calista&solal - quand t'en as marre de la bannière étoilée...

Nous parlons boulot. Le mien paraît moins glamour, on va dire, mais ça ne veut pas dire qu'il est facile. Il y a juste moins de choses à raconter sur ce que je fais. Rester à piétiner toute la nuit, à regarder les gens s'amuser et à faire face à ceux qui ne savent pas mesurer leurs limites. Je ne compte pas faire ce job de videur toute ma vie mais pour le moment je me plais à l'Output et c'est suffisant pour moi. En effet, patient autant de temps dehors n'est jamais facile, surtout vu la période de l'année dans laquelle on va entrer. J'ai peut-être un peu exagéré en disant qu'on se battait l'hiver pour ne pas être celui qui serait à l'entrée mais c'est un peu l'idée. En tout cas, je propose à Callie de venir nous aider quand elle le souhaite car elle semble prête à en découdre avec n'importe qui. « Pas sûre qu’il accepte que je prenne le risque d’être blessée. Parfois je me demande si mes frères ne pensent pas que j’ai encore trois ou quatre ans. » reprend Calista. Je souris, amusé en imaginant mon patron dans le rôle du grand-frère protecteur. Je l'ai déjà vu faire après tout. Je sais qu'il aime ses soeurs par-dessus tout et c'est entre autre pour ça que Thea et moi on fait profil bas. « C'est un truc de grand-frère... enfin j'imagine. » J'ai encore mes réflexes de fils unique parfois. Il y a tout de même une nette différence entre grandir avec des frères et soeurs et découvrir que vous en avez après votre majorité. Et puis de toute façon je me retrouve à être le cadet donc bon, je ne peux toujours pas savoir ce que c'est d'être un grand-frère mais disons qu'être un frère est suffisant. Notre discussion dévie ensuite sur Thea. Le genre de discussion que j'adore parce que, premièrement, je ne sais plus ce que Callie est supposée savoir sur ce qui se passe entre sa soeur et moi et deuxièmement, je ne sais pas si elle parle de ça ou bien de totalement autre chose. Si ça se trouve c'est un truc qui n'a rien à voir. Du coup, je finis par lui dire que je serai vigilant et que si j'apprends quelque chose, je la tiendrai au courant.C'est le moment que choisis la serveuse pour nous apporter nos commandes. Sur le coup, Calista me regarde un instant d'un drôle d'air avant d'ajouter : « Hm, non je lui demanderai moi-même. J’arriverai à la faire parler. » dit-elle avant de manger un bout de son pain au chocolat. Je hoche la tête, ne sachant pas quoi dire d'autre. J'ai un peu la sensation de lui mentir et j'ai aussi la sensation d'être totalement parano parce que si ça se trouve, elle ne parle même pas de ça. Je commencer à dévorer mon croissant. « Plus par crainte que la découverte que j’essaye de faire depuis des années me passe sous le nez en fait. » me dit-elle quand je lui demande à propos des raisons qui la poussent à repartir. Je ne peux pas m'empêcher d'être curieux à nouveau. « Et quelle est cette découverte si c'est pas trop indiscret ? Enfin je sais plus si tu m'en avais parlé... » ai-je fait alors que je bois à mon tour quelques gorgées de mon verre de jus d'oranges. « Elle va bien. Elle est dans la phase où elle teste un peu trop les limites de mon autorité, mais elle va bien. Enfin du moment qu’elle ne se met pas à dessiner sur les murs, j’accepte ses petits tests. » continue Callie quand je lui demande des nouvelles de sa fille. Je souris, imaginant tout à fait Avalon mener la vie dure à sa mère. Je termine mon croissant et commence à beurrer une tartine de pain. « Tu oserais l'empêcher de dessiner sur les murs ? Si ça se trouve tu brides une future artiste, tu sais pas... » ai-je fait amusé. « Nan mais sérieusement, j'imagine que tous les enfants passent par ce genre de phase... enfin je dis ça mais c'est pas comme si je pouvais en savoir quelque chose tu me diras. » ai-je souri. J'étale de la confiture sur mon pain. Putain j'avais vraiment la dalle. « C'est dans ce genre de moment où la nourriture française me manque tellement que je serais prêt à sauter dans le premier avion pour Paris ! »

« Sans doute mais j’en ai trois … autant te dire qu’être considérée comme une poupée en porcelaine par les trois en même temps c’est un peu agaçant par moment. » répond Callie quand je lui parle du rôle de grand-frère. C'est vrai que dit comme ça, ça donne pas trop envie d'avoir un ou plusieurs grands-frères. Bon après je suis pas une femme donc je peux pas trop capter l'image de la poupée en porcelaine. Après la différence entre Calista et moi c'est qu'elle a grandi avec et moi, je ne les connais que depuis deux ans et demi. J'ai loupé toute la période enfance et adolescence alors dans un sens... je dois peut-être m'estimer heureux. En tout cas c'est vrai que quand j'y réfléchis, j'ai du mal à imaginer Callie et son indépendance surprotégée par trois frères aînés. Je fais la moue. « Maintenant que tu le dis, je dois peut-être m'estimer heureux d'avoir loupé les années les plus chiantes... j'ai jamais aimé les poupées en porcelaine de toute façon. » ai-je dit avec un sourire. En même temps je peux comprendre l'idée générale qui consiste à s'inquiéter pour Callie vu sa tendance à partir à l'autre bout du monde pour exercer sa passion. Ce n'est pas le métier le plus rassurant et je peux imaginer que ça soit angoissant. D'ailleurs je lui demande par curiosité des précisions sur ce qu'elle va faire en Écosse. « Ça l’est pas, de toute manière quand j’en parle on me prend généralement pour une folle, comme si je disais être à la recherche de l’Atlantide. Je cherche Libertalia pour prouver que cette colonie de pirates a bien existé. Mais les pistes que j’ai sont assez … énigmatiques pour être franche. » Je hausse les sourcils tout en hochant la tête, impressionné. Pour être totalement honnête, je suis pas sûr de savoir de quoi elle parle mais j'étais content de poser la question. « J'imagine que si les pistes étaient évidentes ça serait moins drôle... attends, t'es en train de me dire qu'Atlantide n'existe pas ? » ai-je répliqué en prenant un air choqué. Notre conversation part ensuite vers la fille de Callie et ses talents d'artistes que sa mère préfère brider pour le soin des murs. « Oh oui j’oserais ! Elle peut développer sa fibre artistique autrement que sur un mur. Et si tu peux, t’as été enfant même si t’as peut-être oublié. Ça arrive souvent ce genre d’amnésie chez les adultes. » Je fais la grimace en y pensant et en viens à une conclusion sans appel. « J'avoue, ma mère m'aurait tué si je m'étais amusé à redécorer l'appartement de cette façon. » Je pense que je m'en serai souvenu toute ma vie après une telle raclée. Réflexion faite son génie artistique va devoir attendre un peu avant de temps se développer. « Je comprends tout à fait, mais ça te coûtera quand même moins cher de prendre un vol pour Paris. Et tu sais que ma mère sera toujours contente de te voir ici. » dit-elle en buvant son verre de jus d'oranges. Qu'est-ce que la bouffe de là-bas me manque mais bon, on fait avec. Je hoche la tête. « T'as raison, heureusement que j'ai ta mère et ce resto du coup, sinon je sais pas comment je ferai ! » Puis nous continuons à parler tranquillement tout en mangeant tandis que la fin de matinée s'écoule.