(fb) Summer Nights - Solal & Noé

« Ca commence même très bien » Sur le coup, les choses semblent tellement évidentes que je me dis qu'on a perdu du temps à penser que ce qu'on ressentait n'était pas réciproque. Mais c'est trop tard maintenant. Au moins, on a réussi à franchir le pas et c'est ce qui compte. Maintenant rien ne nous empêche de rattraper le temps perdu, peu importe la durée du temps en question. Une chose à la fois, je demande à ma tête. J'ai envie qu'on prenne notre temps pas seulement pour que je remette les choses en place dans ma tête, mais aussi pour qu'on se prenne pas la tête à mettre des mots sur la tournure que notre relation est en train de prendre. Et puis pourquoi je me prends autant la tête ? C'est pas comme si je n'étais jamais sorti avec des filles avant. Mais aucune d'entre elle n'était Noé. Je ne veux pas tout ruiner. Je ne connaissais pas ces filles autant que je connais Noé. D'ailleurs on finit par parler dossiers deux baisers. « J’en connais peut-être un ou deux j’avoue. Mais je les garde pour le bon moment, je ne veux pas utiliser mon avantage maintenant » dit-il avec un air entendu. Je hausse un sourcil en riant un peu. « Je dois surveiller mes arrières pour quand t'auras décidé que ça sera le moment. Message reçu. J'ai hâte de voir ça en tout cas. » ai-je soufflé amusé. Je me dis que même si je ne veux pas me prendre la tête en essayant de trouver des mots exacts, je suis sûr d'une chose, c'est que je ne veux pas que ça s'arrête. Rien que de le voir tout à l'heure avec sa collègue, ça m'a fait chier. Bon après à ce moment là, je ne l'avais toujours pas embrassé donc c'était différent. Je ne suis pas du type jaloux, enfin juste ce qu'il faut on va dire. Bref. Je me retiens de lever les yeux au ciel en voyant à quel point il est satisfait que j'ai parlé de la scène de la danse avec sa collègue. « Par exemple. Mais cette occupation là c’était pour éviter de penser à une certaine personne » répond Noé. Je plisse les yeux en le regardant, comme si je mettais ses paroles en doute. Alors qu'en fait, j'essaie de retenir le coin de mes lèvres de former un sourire. C'est toujours bon d'entendre ça pour mon égo et surtout, maintenant que je sais ça, ça explique plein de choses. Et puis en bonus, il a mis s main sur ma cuisse. J'ai du mal à rester sérieux. « Ah oui, vraiment ? Ca se voyait pas tant que ça... » ai-je fait pour l'embêter encore un peu, toujours dans mon rôle. Pas comme si j'avais le droit de jouer les jaloux, c'est vraiment pas sérieux. C'est juste... une façon de lui montrer comment c'était, ces derniers temps, de l'observer de loin être avec d'autres gens. Je sais que c'était pareil pour lui, possiblement depuis plus longtemps en plus. Enfin disons que c'est une façon de lui montrer que... j'étais là. Est-ce que c'est flippant ? Ouais, c'est peut-être un peu flippant de se dire ça. La suite est moins drôle quand on se met à évoquer son frère. Sans vraiment le réaliser, je me retrouve à demander à Noé de mentir à Ilyès... même si une part de moi essaie de se persuader que ce n'est pas mentir, c'est juste retenir une information de façon temporaire. Pas pour me faire plaisir, mais parce que... Oh merde. Malgré mon enthousiasme à l'idée de vivre dans la clandestinité, je me rends bien compte que la situation est loin d'être idéale. Est-ce que c'est vraiment une bonne idée ? En tout cas pour le moment il faudrait pas qu'Ilyès me cherche, surtout si on est en train de s'embrasser à ce moment là. « Ca me ravit pas mais tu as raison » Je baisse les yeux, la culpabilité faisant son apparition. « Je suis désolé. Je voulais pas te mettre dans cette situation. Je te promets que je lui dirai que c'est moi qui t'ai demandé de me laisser du temps. » Sur le coup, j'ai envie de lui parler de Marco, et de plein de choses pour lui expliquer pourquoi j'ai besoin d'un peu de temps mais tout reste bloqué. « Tu crois que je dois retourner danser avec ma collègue pour être sur qu’Ilyès ne soupçonne rien » lance-t-il d'un air innocent. Je lui fous un coup dans l'épaule. « Ha, ha. Très drôle. Moi qui croyais que ton frère était le comique de la famille. » ai-je fait en plissant les yeux pour lui jeter un faux regard noir, avant qu'un sourire apparaisse sur mon visage. Je fais la moue ensuite. « Remarque quand on retournera avec les autres je pourrai danser avec quelqu'un de mon côté. J'assure plutôt en danse. »