kara&solal - back in the water

Date d'emménagement : 01/10/2018

« T’es un bon acteur aussi, j’y aurais presque cru » rétorque Kara quand je la taquine en lui disant que je pensais qu'on avait passé un cap tous les deux. Trop déçu. Je lui offre mon sourire le plus colgate possible. « Ouais je sais, à ce niveau là ça s'appelle le talent en fait. » ai-je fait pour plaisanter. Je suis du genre vantard quand je veux mais pas à ce point là. C'est étrange de se retrouver là avec elle, à discuter dans la rue en pleine nuit après être sorti du boulot. Il y a pas si longtemps, il y avait tellement d'animosité entre nous que j'avais l'impression qu'on allait se foutre sur la gueule. Maintenant, c'est étrange. On n'est pas amis pour autant mais la tension qu'il y avait entre nous semble s'être calmée. Je sais pas exactement comment s'est arrivé. Alors qu'on se dirige vers le métro, nous évoquons le noeud du problème entre nous. Elle me demande ce que je veux d'elle concernant l'argent qu'elle m'a pris la première fois où je l'ai rencontrée. Kara semble surprise par ma réponse tranquille. J'avoue que quand on pense au début de soirée, c'est surprenant. Elle sourit et fouille dans son sac. « On dirait que je ne vais pas pouvoir te rembourser pour le moment parce que je n’ai pas pu prendre de monnaie aux clients de l’output à cause d’un videur collant » répond la jeune femme. Je rigole doucement avant de retrouver mon sérieux et de hausser les épaules. « Sérieux ? Je sais pas qui c'est le videur en question mais si je l'avais en face... » ai-je lancé sur un ton faussement menaçant en levant les yeux au ciel. Je sais qu'elle plaisante de toute façon. Vu notre discussion dans le club, je fais taire ma méfiance qui n'a pas totalement disparu. J'ai juste choisi de la mettre de côté. « Mais je te paierais un verre une prochaine fois si tu es prêt à prendre le risque de me faire revenir à l’output » continue Kara. J'esquisse un nouveau sourire alors que nous continuons d'avancer vers le métro. « Ah oui c'est vrai, j'avais pas pensé à ça, c'est vrai que c'est risqué. » ai-je fait d'un ton faussement sérieux. Elle m'aurait sûrement frappé en début de soirée pour avoir dit ça mais même si on s'envoie des piques actuellement, elles n'ont rien à voir avec celles qu'on s'envoyait avant. Ensuite, je prends le risque de poser une question à laquelle je pense depuis tout à l'heure. Pourquoi elle vole les gens ? Kara a du mal à cacher sa surprise, ce que je peux comprendre. Je voulais pas être indiscret mais juste... je sais pas, savoir ? « C’est…. compliqué » répond Kara dans un premier temps. Je hoche la tête, ne souhaitant pas aller plus loin si elle ne le veut pas, mais à ma grande surprise, elle reprend. « J'ai commencé parce que j’étais seule et perdue, c’était ma seule façon de m’en sortir. Maintenant c’est par facilité » Je l'écoute, attentivement, et hoche la tête. Je sais pas d'où me vient cette patience soudaine, quand on sait que je lui ai pratiquement sauté dessus quand elle est arrivée au club. Ca arrive de changer de regard sur une personne. Sur le coup, je suis tenté de lui dire que ses victimes sont parfois des gens comme elle mais je sens qu'elle sait déjà ça. Je la regarde quelques instants, silencieux, avant de reporter mon attention sur la route devant nous. « Alors ça serait quoi le choix plus difficile ? » ai-je demandé doucement.

