas beaucoup à la coloc' en ce moment et on est pas au point au niveau de qui doit faire des courses. » Je referme la porte du frigo et mes yeux roulent dans leur orbite. « Tu es sûre que t'as vraiment de cuisiner ? Parce que sinon on pourrait commander à manger et en attendant que ça arrive, tu pourrais me botter le cul sur FIFA... » ai-je proposé avec un sourire en coin en me rapprochant du comptoir alors qu'elle est assise de l'autre côté.

L'air est moite. Il fait tellement chaud qu'ouvrir les fenêtres n'a jamais été une option. Les ventilateurs seuls peuvent nous sauver la mise. Heureusement que je ne bosse pas aujourd'hui. J'imagine à peine ce que ça doit être dans le métro et dans les stations. Rien que les rues bondées, ça doit être l'enfer. Du coup, je n'échangerai ma place pour rien au monde. Être tranquille chez moi, avec ma copine et les ventilateurs, c'est plutôt un bon programme. Pour patienter en attendant que Lexa sorte de la douche, je me fais une partie de FIFA. On va pas tarder à manger un morceau de toute façon et même si je sais qu'elle aime cuisiner, j'ai aucune motivation pour me creuser la tête. Quand, après être sortie de la salle de bain, elle va s'asseoir sur un des tabourets de la cuisine, je mets ma partie en pause et vais la rejoindre. Je ne réagis pas en la voyant verrouiller son portable. Au lieu de ça, je l'informe que je n'ai pas réfléchi à ce que je voulais ce midi. C'est vraiment le genre de canicule qui te donne envie de ne rien faire. Mais je vais tout de même vérifier dans le frigo histoire de voir... uniquement pour constater que les courses n'ont pas été faites. Les joies de la communication dans une colocation. « Les joies de la colocation ! » lance Lexa avec un sourire. Je lui réponds de la même façon. Je sais bien que la colocation ce n'est pas spécialement son truc, même si elle y a déjà pensé. Ensuite, je lui propose la solution de facilité, à savoir, commander en ligne et faire une partie sur FIFA en attendant. Comme je m'y attendais, la proposition l'intéresse. Elle me donne un léger coup d'épaule et répond : « Avec plaisir ! Je commande japonais, et celui qui perd fait l'amour à l'autre ! » Je hausse un sourcils et ne peux retenir le sourire en coin qui apparaît sur ma bouche. « Et il sera tenu de faire tout ce que l'autre demande ? Deal ! » ai-je fait amusé. Ce n'est pas la première fois que ce genre de chose dépend de la façon dont se termine une de nos parties sur FIFA. Et puis pour revenir à la bouffe, le japonais ça me convient aussi. Bref, tout me convient dans ce qu'on a prévu. Nous rejoignons tous les deux le canapé une fois qu'elle a fini de passer notre commande sur son portable. Elle s'assoit la première en prenant une des manettes d'une main et en tapotant la place à côté d'elle de l'autre. « Viens chercher ta raclée bébé. » dit-elle avec un sourire qui veut tout dire. Je lui réponds avec mon plus beau sourire, surtout en pensant à la façon dont cette partie va se terminer. « Méfie-toi, c'est jamais bon d'être trop sûr de soi... et je vais te le prouver. » ai-je fait en m'installant aux côtés de Lexa. Je saisis ma manette avant de me concentrer enfin sur l'écran. Honnêtement, je passerai bien directement à la partie où l'un fait l'amour à l'autre mais s'il y a un enjeu, ça serait quand même plus... attrayant. Et il y a la bouffe aussi. Donc pour le moment, mieux vaut se retenir, ce qui n'est pas évident vu qu'on est tous les deux assez dévêtus. Nous choisissons tous les deux nos équipes et une fois cela fait, les choses sérieuses peuvent commencer. « T'as commandé quoi du coup ? Comme d'habitude ? » ai-je demandé, curieux alors que mes doigts commencent à danser sur la manette. Sur l'écran, mon équipe place une première accélération. « J'espère que tu es prête pour tout à l'heure, mon ange. » ai-je continué avec un sourire très suggestif.

Ces derniers jours étaient déjà chauds mais celui-ci dépasse les précédents. Le mot canicule est bien celui qui convient. Lexa et moi ne sommes pas les plus à plaindre comme le hasard a voulu que nous puissions rester enfermés toute la journée au lieu d’aller en cours ou au boulot. Les ventilateurs marchent à plein régime et on a à peine besoin de porter des vêtements. Enfin si, quand même vu qu’il y a les voisins. J’aimerais pas me faire ficher pour exhibitionnisme dans notre quartier. Malgré la chaleur, on peut dire que la journée se passe plutôt bien. On peut dire que je ne me suis pas attendu à ce que Lexa veuille une motivation supplémentaire pour notre partie à Fifa, et quelle motivation… C’est peut-être la chaleur qui nous monte à la tête. En même temps on ne peut pas dire qu’on soit un couple très... sage. Je la laisse commander japonais et quelques secondes plus tard, nous voilà tous les deux installés sur le canapé. Le sourire sur son visage est suffisant pour comprendre qu’elle n’a rien oublié de ce qu’elle vient de dire au sujet de ce qui attend le perdant à la fin de la partie. Dans l’ensemble, aucun d’entre nous n’est réellement mauvais perdant, c’est peut-être pour ça qu’on se met des récompenses à la fin de temps en temps. Donc vu que je ne suis pas un mauvais perdant et que j’accorde autant, si ce n’est plus, d’importance à mes partenaires au lit… perde me poserait aucun souci. Mais comme il s’agit d’une partie sur Fifa, je suis plus que motivé à gagner. J’essaie d’ignorer le fait qu’elle mette son portable à l’opposé de moi, encore. Ce que j’ai fait l’autre jour est en train de me revenir en pleine gueule. Non mais quel con.  « Tu fais preuve d'un telle audace en disant cela. » répond Lexa quand je lui dis que je vais lui prouver que ce n’est pas bon d’être aussi sûr de soi. Je lui souris, manette en main. « Tu douterais de moi ? » ai-je fait, amusé. Malgré le fait que nous ne soyons pas de mauvais perdants, nous sommes tous les deux très motivés quand il s’agit de Fifa. En quelques minutes, nous prenons nos équipes habituelles et je lui demande si elle a pris comme d’habitude pour le japonais. C’est qu’on pourrait limite commencer à ressembler à un vieux couple. « Oui comme d'habitude. La serveuse sera là dans une vingtaine de minutes.  » m’annonce-t-elle. Je hoche la tête, salivant déjà d’impatience… pour la nourriture, bien sûr. Après, la partie commence. Le match commence fort. Sur l’écran de l’appartement, mes joueurs placent une accélération qui fait grogner Lexa. Forcément, je ne peux pas m’empêcher de faire une allusion à son défi d’après match. Mais à peine ai-je eu le temps de me réjouir, qu’un joueur de son équipe récupère le ballon. Je ronchonne en réclamant un carton jaune mais le jeu se poursuit. « C'est toi qui devrais te tenir prêt ! » lance Lexa, confiante. Et avant que mes joueurs aient pu réagir sur le terrain, ma copine pousse un long cri de victoire quand son équipe inscrit le premier but. Impossible de ne pas lever les yeux au ciel. Je disais quoi sur le fait de ne pas être un mauvais perdant déjà. « Sois pas dégoûté mon lapin ! » Son sourire est immense et après avoir pris mon visage entre ses mains, elle dépose un baiser sur ses lèvres. Je ris légèrement et secoue la tête. « Tu sais ce que j’aime chez toi ? Ta victoire modeste. J’étais pas encore dans le match mais ça va changer. » Honnêtement je suis de mauvaise foi. Si ça avait été moi à sa place, j’aurais célébré de la même façon. Mais c’est une mauvaise foi gentille parce que vu le sourire en coin sur mon visage, c’est évident que je plaisante. Le jeu reprend après la mise en jeu de mon équipe et je me concentre pour essayer de refaire mon retard. Les minutes qui suivent sont un mélange qui consiste principalement à insulter son équipe sur l’écran télé. Nous sommes plongés dans la compétition mais il est arrivé que je lui donne des coups d’épaule pour la déconcentrer. Nous échangeons des regards complices et amusés. À la trentième minute, elle a toujours un but d’avance. « T’as mangé du lion ou quoi ? » ai-je grogné quand son joueur tente un tire qui échoue sur la balle transversale. Je serre ma manette à fond et un de mes joueurs récupèrent le ballon. En quelques secondes, les miens traversent le terrain. Mon joueur entre dans la surface… et l’un des siens le fauche. « Faute, putain ! »  ai-je lancé en français. Ouais, même si on est bon joueur, c’est facile de se laisser prendre au jeu d’un match sur ce jeu vidéo. Pour mon plus grand plaisir, l’arbitre donne un penalty à mon équipe. Je lance un sourire éblouissant à Lexa et fait craquer mon cou, alors que sur la télé, mon joueur pose le ballon pour frapper le penalty. À me regarder, on a l’impression que je vais tirer un penalty en finale de la Champions League. Quelques secondes plus tard, le ballon rencontre l’intérieur des filets. Je sers le poing et lâche un « yes » satisfait. Content de moi, je regarde Lexa. « Quand je te disais que j’étais pas encore dans le match. Et puis vu l’enjeu important de ce match, c’est mieux qu’il y ait du suspense tu penses pas ? » ai-je dit en regardant le 1-1 affiché au milieu de l'écran pour le coup d'envoi.