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« Ouais je sais, à ce niveau là ça s'appelle le talent en fait. » elle ne put s’empêcher de rire à sa remarque tellement il était peu crédible, rien que le grand sourire qu’il affichait paraissait faux. Elle le déduisait des quelques vrais sourires qu’elle l’avait vu esquisser en cette fin de soirée. Ils marchaient tranquillement côte à côte en discutant et Kara trouvait ça sympa de parler avec lui finalement. Apparemment Solal lui n’avait pas oublié à qui il avait affaire parce qu’il voulu très vite qu’elle lui rembourse ce qu’elle lui avait piqué. Elle sentait bien que ça allait arriver et elle le comprenait c’est pourquoi elle lui dit qu’elle le rembourserait mais bon elle ne pouvait pas le faire maintenant et elle trouvait ça drôle de le lui reprocher vu la situation. « Sérieux ? Je sais pas qui c'est le videur en question mais si je l'avais en face... » elle lui jette un regard en coin, son ton et son air menaçant sont assez comiques, elle l’imaginait en train de se foutre un poing dans la figure « Je t’avoue que j’aimerais bien voir ça » lui dit-elle ne pouvant retenir plus longtemps son rire. En attendant, il lui proposait qu’elle lui paye un verre même si ça impliquait qu’elle ne revienne à l’output ce qui pouvait être dangereux vu ce qu’il avait dit ce soir là, elle ne manqua d’ailleurs pas de lui faire remarquer. « Ah oui c'est vrai, j'avais pas pensé à ça, c'est vrai que c'est risqué. » cette remarque lui aurait fait perdre son sang froid en début de soirée mais elle voyait maintenant qu’il disait ça pour plaisanter. « T’as encore le temps de faire machine arrière si tu estimes que le risque est trop grand » au pire des cas elle ne le rembourserait pas, ce n’est pas elle qui s’en plaindrait même si allez savoir pourquoi elle pensait que ça pourrait être intéressant de le revoir. Jusque là Kara avait réussi à maîtriser la conversation, même quand ils parlaient de ses activités illégales elle restait en terrain assez sûr mais quand il lui demanda pourquoi elle faisait ça, elle sentit qu’elle perdait tout contrôle sur la situation. Si bien qu’elle se surprit elle-même en lui expliquant comment elle en était arrivé là. Elle ne lui raconta pas tous les détails mais rien que le peu qu’elle lui dit c’était beaucoup pour elle qui n’avait pas l’habitude de se confier. Solal la surprenait par sa patience et son écoute, ce n’est pas un trait de caractère qu’il lui avait montré jusque là et Kara pu ainsi se rendre compte que c’était quelqu’un avec qui il était facile de parler. « Alors ça serait quoi le choix plus difficile ? » en plus de savoir écouter, il aimait lui tirer les vers du nez apparemment. Mais encore une fois, elle décida de lui répondre « Le choix impossible serait de faire des études de droit et le choix impossible serait de chercher un vrai travail » c’était encore une fois la version courte mais ça résumait bien la situation dans laquelle elle se trouvait maintenant.

Sam 9 Mar 2019 - 18:42

« Je t’avoue que j’aimerais bien voir ça » À quel moment notre discussion a-t-elle basculé sur un ton beaucoup plus amical comme maintenant ? Honnêtement, je ne m’en souviens même pas. Peut-être que c’était au moment où mon esprit a réussi à voir en elle plus qu’une simple pickpocket. Il est possible que j’ai eu l’impression de juger et ce n’est pas une impression que j’aime. Nous deux, en train de marcher tranquillement en pleine nuit pour aller vers le métro, c’est mieux. Cependant ça ne veut pas dire que j’ai oublié qu’elle passe son temps à voler des gens, c’est juste que… mieux vaut s’y prendre d’une autre manière que de la prendre par surprise et la toucher sans son consentement. Je dis pas que je veux qu’on devienne les meilleurs amis du monde mais je veux juste savoir ce qui se cache. Du coup, pour compenser l’argent qu’elle me doit, je lui propose de revenir me payer des verres à l’Output la prochaine fois que je ne serai pas de service. Kara me rappelle tout de même que vu son activité, ça pourrait être risqué de la laisser revenir. « T’as encore le temps de faire machine arrière si tu estimes que le risque est trop grand » me dit-elle quand j’avoue que oui, qu’elle revienne là-bas peut-être risqué. « Tu as raison, je vais réfléchir à tout ça et je te tiens au courant… mais je pense quand même que je vais prendre le risque. Je crois que je tiens vraiment à ces verres que tu me dois. Au pire on ira dans un autre bar, histoire d’être sûr que je perde pas mon boulot ? » ai-je fait innocemment. La vérité c’est que maintenant qu’on a discuté un peu, je pense qu’il n’y a en effet aucun risque à ce qu’elle revienne à l’Output. La suite de cette discussion, c’est moi en train de lui demander pourquoi elle vole les gens. Pendant un instant, j’ai cru que j’avais été trop vite et qu’elle allait m’envoyer me faire foutre mais en fait non. Et alors que la station de métro arrive dans notre champ de vision, je lui demande ce que serait le choix difficile serait par rapport à la facilité que représente le vol. Là encore, elle me surprend en répondant. « Le choix impossible serait de faire des études de droit et le choix impossible serait de chercher un vrai travail » « Impossible, carrément ? » ai-je fait surpris, sans pouvoir contrôler ma réaction. Pour les études je dis pas parce que hé, ce pays est putain d’absurde quand il s’agit des frais de scolarité dans les universités mais un job… disons que je suis la preuve qu’on peut se démerder, que c’est possible, vu les jobs que j’ai enchaîné. Mais je ne veux pas la juger, ce monde n’est pas si simple que ça. Du coup sur le coup je ne dis rien de plus alors que nous arrivons devant la station. « Bon, j’y suis. Est-ce que nos chemins se séparent ici ou… tu dois aussi prendre le métro ici ? »

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Kara et Solal marchaient tranquillement vers le métro et ils mirent au point un moyen qu’elle pourrait avoir de le rembourser. Solal n’avait pas tiré un trait sur l’argent qu’elle lui avait piqué même si c’était il y a longtemps, mais comme elle n’avait pas d’argent sur elle ils allaient devoir se revoir tous les deux pour qu’elle puisse le rembourser. « Tu as raison, je vais réfléchir à tout ça et je te tiens au courant… mais je pense quand même que je vais prendre le risque. Je crois que je tiens vraiment à ces verres que tu me dois. Au pire on ira dans un autre bar, histoire d’être sûr que je perde pas mon boulot ? » cette dernière remarque fit rire Kara « Je vois tu veux faire couler la concurrence » dit-elle pour plaisanter comme si c’était possible. Ce n’est pas un petit vol qui allait faire couler un bar et puis quand elle était pas toute elle ne volait pas. Mais bon Solal avait peut-être encore quelques doutes à ce sujet. Le sujet dériva sur un terrain beaucoup plus épineux pour Kara, le videur voulait savoir pourquoi elle faisait ça et quelles seraient les autres possibilités pour elle qui étaient moins faciles « Impossible, carrément ? » apparemment Kara c’était légèrement emmêlé les pinceaux quand elle avait parlé, elle voulait dire que c’était le choix difficile mais vu où elle en était elle ne savait même pas si c’était réellement possible en fait. Est-ce qu’une personne de 24 ans n’ayant jamais travaillé de sa vie (officiellement en tout cas) pouvait trouver un travail. Elle ne répondis rien parce qu’à ce moment là ils arrivèrent à la bouche de métro que prenait Solal « Bon, j’y suis. Est-ce que nos chemins se séparent ici ou… tu dois aussi prendre le métro ici ? » « Non je le prends un peu plus loin, j’imagine qu’on se reverra un des ses quatres s’il faut que je te paye des verres » dit-elle alors qu’elle prenait le chemin vers son métro, étonnée de se rendre compte qu’elle avait en fait passé un bon moment avec Solal.

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